jeudi 8 novembre 2007

Reportage sur l'école à la maison au Québec

Les Compagna-Tremblay ont trois enfants de 12, 13 et 15 ans qui n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe. Finis le stress et les matins à la course, vive la liberté de l’enseignement familial et personnalisé.

Entre 2500 et 5000 enfants québécois font l’école à la maison. Les Francs-tireurs est-ce la solution pour pallier les ratés du système d’éducation québécois ?



Deux choses intéressantes dans le reportage : la méconnaissance de la part des gens comme Richard Martineau des droits des parents qui éduquent leurs enfants et les difficultés auxquelles les commissions scolaires soumettent les parents bien que ceux-ci soient dans leur bon droit.

Voici par exemple un échange entre le journaliste M. Richard Martineau et la mère-éducatrice, Mme Marie Tremblay, au sujet des examens et des contrôles de l'État :
Richard Martineau — Mais êtes-vous supervisés par une commission scolaire? Il faut qu'ils passent des tests, ces enfants-là pour savoir si effectivement...

Marie Tremblay — Officiellement, il y a des examens pour avoir des diplômes secondaire IV et secondaire V. C'est les seuls moments où t'as des unités de crédits. Moi, je fonctionne par portfolio, je fais pas d'examens à la fin de l'année dans le système scolaire.

Richard Martineau — Ah non? Vous êtes pas requise de faire ça?

Marie Tremblay — Non. Je suis requise de présenter un plan de travail. Je connais des gens... Ma meilleure amie. Ses enfants, à la fin de l'année, passent des examens parce qu'elle le désire. Moi, je présente un portfolio du travail qui a été fait. Je garde tout le travail qui a été fait, comme à l'école.

Dans l'échange suivant, le père-éducateur fait référence à l'article 15.4 de la Loi sur l'instruction publique du Québec qui précise :
«  § 15. Est dispensé de l'obligation de fréquenter une école l'enfant qui :
[...]
4° reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d'après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l'école. »
Il y explique ce que ce « équivalent » signifie selon lui  et en quoi les fonctionnaires du Monopole ignorent souvent qu’équivalent ne signifie pas identique à l'école publique :
Pierre Compagna — Nous, on considère que l'enseignement équivalent veut dire que l'enfant reçoit à la maison une éducation qui lui permettrait sans grands problèmes de réintégrer le système scolaire. Mais ça ne veut pas dire qu'on doit imposer aux parents de reproduire l'école à petite échelle dans la maison. Et c'est ça que plusieurs commissions scolaires tentent de faire au Québec en imposant examen d'étape, examen de fin d'année, menace de DPJ si on se présente pas à des examens, menace de retirer le droit de faire l'école à la maison si l'enfant ne réussit pas son année. C'est pas la bonne façon d'encadrer l'éducation à domicile. Exemple. Les commissions scolaires pourraient facilement donner accès - parce qu'on paye quand même les mêmes taxes que tout le monde, même si nos enfants vont pas à l'école. On demande pas une exemption de taxes - mais ils pourraient avoir accès à la bibliothèque, ils pourraient avoir accès à l'éducation physique, ils pourraient avoir accès à certaines choses.

Cours d'éthique et de culture religieuse : On peut comprendre les réticences des parents

Intéressante déclaration du professeur Marie McAndrew, titulaire de la chaire en relations ethniques à l'Université de Montréal, au sujet de nouveau cours que le Monopole de l'Éducation veut imposer à toutes les écoles du Québec (même confessionnelles, privées et non subventionnées).

Lors de son passage à RDI mardi soir, après les témoignages entendus à Drummondville dans le cadre de la commission Bouchard-Taylor, celle-ci a maintenu son soutien au cours d'éthique et de culture religieuse, mais elle a également dit comprendre les réticences des parents qui ne veulent pas que ce cours d'éthique et de culture religieuse soit donné au primaire.