samedi 5 novembre 2022

La Floride protège les enfants du mouvement trans

Le Conseil médical de l’État de Floride a voté pour faire interdire les actes de chirurgie et les prescriptions de médicaments destinés aux mineurs qui disent souhaiter entamer une transition de genre.

C’est officiel, les mineurs ne pourront plus changer de genre en Floride, aux États-Unis. Comme l’a relayé Le Figaro ce samedi 5 novembre, le conseil médical a voté cette décision vendredi 4 novembre, à six voix contre quatre. Aucune personne de moins de 18 ans ne pourra donc bénéficier d’opérations chirurgicales ou se voir prescrire des médicaments par des médecins pour effectuer une transition.


 

D’autres États sur la même voie ?

Cette nouvelle mesure ne s’appliquera en revanche pas aux personnes ayant déjà entamé leur transition. Ron De Santis, le gouverneur conservateur de Floride, a estimé lors d’un débat télévisé organisé la semaine dernière qu’« une grande partie des cas de dysphorie de genre se résolvaient d’eux-mêmes une fois les enfants devenus adultes ». La dysphorie de genre fait référence à l’inconfort physique et psychique vécu par une personne par rapport au genre qui lui a été assigné à la naissance, en tant qu’individu de sexe masculin ou féminin. D’autres États ont tenté de faire appliquer cette même interdiction pour les mineurs, comme dans l’Arkansas ou dans l’Alabama. Mais les décisions ont été contrées par des actions en justice menées par des organisations médicales défendant ce processus de transition de genre, comme l’Académie américaine de pédiatrie.


Solution à la pénurie de la main-d'oeuvre : formation et automatisation (puis natalité)

Rappelons la forte création d’emplois au Québec (+27 800) au mois d’octobre, hausse comparable à celle du mois d’août dernier après une stabilité en septembre. Le taux de chômage en Ontario a connu une faible augmentation, passant de 5,8 % en septembre à 5,9 % en octobre, en raison d’une forte hausse de la population active [l’immigration…]. Au Québec, le taux de chômage a fléchi à 4,1 % en octobre comparativement à 4,4 % en septembre.

L’article ci-dessous décrit une solution à la pénurie de main-d’œuvre : l’automatisation. Les travailleurs en chair et en os qui sont toujours à la tâche sont quant à eux devenus surtout des « gestionnaires de systèmes ». Extrait d’un article paru dans le Journal de Québec.

Pour Abipa, la robotisation des opérations a été payante. Airbus, Boeing, Embraer, Bombardier, Gulfstream, Dassault, Dhaer et Lockheed Martin font confiance à ses pièces usinées.

Un fabricant de pièces d’avion que l’on retrouve dans les Airbus A220 et les Global 7500 de Bombardier a investi plus de 30 millions $ dans des robots et des systèmes pour rester compétitif à son usine de Boisbriand.

« Sans nos machines, on serait plus du double d’employés, car aujourd’hui une personne gère six machines », soutient Rui Cabral, vice-président à la stratégie industrielle d’Abipa.

« Ça prendrait beaucoup de main-d’œuvre, que l’on n’a pas au Québec », poursuit-il.

[…]

À l’intérieur, plus de 130 personnes fourmillent entre les robots, qui cisèlent, taillent et percent des pièces, qui vont finir dans des avions.

Sans ces robots ultraperformants, il faudrait au moins 300 personnes pour arriver à faire le travail.

« Tâches répétitives »

Au Québec, près de la moitié des entreprises n’ont intégré aucune — ou presque aucune — technologie numérique dans leurs opérations, selon le plus récent Baromètre industriel québécois de Sous-traitance industrielle Québec (STIQ).

« Seules 3 % des plus petites sont très avancées dans leur processus d’intégration », souligne-t-on.

À l’ère où bien des PME sont encore frileuses à l’idée d’automatiser leurs opérations, Abipa fait figure d’exception.

Au moment où certains craignent l’arrivée des robots dans les usines, le directeur général d’Abipa Boisbriand, Rui Cabral, met en miettes le mythe du robot voleur d’emplois.

« Il y a des tâches répétitives ennuyantes, et pas très stimulantes, que la robotique peut mieux faire, et ça facilite aussi la gestion », explique-t-il.

Ses travailleurs syndiqués, qui gagnent dans la vingtaine de dollars l’heure, sont fiers de manier des joujoux à la fine pointe de la technologie, souligne-t-il.

[…]

Autour de lui, ses travailleurs d’usinage deviennent des spécialistes en logiciels. Fini l’époque où ils devaient se contenter de faire le même geste machinalement durant toute la journée, et parfois toute leur carrière.

Avec minutie, des employés font fonctionner des dizaines de stations avec de petits îlots, en plus de veiller au grain pour s’assurer de la qualité de l’outillage.

Au bout d’une allée dégagée, Rui Cabral nous montre sa machine vedette. On l’appelle « Shôrai », ce qui veut dire « futur » en japonais, pays d’origine du manufacturier.

Chasse aux talents

Alors que plus de 44 % des entreprises, faute d’employés, sont incapables de mener à bien leurs activités habituelles, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), le manufacturier Abipa doit lui aussi mettre les bouchées doubles pour dénicher les talents dont il a besoin.

« Aujourd’hui, la chasse est ouverte. Il y a beaucoup plus de roulement qu’il y a 10 ou 20 ans. Avant, on choisissait ; maintenant, c’est l’employé », concède Rui Cabral.

« On les mobilise pour les garder intéressés et leur fournir des défis professionnels », mentionne-t-il.

Au bout de l’usine, au laboratoire, Alexandre Falardeau, qui programme la machine inspectant les morceaux, surveille la qualité des pièces.

« Je m’assure que la première pièce que l’on a est correcte avant de se lancer en grande production », conclut celui qui y travaille depuis 15 ans.

Voir aussi 

Pénurie de la main d’œuvre : miser sur l’automatisation

Pénurie de main-d’œuvre : robotisation et tâches à valeur ajoutée : Pièces d’auto Transit prend les grands moyens pour se tourner vers l’avenir

La noyade démographique du peuple québécois

Un texte de Mathieu Bock-Côté paru dans le Figaro de ce 5 novembre.

L’annonce faite par Justin Trudeau d’une augmentation des seuils d’immigration du Canada à 500 000 personnes par année d’ici 2025 a frappé l’imagination. Il ne s’agit pas d’un coup de tête de Justin Trudeau, qui, en cette matière, est le parfait représentant de l’élite canadienne qui a annoncé depuis plusieurs années son rêve de faire du Canada une grande puissance à la fin du siècle, en en faisant un pays de 100 millions d’habitants. L’immigrationnisme est au cœur du régime canadien et ne trouve pas d’opposition dans la classe politique, les conservateurs partageant globalement la même philosophie.

Le Canada a appris à se voir depuis une quarantaine d’années comme le laboratoire planétaire de l’utopie diversitaire. Il mène une expérience d’ingénierie sociale inédite, visant à transformer en profondeur le contrat social, pour devenir le premier État postnational, censé servir de modèle à l’humanité. Le Canada ne revendique aucun noyau culturel, sinon sa quête d’une toujours plus grande diversité, ce qui l’a amené, il y a quelques années, à célébrer le niqab à la manière d’un symbole confirmant sa propre ouverture. Le multiculturalisme devient la matrice identitaire d’un pays wokistanisé se faisant une fierté de se croire coupable de racisme systémique pour finir d’arracher ses racines européennes.


Ces changements démographiques liquident les derniers restes de ce qu’on appelait autrefois la thèse des deux peuples fondateurs, reconnaissant dans l’histoire du pays un pacte entre Anglais et Français. D’ailleurs, le Canada, qui prétend avoir deux langues officielles, est de plus en plus un pays bilingue de langue anglaise. Le caractère officiel du français est perçu comme un privilège discriminatoire à l’endroit des populations issues de l’immigration. Le peuple québécois n’est plus considéré qu’à la manière d’une communauté culturelle parmi d’autres, qui s’adonnerait au suprémacisme ethnique lorsqu’il demande à être traité comme un peuple à part entière. Et, d’ailleurs, les lois identitaires du Québec sont systématiquement contestées devant les tribunaux canadiens.

C’est au Québec seulement, forme d’État-nation inachevé enclavé au cœur de la fédération, qu’on s’oppose à cette décision fédérale. Nulle surprise ici. La question de l’immigration était au cœur de la dernière élection québécoise. Depuis vingt ans, l’immigration massive a entraîné une anglicisation accélérée de la grande région de Montréal. Car, malgré les lois protégeant le français, les immigrés s’anglicisent et se canadianisent davantage qu’ils ne se francisent et se québécisent. Les partis politiques du Québec ne se positionnent pas tous de la même manière en matière d’immigration, mais même les plus immigrationnistes ne proposent pas des seuils correspondant à l’hubris canadienne, dans la mesure où il est convenu que ses capacités d’intégration et de francisation sont limitées, dans le cadre canadien et l’environnement nord-américain.

Le Québec est pris dans un piège. Soit, pour conserver son poids politique dans la fédération (à l’origine de la fédération, il en représentait presque la moitié ; aujourd’hui, il en représente à peine plus de 20 %), il consent à une augmentation massive des seuils d’immigration, mais alors, nous assisterons à une régression accélérée de la langue française et de son identité francophone. Soit, pour éviter cette défrancisation accélérée, il consent à l’affaissement de son poids politique dans le Canada. Autrement dit, il est condamné à la disparition identitaire ou à la marginalisation politique. René Lévesque disait dès 1970 qu’il y avait, pour le Québec, deux ministères de l’immigration : « Un à Ottawa, pour nous noyer, et un à Québec, pour enregistrer la noyade. » Le Canada, qui, depuis les années 1840, a toujours misé sur l’immigration massive pour en finir avec sa part française, demeure fidèle à lui-même.

Obsédé par la seule croissance économique, le gouvernement de François Legault, autonomiste, mais non indépendantiste, espérait esquiver le retour de la question nationale, au point d’avoir mis de côté son principal ministre « identitaire », Simon Jolin-barrette. Il devra y revenir, d’autant que François Legault a déjà jugé l’augmentation des seuils d’immigration « suicidaire ». L’autonomie dans le Canada est une illusion destructrice. Dans le cadre canadien, le Québec est condamné à une dissolution identitaire et une neutralisation politique qui verra la grande aventure de l’Amérique française aboutir pathétiquement dans un résidu folklorique. Le Canada sera le tombeau du peuple québécois. Les indépendantistes le disent clairement depuis que Paul Saint-Pierre Plamondon est devenu chef du Parti québécois. À moins que les Québécois ne consentent par fatigue existentielle à leur propre disparition, ils sont appelés à renouer avec le combat du Québec libre.