vendredi 14 octobre 2022

En manque de bébés, la Chine annonce de nouvelles aides aux jeunes parents

La Chine a annoncé mardi de nouvelles mesures destinées à encourager les familles à avoir plus d’enfants, alors que son taux de natalité est au plus bas et que sa population devrait diminuer d’ici 2025.


Le pays le plus peuplé de la planète est confronté à une crise démographique, avec une population active vieillissante, une économie au ralenti et une croissance du nombre d’habitants la plus faible depuis des décennies.

Et même si les autorités ont mis fin en 2016 à leur stricte politique de l’enfant unique, puis ont autorisé l’an dernier jusqu’à trois enfants par couple, les naissances n’ont cessé de baisser au cours des cinq dernières années.

Mardi, le ministère de la Santé a appelé le pouvoir central et les autorités locales à dépenser davantage dans la santé reproductive et à améliorer les services de garde d’enfants.

Le cas de Harbin

Les autorités sanitaires de Harbin, dans la province du Heilongjiang (Hei-long-tsiang, dans nord-est de la Chine, voisin de la Russie), ont récemment publié un projet de plan de mise en œuvre sur l’optimisation de la politique de naissance afin de promouvoir un développement démographique équilibré à long terme, comme l’un des derniers efforts pour encourager la fécondité dans la région. Le projet de plan est ouvert aux commentaires du public du mardi au 31 octobre.

Les couples avec un enregistrement de ménage à Harbin vivant dans la ville, qui ont deux enfants ou plus dans le cadre de la politique des naissances, peuvent recevoir une allocation mensuelle de garde d’enfants pour chaque enfant jusqu’à ce que l’enfant ait trois ans, selon le projet de plan.

La ville prévoit également d’améliorer la politique de sécurité du logement pour soutenir l’accouchement. Les familles qui donnent naissance à leur deuxième ou troisième enfant après le 29 octobre de l’année dernière recevront une subvention à l’achat d’une maison de 15 000 yuans (2 091 dollars américains) ou 20 000 yuans sous certaines conditions, indique le projet de plan.

La famille qui a deux enfants ou plus conformément aux politiques actuelles sur les naissances accordera également la priorité à envisager un logement locatif public, selon le plan.

Le Heilongjiang [Hei-long-tsiang, littéralement Fleuve du Dragon Noir] a perdu 460 000 résidents permanents en 2021 par rapport à l’année précédente, la baisse la plus importante à l’échelle nationale, selon les données publiées par les autorités statistiques.

Derrière le ralentissement de la croissance démographique se cache la baisse continue des naissances d’enfants. Les autres régions du nord-est de la Chine ont également mis en place davantage de mesures pour encourager la croissance du taux de natalité. En 2021, la province de Jilin a publié un plan pour promouvoir le taux de natalité et fournir des politiques de soutien.

Ces services sont largement insuffisants dans le pays.

Les autorités locales doivent « mettre en place des mesures de soutien actif à la fertilité », via des subventions, des déductions fiscales et de meilleures assurances maladie, ainsi que des aides dans l’éducation, le logement et l’emploi destinées aux familles, préconise le ministère.

Les provinces doivent aussi s’assurer de disposer d’un nombre suffisant de garderies, d’ici la fin de l’année, pour les enfants de deux à trois ans.

Les villes chinoises les plus riches ont déjà mis en place des crédits immobiliers, des avantages fiscaux, des aides à l’enseignement et même des subventions pour encourager les femmes à avoir plus d’enfants. Les directives publiées mardi semblent vouloir étendre cette politique à l’ensemble du territoire.

Le taux de natalité en Chine a chuté l’an dernier à 7,52 naissances pour 1 000 habitants, au plus bas depuis le début de la série statistique en 1949, année de la fondation du Parti communiste chinois, selon le Bureau national des statistiques.

Le coût plus élevé de la vie et une évolution culturelle en faveur de familles plus petites sont parmi les raisons citées pour cette baisse des naissances.

Début août, les autorités sanitaires ont prévenu que la population chinoise reculerait d’ici 2025.

Source : AFP (Challenges)

Informations connexes

Le boom démographique indien est terminé. Le deuxième pays le plus peuplé de la planète, avec 1,38 milliard d’habitants, présente désormais un indice synthétique de fécondité (ISF) qui correspond au nombre moyen d’enfants qu’une femme pourrait avoir au cours de sa vie de 2, au-dessous du seuil de remplacement, fixé à 2,1. Ces données sont issues de la cinquième enquête nationale sur la santé de la famille, publiée fin novembre, qui a été réalisée de 2019 à 2021 à partir d’un échantillon de 650 000 ménages répartis dans 707 districts du pays. L’indice était de 2,2 dans la précédente enquête 2015-2016, et de 2,7 en 2005-2006.

Le Japon a longtemps été la tête d’affiche de la crise démographique, mais le taux de fécondité de la Corée du Sud est désormais l’un des plus bas au monde, et celui de la Chine n’est guère meilleur.

L’année dernière, dans un pays de plus de 51 millions d’habitants, le nombre moyen d’enfants qu’une femme en Corée du Sud devrait donner naissance au cours de sa vie était de 0,81 — le plus bas depuis que Statistiques Corée a commencé à compiler des données sur ce sujet en 1970, lorsque le chiffre était de 4,53 enfants/femme, et en baisse par rapport à plus de 2 en 1983.

Selon une estimation d’une équipe de démographes, dont Liang Jianzhang, Ren Zeping et He Yafu, la Chine n’ayant pas publié de chiffre de fécondité officiel l’année dernière, pour la population chinoise de 1,4126 milliard d’habitants, le taux de fécondité en 2021 était de 1,15, en baisse par rapport à un chiffre officiel chiffre de 1,3 un an plus tôt.

Le Japon s’inquiète de son taux de fécondité depuis la fin des années 1980. Il a finalement atteint un creux de 1,26 en 2005, et après avoir légèrement récupéré à 1,45 en 2015, a glissé au cours des six dernières années pour atteindre 1,3 enfant/femme l’année dernière.

L’indice de fécondité de Hong Kong à 0,87 enfant/femme affiche un des niveaux les plus bas du monde avec la Corée du Sud.

Voir aussi 

Les économies avancées d’Asie ont désormais des indices de fécondité inférieurs à ceux du Japon


 

Couche-Tard et Orwell : « L’ignorance, c’est la force »

Dans  son roman 1984, George Orwell écrit : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. »

« L’ignorance, c’est la force ».

Cela semble être le cas avec le p.-d.g. de Couche-Tard (un fleuron québécois) qui ignore superbement le français.

Cette ignorance est le fruit d’une force (il est aux manettes et donne de bons résultats apparemment) et une force en elle-même pour l'anglais (elle permet de forcer les autres à parler l’anglais). L’ignorance des anglophones des autres langues permet d’imposer l’anglais (« nous aimerions tellement parler le patois local, malheureusement nous n’en sommes pas capables, parlons en anglais ») et la connaissance de l’anglais par de plus en plus de francophones (« le bilinguisme qui nous enrichit »)  renforce l’anglais. « La connaissance, c’est la faiblesse » ?

Le Journal de Québec nous apprend par ailleurs :

À la tête d’Alimentation Couche-Tard depuis près de huit ans, Brian Hannasch ne comprend toujours pas le français. Et même si la question linguistique fait les manchettes depuis des mois, il n’a pas l’intention d’apprendre la langue officielle du Québec.

L’apprentissage des langues, « ça ne fait pas partie de mes forces », a affirmé hier le dirigeant américain en entrevue au Journal, évoquant ses faibles notes en espagnol au secondaire.

« Je ne suis pas très bon [en français], a-t-il ajouté. Je m’améliore un peu chaque année, mais j’ai encore beaucoup de chemin à faire. »

Promesse rompue

M. Hannasch (ci-contre) reconnaît toutefois qu’il n’a pas suivi de cours de français « au cours de la dernière année ».

Lors de sa nomination, en 2014, Brian Hannasch s’était engagé à apprendre la langue de Molière. 

Il avait aussi promis de déménager à Montréal, ce qu’il n’a jamais fait. Il habite à Columbus, en Indiana.

Pas forcé par la loi 96

Il y a trois ans, Alain Bouchard, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Couche-Tard, a confié qu’en 2014 il avait la « volonté ferme » de voir M. Hannasch apprendre le français. Il a ensuite changé d’idée.

« J’ai eu une longue discussion avec Brian et je lui ai demandé d’oublier ça. En fait, c’est moi. J’ai dit : “Écoute, je ne veux pas que tu mettes du temps là-dessus parce que tu as trop de temps à investir dans l’entreprise” », a déclaré M. Bouchard à l’assemblée des actionnaires de Couche-Tard tenue en septembre 2019, selon La Presse.

L’automne dernier, le Premier ministre François Legault a dit vouloir convaincre « les présidents d’entreprise au Québec » d’apprendre le français, mais il n’a pas donné plus de détails. 

Adoptée au printemps, la loi 96 impose de nouvelles obligations linguistiques aux entreprises, mais elle ne force pas leurs dirigeants à apprendre le français.


Proposition du MÉDAC rejetée
 

Les actionnaires du détaillant ont rejeté, hier, une proposition du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) voulant que Couche-Tard fasse du français sa langue officielle.

« Depuis sa création, en 1980, Couche-Tard défend fièrement sa culture francophone et veille à ce que toutes ses parties prenantes au Québec soient servies et puissent communiquer et travailler en français sans limitation », a soutenu l’entreprise, dans un document envoyé à ses actionnaires.

COUCHE-TARD EN BREF

  • 122 000 employés
  • 14 000 magasins
  • 24 pays
  • 9 millions de clients par jour
  • 750 000 tasses de café servies par jour
  • 133 millions de litres d’essence vendus par jour