vendredi 30 septembre 2011

Restriction à la liberté d'expression d'un élève dans une école texane

Mise à jour du 30 septembre

L'enseignant d'une école publique texane responsable de la retenue et du renvoi d'un élève après qu'il a exprimé son opposition à l'homosexualité a été mis en congé administratif avec traitement.

Le fondateur de l'association d'avocats bénévoles qui est intervenue pour défendre la liberté d'expression de l'élève, Me Mat Staver, a dit que son regroupement était satisfait à ce jour de la réponse de l'école, bien que l'enseignant en question devait « s'excuser publiquement » auprès de l'élève.

« Il est intolérable qu'un enseignant ridiculise les croyances religieuses d'un élève devant sa classe », a déclaré Mat Staver. « Ce professeur ne doit pas imposer ses opinions sur l'homosexualité aux étudiants. »




Article du 23 septembre


Un élève à Fort Worth, au Texas, a été puni pour avoir dit à un camarade de classe qu'il s'opposait à l'homosexualité.

Mme Holly Pape a déclaré qu'elle avait été « absolument stupéfaite » quand elle a reçu l'appel téléphonique d'un directeur adjoint de l'école secondaire Western Hills pour l'informer que son fils, Dakota Ary, avait été renvoyé de l'école.

« Dakota est un ado de 14 ans bien ancré dans ses convictions » a-t-elle déclaré en soulignant que son fils est un étudiant aux excellents résultats scolaires, est membre de l'équipe de football et est actif dans son groupe de jeunes à l'église. « Il a été à l'église toute sa vie et il a appris à défendre ce en quoi il croit. »

Et c'est ce qui lui a causé ses ennuis en classe.

Dakota était en classe d'allemand quand la conversation a glissé sur la religion et l'homosexualité en Allemagne. À un moment donné lors de cette conversation, il se tourna vers un ami et lui dit en aparté qu'il était un chrétien et qu'« être homosexuel était mal » pour lui.

« Je ne m'adressais à personne en particulier, si ce n'est mon ami qui était assis derrière moi », a-t-il déclaré. « Je suppose que [le professeur] m'a entendu. Il a commencé à hurler. Il m'a dit qu'il allait rédiger un avis d'infraction et m'envoyer au bureau du directeur. »



Dakota a été condamné à une retenue d'un jour à l'école et à deux jours de renvoi de l'école. Sa mère, sidérée, rappelle que le dossier de son fils est impeccable et qu'il a d'excellents résultats. 

Après une rencontre entre la mère de Dakota et son avocat, l'école a annulé le renvoi de deux jours afin que Dakota puisse participer à une prochaine rencontre de football.

« Ils ont redressé tous les torts » a déclaré Me Matt Krause, un avocat auprès de Liberty Counsel [Avocat/Conseil pour la liberté]. « Cet épisode ne devrait pas entacher le dossier » de Dakota. Mme Pope avait contacté Liberty Counsel dès qu'elle eût appris qu'il avait été puni.

« J'ai dit à l'école qu'il n'aurait jamais dû être renvoyé alors qu'il exerçait ses droits constitutionnels », a déclaré Krause. L'avocat a précisé qu'un élève n'est pas dépouillé de ses droits constitutionnels parce qu'il participe à une discussion en classe. « Le directeur essaye sincèrement de faire pour le mieux, j'espère que l'école dira à l'enseignant de ne plus répéter ce type d'incident et qu'il n'a pas à imposer son point de vue ».

Me Krause a qualifié l'incident d'« hallucinant », il a révélé que le professeur parlait souvent d'homosexualité avec ses élèves de neuvième année (14-15 ans).

« Ce professeur a des antécédents en matière d'homosexualité », de préciser Me Krause. « Cet enseignant a déjà affiché une photo de deux hommes s'embrassant à un mur, cela avait choqué plusieurs élèves. » L'enseignant avait alors dit aux élèves que « cela se passait désormais partout dans le monde et qu'il fallait qu'ils se fassent à l'idée que l'homosexualité faisait tout simplement partie de notre culture aujourd'hui ».

Le conseil scolaire a refusé d'expliquer pourquoi un enseignant avait entamé une discussion sur l'homosexualité lors d'un cours d'allemand de neuvième année.

« En cours d'allemand, on ne devrait pas aborder des sujets progay ou homosexuel » de conclure Me Krause.

La mère de Dakota maintient que l'enseignant devrait s'excuser.

« Il n'aurait jamais dû être puni », a déclaré Mme Pope. « Il n'a pas perturbé la classe. Il n'était pas menaçant. Il n'était pas hostile. Il a fait un commentaire à son ami et le maître l'a entendu. »

Me Krause a déclaré que la direction de l'établissement avait affirmé à Dakota que, à l'avenir, il devrait être prudent quand il parle de son opposition à l'homosexualité en lui suggérant d'aborder de telles questions dans le couloir, mais pas en classe...

L'organisation Liberty Counsel a annoncé qu'elle tiendrait à l’œil cette situation pour s'assurer qu'il n'y ait pas de futures représailles.




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jeudi 29 septembre 2011

Quelle mission pour l'école du XXIe siècle ?

L’école républicaine [française] a longtemps fonctionné autour de trois piliers : la transmission du savoir (et notamment la culture générale), l’intégration des nouveaux venus dans la communauté de citoyens et l’égalité des chances.

Aujourd’hui, de nouvelles demandes sont adressées conjointement à l’école comme le bien-être des élèves, le libre-choix des familles, la reconnaissance des différences ou la préparation à la vie professionnelle. Parmi ces multiples valeurs, lesquelles choisir pour construire un nouveau projet éducatif ? Le désarroi actuel de l’école est aussi la possibilité d’une audace. Quelle mission voulons-nous donner à notre système éducatif national ?


Avec la participation de :

  • Anne Coffinier, directrice et co-fondatrice de la Fondation pour l'Ecole ;
  • Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’Université Paris Descartes (Paris V) ;
  • P. Jacques de Longeaux, responsables du département de recherche Sociétés humaines & responsabilités éducatives.





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mercredi 28 septembre 2011

La Grande Noirceur, revue et corrigée

Éric Bédard est historien et professeur agrégé à la TÉLUQ. Il coanime Autour de l'histoire sur la chaîne VOX et a collaboré à la série Enquêtes diffusée sur Historia. Il a reçu pour son étude sur Les Réformistes, une génération canadienne-française au milieu du XIXe siècle (Boréal, 2009) le Prix de la présidence de l'Assemblée nationale ainsi que le prix Clio-Québec.  Cet historien vient de sortir un ouvrage qui remet en question la vision que certains ont du Québec de la prétendu Grande Noirceur.

En effet, les Québécois n’aiment guère leur passé, du moins celui d’avant 1960. Dans les débats publics, toute évocation un peu aimable du Québec d’auparavant est rapidement suspecte de sympathie envers la « Grande Noirceur ». Or, c’est moins un retour aux sources que la possibilité d’un recours aux sources qui fait cruellement défaut à la société québécoise, selon Éric Bédard. Les débats, les doutes et les erreurs des devanciers devraient pouvoir éclairer davantage le présent et l’avenir.

En onze études brèves portant sur la culture et la politique québécoises au xxe siècle, l’auteur montre que le glorieux récit de la Révolution tranquille, largement fondé sur le rejet du passé, masque des réalités historiques paradoxales. Il découvre des thèmes religieux dans la pensée felquiste, par exemple, et du socioconstructivisme chez un pédagogue jésuite des années 60. Pendant qu’au Canada anglais le trudeauisme débouchait en fin de compte sur un patriotisme sentimental, au Québec les indépendantistes vidaient peu à peu leur projet de son contenu national…

Mario Dumont s'entretient avec l'historien Éric Bédard


Dans le succès populaire de la chanson Dégénérations (vidéo ci-dessous), comme naguère dans la réhabilitation partielle de Maurice Duplessis par René Lévesque, Éric Bédard décèle une exigence semblable à celle qu’il ressent: celle d’assumer plus sereinement notre passé, pour préserver la possibilité d’échapper aux dogmes du présent, et éviter de devenir étrangers à nous-mêmes. Comme Éric Bédard le dit « En écoutant [la première fois] les premiers couplets, j’ai été saisi. Cette déférence envers les ancêtres qui avaient labouré la terre, surmonté la misère, fait des enfants tranchait tellement avec l’air du temps. Enfin, me dis-je, on se référait au passé sans emprunter les chemins de l’autodénigrement ou de la honte de soi. »


Comme l’a montré la recherche historique des dernières décennies, le Québec d’avant 1960 s’urbanisait et se syndiquait au même rythme que l’Ontario; une bourgeoisie canadienne-française considérait le relèvement économique comme une condition essentielle de la reconquête nationale; Duplessis mit en place un excellent réseau de collèges techniques et fit construire plusieurs centaines d’écoles pour se conformer à la Loi sur l’instruction obligatoire (qu’il avait combattue); les femmes à la tête des congrégations féminines dirigèrent d’énormes établissements; les militants de l’Action catholique des années 1940 et 1950 furent souvent à l’origine de réformes introduites durant la Révolution tranquille; une vie culturelle dynamique prit son envol bien avant la mythique Révolution tranquille; les extrémistes de droite d’avant 1960 furent probablement moins nombreux que les maoïstes des années 1970.


La Grande Noirceur et les fruits de la Révolution tranquille dans un cahier d'activités ECR
 Page 56 — cahier-manuel d'éthique et de culture religieuse Entretiens II pour la 1re  secondaire des éditions La Pensée (autres pages ici)

Pour les jeunes parents du milieu ouvrier qui achetaient leur premier pavillon alors que, dans les années 1930, ils avaient grandi dans les taudis de Saint-Henri, le Québec des années 1950 était rempli de promesses. Pour certains, « progressistes », il y eut sans doute une «Grande Noirceur», mais pour d’autres, il n’en fut rien. L’appréciation du passé par ceux qui l’ont vécu est très subjective. Quant à la société globale, les recherches historiques les plus sérieuses vont toujours dans le même sens: si nos élites se méfièrent de l’État jusqu’en 1960, le Québec d’avant la Révolution tranquille ne fut pas isolé du reste du monde qu'ils s'agissent des mutations scientifiques, techniques, industrielles, politiques ou culturelles.


Éric Bédard sur le rôle de l’historien dans la société :
« Il s’agit d’expliquer le passé en tant que tel, d’expliquer comment les gens du passé voyaient les choses et non pas comment ils auraient dû voir les choses. »



Recours aux sources
par Éric Bédard
aux éditions Boréal
280 pages
Montréal, septembre 2011
ISBN : 9782764621097
À 27,95 $


Voir aussi

Êtes-vous catho-laïques ? (Mathieu Bock-Coté sur cet ouvrage)

Le « mythe » de la Révolution tranquille

Héritage de la Révolution tranquille : lent déclin démographique du Québec ?

La Grande Nouérrceurrr : portrait de famille monochrome, rictus, pénurie francocentrique et ânonnements (5 pages dans un cahier ECR utilisé en classe)

Révolution tranquille : Entre imaginaire et réalité économique et sociale

mardi 27 septembre 2011

Malgré tous les cours d'éducation sexuelle, les campagnes publicitaires

Selon une étude menée dans 29 pays, entre 2009 et 2011, le nombre de jeunes qui ont déjà eu un rapport sexuel sans contraception avec un nouveau partenaire a augmenté de 111 % en France (passant de 19 % à 40 %), 39 % aux États-Unis (de 38 % à 53 %), de 19 % en Grande-Bretagne (de 36 % à 43 %). En moyenne, 42 % des jeunes Européens interrogés en 2011 ont eu des rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, contre 36 % en 2010.





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« Notre meilleure défense : je vous verrai au tribunal ! »

Mise à jour 27 septembre 2011

Le PREDF fournit actuellement une aide financière à des parents de Toronto et de Hamilton afin qu'ils entament des poursuites judiciaires contre deux conseils scolaires différents en raison de ce que les parents considèrent comme la suppression inconstitutionnelle de leurs libertés religieuse et de conscience. Ces poursuites visent à établir un droit garanti pour tous les parents de l'Ontario de retirer leurs enfants de cours qui violeraient leurs croyances religieuses.




Un groupe de bénévoles du Canada anglais a mis en place un fonds pour aider à défrayer les coûts juridiques des parents qui — exaspérés par les politiques militantes des gouvernements, des commissions et conseils scolaires destinées à éradiquer toute trace de morale traditionnelle à l'école — désirent poursuivre en justice ces administrations afin de défendre leurs droits parentaux et redevenir ainsi les premiers éducateurs moraux de leurs enfants.

« Conscients que les familles moyennes n'ont pas 100 000 $ qui traînent et qu'elles pourraient utiliser pour payer les poursuites, nous avons lancé ce fonds de défense pour fournir une aide financière aux familles dont les droits parentaux sont violés » de déclarer Lou Iacobelli, membre du conseil d'administration et porte-parole du Parental Rights in Education Defense Fund (PREDF)

Les fondateurs affirment sur ​​le site Web du Fonds que le Canada a atteint un « point de bascule », un seuil, et que « sans une intervention immédiate, le droit parental de décider de l'éducation morale de leurs propres enfants sera perdu à plus d'un égard. »

Pour ces activistes, « si les parents ne combattent pas ces empiètements du gouvernement » contre les droits des parents, on assistera à « une ère de persécution » — inédite dans l'histoire du Canada – contre les gens à la morale conservatrice. Selon le Fonds, « la Constitution et la Charte des droits et libertés est de notre côté ». En gras, le site fait apparaître ce titre : « votre meilleur recours — Je vous verrai au tribunal »



Parmi les exemples de dérive : le cours d'éthique et de culture religieuse. Le site décrit ainsi la situation au Québec :

Le Ministère de l'Éducation du Québec oblige tous les élèves de la province, qu'ils soient à l'école privée ou publique, à suivre un cours de « relativisme moral », appelé par euphémisme Éthique et culture religieuse. On y enseigne par exemple, que toutes les religions et tous les choix moraux sont égaux. Une décision de la Cour supérieure du Québec a accordé une exemption à ce programme à une école catholique privée pour garçons, jugeant que le gouvernement était « totalitaire » en imposant ce programme à cette école. Le gouvernement du Québec a depuis fait appel de cette décision devant la Cour Suprême à grands frais pour les parents concernés. »

Il faut apporter ici quelques précisions et corrections à ce résumé (ontarien) :
  1. S'il y a bien une forte dose de relativisme morale dans le cours ECR, tous les choix moraux ne sont pas considérés comme égaux dans le programme : il existe quelques limites (le respect des personnes et des Chartes). Mais dans la pratique, même le « respect des personnes » a un sens différent selon les personnes : ne pas approuver l'homosexualité ou ne pas être « ouvert » à celle-ci, est-ce un manque de respect envers les homosexuels, donc mal et donc l'homosexualité est-elle par définition « bien » ? Et mutatis mutandis, qu'en est-il de l'islam/du voile islamique/de la polygamie, etc. ? Critiquer un de ces aspects est-ce être islamophobe et manquer de respect ?
  2. Le collège Loyola n'est pas exempté de « donner » le programme ECR, le juge Dubé a simplement accordé à cette école le droit d'enseigner ce programme dans une perspective catholique et non plus dans une « perspective laïque ».
  3. La décision Loyola n'est pas devant la Cour suprême, elle sera en Cour d'appel du Québec au début 2012. La cause en Cour suprême dont on attend la décision est une autre cause : celle des parents de Drummondville. L'école ne débourse aucun sou, la firme BLG qui comprend de nombreux anciens de Loyola fournit ses services gratuitement. Par contre, les parents de Drummondville, soutenus par la CLÉ, ont déboursé des centaines de milliers de dollars !


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lundi 26 septembre 2011

Valoriser l’excellence, refuser l’incompétence...disent massivement les Québécois

Pouvoir congédier les professeurs incompétents : un souhait prononcé par 87 % des Québécois – et par 94 % des 25-34 ans, qui ont sans doute les souvenirs les plus frais de cours chahutés ou de copies égarées… Quelle unanimité ! C’est ce qui ressort d’un sondage récent réalisé au Québec à la demande de l’IEDM, l’Institut économique de Montréal. Mais cela risque de rester un vœu pieux, dans un pays où les directeurs d’école, dans le primaire comme dans le secondaire, n’ont pas la liberté de choisir leurs équipes.

Les Québécois sont aussi 67 % à penser que la rémunération des enseignants devrait tenir compte de leurs performances, alors qu’elle ne tient compte, aujourd’hui, que de leur ancienneté et de leur diplôme. « Les Québécois comprennent que les enseignants ne sont pas différents des autres professions dans l’économie québécoise. Ils se demandent pourquoi on ne récompenserait pas les meilleurs, analyse M. Germain Belzize, directeur de recherche à l’IEDM,  on pourrait ainsi recruter des bons enseignants qui ne sont pas attirés présentement par la profession en raison de la faiblesse des salaires. »

Mais comment évaluer les performances des enseignants ?

Les sondés ne sont que 39 % à faire confiance aux directeurs et à leur souhaiter plus d’autonomie dans ce domaine. L’IDEM propose d’autres critères d’évaluation dans sa Note économique intitulée Rémunération au mérite : un outil pour améliorer le système d’éducation.

« La quantité de ressources investies dans un système d’éducation n’est pas garante de la qualité de ce système » 

…et contribue de façon peu significative à l’amélioration du rendement des élèves. On doit se préoccuper de la manière de dépenser les fonds et non uniquement du montant de ceux-ci », affirme Mme Nathalie Elgrably-Lévy, économiste chargée de l’étude. « Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation du Québec gère un budget annuel de 15,5 milliards de dollars, pour des résultats ambigus. En effet, si les jeunes Québécois ont des résultats très honorables aux tests Pisa, ils sont néanmoins 25,3 % à avoir quitté l’enseignement secondaire sans diplôme en 2006-2007 (Institut de la statistique du Québec), ce qui signifie qu’ils ne font partie des élèves passant le test Pisa.

Quels critères de performance ?

À partir des cas du Royaume-Uni, de l‘Inde, du Portugal, d’Israël et des États-Unis, cette étude a dégagé un certain nombre de critères de performance pour les établissements scolaires :
  • « Autonomie des directions d’école pour décider d’introduire ou non une politique de rémunération au mérite et pour en définir les paramètres ;
  • Critères d’évaluation multiples qui reflètent la diversité de la tâche des enseignants ;
  • Prime substantielle qui s’ajoute à un salaire de base pour créer une incitation suffisante en plus d’une stabilité du revenu ;
  • Possibilité réelle de congédier un enseignant dont les évaluations très faibles se répètent ;
  • Rémunération au mérite pour la direction et les gestionnaires dont le travail est essentiel pour épauler les enseignants. »
S’il est délicat de fixer ces critères, il faut aussi éviter de le faire de manière centralisée.

« Il faut garder en tête que les enseignants travaillent dans des conditions et des milieux socio-économiques très différents et que leur évaluation doit tenir compte de cette réalité. Par conséquent, des critères uniformes pour l’ensemble de la province provenant du ministère ou d’un ordre professionnel seraient peu utiles pour évaluer leur rendement », nuance Mme Elgrably-Lévy. Et de conclure : « Même si l’élaboration et la mise en œuvre de ce genre de programme exigent des efforts et un changement de mentalité, on devrait envisager une formule pour le Québec. Car n’oublions pas que nous avons un devoir envers nos enfants… celui de leur offrir la meilleure éducation possible. »





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Le programme ECR en Cour suprême du Canada, relation de l'audience




Mise à jour du 25 septembre 2011 : Ajouts de quelques paragraphes à la fin du compte rendu.

Veuillez communiquer toute erreur de fait ou de chronologie dans cette relation à l’auteur de ce billet par courriel ou dans les commentaires.


La salle d’audience de la Cour suprême est pleine. Dans le majestueux hall d’honneur revêtu de marbre rubané du tribunal, on a prévu des sièges supplémentaires devant un grand écran plat. On distribue de nombreux écouteurs qui permettront d’entendre les débats traduits. L’assistance frémit. Du côté gauche, à l’avant de la salle d’audience principale, se trouvent les avocats et les intervenants qui contestent le refus d’exemption au cours d’éthique et de culture religieuse, les appelants. Les quatre travées sont complètement occupées par une douzaine d’avocats. À gauche, les six avocats des intimés, la commission scolaire et le procureur général du Québec occupent deux rangées.

La large porte au fond de la salle d’audience principale, derrière le banc des neuf juges, s’ouvre. Un huissier crie « la Cour ! » L’assistance se lève alors que les juges grimpent quelques marches avant de s’asseoir. Le public se rassied.

Me Mark Phillips, avocat des parents

Sans plus attendre, le premier avocat se lève. Me Mark Phillips représente les parents de Drummondville. Il commence sa plaidoirie en annonçant qu'il se penchera sur cinq choix qu’ont faits les concepteurs du programme d’ECR. Premier choix. Les concepteurs du programme ont choisi de faire en sorte que les contenus religieux soient toujours juxtaposés à des êtres mythiques et surnaturels. Dans le programme, chaque fois qu’on trouve l’expression « représentations du divin », le mot divin est toujours suivi de l’expression « et des êtres mythiques et surnaturels ». Mais de manière plus fondamentale, pour Me Phillips, l’exigence de toujours mettre en opposition les religions avec les êtres mythiques et surnaturels se trouve énoncée comme injonction impérative dans la partie du programme qui énonce le contenu. Ainsi, le programme ECR interdit de présenter les religions sans qu’elles soient en juxtaposition avec des êtres mythiques et surnaturels.

vendredi 23 septembre 2011

L'immigration essentielle pour combler le manque de travailleurs au Québec... Vraiment ?

Joseph Facal revient sur la doxa immigrationniste qui sévit encore au Québec en s'appuyant notamment sur le livre de Benoît Dubreuil et Guillaume Marois dont nous avions déjà parlé.

« Tant le PQ que François Legault proposent de réduire le nombre d’immigrants au Québec, le temps de revoir en profondeur nos façons de faire. C’est très sage.

Ce n’est pas ce que pense Simon Prévost, le président des Manufacturiers et exportateurs du Québec. Une hausse de l’immigration est « essentielle », disait-il la semaine dernière (La Presse, 16 septembre), pour contrer le vieillissement, la pénurie de main-d’œuvre et assurer notre prospérité. L’analyse, tranchait-il, ne permet « aucune autre conclusion ». Penser autrement, c’est (évidemment) être « frileux ».

On se demande bien à quelle « analyse » s’est livré M. Prévost, car le verdict de la science est radicalement différent du sien. Pour ceux qui ne se contentent pas d’asséner des affirmations gratuites, il est établi, ici comme ailleurs, que le seul impact démographique majeur de l’immigration est d’augmenter la population globale et d’en diversifier la composition.

Le vieillissement de la population est effectivement préoccupant parce qu’il augmentera la proportion de gens âgés qui ne travaillent pas, et donc la pression sur les travailleurs qui financent les services publics. Cependant, que le nombre d’immigrants reçus au Québec soit plus ou moins élevé de quelques milliers par année n’empêchera pas ce ratio retraités-travailleurs de doubler d’ici 2031.

L’immigration n’a qu’un effet très marginal sur la structure par âge de la population. Pourquoi ? Parce que le taux de fécondité des immigrants, leur espérance de vie et l’âge de leur départ à la retraite ne sont pas très différents du reste de la population. [Note du carnet : par sélection des immigrants (des diplômés le plus souvent) et de par le relatif faible nombre d'immigrants : il faudrait des masses encore plus nombreuses de jeunes immigrants féconds — probablement inemployables — pour que la population rajeunisse fortement.]  De plus, la moitié des immigrants est composée d’accompagnateurs (parents âgés ou enfants) du demandeur principal.

Les politiciens, les journalistes et les lobbyistes peuvent bien placoter, mais des tas de démographes ont étudié la question dans plusieurs pays. Leurs conclusions sont si convergentes qu’on peut parler d’unanimité. On en retrouvera une excellente synthèse dans l’ouvrage de Marois et Dubreuil, Le Remède imaginaire (Boréal, 2011).

En fait :
« Quelle que soit la méthode adoptée, quel que soit le pays analysé, quelle que soit la période considérée, les résultats convergent tous vers la même conclusion : l’immigration n’exerce qu’un effet marginal, non significativement différent de zéro, sur l’évolution du revenu par habitant, du salaire et du taux de chômage » – Marc Termote, Cahiers québécois de démographie, vol. 1, 2002, p. 83.

[Note du carnet: pour certains économistes, l'immigration diminue les salaires par une offre plus grande de main d'œuvre souvent plus corvéable et moins bien payée que les autochtones. Rappelons aussi que le chômage chez les immigrés est nettement supérieur à celui des autochtones.]

L’immigration serait aussi requise, a-t-on souvent entendu, pour combler les 700 000 emplois vacants dans les prochaines années au Québec. On a inventé ce chiffre en additionnant les 460 000 départs à la retraite prévus et les 240 000 emplois créés par la croissance économique anticipée.

Ce chiffre n’a aucun fondement. Un emploi libéré ne crée pas automatiquement un emploi à combler. Le Prix Nobel Paul Krugman a souvent dénoncé ce sophisme qui laisse croire qu’il y aurait une quantité fixe et globale de travail à se partager. Une foule de facteurs est ici en cause : la technologie, la conjoncture économique, la concurrence pour les emplois dans certains domaines, les taux de chômage élevés chez les immigrants, etc.

À vrai dire  :
« Pour la pénurie de main-d’œuvre, la solution numéro un reste la formation de la main-d’œuvre. Dans ce contexte-là, on peut toujours aller chercher des immigrants dans des domaines spécialisés, mais l’immigration ne règlera pas la pénurie de main-d’œuvre de façon générale », Carlos Leitao, économiste, Banque Laurentienne, 2008.

Plus largement,
« Le PIB global (…) est un critère non pertinent et trompeur dans l’évaluation de l’impact économique de l’immigration. La taille globale de l’économie n’est pas un indicateur de prospérité. L’analyse doit plutôt se concentrer sur les effets de l’immigration sur le revenu par tête de la population d’accueil ». – House of Lords, The Economic Impact of Immigration, 2008, p. 5.

Le Québec, qui a reçu 54 000 immigrants l’an dernier, peine déjà à intégrer le nombre actuel. À cet égard, le grand démographe Jaques Henripin notait en 2007 :
« selon mes calculs, compenser le déficit des naissances par l’immigration nécessiterait, à terme, l’accueil annuel de 70 000 à 80 000 étrangers ».

On peut certainement améliorer nos politiques actuelles. Mais c’est rêver en couleurs et nier toute la recherche sérieuse que de s’imaginer que l’immigration peut jouer un rôle « essentiel » pour solutionner nos problèmes économiques et démographiques. »

Voir aussi

Le Québec reçoit-il trop d'immigrants ? L'immigration profite-t-elle au PLQ ?

200 000 immigrants en 4 ans au Québec, bon pour le développement durable !?

L'Institut Fraser : la politique migratoire actuelle coûterait près de 20 milliards par année au Canada





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ECR — Retour sur l'affaire du voile à Jonquière et l'évincement des parents

Myriam Ségal revient dans les colonnes du Quotidien du Saguenay-Lac-Saint-Jean sur l'expérience du voile islamique imposée à des élèves d'une école de la région lors du cours d'ECR. Elle donne plus de détails sur la lettre envoyée aux parents et cette manière d'écarter les parents des décisions en les sermonnant. Enfin, elle s'interroge sur la politisation des cours à l'école québécoise, « tout en tassant les parents » démunis et isolés devant l'appareil monolithique éducatif (nos mots).

Un prof de la Polyvalente de Jonquière a fait essayer le voile à ses élèves, dans le cadre de l'étrange cours d'éthique et culture religieuse (ÉCR). Je pensais déjà bien du mal de ce cours délayé sur dix ans, souvent confié à d'anciens agents de pastorale ou à des profs qui complètent ainsi leur temps plein, sans formation historique et sociologique.

Il tourne fréquemment à la propagande gouvernementale pour nous passer en travers de la gorge le multiculturalisme, la tolérance tout azimut, au détriment de nos propres convictions et de nos révoltes légitimes. À défaut de convaincre leurs parents, on dresse les jeunes à accepter comme raisonnables des accommodements douteux.

[...]

La manière

Au lieu de cela, on les pousse par expériences maladroites et ludiques, à gommer leur propre identité collective. L'égalité des hommes et des femmes constitue un credo de la société québécoise, que les accommodements religieux bafouent trop souvent. [...]

La manière dont l'école a amené la chose aux parents m'a aussi choquée: une lettre circulaire signée par le prof, le directeur et le directeur adjoint. Le directeur a légitimé publiquement l'exercice en affirmant qu'aucun parent n'a protesté, signe d'assentiment, croit-il.

Moi non plus, je n'aurais pas protesté. En appuyant d'emblée officiellement et unanimement la démarche, la direction de l'école ferme la porte à toute velléité de « rouspétance ». Le parent rétif comprend: « N'essaye même pas, on sera tous contre toi ».

D'ailleurs, la lettre se termine sans demander ni assentiment, ni opinion des géniteurs. Sur un ton moralisateur, elle conclut : « Ils [les élèves] seront en mesure de (...) dialoguer dans un esprit d'ouverture sur le monde. » Les parents lisent entre les lignes : «Si vous n'approuvez pas, votre esprit n'est pas ouvert sur le monde ! »

Dans la vie, il faut choisir ses combats. Il ne restait qu'un seul champ de bataille pour livrer celui-là: jeter la lettre dans le domaine public, via les médias.

Le parent

Cela en dit long sur l'espace des parents à l'école. On rembarre systématiquement tous ceux qui demandent que leurs jeunes ne suivent pas ce cours, peu importe leurs motifs. Le « gouvernemaman » sait mieux qu'eux ce qui est bon pour leurs enfants.

On recrute des parents pour siéger au conseil d'établissement, où ils approuvent des listes scolaires et un code de vie « prémâchés ». On les sollicite pour financer des sorties ou des investissements. Mais pas pour échanger sur une pédagogie douteuse.

Combien de parents ont vu, à tête reposée, les manuels d'ÉCR, d'histoire, de maths, de science ?

Ces livres restent à l'école. Le parent tente de suivre par les devoirs, sans vue d'ensemble. On reçoit souvent un résultat d'examen à signer, mais sans les questions. Comment faire réfléchir l'enfant à ce qu'il a raté sans savoir ce qui lui était demandé ?

Sans accès aux manuels, comment juger si l'école mène une propagande ou une démarche scientifique ? [Note du carnet : les manuels sont une partie du matériel didactique, il y a également nombre d'activités et de documents qui circulent en classe et qui sont laissés à la discrétion de l'enseignant. Ces activités et ces documents sont parfois pires que les manuels qui eux sont scrutés par le Politburo du Monopole de l'Éducation à Québec !]


J'ai souvent des doutes, non seulement pour le cours d'ÉCR, mais aussi devant les déclarations écologistes très péremptoires de certains textes éparpillés dans toutes les matières, du français aux sciences.

Comme parent, on riposte trop souvent en décrochant ou en dénigrant cette école qui nous largue.

Il faut choisir ses combats. Celui-là mérite qu'on le mène.

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ÉCR — Une enseignante fait expérimenter le voile à ses élèves





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« La science est établie »

Depuis Einstein et la relativité restreinte, il est interdit de voyager à une vitesse plus rapide que la lumière. C’est une constante de la physique fondamentale. Or des physiciens, en collaboration avec le CERN, viennent d’observer des particules allant plus vite ! Pas de beaucoup – 60 nanosecondes sur 730 kilomètres – mais le résultat est suffisamment incroyable pour jeter le trouble dans des équations jusqu’à lors coulées dans le bronze. Et les pousser à demander l’avis de leurs collègues.
Des neutrinos vont plus vite que la lumière au CERN ?


Inaugurée en 2006, l’expérience OPERA consiste à envoyer des neutrinos depuis le CERN, à Genève, dans un tunnel sous les Abruzzes jusqu’à Gran Sasso, en Italie. Le but est d’étudier les transformations de ces étranges particules fugaces que rien ou presque n’arrête. Sur les milliards envoyés depuis le CERN, seule une infime partie est détectée. Mais suffisamment pour les physiciens en aient observé 15 000. Le résultat est sans appel : ils arrivent plus vites que la lumière. Les neutrinos gagnent la course de 20 centimètres sur le parcours souterrain de 732 kilomètres. Le résultat des recherches est publié ce matin sur le site de la revue scientifique en accès libre arxiv.org.

Un nombre incalculable de fois, les scientifiques ont refait leurs mesures. Ils ne peuvent mettre en doute les moyens employés. Travaillant avec des expert en métrologie, ils se basent sur la précision des horloges atomiques et des systèmes GPS les plus avancés qui leur permettent de déterminer le temps de voyage des particules avec une précision inférieure à 10 nanosecondes.

Face à cette bombe, ils se montrent prudents et sollicitent l’avis d’experts indépendants. « Si ces mesures sont confirmées, cela pourrait changer notre vision de la physique, mais nous devons être sûrs qu’il n’y a pas d’autres explication, plus banale. Cela demande des mesures indépendantes », a déclaré le directeur de la recherche au CERN Sergio Bertolucci.

Ceci nous rappelle que contrairement aux dires de certains écologistes animés par une ferveur religieuse — mais certainement pas scientifique — la science n'est jamais établie, la messe n'est jamais dite en science. Ses résultats tiennent jusqu'à une prochaine contradiction par les faits, une correction et le plus souvent un raffinement ultérieur.




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Garderies — fermeture de deux garderies par la ministre tatillonne et bakchich pour avoir des places

Il est intéressant de voir les raisons invoquées par le Ministère mêle-tout pour fermer les garderies plutôt que d'émettre un avertissement :

  • Certains planchers sont en céramique, alors que le règlement l'interdit formellement, les risques de blessure étant plus grands;
  • L'une des deux pouponnières n'a pas de fenêtre d'observation, le personnel doit pouvoir surveiller en tout temps les enfants, qu'ils soient dans la pouponnière, l'aire de jeux ou dans l'aire de repos;
  • Des produits toxiques ou dangereux ne sont pas rangés sécuritairement, dans un endroit verrouillé;
  • Les enfants ont accès aux cuisines librement, aucun dispositif de fermeture des lieux n'est présent;
  • Certains modules de jeux ne rencontrent pas les normes de sécurité (CSA) et peuvent représenter un danger pour les enfants. 


    Une nouvelle cause devant les tribunaux

    Et une nouvelle cause devant les tribunaux ! Une. En effet, la propriétaire des deux garderies a fait une demande d'injonction pour empêcher la fermeture de ses deux crèches. La Cour supérieure du Québec entendra vendredi une requête en injonction provisoire afin de garder ouvertes les garderies privées Premiépas et Premiémos, situées respectivement à Saint-Basile-le-Grand et à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie.  Les deux demanderesses de la requête, Denise G. Tresidder, propriétaire des garderies privées, et Nathalie Collette, parent, souhaitent que les deux établissements continuent à offrir leurs services en attendant que le ministère de la Famille et des aînés ait terminé l’analyse nécessaire à l’émission du permis des deux garderies. 

    Les maires demandent un sursis

    Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Claude Benjamin, ainsi que le maire de Saint-Basile-le-Grand, Bernard Gagnon, considèrent l'avis d'évacuation du ministère de la Famille prématuré et demandent un nouveau sursis. «Il faut tenir compte des conséquences d'une décision trop abrupte», peut-on lire dans une lettre adressée à la ministre de la Famille et des Aînés, Yolande James. Les maires considèrent que les corrections requises dans les garderies peuvent se faire rapidement.

    Des parents en colère

    Sur la page Facebook Contre la fermeture de Premiépas Premiémos, plusieurs parents sont révoltés. «Ça a juste pas de bon sens de nous mettre toujours au pied du mur et en attente comme ca... pour de la céramique», écrit une mère visiblement en colère. «Je n'en reviens pas qu'on puisse nous mettre dans le trouble comme ça pour de si petits détails», écrit une autre qui concède par contre que les produits toxiques auraient dû être correctement rangés dans un endroit verrouillé. «De plus en plus ridicule cette histoire… », commente une autre en invitant les autres parents à continuer de protester contre la fermeture.

    Antécédents

    Rappelons que cette garderie a déjà eu maille à partir avec le Ministère de la Famille argüant qu'elle n'avait pas besoin d'un permis. La réglementation  aurait ensuite été amendée par le gouvermanan pour que ce permis devienne obligatoire. Dans une émission précédente, Mario Dumont s'était déjà demandé s'il ne s'agissait pas d'une mesure de rétorsion de la part du Ministère.

    Voici l'historique des événements selon les deux garderies

    États-Unis — l'engouement pour l'instruction à domicile


    Contrairement à ce qu'affirme la correspondante de France 2 aux États-Unis, les bons résultats des enfants instruits à la maison ne s'expliquent pas d'abord par un niveau social supérieur des parents des enfants qui font l'école à la maison.

    Voici en effet ce que dit une récente étude universitaire :

    « Bien que les élèves de l'école publique aient obtenu, voire dépassé, les résultats attendus pour leur âge, ceux instruits à la maison ont mieux réussi aux différents tests comparativement à leurs pairs, poursuit la chercheuse, les devançant d'une demi-année scolaire en mathématiques à 2,2 niveaux en lecture. Cette supériorité peut s'expliquer par différents facteurs, notamment la taille réduite des classes, l'enseignement personnalisé ou encore une plus grande attention accordée aux matières de base comme la lecture et l'écriture. »

    Dans les deux échantillons, les chercheuses ont également interrogé les mères sur leur état matrimonial, le nombre d'enfants, l'emploi, les études et le revenu du foyer. Elles en ont conclu que les avantages de l'éducation structurée à la maison ne sauraient s'expliquer par des divergences de revenu familial annuel ou de niveau de scolarisation de la mère.




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    jeudi 22 septembre 2011

    À l'école, la lutte contre « l'homophobie » doit-elle se faire par la promotion de l'homosexualité ?

    Un organisme en Colombie-Britannique, Culture Guard, s'est donné pour mission de dénoncer ce qu'il considère être « des mensonges et de la corruption morale » sous le couvert de la lutte contre l'homophobie.

    « Je pense que les parents seront indignés et à juste titre en colère quand ils découvriront ce qu'on inculque à leurs enfants. J'espère que les parents poursuivront en justice leurs conseils scolaires locaux » de déclarer Kari Simpson, présidente de Culture Guard, une organisation qui vise à préserver les valeurs familiales traditionnelles et les droits parentaux.

    Les mensonges

    Mme Simpson a découvert ce qu'elle considère être la pointe de l'iceberg d'une stratégie conçue pour endoctriner les enfants dans ce qu'elle nomme le « militantisme culturel homosexiste » quand elle est tombée sur Out in Schools (OIS), nom que l'on pourrait traduire par « Sortie du placard à l'école ». Ce programme s'adresse aux élèves âgés de 13 à 18 ans et vise à présenter « des films homosexuels » dans les écoles de Colombie-Britannique afin de « faciliter la discussion avec les jeunes sur l'intimidation, l'homophobie et les stéréotypes » et de fournir un « espace sûr pour explorer ces questions. »

    « Sortie du placard à l'école » (OIS) se vante de proposer une « initiative de sensibilisation » qui «  exploite les puissants médias que sont le film et la vidéo pour susciter l'intérêt des jeunes et des enseignants quant aux questions liées à l'homophobie et la violence. » Cette initiative prétend vouloir faire « la promotion de collectivités plus sûres et plus diverses dénuées de discrimination et d'intimidation. »

    Mais derrière ces mots mielleux et consensuels, selon Kari Simpson, se cachent une réalité et un dessein bien plus sinistres peu perceptibles au premier abord. Mme Simpson en veut pour preuve les scènes d'hommes qui s'embrassent (voir vidéo ci-dessous) projetées lors des présentations d'OIS. Il ne s'agit pas pour la présidente de Culture Guard de rendre les écoles sûres, mais d'éliminer chez les enfants, dans un premier temps, une répugnance envers l'homosexualité, puis de leur rendre l'homosexualité « normale » et finalement de les inciter à pratiquer l'homosexualité (afin de ne pas juger sans connaître).

    Évaluer sérieusement ce genre de programmes

    Pour Kari Simpson, si ce programme visait réellement à diminuer l'intimidation, son succès se mesurerait par la diminution d'insultes et d'autres incidents violents à l'école (« Oh,  le gros lard », « le minus, le nabot  », « l'idiot à deux neurones », etc.) Or, il ne s'agit pas de cela, OIS ne mesure l'impact de son programme qu'en termes de visibilité homosexuelle.

    Le responsable éducation chez OIS, Ross Johnstone, a déclaré à The Dependent que l'impact du programme se « mesure en fonction de la la visibilité des ressources homosexuelles et des questions homosexuelles abordées au sein de l'école. »

    « Nous voulons que les enseignants incluent des évènements historiques LGBT importants dans leurs cours. Mettre à la disposition des enseignants et des étudiants des ressources "queer" utiles pour les aider à résoudre leurs problèmes. Placarder des affiches anti-intimidation sur les murs et créer des espaces respectueux et inclusif ».

    Séduction et corruption

    La préoccupation majeure de Simpson quant au programme OIS est qu'il détourne les jeunes élèves vers un « activisme sexuel » sous couvert de promotion de la santé et de la sécurité, notamment par le biais d'un concours de brefs messages d'intérêt public (MIP). Ces courts messages à la radio ou à la télévision ont pour but explicite de modifier les attitudes et les comportements des gens.

    L'OIS explique clairement sur son site que le but du Courcours annuel des MIP de la jeunesse anti-homophobe est de changer les attitudes des gens envers l'homosexualité. « Les messages soumis à candidatures doivent avoir un contenu antihomophobe et promouvoir des écoles plus sûres, dénuées d'intimidation et d'homophobie. » Les jeunes réalisateurs du film primé verront leur message diffusé sur grand écran lors du Festival annuel du film queer (FFQ) de Vancouver. Pour Mme Simpson, il s'agit là d'une récompense qui pourrait séduire plus d'un jeune ado qui veut briller devant les feux de la rampe.

    Plainte en justice

    Mardi dernier, Mme Simpson a déposé une plainte auprès du service de police de Vancouver alléguant que le conseil scolaire de Vancouver, ainsi que l'OIS et QFF (Queer Film Festival), exposait des personnes, dont certaines âgées de moins de 18 ans, à du matériel pornographique obscène qui enfreint le Code criminel.

    Dans sa plainte, Kari Simpson mentionne le cas du film « Vie et mort d'un gang porno » dont le site QFF fait la promotion. Ce film est accessible via un lien sur le site d'OIS. Les enfants qui suivent les liens à partir du programme scolaire approuvé mis en place par OIS se verront présenter une bande-annonce du film (voir ci-dessous) qui comprend des actes homosexuels et zoophiles explicites, de la violence extrême, des meurtres et de la nécrophilie.

    Avertissement : Les vidéos ci-dessous sont explicites (bien qu'elles aient été en grande partie épurées), elles contiennent de brefs extraits de scènes de sexualité homosexuelle et de violence extrême.







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    Éthique — « La famille, c'est sacré »


    Publicité d'une marque de chaussures (Eram).

    Nous qui croyions que le sacré n'existait plus... Une pique contre les « cathos » ? Mais quelle « famille » : une famille bobo lesbienne qui « fait » un enfant mulâtre (garçon ou fille ?)  Brouiller l'identité sexuelle, l'identité ethnique, la filiation ?

    Quel rapport avec les chaussures ?



    Voir aussi

    Éthique — conception virginale au XXIe siècle





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    École privée catholique doit préciser aux parents que le cours d'ECR ne fait pas la promotion d'une religion

    Le Séminaire Sainte-Trinité de Montarville, en banlieue de Montréal, a dû envoyer en 2010 la lettre suivante aux  parents dont les enfants y sont inscrits pour les informer qu'ils ne pourront plus bénéficier d'une déduction fiscale pour couvrir une partie des frais d'inscription de leurs enfants au Séminaire, la partie pendant laquelle l'enfant recevait une formation religieuse.

    Cliquer sur la page pour l'agrandir

    Il est intéressant de remarquer qu'il ait fallu faire remarquer aux parents que le cours ECR n'est pas un cours de religion. Savent-ils précisément ce qu'on enseigne dans cette école ? Croyaient-ils que ce programme était juste comme l'ancien programme confessionnel ? Cette ignorance explique-t-il la léthargie de certains parents sur le sujet ?

    Il semble, en outre, que le Séminaire ne donne plus aucun cours — même facultatif — qui fasse « la promotion des enseignements spirituels d'une association religieuse donnée et le respect des doctrines et des observances spirituelles sur lesquelles s'appuient ces renseignements » puisqu'« il  n'est plus possible de considérer une portion des frais de scolarité comme étant attribuable à de l'enseignement religieux. »

    Une école catholique ?





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    mercredi 21 septembre 2011

    Laïcité et éthique chrétienne

    Billet de Jean Laberge, professeur de philosophie au cégep du Vieux-Montréal, à propos de La culture religieuse n’est pas la foi. Identité Québec et laïcité, par Guy Durand, Montréal, Éditions des oliviers, 2011, 148 p.

    « Dans son introduction au Québec en quête de laïcité (Écosociété, 2011), Normand Baillargeon signale d’entrée de jeu qu’à propos du débat sur la laïcité au Québec, certains participants « considèrent que la conversation démocratique sur le thème de la laïcité n’a pas lieu d’être », puisqu’ils «considèrent […] que sa discussion [de la laïcité] n’a pas lieu d’être, puisque les réponses qu’il faut lui donner sont d’avance connues – et qu’il suffirait de les réaffirmer dans une forme ou l’autre de retour à des valeurs dites ‘traditionnelles’ présumées définir ‘le’ Québec sub specie aeternitatis. » (p. 12). C’est ainsi que la position sur la laïcité que défend le théologien et éthicien Guy Durand se trouve d’emblée disqualifiée.

    Corrigeons tout de suite l’erreur consistant à croire que Guy Durand n’aurait peu ou prou d’intérêt à discuter du problème de la laïcité au Québec. Au contraire. L’auteur, en effet, n’est pas à son premier essai sur le sujet puisqu’en 2004, il publiait Le Québec et la laïcité. Avancées et dérives. (Éditions Varia), ainsi que Le cours ECR. Au-delà des apparences (Guérin, 2009). Ce dernier essai constitue un solide examen critique des présupposés douteux et des principes de laïcité discutables qui ont conduit à l’élaboration et à l’implantation de ce cours que plusieurs contestent, Éthique et culture religieuse.

    Ce qui disqualifie Guy Durand aux yeux de Normand Baillargeon et de Jean-Marc Piotte, c’est que le théologien conçoit la culture identitaire québécoise comme irrémédiablement liée au christianisme de sorte que la laïcité au Québec ne saurait faire fi de la part cruciale jouée par l'héritage chrétien. Puisque, selon Baillargeon et Piotte, la religion se trouve par définition exclue de la laïcité, la question posée par la laïcité étant dans quelle mesure l’État québécois doit prendre ses distances vis-à-vis les religions, la position de Durand, faisant consister l’identité québécoise comme incluant l’héritage chrétien, est a priori exclue. Ils ont bien tort.

    Il n'est pas dans mon intention de faire le compte rendu de l'ouvrage remarquable de Durand qui défend fort bien sa thèse. Dans le premier chapitre, Durand recueille de très nombreux témoignages de Québécois qui, aujourd’hui comme hier, ont façonné le Québec par l’héritage chrétien et ce, dans tous les domaines d’activités, voire même dans les institutions démocratiques elles-mêmes du Québec. On sait que la question de la laïcité de l’État québécois s’est cristallisée autour du fameux crucifix de l’Assemblée nationale. Les tenants de la laïcité intégrale ou stricte l'ont en horreur, même des croyants. Durand plaide pour conserver le crucifix car il fait partie de notre fibre d'être québécois, que nous soyons ou non des croyants, voire chrétiens.

    J’ajouterais à la longue liste de Durand, la figure marquante de Michel Chartrand (1916-2010), dont le militantisme dans les jeunesses catholiques a préparé une vie consacrée à fond à la justice sociale. C’est l’abbé Lionel Groulx qui maria Michel et Simone en 1942 à la Basilique Notre-Dame de Montréal. La justice sociale ainsi que la solidarité sont des valeurs issues directement du christianisme.

    Comment ne pas mentionner également le docteur Camille Laurin, le père de la loi 101, qui caressa à l’âge de vingt-ans, au séminaire de L’Assomption, le sacerdoce ? La liste est longue, voire étonnante. Elle révèle que l’histoire du Québec fut marquée en profondeur par le catholicisme, et que faire fi de cet ancrage historique indélébile dans l’être identitaire québécois n'est rien de moins qu’aberrant.

    Certes, la position de Durand n’est pas celle d’un Mgr Ouellet qui ne voit que dans le retour à une église catholique ultramontaine et triomphante la seule voie de salut pour les Québécois d’aujourd’hui. Durand n’est heureusement pas de cette école. Il affirme toutefois que le refus de prendre en compte l’héritage chrétien dans l’identité du Québec d’aujourd’hui est aberrant : « …la christianophobie, écrit-il, est la réaction d’une nation qui ne s’aime pas. » (p. 37)

    En effet, dans une nation qui fut « colonisée », les chaînes de notre passé de colonisation sont lourdes à porter, et reviennent aujourd’hui nous hanter. Le refus et le dénigrement de notre histoire, de notre héritage chrétien en particulier, en sont les signes manifestes.

    Sergio Leone, le réalisateur des fameux westerns-spaghetti, bon athée et anarchiste, n’a pu s’empêcher d’user d’images religieuses chrétiennes dans son cinéma que la longue tradition catholique lui a légué en héritage. Ainsi, dans son tout premier film, Pour une poignée de dollars, « l’homme sans nom » (Clint Eastwood) incarne en l’ange Gabriel, envoyé par Dieu à Nazareth (San Miguel) afin de protéger la Sainte Famille incarnée par Marisol (Marianne Koch) et son mari, Julian, ainsi que leur enfant nommé « Jesus ». La famille resta une valeur centrale pour le réalisateur italien, et on sait combien la famiglia est si importante chez les Italiens.

    De son côté, le réalisateur québécois, Bernard Émond, érige ses films, dont la trilogie des vertus théologales, sur des valeurs explicitement chrétiennes. Bernard Émond revendique nommément l’héritage chrétien, tout en se disant agnostique. Sans doute, Émond constitue la figure actuelle la plus signifiante et vivante de l'identité québécoise. Durand cite Émond diagnostiquant la crise actuelle des valeurs et le vide spirituel au Québec par le rejet de l’héritage chrétien. (p. 31) « Conservateur de gauche », Émond entend « préserver notre héritage [chrétien], sans nier pour autant ses erreurs ». (ibid.) Commentant la position d’Émond, Durand écrit : « Les valeurs chrétiennes sont nécessaires à la vie. Reprises et réinventées. Particulièrement les trois vertus théologales : foi, espérance et charité. » (ibid.) Et de citer Émond :

    …L’espérance renverse l’ordre du monde sans espoir. La charité renverse l’ordre d’un monde égoïste. La foi renverse l’ordre d’un monde désenchanté et cynique. Pour moi, la redécouverte du patrimoine chrétien n’a pas seulement une importance, disons, culturelle ; il y a quelque chose de plus profond qui se joue là, à tout le moins sur le plan des valeurs. (ibid.)

    Il y a là en effet quelque chose d’important, d’essentiel, que Bernard Émond déterre. En somme, il s’agit de l’éthique chrétienne de l’agapè. Agapè est le terme grec désignant l’amour. C’est saint Paul qui écrit : « Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés…, s’il me manque l’amour (agapè), je ne gagne rien. » (I Corinthiens 13 3). On a pris l’habitude de traduire le grec agapè par le latin caritas, charité en français. Malheureusement, le mot charité évoque le plus souvent l’idée du don des biens fait aux pauvres. Saint Paul le dit : même si je donne mon argent aux pauvres, je ne témoigne pas pour autant de l’amour-agapè. Ce type d’amour est la vertu la plus haute qui soit. C’est celle du don de soi total. C’est donc cette vieille vertu dite « théologale », l’amour-don, qu’a redécouvert Bernard Émond et qu’il exhibe dans ses films admirables.

    À mon sens, on tient avec l’éthique chrétienne de l’amour-don, le cœur de notre identité québécoise. C’est le joyau de notre identité comme être québécois. Nous devons être fiers de nous ainsi que de nos ancêtres qui se mesurèrent à cet idéal sublime de vie. Aussi, dans notre concept québécois de laïcité, il nous faut impérativement y joindre la pièce essentielle qui est celle de l’éthique chrétienne de l’amour-don.

    L’éthique chrétienne de l’amour-don ne se suffit pas de respecter les différences, voire d’effacer les différences, où tout devient neutre et propre, comme l’appel de leur vœu les tenants de la laïcité stricte ou intégrale. L’amour-don aime l’autre comme soi-même. Aussi, faut-il au préalable s’aimer soi-même comme peuple et nation. La christianophobie, comme l’appelle Durand, de certains d’entre nous, montre à l’évidence qu’on ne s’aime pas, et si on ne s’aime pas soi-même, inutile d’essayer d’aimer les autres.

    Pour ma part, je plaide en philosophie morale pour une éthique de la vertu remontant à Aristote. C'est la visée de mon récent essai Plaidoyer pour une morale du bien (Liber, 2011). L'éthique chrétienne de l'amour-don se situe dans son prolongement ; Thomas d'Aquin en est le génial initiateur. Nous avons au Québec une tradition aristotélicienne et thomiste de premier ordre qu'il nous faut également redécouvrir. »





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    samedi 17 septembre 2011

    Trop de règlements pour les garderies ?




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    Montréal — Signe des temps

    En y mettant les formes, j'ai fait remarquer à la nouvelle propriétaire asiatique du dépanneur près de chez moi : « You will have to learn French. » Elle m'a répondu tout sourire : « Sorry, no time ! »

    Denise Bombardier, Le Devoir, 17/IX/2011


    Voilà sans doute pourquoi le gouvernement libéral et l'ADQ désirent enseigner plus et plus tôt l'anglais aux jeunes francophones. Même si cette précocité à petite dose est de peu d'effet dans la maîtrise d'une langue étrangère « source d'un extraordinaire ferment culturel » qui « concrétis[e] le rêve espérantiste » comme disait l'ancien Premier ministre nationaliste Bernard Landry. Évidemment, comme le fait remarquer cette commerçante, les élèves ne disposent pas d'un temps infini, plus de temps à l'anglais, plus tôt, cela signifie sacrifier d'autres matières enseignées en français (voir les liens ci-dessous).

    Ces cours d'anglais permettent aux jeunes francophones, même des régions éloignés, d'améliorer leur bulletin : c'est ainsi que les jeunes francophones d'Abitibi réussissent nettement mieux leurs examens d'anglais que de français. Excellent donc.

    Mais les jeunes Montréalais francophones (déjà minoritaires dans leur tranche d'âge) ont-ils vraiment besoin d'être plus bilingues, plus tôt ? Comment le français s'imposera-t-il dans les cours de récréation, chez les commerçants du coin si tous les francophones sont bilingues et qu'on leur répète dès la prime enfance qu'il est excellent d'être « ouvert » sur ce plan ?

    Si l'ignorance n'est pas une force contrairement à ce que disait George Orwell — bien que parfois... —, elle est certainement le symptôme d'une force : nul besoin d'apprendre une langue locale sans guère d'importance et dont tous les locuteurs natifs (et clients potentiels) sont formés à parler la langue dominante. En outre, on leur intime de ne plus rejeter l'anglais au Québec, car ce serait mesquin, l'anglais serait une composante originale qui enrichit le Québec, s'en détourner serait criminel même selon Gérard Bouchard. Son frère, le nationaliste et ancien Premier ministre Lucien, se félicitait d'ailleurs en anglais de cet accueil fait à l'anglais au Québec même chez les nationalistes francophones :  « it's becoming hard to find a bilingual francophone nationalist who doesn't welcome opportunities to practice his or her English. » Il semble que ces nationalistes auront à l'avenir de plus en plus d'occasions de se réjouir de pratiquer leur anglais à Montréal.


    Voir aussi

    Anglicisation de Laval : le mythe des enfants de la Loi 101 ?

    Québec — Premier cycle du secondaire, moins de temps pour le français

    Écoles lavalloises — vague d'immigration, pauvreté et tensions raciales 

    Legault sur l'immigration et les lois linguistiques en éducation : timide surplace ?

    Élèves de l'école publique à Montréal : le français perd du terrain depuis 1998 tandis que l'anglais demeure stable

    L'enseignement du français délaissé par le gouvernement du Québec, plus d'anglais imposé à tous

    Quatre cents heures d'anglais de plus, centaine d'heures de français de moins ?

    79 % des Québécois — et 90 % des Québécois francophones — estiment que la loi 101 est une nécessité au Québec

    Rappel : l'ADQ [avant dérive] en 2008 préconisait de « remettre l'apprentissage du français au premier plan »

    Lacunes importantes en français chez les étudiants des cégeps et des universités

    Faible fécondité qui stagne, immigration massive : le Grand Montréal s'anglicise rapidement




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    vendredi 16 septembre 2011

    France révision programme d'histoire : élimination de l'histoire du français et de la francophonie américaine

    Clovis, Saint Louis ou François Ier, mais aussi Henri IV, Louis XIV ou Napoléon ne sont plus étudiés dans les collèges [début du secondaire] français ! Rayés des programmes ou relégués en option. Raison invoquée par l'Éducation nationale française : il faut consacrer du temps, entre la sixième et la cinquième, à « l'enseignement des civilisations extra-européennes », de l'empire du Mali à la Chine des Hans. Au lycée (secondaire V et cégep), par contre, c'est l'eurocentrisme qui déplace les récits historiques français et ceux de son influence en Afrique et au Levant.

    C'est ce scandale pédagogique et culturel que dénonce l'historien Dimitri Casali dans son salutaire Altermanuel d'histoire de France (Perrin) superbement illustré. Cet l'ouvrage se présente comme un complément idéal aux manuels scolaires recommandés (ou en pratique imposés) par les professeurs de collège.

    Disparition des textes fondateurs du français 

    Ce ne sont pas seulement des personnages historiques, des périodes et des règnes majeurs qui sont écartés, réduits à la portion congrue ou devenus optionnels. Des textes fondateurs, des traités et des lois décisives sont tout simplement passés à la trappe: le serment de Strasbourg (842), l'un des plus anciens textes en langue romane, le lointain ancêtre du français ; le partage de Verdun (843), qui dessine une nouvelle carte de l'Europe d'où sont issus les États européens ; l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), qui impose l'usage du français dans l'administration à la place du latin, constituant ainsi une étape clé dans l'unification du royaume de France.

    On trouver ci-dessous quelques extraits de cet Altermanuel qui se penche sur l'élimination de ces repères quant à l'apparition du français et son imposition progressive, entre autres par François Ier


     Le serment de Strasbourg de 842, un des premiers textes en ancien français,
     omis des programmes


    Le 15 septembre — Journée internationale pour la liberté de l’instruction

    JIPLIComme un pied de nez à la rentrée scolaire, c’est aujourd’hui la Journée internationale pour la liberté de l’instruction. L’occasion de souligner que l’école n’a pas le monopole de la dictée. Certains parents font en effet le choix d’instruire leurs enfants eux-mêmes et à domicile, loin des tableaux noirs et des devoirs.

    Anne a tout juste 16 ans. Elle vient d’avoir son bac [D.EC. québécois] scientifique. Un examen qu’elle a préparé loin des salles de classe, puisqu’elle n’a pas mis un pied à l’école depuis la primaire. Si sa sœur a été déscolarisée en 5e « parce qu’elle était trop précoce et n’avait pas beaucoup d’amis », Anne s’ennuyait déjà en maternelle et s’y sentait un peu perdue. « Quand mes parents m’ont proposé de rester à la maison à l’époque du CP, j’ai dit oui sans hésiter. » Alors que la plupart des enfants de son âge se bousculaient à la récré, Anne étudiait, au calme, ses cours par correspondance. « J’avais ma mère pour moi seule, qui m’expliquait et me re-expliquait s’il le fallait. » L’après-midi était réservé aux sorties au musée, au sport ou aux visites chez ses copains. « Je les voyais partir tôt à l’école et faire leurs devoirs jusqu’à 19 heures. J’étais bien contente de ne pas vivre ça. »

    Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas l’école qui est obligatoire en France, mais l’instruction. Pour enseigner à la maison, les parents doivent simplement informer le maire et l’Inspection académique. S’il n’existe aucun recensement précis sur le nombre d’enfants concernés, les associations d’instruction en famille en dénombrent 3 000, et y ajoutent les 28 000 élèves qui suivent des cours privés ou publics (CNED) par correspondance.
    « Les parents ont par priorité le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants »
    (Déclaration universelle des droits de l'homme, 1948, article 26.3)
    Pourquoi ces parents ne laissent pas à l’école le soin d’instruire ? « Il y a d’une part ceux qui refusent l’institution, qu’ils considèrent comme un lieu d’embrigadement, de formatage, contraire au développement des capacités de l’enfant », estime Philippe Meirieu, professeur à l’université Lumière Lyon-II. « D’autre part, certains parents pensent que l’école va mal aujourd’hui, avec ses problèmes de violence et d’échec scolaire. Ils ne souhaitent donc pas lui confier leurs enfants. » Faute de confiance en l’école, les parents s’improvisent professeurs.

    Source Le Figaro

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