samedi 3 octobre 2009

France — les ados sont devenus nuls en dictée

Les jeunes Français sont-ils nuls en orthographe et en grammaire ?

Pour les tester, un collectif de professeurs de français vient de soumettre à 1.300 élèves de seconde une dictée d'une dizaine de lignes donnée au brevet en 1976.

Résultat : les 2/3 des élèves ont eu zéro sur vingt.

Principale cause probable de cette dégringolade : le manque d'heures de français, les élèves français passent en effet 800 heures de moins (de 12 à 16 ans) à étudier le français qu'en 1976.



« Ils ne maîtrisent pas le fonctionnement logique de la langue »

Pour être crédible, le test a été soumis à des élèves « mélangés » : en banlieue. en centre-ville, en province. L'exercice a été pioché dans les épreuves du brevet des collèges de 1976. La date n'a pas été choisie au hasard : elle correspond, explique le collectif, à l'année où le nombre d'heures de français (2 800 heures de la sixième à la troisième) a commencé à réduire au collège. Depuis, selon ces militants. les élèves ont perdu 800 heures de français sur leurs quatre années de collège. Les notes glanées par les lycéens de 2008 au terme de l'exercice, selon le même barème que leurs « ancêtres » de 1976 (un point en moins pour une faute sur un mot deux points pour une faute de grammaire), donnent en tout cas le cafard. Près de deux tiers des élèves ont eu zéro. A peine 14 % s'en tirent avec la moyenne. Près d'un élève sur deux aligne plus de quinze fautes, et près d'un sur trois, plus de vingt.

En tête : les fautes d'accord et de conjugaison. « Ce qui est grave », juge la prof de lettres : « Plus que la seule orthographe. les élèves ne maîtrisent pas le fonctionnement logique de la langue. » huit ans après son entrée au cours préparatoire, un lycéen de seconde sur deux ne reconnaît ainsi toujours pas le complément d'objet direct... Le même texte avait déjà été dicté en seconde, dans les mêmes conditions en 2000 puis en 2004 en quatre ans. le nombre de copies notées zéro avait augmenté de plus de 28 %. « Cette fois, s'interroge le collectif, la baisse de niveau est moins spectaculaire, mais peut-on encore descendre plus bas ? »









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France — pourquoi l'école privée a-t-elle la cote ?







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École méritocratique ou lieu d'épanouissement personnel ?

Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale française, évoque la baisse des vocations scientifiques (plus de 40 % en quinze ans) et développe l’argument qu’alors que l’école républicaine se fondait sur une éthique méritocratique (retenant l’objectif de s’élever par le travail) les années soixante ont bouleversé la pédagogie : à une pédagogie fondée sur le travail, indépassable dans les domaines scientifiques, et notamment en physique et biologie, est substituée une pédagogie de l’éveil se donnant pour objectif l’épanouissement personnel.


« Radicalisée à l’extrême, l’idéologie du "droit à la différence" risque de conduire, sur le plan culturel, à l’abolition de toute hiérarchie des valeurs et, sur le plan politique, à la disparition des projets collectifs, suspectés a priori d’être contraires à l’épanouissement de l’individu. Sur le plan scolaire, les dangers de cette position sont aujourd’hui manifestes : au-delà de la bonne volonté affichée, elle risque de perpétuer des inégalités sociales entre les enfants, de disqualifier les notions d’effort et d’apprentissage, d’enfermer les élèves dans ce qu’ils sont au lieu de les ouvrir à l’appropriation de ce qui n’est pas soi. »

Luc Ferry, Lettre à tous ceux qui aiment l’école







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