Radio-Canada nous « informe » que « les parents » sont pour l'anglais intensif à l'école, puis « Anglais intensif : les parents favorables, mais expriment des réserves »
Les parents ?
Non.
Quelques parents, des parents, oui.
Il s'agit en réalité de l'opinion de 87 % des parents réunis lors de leur conseil général de la Fédération des comités de parents du Québec tenu le fin de semaine dernière, au cours duquel les délégués présents ont voté pour l'implantation de l'anglais intensif à la fin du primaire.
Il ne s'agit en rien d'un échantillon représentatif ni, donc, bien sûr, d'un sondage scientifique.
Ce qu'il faut noter ici, c'est que ce ne sont pas les parents en général (tous milieux confondus) qui sont sondés mais ceux qui font partie de ladite fédération (moins de 600 parents en tout, soit un très petit échantillon). La nuance est grande. Quels parents s'impliquent dans les comités de parents, sont-ils ceux qui viennent de milieux aisés ou défavorisés ? Gageons qu'il s'agit plutôt de la première catégorie. On a donc sondé les parents qui s'impliquent dans leur école : ceux des enfants plus favorisés. Ce n'est pas une règle absolue, mais il est clair que les parents des enfants favorisés s'impliquent plus. Il est donc normal que ces parents soient plus enclins à être pour l'anglais intensif : les enfants de milieux favorisés réussissent mieux, alors leurs parents veulent en obtenir plus, c'est normal, surtout dans notre ère qui fantasme quelque peu sur l'importance de l'anglais pour le moindre emploi et déconsidère le français.
Selon la FCPQ, la recherche est claire quant aux bénéfices associés à l'enseignement intensif de l'anglais, un programme scolaire « qui a fait ses preuves ». « On l'a testé au cours des 30 dernières années. Il y a eu des études, des rapports, et de beaux succès », souligne Gaston Rioux, président de la FCPQ. C'est loin d'être l'avis unanime de linguistes ou de pédagogues pourtant. Certains enfants connaîtront sans doute mieux l'anglais (est-ce là la seule mesure du succès ?), mais prendront du retard en français et d'autres matières (il faut aussi mesurer cela...) En France, on a remarqué que la diminution du nombre d'heures de français aurait eu un effet notable sur la maîtrise de la langue française. Sur le fond, à nouveau, on note les résistances à tout modèle monolithique du MELS qui impose d'en haut une même solution à travers le Québec (bien que nous soyons conscients que la ministre dit aujourd'hui vouloir moduler la mise en place de ce programme).
Évidemment, la ministre de l'Éducation est très contente de ce « sondage » et du ramdam assuré par Radio-Canada.
Car Radio-Canada a mis cette nouvelle bien en évidence sur son site et dans ses bulletins radios. Pourtant, ce « sondage » ne vaut pas grand-chose comme on l'a expliqué.
Bizarrement, quand à deux reprises sur des échantillons deux fois plus grands et, eux, représentatifs, on a montré que 75 % des parents s'opposaient au dogmatisme du MELS qui impose le seul cours d'éthique et culture religieuse, Radio-Canada N'A JAMAIS relayé à notre connaissance la nouvelle et la ministre de l'Éducation n'a jamais eu à les commenter.
Étrange sélectivité...
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Quatre cents heures d'anglais de plus, centaine d'heures de français de moins ?
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Réactions critiques à l'imposition du bilinguisme dans toutes les écoles du Québec à la fin du primaire
Plus d'anglais obligatoire, c'est moins d'autres matières... Des professeurs se plaignent
Les parents ?
Non.
Quelques parents, des parents, oui.
Il s'agit en réalité de l'opinion de 87 % des parents réunis lors de leur conseil général de la Fédération des comités de parents du Québec tenu le fin de semaine dernière, au cours duquel les délégués présents ont voté pour l'implantation de l'anglais intensif à la fin du primaire.
Il ne s'agit en rien d'un échantillon représentatif ni, donc, bien sûr, d'un sondage scientifique.
Ce qu'il faut noter ici, c'est que ce ne sont pas les parents en général (tous milieux confondus) qui sont sondés mais ceux qui font partie de ladite fédération (moins de 600 parents en tout, soit un très petit échantillon). La nuance est grande. Quels parents s'impliquent dans les comités de parents, sont-ils ceux qui viennent de milieux aisés ou défavorisés ? Gageons qu'il s'agit plutôt de la première catégorie. On a donc sondé les parents qui s'impliquent dans leur école : ceux des enfants plus favorisés. Ce n'est pas une règle absolue, mais il est clair que les parents des enfants favorisés s'impliquent plus. Il est donc normal que ces parents soient plus enclins à être pour l'anglais intensif : les enfants de milieux favorisés réussissent mieux, alors leurs parents veulent en obtenir plus, c'est normal, surtout dans notre ère qui fantasme quelque peu sur l'importance de l'anglais pour le moindre emploi et déconsidère le français.
Selon la FCPQ, la recherche est claire quant aux bénéfices associés à l'enseignement intensif de l'anglais, un programme scolaire « qui a fait ses preuves ». « On l'a testé au cours des 30 dernières années. Il y a eu des études, des rapports, et de beaux succès », souligne Gaston Rioux, président de la FCPQ. C'est loin d'être l'avis unanime de linguistes ou de pédagogues pourtant. Certains enfants connaîtront sans doute mieux l'anglais (est-ce là la seule mesure du succès ?), mais prendront du retard en français et d'autres matières (il faut aussi mesurer cela...) En France, on a remarqué que la diminution du nombre d'heures de français aurait eu un effet notable sur la maîtrise de la langue française. Sur le fond, à nouveau, on note les résistances à tout modèle monolithique du MELS qui impose d'en haut une même solution à travers le Québec (bien que nous soyons conscients que la ministre dit aujourd'hui vouloir moduler la mise en place de ce programme).
Évidemment, la ministre de l'Éducation est très contente de ce « sondage » et du ramdam assuré par Radio-Canada.
Car Radio-Canada a mis cette nouvelle bien en évidence sur son site et dans ses bulletins radios. Pourtant, ce « sondage » ne vaut pas grand-chose comme on l'a expliqué.
Bizarrement, quand à deux reprises sur des échantillons deux fois plus grands et, eux, représentatifs, on a montré que 75 % des parents s'opposaient au dogmatisme du MELS qui impose le seul cours d'éthique et culture religieuse, Radio-Canada N'A JAMAIS relayé à notre connaissance la nouvelle et la ministre de l'Éducation n'a jamais eu à les commenter.
Étrange sélectivité...
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