mardi 10 août 2010

La non-mixité au Royaume-Uni

Extrait d'un entretien avec Jean-David Ponci, délégué de l’EASSE (European Association Single Sex Education) pour les pays francophones et germanophones.

Les classes non mixtes ne sont-elles pas un reliquat désuet du passé ?

Il existe aujourd’hui de nombreux établissements non mixtes dans tous les pays d’Europe, aussi bien dansl’enseignement public que privé. La légitimité juridique de ce mode d’éducation est reconnue par le droit international. Séparer filles et garçons pour les enseigner dans certaines matières ou dans toutes n’a rien de discriminatoire, puisque cela profite aux garçons comme aux filles.

Quelle est la situation au Royaume-Uni par exemple ?

Le Royaume-Uni compte 1902 écoles différenciées [unisexes], dont 416 écoles gouvernementales et 676 écoles indépendantes résultats au diplôme britannique de référence, le General Certificate of Secondary Schools, constituent l’un des arguments en faveur du maintien de cette option éducative, car, sur les 100 meilleures écoles de cette année, 81 sont des écoles différenciées, qu’elles soient étatiques ou indépendantes. C’est principalement pour réduire les écarts de résultats entre filles et garçons que l’Office for Standards in Education recommande la séparation selon le sexe dans les écoles.

Source : Les Chroniques de la Fondation, n° 3, juillet 2010.




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Étude — La mixité scolaire engendre aussi des inégalités entre les filles et les garçons

La mixité à l'école peut paradoxalement engendrer des inégalités entre garçons et filles, souligne une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) dif­fusée jeudi.

Les professeurs ont en effet tendance à faire inconsciemment des différences entre les sexes, même si officiellement, aucune distinction de genre n'est faite entre les élèves, selon cette étude intitulée « Ce que la mixité fait aux élèves », diffusée dans la revue de juillet de l'OFCE.

Ainsi, les enseignants consacrent un peu moins de temps aux filles — environ 44 % de leur temps, contre 56 % aux garçons, une différence considérable si l'on tient compte du temps qu'un élève passe en classe, souligne cette étude réalisée par Marie Duru-Bellat, sociologue, professeur à Sciences-Po, spécialiste des questions d'éducation.

« Les garçons reçoivent un enseignement plus personnalisé alors que les filles sont davantage perçues et traitées comme un groupe », souligne l'auteur.

Les maîtres « semblent soucieux de ne pas se laisser déborder par les garçons, ce qui les rend très attentifs à leur comportement », fait-elle remarquer.

Ils se montrent plus exigeants envers les garçons, comme s'ils ne doutaient pas de leurs capacités, et ils les notent plus sévèrement que les filles.

« La confrontation à l'autre durcit les stéréotypes du masculin et du féminin », résume la sociologue.

En maths, discipline connotée comme masculine, les enseignants en attendent plus des garçons que des filles, ce qui n'est pas sans incidence sur la confiance en soi des élèves : « à partir de l'adolescence, les filles de bon niveau en mathématiques manifestent une confiance dans leurs propres possibilités systématiquement plus faible que les garçons de niveau identique », fait remarquer Marie Duru-Bellat.

Pourtant, ces différences de traitement peuvent avoir des effets positifs : « le fait que les enseignants consacrent moins de temps aux filles peut les pousser à travailler de manière plus autonome, et leur envoyer le mes sage selon lequel elles vont de toutes façons mieux réussir sans aide que leurs camarades garçons », nuance-t-elle.

Et s'il serait « illusoire de penser qu'en la matière l'école peut tout », fait-elle observer, « il reste que pour l'heure, tout retour frontal et proclamé à la non-mixité — allant au-delà d'aménagements, pédagogiques partiels, ponctuels et pragmatiques — aurait une connotation symbolique désastreuse ».

Source : AFP




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