lundi 1 août 2022

Les enfants syriens en Turquie délaissent la langue arabe

Des enfants syriens déplacés assistent à un cours dans le camp de Bab al-Salama pour les personnes fuyant la violence en Syrie, à la frontière avec la Turquie, le 27 octobre 2014

La nouvelle génération de réfugiés syriens en Turquie préfère parler turc plutôt qu’arabe afin de ne pas être discriminée.

Des milliers d’enfants syriens fréquentent chaque jour l’école en Turquie aux côtés d’élèves turcs et communiquent dans une langue différente de leur langue maternelle. Cette situation a touché un grand nombre d’élèves syriens, en particulier les jeunes, qui commencent à perdre la capacité d’utiliser la langue arabe.

Le gouvernement turc met en œuvre depuis près de deux ans une politique d’intégration des réfugiés syriens, qui a largement contribué au déclin de la langue arabe parmi les enfants syriens. Les écoles arabes agréées en Turquie coûtent cher, cela oblige la plupart des parents syriens à s’inscrire leurs enfants dans les écoles publiques turques gratuites.

Le 3 octobre 2016, le ministère turc de l’Éducation a publié une décision stipulant l’intégration dans les écoles turques des enfants syriens soumis à la loi sur la protection temporaire, obligeant les élèves qui suivaient les programmes du gouvernement intérimaire de l’opposition syrienne à être transférés dans les écoles publiques turques.

Ainsi, la nouvelle génération syrienne en Turquie maîtrise parfaitement la langue turque, négligeant du même coup sa langue maternelle. Alors que la plupart des enfants syriens sont capables de parler le dialecte syrien, ils n’ont pas les compétences nécessaires pour lire et écrire en arabe littéraire, la forme écrite de l’arabe.

Pendant ce temps, les enfants syriens s’efforcent parfois de maîtriser le turc au détriment de l’arabe, peut-être pour échapper à la discrimination, à la xénophobie et aux brimades, qui ont augmenté dans la société turque au cours des deux dernières années.

Rana Chalhoub, une réfugiée d’Alep, a déclaré à Al-Monitor qu’elle avait cherché refuge en Turquie il y a neuf ans avec ses deux filles, Lama et Sarah, qui étaient alors respectivement en troisième et deuxième année, et avait décidé de les inscrire dans une école turque dans la province de Konya, l’antique Iconium au centre du pays.

« Mes enfants ne savent ni lire ni écrire l’arabe. J’ai du mal à communiquer avec eux maintenant ou à leur expliquer le travail scolaire. Mais tous les parents syriens ici savent que les enfants doivent maîtriser la langue turque pour éviter les brimades des étudiants turcs. C’est pourquoi je préférerais qu’ils ne parlent pas l’arabe à l’école ou en public, car certains Turcs les appelleraient “Souriali”, un sobriquet qui désigne les Syriens d’une manière très humiliante », a-t-elle déclaré.

Chalhoub a ajouté : « Au début, nous étions ravis que nos enfants apprennent une nouvelle langue. Mais ensuite, il y avait un fossé entre les langues, d’autant plus que toutes les matières scolaires et les émissions de télévision sont en turc, et que tout ce qui nous entoure est en turc. Mes filles ont trouvé plus facile d’apprendre leurs cours, surtout depuis qu’elles se sont désintéressées de l’arabe. J’ai essayé de leur lire des histoires en arabe et de leur faire regarder des dessins animés en arabe, mais en vain. »

Les enseignants syriens en Turquie mettent en garde contre les dangers de ne pas pouvoir enseigner l’arabe en Turquie. L’ignorance de la nouvelle génération de sa langue maternelle peut avoir des répercussions sociales et culturelles, ainsi que des problèmes identitaires et un sentiment accru d’aliénation et d’isolement par rapport à la société, qu’il s’agisse de la société arabe dont sont issus les enfants ou de la société turque au sein de laquelle ils se trouvent actuellement.

Un enseignant syrien de Gaziantep (Aïntap en français avant 1920, proche de la Syrie) a déclaré à Al-Monitor sous couvert d’anonymat que la langue arabe avait commencé à s’estomper progressivement avec la fermeture des centres éducatifs syriens temporaires qui enseignaient le programme syrien, et que le problème a été exacerbé par la décision d’intégration du gouvernement turc.

« Tout s’est détérioré lorsque les enseignants syriens n’ont plus été autorisés à donner des cours d’arabe et d’islam. Ce sont maintenant des professeurs turcs qui enseignent maintenant de telles classes », a-t-il déclaré.

Il a noté que la Turquie a commencé à fermer progressivement les centres éducatifs syriens temporaires en 2016 et a expulsé de nombreux enseignants syriens, en particulier après l’arrêt du programme par l’UNICEF en 2021.

Enas al-Khatib, une enseignante de langue arabe basée en Turquie, a déclaré à Al-Monitor qu’elle avait lancé son propre projet pour enseigner la langue arabe aux enfants syriens en ligne et en personne.

« Ce projet était très important pour moi, surtout après la fin de mon contrat avec l’un des instituts privés d’Istanbul. J’avais un poste administratif et je ne pouvais pas croire ce que j’allais entendre. Les étudiants arabes essayaient de parler arabe entre eux et se retrouvaient avec un seul mot arabe dans une phrase complète en turc. C’est pourquoi j’ai décidé de faire quelque chose pour résoudre ce problème », a-t-elle expliqué.

Au début de la pandémie de coronavirus, elle a commencé à enseigner la langue arabe aux enfants en ligne tout en exhortant les parents à encourager les enfants à parler arabe, dans le but de renouer les liens entre les enfants syriens et leur langue maternelle.

Khatib a déclaré : « Mon objectif initial était d’enseigner aux jeunes enfants, car la plupart d’entre eux sont venus en Turquie à un très jeune âge et ont grandi ici en entendant principalement le turc. Ils méprisent la langue arabe et n’ont aucun intérêt à l’apprendre. Oui, c’est leur langue maternelle, mais leur environnement turc et leur haine de la langue arabe les découragent. »

Elle a noté : « J’ai demandé une fois à l’un de mes élèves de 16 ans pourquoi il ne parle pas l’arabe alors qu’il est syrien et que c’est sa langue maternelle. Il m’a dit qu’il avait honte de parler arabe à l’école ou ailleurs parce qu’il ne voulait pas que les Turcs sachent qu’il était syrien pour éviter d’être moqué et intimidé. »

Khatib a ajouté : « C’est ainsi que j’ai appris la principale raison pour laquelle la nouvelle génération ne veut rien avoir à faire avec l’arabe. C’est le discours xénophobe turc contre les Arabes en général et les Syriens en particulier.

Des données récentes du ministère turc de l’Éducation sur le nombre d’enfants syriens scolarisés dans des écoles turques montrent qu’il y a 1,124 million d’enfants syriens en âge scolaire en Turquie ; 65 % d’entre eux, soit 730 000, sont inscrits dans des écoles turques, tandis que les 35 % restants, soit 393 547, ne sont pas inscrits dans des écoles.

Source : Al Monitor

L'anglais intensif au primaire, une mauvaise idée, imposée par Jean Charest

L'anglais intensif au primaire, une bien mauvaise idée, fut imposé par Jean Charest en 2011. Il faut éliminer ce programme de l'école publique et se concentrer sur les bases dont bien sûr le français.

L’anglais intensif soulève les passions dans une école de Lévis, si bien que le Centre de services scolaire des Navigateurs a mis en demeure le conseil d’établissement qui s’est opposé à la proposition de la direction de ne plus offrir le programme à tous les élèves de 6e année. Pour plus de détails.

Critique de 2013 au sujet de cette réforme imposée par le fédéraliste Charest, éditorial d'Antoine Robitaille :

Le projet d’intégrer 400 heures d’anglais intensif pour tous les élèves québécois de la fin du primaire est un cadeau empoisonné de Jean Charest dont le gouvernement Marois devrait se débarrasser plus clairement qu’il ne l’a fait jusqu’à maintenant.

Ce projet a été annoncé dans un discours d’ouverture de février 2011, où l’ancien chef libéral tentait par tous les moyens de relancer son gouvernement usé et impopulaire. Aucune analyse de mise en oeuvre n’avait précédé cette annonce. C’était un truc rhétorique d’un premier ministre cherchant à se donner un héritage politique ; comme cet autre gadget, inséré dans le même discours : les tableaux blancs dits « intelligents » dans toutes les classes. Des mesures simplistes, pour un rendement politique à court terme. Et malavisées.

Comme l’ont bien dit Charles Castonguay et Frédéric Lacroix dans nos pages la semaine dernière, il y a un aspect « fuite en avant » apeurant dans l’idée d’implanter ainsi l’anglais intensif dans toutes les écoles sans exception. Dans la liste de problèmes de l’éducation au Québec, la carence en bilinguisme des jeunes Québécois figure-t-elle en première position ? On peut en douter. Le pourcentage de bilinguisme anglais-français des francophones de 20 à 34 ans à Montréal est estimé à 79 %, notent Castonguay et Lacroix.

Normal, notre ère est celle de l’immersion : Internet, les nouveaux médias et plus globalement l’ère numérique nous plongent directement dans l’anglophonie mondialisée. Aujourd’hui, les systèmes de quotas visant à sauvegarder une certaine diversité culturelle se trouvent souvent sapés. Le rouleau compresseur des industries culturelles écrase tout. La langue quotidienne des jeunes, au Québec, est plus que jamais émaillée d’expressions anglaises. S’ensuit une triste perte de vocabulaire qui fait croître chez eux un sentiment d’étrangeté à l’égard de leur propre langue maternelle, laquelle ne semble jamais assez « cool ». Et au même moment, la moitié du Québec, la grande région de Montréal, est devenue un programme d’immersion en soi. L’anglais s’y apprend comme par osmose.

Avons-nous vraiment besoin d’accentuer des phénomènes massifs en y ajoutant de l’anglais intensif pour tous ? En région, un tel programme peut sans doute aider des élèves à mieux progresser en anglais. Car un certain bilinguisme - a fortiori un multilinguisme - individuel est une richesse, assurément. Mais le bilinguisme collectif et étatique vers lequel nous fait tendre l’anglais intensif universel est à rejeter pour une nation minoritaire comme la nôtre.


Poste à pourvoir à l'Université du Québec à Chicoutimi : annonce unilingue en anglais, « minorités » favorisées




Aucune exigence de parler français...

Santé publique anglaise critiquée pour avoir donné des bloqueurs de puberté alors que la plus célèbre clinique trans ferme

Le National Health Service (NHS) est le système de la santé publique du Royaume-Uni. Il est critiqué pour avoir régulièrement donné des bloqueurs de puberté aux enfants alors que la clinique trans de Tavistock ferme.

Rishi Sunak et Liz Truss, les deux derniers candidats au poste de Premier ministre britannique, disent que l’utilisation de ces médicaments pourrait être restreinte alors qu’on pousse les jeunes à changer de sexe.

Liz Truss et Rishi Sunak se sont engagés à envisager de restreindre l’utilisation des bloqueurs de puberté jeudi soir, craignant que des « traitements qui changent la vie » ne soient administrés aux enfants avant qu’ils ne soient assez âgés pour savoir s’ils souhaitent effectuer une transition médicale.

Les candidats à la direction des conservateurs ont déclaré au Daily Telegraph qu’ils agiraient à la suite de l’annonce que le NHS fermait la clinique transgenre de Tavistock après que le Rapport Cass a conclu qu’elle n’était « pas sûre » pour les enfants.

Le NHS d’Angleterre déplacera plutôt les jeunes dans des centres régionaux qui adopteront une approche plus « holistique » du traitement et examineront si d’autres problèmes de santé mentale pourraient expliquer leur dysphorie de genre.

La Santé publique anglaise s’est également engagée à commencer des recherches urgentes sur l’impact des bloqueurs de puberté à la suite de l’avertissement de la médecin Hilary Cass qui, dans son rapport, a indiqué que les médicaments pourraient provoquer le « recâblage des circuits neuronaux » et affecter les parties du cerveau responsables de la prise de décision et du jugement.

Tous ceux qui reçoivent les médicaments seront désormais soumis à un essai pendant lequel on récoltera des données sur les effets de ces médicaments.

Jeudi soir, Mme Truss a déclaré qu’elle réexaminerait l’utilisation des bloqueurs de puberté si elle emménageait au numéro 10 de Downing Street.

« Je crois passionnément que les adultes devraient avoir la liberté de mener leur vie comme ils l’entendent — mais il est très important que, pendant que les jeunes développent encore leurs capacités de prise de décision, nous les protégions des dommages à long terme », a-t-elle déclaré.

« Nous avons la responsabilité envers les moins de 18 ans de les protéger de décisions irréversibles qui les affecteront pour le reste de leur vie. En tant que Premier ministre, je réexaminerais l’accès aux bloqueurs de puberté ».

L’équipe de M. Sunak a déclaré que l’ancien chancelier ne croyait pas qu’il faille « précipiter les enfants sur une voie médicale irréversible » et estimait qu’ils devraient être « protégés des traitements qui altèrent la vie ».

Ils ont ajouté que M. Sunak était préoccupé après avoir entendu des cliniciens mettre en garde le public contre les dangers des médicaments bloquant la puberté.


Le porte-parole de M. Sunak a déclaré : « Rishi pense que tous les enfants qui remettent en question leur sexe devraient avoir le temps, l’espace et le soutien dont ils ont besoin pour réfléchir à leurs sentiments. Il ne faut pas pousser les enfants à entreprendre des traitements irréversibles et les moins de 18 ans doivent être protégés contre les traitements qui changent leur vie.

« De plus, le NHS doit de toute urgence réévaluer la façon dont il prend soin des enfants atteints de dysphorie de genre, notamment en examinant les résultats de différents modèles de traitement, pour s’assurer qu’ils reçoivent les meilleurs soins possibles. »

Les bloqueurs de puberté empêchent, chez les enfants, l’action des hormones responsables du développement de caractéristiques sexuelles telles que les seins.

Plus de 1 000 jeunes ont été référés aux services d’endocrinologie pour des bloqueurs de puberté par la clinique de services de développement de l’identité de genre de Tavistock.

Des sources ont déclaré que ce nombre aurait été plus élevé si les services de la clinique n’avaient pas été interrompus par la pandémie de Covid.

Depuis 2009, plus de 20 000 jeunes ont été orientés vers le Tavistock. Ces dernières années, il y a eu une forte augmentation des références, avec plus de 5 000 en 2021-22 contre 250 une décennie plus tôt. Beaucoup de ceux qui ont été référés ces dernières années sont toujours sur une liste d’attente.

La décision de fermer le Tavistock est intervenue après que près de deux décennies de préoccupations concernant le traitement dans la seule clinique pour enfants transgenres ont été rassemblées dans un rapport provisoire.

Des craintes ont été exprimées selon lesquelles les médecins étaient « sous pression pour adopter une approche affirmative inconditionnelle » de l’identité de genre en contradiction avec le processus d’évaluation clinique, car ces médecins ignoraient les autres problèmes médicaux ou de santé mentale qu’un enfant peut avoir et qui expliqueraient son mal-être.

Répondant à la fermeture du centre, M. Sunak a déclaré : « Cet examen a mis en lumière des problèmes très graves. En tant que père de deux enfants, je sais qu’il y a d’immenses pressions sur les jeunes, et je suis instinctivement prudent quant aux enfants qui entreprennent un traitement qui change leur vie. »

« Lorsque les cliniciens soulèvent des inquiétudes et que des jeunes se manifestent en disant qu’ils se sont sentis pressés de suivre un traitement, nous devons les écouter. »

Dans une lettre au NHS England, publiée mercredi, la Dr Cass a appelé à la création de centres régionaux avec une « main-d’œuvre multiprofessionnelle pour leur permettre de gérer les besoins holistiques de cette population ».

L’autorité du médicament américaine signale de nouveaux effets secondaires graves aux bloqueurs de puberté

Par Aeurilleurs, au début du mois, la Food and Drug Administration (FDA) américaine, a publié une mise en garde contre les bloqueurs de la puberté connus sous le nom d’agonistes de l’hormone de libération de la gonadotrophine (GnRH) qui, s’ils sont injectés à des enfants, peuvent provoquer un œdeme cérébral, des maux de tête, une vision trouble ou perte de vision, des acouphènes, vertiges et nausées.

La FDA a déclaré que six cas ont été identifiés chez de jeunes filles âgées de 5 à 12 ans qui présentaient une association plausible entre l’utilisation des bloqueurs de la puberté et la pseudo-tumeur cérébrale, que la Mayo Clinic identifie comme une augmentation de la pression à l’intérieur du crâne sans raison évidente. Cette affection est également identifiée comme une hypertension intracrânienne idiopathique dont les symptômes ressemblent à ceux d’une tumeur cérébrale.

Cinq des filles suivaient un traitement pour une puberté précoce centrale et une autre pour des soins transgenres, a indiqué la FDA. Les symptômes sont apparus entre trois et 240 jours après que les filles ont commencé à prendre les bloqueurs de puberté.

Près de deux mois avant la publication de l’avertissement de la FDA, un porte-parole de la FDA a déclaré à Formulary Watch que l’agence considérait les cas comme cliniquement graves et, sur la base de leurs examens, a déterminé que la pseudo-tumeur cérébrale (hypertension intracrânienne idiopathique) devrait être ajoutée comme « un avertissement sur tous les produits agonistes de la GnRH approuvés pour les patients pédiatriques ».

« Bien que le mécanisme par lequel les agonistes de la GnRH peuvent conduire au développement de pseudotumeur cérébrale n’ait pas été élucidé, et que les patients atteints de DPC puissent avoir un risque de base plus élevé de développer une pseudo-tumeur cérébrale par rapport aux enfants sans DPC, ce risque grave associé aux agonistes de la GnRH justifie l’inclusion dans l’étiquetage du produit », a déclaré le porte-parole.

Sources : Daily Telegraph et CBN News