mercredi 18 septembre 2013

Audiences sur l'euthanasie : attendons quelques années avant de parler d'éliminer les déments

Mardi, en commission parlementaire sur le projet de loi 52 concernant les soins de fin de vie (euthanasie et soins palliatifs), la ministre déléguée aux Services sociaux, Véronique Hivon (PQ), a bien accueilli la proposition du Collège des médecins afin que les personnes affligées de démence puissent également avoir accès à l'aide médicale à mourir. Pour l'heure, le projet de loi ne prévoit pas cette possibilité. Seules les personnes aptes à prendre une telle décision auront droit à l'aide médicale à mourir.

Pour sa part, la critique en santé de la Coalition Avenir Québec, le Dr Hélène Danault, a souligné que les médecins voient de plus en plus, avec le vieillissement de la population, des cas de démence «qui occupent de plus en plus nos lits en CHSLD [centres d'hébergement de soins de longue durée]». Elle s'explique mal qu'on puisse refuser l'aide médicale à mourir à une personne dont la démence est à ses débuts.

Selon Campagne Québec Vie qui a assisté à la première séance de « consultation » :
À la question de la députée de Groulx, Hélène Danault, à savoir si l’on ne devait pas envisager l’euthanasie des personnes démentes (Alzheimer) en phase terminale, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Louis Godin, réplique que l’on a déjà fait un grand pas et qu’il faudra en rediscuter dans un an ou deux… probablement le temps nécessaire à la ministre Véronique Hivon (PQ) pour faire croire toujours qu’il n’y a pas de [dérive], mais [une] « évolution »…

À la question de l’ancien ministre de la Santé, Yves Bolduc, à savoir ce que l'on fera dans les régions où l’ampleur de l’objection de conscience du personnel infirmier ou médical ne permettra pas de répondre aux demandes d’euthanasie, le Dr Louis Godin a répondu de façon évasive, rappelant l’évolution de l’accessibilité de l’avortement partout au Québec.

Dans tous les commentaires et questions évoqués jusqu’à présent, on a pu remarquer une très belle complicité entre les députés de l’opposition, la ministre Véronique Hivon, et le président de la Fédération des médecins omnipraticiens.

La ministre Hivon a pu même affirmer, sans que personne ne vienne la contredire, que 51 % des Québécois ont actuellement accès à des soins palliatifs… lorsqu’on ajoute les soins à domicile, ce qui dans l’esprit de la ministre Hivon, est un soin palliatif. Curieusement, il n’y avait aucun médecin en soins palliatifs sur le plateau de la consultation…

En fait, après la mascarade de la Commission mourir dans la dignité, le gouvernement ajoute une petite touche finale dans cette première séance de « consultation » contrôlée où tous les intervenants, [...] favorables à l’euthanasie, semblaient [...] se réjouir de l’économie à venir dans le domaine de la santé...






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