mercredi 10 avril 2013

La séparation des parents freine la réussite scolaire des enfants

Quand leurs parents se sont séparés dans les deux ans précédant leur entrée à l'école, les enfants sont plus susceptibles d'en arracher à la maternelle.

C'est l'une des conclusions d'une étude de l'Institut de la statistique du Québec parue hier, qui s'appuie sur une cohorte de 2120 enfants québécois suivis de l'âge de 5 mois à 4 ans.

L'institut a passé en revue divers facteurs pouvant influer sur le degré de préparation des enfants à l'école.

Comme le souligne l'auteure Hélène Desrosiers, on aurait tendance à croire que les difficultés scolaires d'enfants de parents séparés s'expliquent par une « vulnérabilité sur le plan affectif ». Ça ne semble pas être le cas, du moins pas directement.

Il semble que c'est plutôt sur les plans cognitif et de l'acquisition de connaissances que ces enfants sont moins bien préparés à la maternelle.

L'étude avance que les parents séparés « consacrent une partie de leur temps et énergie à la réorganisation de la vie sur les plans matériel, financier, etc. » et que, dans le tourbillon, ils ont peut-être moins de temps pour stimuler leur enfant, du moins à court terme.

Cela dit, « il est aussi possible que les changements qui accompagnent la séparation poussent certains enfants à être moins réceptifs aux apprentissages scolaires », peut-on lire.

Source

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Billet du mercredi 10 avril 2013

Il y a deux ans nous nous étonnions déjà du silence médiatique autour d'une affaire judiciaire aux États-Unis qui versait dans l'horreur. Rien dans la presse francophone qui n'hésite cependant pas à parler des faits divers les plus sordides aux États-Unis.

Deux ans plus tard, alors que le procès est en cours depuis plusieurs semaines, toujours rien en français sur Google Actualités.

De quoi s'agit-il ?

Une mère morte, au moins sept enfants nés tués

Kermit Gosnell (ci-contre), un médecin américain pratiquant des avortements, a été inculpé mercredi 19 janvier 2011 pour les meurtres d'une femme et de sept bébés tués après leur naissance, alors qu'ils respiraient et bougeaient.

« Il exécutait régulièrement des avortements au-delà de la limite légale de 24 semaines. En conséquence, des bébés viables sont nés. Gosnell les a tués en plongeant des ciseaux dans leur moelle épinière », a indiqué le bureau du procureur de Philadelphie. Le Dr Gosnell avait « appris à ses employés à faire comme lui », a-t-il encore indiqué.

La femme concernée par la procédure est décédée d'une crise cardiaque provoquée par des narcotiques qui lui avaient été administrés dans le cadre d'un avortement tardif.

Le Dr Kermit Gosnell, âgé de 72 ans aujourd'hui, a gagné des millions de dollars au cours des 30 dernières années en effectuant le plus d'avortements qu'il pouvait, dont de nombreux avortements tardifs et illégaux.

D'autres victimes

Depuis cette condamnation d'autres victimes de M. Gosnell l'accusent publiquement.

Robyn Reid, âgée de 15 ans, ne voulait pas se faire avorter. Mais quand sa grand-mère l'a emmenée de force à une clinique d'avortements un jour d'hiver 1998, Reid a pensé qu'il suffirait qu'elle dise au médecin qu'elle ne voulait pas avorter et puis filer.

Au lieu de quoi, Kermit Gosnell aboya : « Je n'ai pas de temps pour cela ! » Il a ensuite arraché ses vêtements, lui a donné une fessée, l'a jetée sur une civière sale, lui a attaché les bras et les jambes, lui a injecté des sédatifs jusqu'à ce qu'elle cesse de crier et perde conscience, a-t-elle déclaré au Philadelphia Daily News le 21 janvier 2011.

Nicole Gaither s'est fait avorter par Gosnell en 2001. Après quatre jours, la douleur post-opératoire était si intense qu'elle pouvait à peine marcher. Elle serait retournée à la clinique, où Gosnell insouciant lui aurait déclaré qu'il avait oublié des restes fœtaux en elle.

« Allons, levez-vous ! Ça ne fait pas si mal que cela ! » avant de procéder — sans aucune anesthésie — à une aspiration utérine.

Forcée d'avorter

En 2001, après avoir assisté au spectacle des patientes hébétées et ensanglantées du Dr Gossnel dans la salle de réveil de sa clinique, Davida Johnson a changé d'avis et ne voulait plus se débarrasser de son fœtus de 6 mois. Mais le personnel de la clinique ignora ses protestations dans la salle d'opération, la gifla, la ligota et lui donna des sédatifs jusqu'à la rendre inconsciente. À son réveil, elle n'était plus enceinte.

Quelques semaines plus tard, d'ajouter Davida, on lui a diagnostiqué une maladie vénérienne qui, selon elle, serait due aux instruments non stérilisés utilisés par Gosnell. Maintenant, elle ne pourrait plus mener de grossesses à terme ayant échoué à quatre reprises depuis son avortement.

Sectionner la nuque des nouveau-nés

L'auxiliaire médicale Adrienne Moton a admis récemment au cours du procès qu'elle avait sectionné la nuque d'au moins dix bébés après leur naissance, comme l'avait demandé Gosnell. Gosnell et un autre employé sectionnaient régulièrement la moelle épinière pour s'assurer de la mort du fœtus [sic] », a-t-elle dit.
L'avortoir de Kermit Gosnell à Philadelphie

Moton sanglotait alors qu'elle racontait avoir pris une photo avec son téléphone portable d'un bébé parce qu'il était plus grand que tous ceux qu'elle avait vu avortés auparavant. Elle a mesuré le fœtus, il devait avoir près de 30 semaines et elle s'est alors dit qu'il aurait pu survivre, compte tenu de sa taille et de sa couleur rosâtre. Gosnell plaisanta par la suite en disant que le bébé était si grand qu'il aurait pu marcher jusqu'à l'arrêt de bus, a-t-elle ajouté. Quel sens de l'humour !

Avortements au-delà de 24 semaines

Un autre assistant de Gosnell, Stephen Massof, 50 ans, en attente de jugement après avoir plaidé coupable à l'assassinat de deux nouveau-nés à la clinique, a révélé la semaine passée qu'il avait été témoin d'un avortement à 26 semaines - deux semaines au-delà de la limite de 24 semaines fixé par l'État.

Il a aussi déclaré qu'il aurait vu naître 100 enfants vivants, puis qu'on leur avait « sectionné » la nuque, afin de s'assurer de leur « disparition ». Massof a aussi décrit des scènes horribles à la clinique qu'il a qualifiée de sale et délabrée où certains instruments chirurgicaux étaient rouillés.

Il pleuvait des fœtus, on les décapitait

«Il pleuvait des fœtus. Il y avait des fœtus et du sang partout. C'était à proprement parler des décapitations. On séparait le cerveau du corps, a-t-il déclaré à NBC.

Frigo de la « clinique » Gosnell qui, selon la police, contenait des restes humains

Il a également allégué que la machine à ultrasons de la clinique avait été manipulée pour faire apparaître les fœtus plus petits et donc plus jeunes.

Cris perçants de bébé sur une table

L'ancienne avorteuse Sherry West a déclaré avoir entendu un bébé « crier » et « pousser des cris perçants » au cours d'un « avortement » qui a eu lieu au « Palais des cauchemars » de Kermit Gosnell, l'avortoir de celui-ci à Philadelphie.

Le propriétaire, le Dr Kermit Gosnell, lui avait demandé de l'aider et d'aller dans une autre pièce. Là, un bébé de 45 à 60 centimètres, qui n'avait pas encore d'yeux, était couché dans une casserole transparente, s'est-elle souvenue avec horreur. Il poussait des « cris perçants, il faisait un bruit » qui « ressemblait à un petit extraterrestre », a-t-elle avoué. Il « m'a vraiment fait peur ». Elle a alors quitté la pièce.

Des témoins oculaires au procès rapportent que West était visiblement secouée au souvenir de cet événement traumatique.

Photomontage macabre tiré du rapport par le procureur général, en vignette, dû sa nature 
(Cliquer sur la vignette pour agrandir)

Nombreux troubles psychiques parmi les travailleuses de la clinique

Lynda Williams a déclaré au jury hier, mardi, que son patron, Kermit Gosnell, savait qu'elle souffrait de troubles bipolaires et de dépression quand il l'a embauché pour l'assister dans ses avortements tardifs. M. Le docteur Gosnell l'a même traitée pour troubles mentaux.

Une autre employée de la clinique, Elizabeth Hampton, avait auparavant affirmé au procès qu'elle souffrait de dépression, d'anxiété, qu'elle avait un problème d'alcoolisme et qu'elle a déjà eu une « dépression nerveuse ». Une troisième employée de Gosnell, Sherry West, a également avoué avoir été traitée pour des troubles psychiques.

Williams a affirmé à la cour que la section de la moelle épinière des nouveau-nés par la nuque était une manière routière à l'avortoir de s'assurer d'une « mort fœtale ».

« L'ennui, c'est que les nouveau-nés ne sont pas considérés comme des « fœtus » et que les tuer est considéré comme un assassinat. Gosnell n'a jamais pris la peine de le dire à son personnel peu scolarisé et émotionnellement instable », a déclaré Troy Newman, président de Operation Rescue.

Effets d'un discours simpliste ?

Parler pendant plus de 30 ans de simple amas cellulaires en parlant de fœtus, d'enfants à naître, peut-il n'avoir aucune conséquence ?

Il n'y a toujours aucune loi au Canada qui réglemente l'avortement. On peut en théorie y tuer un fœtus jusqu'à quelques minutes de sa naissance.

Sources : Bureau du procureur général de Philadelphie,  Rapport pour le Grand Jury, Associated Press, NBC, Daily Mail et Philadelphia Daily News



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MSNBC : pour une pensée collectiviste des enfants et de l'éducation (m-à-j)

Pour Melissa Harris-Perry de la très pro-démocrate[1] chaîne MSNBC, c'est parce que nous avons une vision trop peu collectiviste des enfants que l'éducation publique ne marcherait pas. Elle appelle à une vision plus collective des enfants dans une capsule de la chaîne. Il s'agit d'une capsule faisant partie d'une campagne de la chaîne nommée Lean Forward, Pencher en avant ou Progresser (un progressiste étant « a forward-leaning person »).  Le chroniqueur  Rich Lowry les décrit comme des « sermonnets ».

La chaîne MSNBC semble attirer les controverses.

Transcription de la capsule diffusée fréquemment sur MSNBC dans sa campagne de positionnement de marque Lean Forward :

« Nous n'avons jamais investi assez en éducation publique parce que nous avons toujours eu une notion privée des enfants : « Ce sont vos enfants et de votre seule responsabilité. »

Nous n'avons pas eu cette notion collective qu'il s'agit de nos enfants.

Il faut donc que nous rompions avec cette idée que les enfants appartiennent à leurs parents ou que les enfants appartiennent à leurs familles. 

Nous devons accepter que les enfants appartiennent à des communautés et que c'est la responsabilité de tous. 

Dès que nous assumerons cette responsabilité collective, alors nous commencerons à faire de meilleurs investissements»




Contexte politique

La vidéo a été enregistrée peu avant la publication du projet de budget du président Barack Obama qui devrait contenir de nouvelles hausses d'impôts et de taxes pour financer, notamment, un réseau de maternelles universel pour les enfants de quatre ans.

Son lancement coïncide également avec un prochain procès suivi par les Américains qui instruisent leurs enfants à la maison.  Le procès oppose une famille allemande qui éduquait sa progéniture chez elle et qui a obtenu le statut de réfugiés en 2010 en raison de persécution par l’administration allemande. L’Allemagne requiert que tous les enfants fréquentent une école agréée par l'État et s’oppose à ce que des parents instruisent leurs propres enfants. L’administration allemande met à l’amende les parents qui s’opposent à cette mesure. Elle est allée jusqu’à enlever par la force les enfants du domicile familial et à emprisonner les parents pour refus d'obtempérer.

L'administration Obama cherche maintenant à expulser la famille allemande, faisant valoir que la « loi des États-Unis a reconnu que l’État bénéficie d’une large discrétion dans son pouvoir d'imposer la fréquentation scolaire, de déterminer les programmes d'études et de réglementer la certification des enseignants » et qu’il  « peut d'interdire ou  réglementer l'instruction à domicile. »

La famille, tenace obstacle à l'égalitarisme d'État

Dans un article de RealClearPolitics, le chroniqueur conservateur Rich Lowry s’est exprimé sur l'objection de la gauche à l’éducation et l’instruction des enfants par leurs parents : « En tant qu'ultime institution privée, la famille est un obstacle tenace au grand effort collectif. Dans la mesure où les gens s’investissent dans leurs propres familles, ils résistent à l'État et privilégient leurs propres enfants par rapport aux autres enfants. »

 « À vrai dire, ajoute Lowry, les parents sont l'une des sources les plus incorrigibles d’inégalité sociale. Si vous avez deux parents qui restent mariés et s’investissent dans votre éducation, vous avez tiré le bon numéro dans la loterie de la vie. Vous allez bénéficier d’innombrables avantages dont sont privés les enfants moins chanceux. »

« Le fait que famille est tellement essentielle pour le bien-être des enfants doit être une source constante de frustration pour les égalitaristes étatistes, un rappel constant des limites de leur pouvoir », a poursuivi Lowry. « Si la gauche veut s’assurer que l’investissement dans les enfants soit équitable là où il importe le plus, elle devrait promouvoir l’idée de famille intacte et de parents dévoués, même si cela signifie qu’elle devra alors défendre une conception scandaleusement surannée de l’éducation des enfants. »

Melissa Victoria Harris-Perry

Melissa Victoria Harris-Perry est une essayiste et commentatrice politique américaine. Elle anime le magazine politique télévisé éponyme, Melissa Harris-Perry, sur la chaîne d'information en continu MSNBC.

Melissa Harris-Perry est professeur de science politique à l'université Tulane, à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Elle a été maître de conférences en politique et études afro-américaines à l'université de Princeton de 2006 à 2010, et a enseigné la science politique à l'université de Chicago de 1999 à 2005.

Investissement collectif sans cesse croissant 

Sur le fond, l'investissement collectif dans l'éducation primaire et secondaire aux États-Unis ne fait que croître (comme au Québec d'ailleurs) :

Investissement « collectif » toujours croissant dans les écoles publiques aux États-Unis.
Le trait pointillé indique le coût consacré à chaque élève en dollar constant de 2007.
La collectivité dépensait donc plus de 9000 $ par an par élève en 2007.
Il y a de plus en plus d'employés par élève dans les écoles publiques américaines. Ainsi, si en 1972, il y avait environ 200.000 employés dans les écoles publiques américaines pour environ 50 millions d'élèves, il y avait en 2008 quatre fois plus d'employés pour 60 millions d'élèves.
MSNBC, un Fox News de gauche

MSNBC aime se voir comme le pendant progressiste de Fox News. Sa part de marché est, toutefois, d'environ le quart de celle de Fox News. Chiffres du 5 avril 2013 ci-dessous. Les chiffres sont en milliers de téléspectateurs : ainsi 1,658 million de spectateurs ont regardé Baier de 18 heures à 19 heures sur Fox News.



Évolution de l'audience :


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[1] Une étude du Pew Research Center's Project for Excellence in Journalism a constaté que la couverture de MSNBC de Romney au cours de la dernière semaine de la campagne présidentielle de 2012 (68 % de reportages négatifs sans aucune séquence positive dans l'échantillon), était beaucoup plus négative que la presse en général, et encore plus négative qu'elle ne l'avait été du 1 au 28 octobre  où 5% a été positive et 57% étaient négatifs. D'autre part, la couverture de MSNBC d'Obama s'est améliorée pendant la dernière semaine de la campagne présidentielle. Du 1 au 28 octobre, 33% des reportages sur Obama étaient positifs et 13% négatifs. Au cours de la dernière semaine de la campagne, 51% des nouvelles MSNBC étaient positives alors que la chaîne ne diffusa aucun reportage négatif.