jeudi 23 mars 2023

Les Québécois plus susceptibles d’avoir une vision négative des religions, d'abord l'islam, mais aussi le christianisme

Les Canadiens de partout au pays sont plus enclins à avoir une mauvaise opinion de l’islam que des autres religions étudiées (les cinq principales religions du monde). Au Québec, le quart des répondants (25 %) ont une opinion favorable de l’islam. À noter, le nombre de répondants favorables à l’islam dans les différentes régions du Canada ne dépasse jamais 37 % :


Au pays, les Québécois sont les plus susceptibles d’avoir une vision négative de la plupart des religions présentées. Cependant, le reste du pays n’est pas non plus à l’abri de ce genre de perspective, en particulier lorsqu’il est question de l’islam :


Les Québécois se disent également les plus défavorables au christianisme (37 % d’avis défavorables), mais cette mesure doit être nuancée par le fait que le mariage avec un chrétien/une chrétienne est l’option la plus favorable pour les Québécois (acceptable à 80 %). Un rejet de la théologie catholique, mais l’acceptation des chrétiens historiques le plus souvent non pratiquants ?

En utilisant un indice net de favorabilité, une comparaison du pourcentage des répondants ayant une vision positive et de ceux dont l’opinion est négative, on peut observer clairement que l’opinion des Canadiens par rapport à l’islam est plus négative que celle qu’ils ont des autres religions.


Les symboles religieux en public et au travail

mercredi 22 mars 2023

Population du Canada : croissance record de 1 050 110 personnes enregistrée en 2022

La population du Canada était estimée à 39 566 248 personnes au 1er janvier 2023 après une croissance record de 1 050 110 personnes enregistrée durant la période allant du 1er janvier 2022 au 1er janvier 2023.

 
Il s'agit de la première période de 12 mois au cours de laquelle la population s'est accrue de plus de 1 million de personnes dans l'histoire du Canada et du taux d'accroissement démographique annuel le plus élevé (+2,7 %) depuis 1957 (+3,3 %). Le taux d'accroissement démographique record atteint en 1957 était alors lié au nombre élevé de naissances enregistré durant le baby-boom d'après-guerre et à la forte immigration de réfugiés à la suite de la Révolution hongroise de 1956.
 

En 2022, la croissance record de la population canadienne s'explique par une raison quelque peu différente, puisque la migration internationale a été à l'origine de la quasi-totalité de la croissance enregistrée (95,9 %).

Le Canada est de loin le pays du G7 à avoir affiché l'accroissement démographique le plus important en 2022, poursuivant la tendance amorcée il y a de nombreuses années.

Par rapport aux taux de croissance des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques en 2021 — les plus récents taux accessibles pour l'ensemble des membres —, le Canada se situerait au premier rang en matière d'accroissement démographique (+2,7 %) pour 2022. En outre, selon les plus récents chiffres des autres pays (pour l'année 2021), le taux d'accroissement démographique de 2,7 % observé au Canada en 2022 le placerait parmi les 20 premiers à l'échelle mondiale. Presque tous les pays ayant enregistré un taux d'accroissement démographique plus élevé que celui du Canada se trouvaient en Afrique.

Si le taux d'accroissement démographique du Canada devait demeurer au même niveau dans les années à venir, la population du pays doublerait dans environ 26 ans. 

En 2022, le Canada a accueilli 437 180 immigrants et a affiché une augmentation nette du nombre de résidents non permanents estimée à 607 782 personnes. Ces deux chiffres représentent les niveaux les plus élevés observés à ce jour, ce qui rend compte de la hausse des cibles d'immigration et de l'augmentation record du nombre de demandes d'immigration traitées durant l'année par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

L'augmentation du nombre estimé de résidents non permanents enregistrée en 2022 était la plus marquée durant une année civile pour laquelle des données comparables sont accessibles. De plus, pour la première fois, cette hausse a été supérieure à celle des immigrants au cours de la même période. 

Voir aussi

« Trop et trop vite » : des économistes mettent en garde contre la politique d'immigration libérale « pro-affaires »

L’immigration, le remède imaginaire (Québec, 2011)

Institut Fraser : L’immigration massive nuit au bien-être des Canadiens en général ; les politiques d’immigration doivent être revues (étude de 264 pages, 2011)

L'économiste Pierre Fortin critique la politique d'immigration actuelle  (2022)

L'économiste Pierre Fortin : non, le Québec n'a pas besoin de 80 000 immigrants par an (2022)

Et si la diversité diminuait la confiance ?  

Les immigrés coûtent de plus en plus cher au Canada : ils coûtent plus de 16 [jusqu’à 23] milliards de dollars par an aux contribuables [2012]

« Trop de diversité sape les fondements de la solidarité » 

Étude — Baisse de « solidarité » corrélée à l’augmentation du nombre d’étrangers

Multiculturalisme, « hybridation », « métissage culturel », une nouvelle illusion théorique dans les sciences sociales

Afflux renouvelé de réfugiés au Québec et impact sur le réseau scolaire déjà en sous-effectif  

Crise du logement : le tabou des seuils d’immigration trop élevés

Humour — désolé d’être là

Les ⅔ des Québécois contre une hausse du nombre d’immigrants 

Immigration de masse : le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

L’augmentation de l’immigration a amplifié la crise du logement

Canada — Faire passer l’immigration de 300 000 personnes par an à un million

L’initiative du Siècle (dont un des cofondateurs est Dominic Barton, actuellement ambassadeur du Canada en Chine populaire). En anglais uniquement.

Le patronat québécois reprend de plus belle sa campagne en faveur de l’immigration massive : 64 000 par année au Québec ! (1er avril 2021, ce n’est hélas pas un poisson d’avril)

L’État-providence : une pompe aspirante pour tous les immigrants « illégaux »

mardi 21 mars 2023

François Legault : « Notre société doit peut-être donner un petit peu moins de pouvoir au parent biologique »

François Legault commentant les modifications à la loi sur la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse).

Moins de pouvoir aux parents biologiques et donc plus de pouvoir à qui si ce n'est l'État et ses fonctionnaires et juges ?

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DPJ — acharnement et impunité de la DPJ. Qui protège les parents contre la DPJ ?

Projet de loi 15 du Québec — les parents de plus en plus évincés par l’État comme protecteur de l’intérêt de l’enfant  

DPJ utilisée pour harceler les parents-éducateurs à la maison

 Ce n’est pas aux législateurs de décider ce qui est bon pour les enfants, c’est aux parents  

« Il faut démanteler la DPJ », déclare l’ex-juge Andrée Ruffo

Syndicats : « Adapter l’école aux garçons nuirait à leur réussite »

DPJ retire deux filles à leurs parents sur fond d’instruction à la maison 

Abus par la DPJ et par le personnel de l’hôpital pour enfants Sainte-Justine  

Mort d’une fillette à Granby : « Les institutions payées pour protéger la petite, elles n’ont pas fait leur devoir », affirme l’ex-juge Ruffo

DPJ — Un juge parle d’« un manquement important [aux] devoirs » de la direction

Le projet de loi S-206 empêcherait d’utiliser la force raisonnable pour corriger un élève ou un enfant

La CAQ veut que la DPJ puisse sévir contre les parents rétifs au Monopole de l’Éducation du Québec

Québec projet de loi 144 et son impact sur l’instruction à domicile (la DPJ pourra être impliquée !)

Tribunal reconnaît deux intervenantes de la DPJ coupables, mais la DPJ échappe à toute condamnation, car une clause d’immunité la protège

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Droits parentaux amoindris — Des parents en furie contre la DPJ

Menacée par l’école de faire appel à la DPJ, la mère renvoie sa fille à l’école où elle vit le martyre, la fille se suicide

La DPJ intervient, dans l’intérêt supérieur de l’enfant, vraiment ?

Cour suprême : Enfant envoyé par un juge en garderie pour le « socialiser » après que seuls les experts de la DPJ ont pu témoigner

Ne pas trop parler des dysfonctionnements de la DPJ afin de garder la foi dans le système

La DPJ recule après plus 3 ans d’interrogatoires, de tests et de procès : une famille recouvre sa liberté

Euthanasie — le Québec et son culte du consensus froissés

Comment Québec a privé les parents et les élèves d’un choix de cours de morale ou de religion à l’unanimité, encore une fois...

 

Québec — Trop d’hommes délaissent l’université et seront privés des bons emplois de demain, selon un ex-recteur

Trop d’hommes délaisseraient l’université et seraient privés des bons emplois de demain, selon un ex-recteur

Les hommes désertent les études universitaires, tournant ainsi le dos aux emplois payants de demain, s’inquiète l’ex-recteur de l’Université de Montréal, Robert Lacroix.

Durant sa carrière de plus de 50 ans dans le milieu universitaire, Robert Lacroix a vu peu à peu les hommes disparaître des cérémonies de collation des grades.

«Les emplois de demain vont relever d’une main-d’œuvre spécialisée et les hommes seront de moins en moins nombreux à pouvoir les exercer», résume au Journal l’ex-recteur et auteur de La sous-scolarisation des hommes et le choix de profession des femmes, qui paraît aujourd’hui aux Presses de l’Université de Montréal. 

Dans ce livre collectif, M, Lacroix rappelle qu'au cours des soixante-quinze dernières années, dans un grand nombre de pays industrialisés, trois phénomènes remarquables se sont produits dans le monde de l’éducation. D’abord, la diplomation universitaire des femmes a rattrapé celle des hommes pour ensuite, contre toute attente, la dépasser. Enfin, malgré ce rattrapage et ce renversement de tendance, les différences dans les choix disciplinaires et de profession des femmes et des hommes se sont cristallisées.

Retournement de situation

Avec 40 % des effectifs dans les universités québécoises, les hommes pourraient se retrouver dans la situation des femmes d’autrefois quand elles n’avaient pas accès aux études et qu’elles devaient se contenter d’emplois mal payés et sans possibilité d’avancement professionnel.

Alors que les bûcherons sont remplacés par des machines capables de débiter d’immenses arbres en quelques secondes et que les emplois dans les usines sont effectués par des robots, que restera-t-il aux gens qui ont quitté l’école après le secondaire, s’interroge M. Lacroix. 

Notons cependant que de nombreux emplois à col blancs pour lesquels on demande un diplôme sont également menacés par l'intelligence artificielle : la banque, l'assurance, le diagnostic en santé, la recherche documentaire dans le monde juridique, la gestion de portefeuille, le courtage, etc.

Déjà, trois emplois sur quatre exigent une formation postsecondaire, souligne l’économiste qui a dirigé l’UdeM de 1998 à 2005. Il faut, toutefois, se demander si ces diplômes sont vraiment toujours utiles : les rares journalistes de la presse écrite qui continuent de vivre de leur plume sont toutes diplômées, mais elles sont aussi devenues surnuméraires. Et sont-elles meilleures journalistes que les vieux de la vieille qui avaient appris le métier sur le tas ?  Les diplômées sont plus conformistes, plus progressistes certainement, mais sont-elles meilleures que leurs anciens ?

Dans ce livre écrit avec ses collègues économistes Claude Montmarquette (aujourd’hui décédé) et Catherine Haeck, auquel s’est joint Richard E. Tremblay, un expert du développement de l’enfant, M. Lacroix revient sur l’extraordinaire parcours des femmes dans la plupart des universités d’Occident. «En 30 ans, les femmes sont passées de 20 % des effectifs universitaires à une solide majorité. Au Québec, on parle de 62 %.»

Loin de dénoncer la scolarisation des femmes qu’il estime parfaitement justifiée, l’ex-recteur et ses collègues déplorent le décrochage masculin. Et que leur sort reste dans l’ombre.

«Nous avançons que la raison principale de cette quasi-indifférence est que les hommes ne semblent pas souffrir de cet écart, pour le moment.»  

 
L'avantage d'avoir une diplôme universitaire s'émousse sur le marché du travail

Agir tôt

Il faut s’attaquer aux difficultés d’apprentissage dès la petite enfance, croit l’ex-recteur. «On sait que les habitudes de lecture se prennent tôt dans la vie et que les différences s’observent même avant la naissance. C’est vers les milieux défavorisés des mères enceintes qu’on doit concentrer nos programmes d’intervention», soutient-il.

Robert Lacroix ne s’inquiète pas de voir les femmes délaisser le génie ou l’informatique. «Les femmes font des choix de carrière qui correspondent à leurs valeurs, leurs talents et leurs préférences. Si plus d’hommes se rendaient à l’université, on compterait chaque année 20 000 ingénieurs de plus au Canada.» 
 
Il ne resterait plus qu'à réindustrialiser le Québec alors... si les écologistes qui veulent sauver la planète le permettent.
 
Voir aussi
 
 
 

lundi 20 mars 2023

Universités — Québec paiera 1 millards de $ d’ici cinq ans pour angliciser Montréal


Un texte de Martin Maltais, Professeur en financement et politiques d’éducation, paru dans le Journal de Montréal.

Au cours des cinq prochaines années, on peut estimer que Québec consacrera près d’un milliard de dollars à l’anglicisation de Montréal.  

Seulement en 2022-2023, sur la base de la fréquentation universitaire de 2021-2022, près de 200 millions de dollars sont accordés en subvention à 3 universités anglophones (Tableau 1) pour que des étudiants de maîtrise et de doctorat non québécois, mais aussi des étudiants de 1er cycle non québécois «exemptés» contribuent à l’anglicisation de Montréal et du Québec.  

Comme je l’ai récemment écrit et dit sur différentes tribunes, je suis profondément convaincu que le destin du français est lié à celui de la science. Et ce destin, pour qu’il soit florissant, signifie que l’on doit d’abord cesser de subventionner un destin funeste.  


Davantage pour la recherche scientifique

Je tiens à être clair: j’aime nos universités anglophones et j’en suis fier. Je suis parfaitement d’accord à ce que des jeunes québécois fréquentent ces établissements et que nous en assumions une large partie des coûts. Je pense que c’est un enrichissement de pouvoir maîtriser plus d’une langue, particulièrement pour de jeunes adultes. Toutefois, lorsqu’il s’agit de personnes qui proviennent de l’extérieur du Québec, il est anormal que l’on accorde les mêmes frais et privilèges, peu importe la langue de fréquentation universitaire et, surtout, sans aucune contrepartie.

D’autant que concrètement, il s’agit de 200 millions de dollars par année qui permettent à des personnes de venir suivre un parcours essentiellement de 2e ou 3e cycle, en anglais, au Québec, aux frais des contribuables québécois. Ces personnes étudient en anglais, vivent en anglais. Cette activité contribue à angliciser Montréal et le Québec. Pourquoi ne pas prendre les mêmes ressources financières et les allouer exclusivement à une fréquentation en langue française? Ce serait plutôt l'occasion pour plutôt franciser davantage Montréal et surtout, la recherche scientifique au Québec! 

Gains rapides

Les emplois découlant des 2e et 3e cycles dépassent largement, et de plus du double, les «jobs payantes» souhaitées par le premier ministre. Alors, pourquoi les subventionner en anglais pour des non-Québécois? Ce chantier que je soumets permettrait de faire des gains rapides et à un coût nul pour la vitalité du français dans nos universités francophones à travers des parcours menant à des emplois payants: si la ministre de l’Enseignement supérieur et ses collègues concernés posent des gestes appropriés et rapides, bien sûr!  


samedi 18 mars 2023

Québec — avortement à 38 semaines de grossesse confirmé

Bébé né à 38 semaines de grossesse
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, « Votre bébé sera considéré comme à terme à partir de 37 semaines et pourrait naître n’importe quel jour dans la période qui va de 37 à 42 semaines après votre dernière menstruation. » 

Les partisans pro-avortements aiment à dire que, malgré l’absence de limite à l’avortement au Canada, les avortements tardifs ne s’y pratiquent pas et que la question morale entourant ces avortements tardifs ne se pose pas. En effet, avant la Covid-19, le Québec envoyait les femmes enceintes au troisième trimestre aux États-Unis, puisqu’aucun médecin québécois ne voulait pratiquer ces avortements. Depuis, au Québec, une vingtaine de femmes se feraient avorter au troisième trimestre chaque année, soit après 23 semaines.

On vient  d’apprendre par la bande qu’une grossesse de 38 semaines a été avortée à Montréal. C’est en effet ce qui nous apprend un article du Journal de Montréal qui prétend que des partisans pro-choix auraient été « agressifs » au téléphone alors qu’ils appelaient l’hôpital où se pratiquait cet avortement, le mal nommé hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.

Le 1er février, des informations au sujet d’une femme enceinte de 38 semaines sur le point de subir un avortement à l’hôpital du Sacré-Cœur ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Le groupe pro-vie Campagne Québec-Vie (CQV) a donc envoyé un courriel à ses membres pour leur demander de prier pour que cet avortement n’ait pas lieu, a confirmé son président Georges Buscemi.  En soirée, plusieurs appels ont été reçus à l’hôpital. Selon les sources de la journaliste, des gens téléphonaient pour connaître le nom de la patiente, d’autres disaient vouloir adopter l’enfant. 

Le Journal de Montréal tente de justifier cet avortement au terme de la grossesse, alors que l’enfant est pleinement formé : « Ces histoires sont des drames humains. Toutes sortes de raisons poussent les patientes à faire ce choix (maladies, toxicomanie, violence, pauvreté, etc.) »

Dans une vidéo en ligne, une femme du groupe CQV dit avoir appelé à l’hôpital vers 18 h 30, et a réussi à parler à un employé du département d’obstétrique, qui lui a confirmé la procédure à venir.

« Elle m’a dit qu’effectivement c’était triste et que toute l’équipe aussi était triste de la situation, raconte Marie-Josée Rivest. J’étais sûre qu’elle allait mettre fin à l’appel, mais à ma grande surprise, elle ne l’a pas fait. » 

Mme Rivest a aussi demandé à l’employé de suggérer à la mère d’opter pour l’adoption, plutôt que l’avortement.

La journaliste ne se penche pas sur l’humanité de cette offre, sur la possibilité rendre légale cette adoption in extremis, non la gazetière s’inquiète plutôt que le public puisse être tenu au courant de ces avortements très tardifs alors que l’enfant à naître, à 38 semaines, est arrivé au terme de son développement intra-utérin. On comprend son inquiétude : comme nous l’apprend un sondage de 2020, la grande majorité des Québécois s'oppose à ces mises à mort de l’enfant à naître pratiquées pendant le troisième trimestre de grossesse.

Sondage 1er février 2020 : près de 66 % des Québécois sont opposés aux avortements tardifs et sélectifs

Il faut donc éviter que ce genre d’information ne s’ébruite et que le public ne réagisse. 

Pour ne pas faire son travail de journaliste, la folliculaire militante du Journal de Montréal invoque le secret : « Ce témoignage soulève des questions sur la confidentialité des dossiers médicaux. La direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal a refusé de dire si une enquête interne est en cours à ce sujet. “C’est un bris clair de confidentialité, réagit Me Patrick Ménard Martin, spécialisé en santé. C’est la sécurité même du patient et de l’équipe qui est remise en question.” 

Quant à la sécurité de l’enfant à naître tué alors qu’il était arrivé à terme… Motus.

Comment ce bébé complètement formé a-t-il été tué au fait ? Chut ! 

Voir aussi

Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement (2023)

Affaire Gosnell : l’absence des médias autour d’un avortoir sanguinolent

La Chine veut réduire le nombre d’avortements réalisés “sans motifs médicaux” (2021)

Éric Zemmour : “Quand Joe Biden et le pape François jouent contre les évêques américains [lesquels condamnent l’avortement]”

Russie — aides aux familles, baisses des avortements, naissances en hausse en mars 2021

Sondage — Forte opposition au Québec et Canada aux avortements tardifs et sélectifs (2020)

La CAQ [dite conservatrice…] veut rapatrier les avortements tardifs jusqu’à présent pratiqués aux États-Unis (2020)

“Soin de santé” : ces femmes qui ont avorté à contrecœur

“Vérification des faits” par JdM : l’avortement est (et devrait continuer d’être ?) un soin de santé…

Belgique — 60 % des députés flamands contre l’allongement des délais de l’avortement à 18 semaines, 90 % des députés francophones pour (2019) [18 semaines… 20 semaines de moins que le bébé à naître tué à Montréal]

« Trop et trop vite » : des économistes mettent en garde contre la politique d'immigration libérale « pro-affaires »

La rhétorique du gouvernement ne correspond pas à la réalité en ce qui concerne les objectifs d’immigration plus élevés et les pénuries de main-d’œuvre, affirment trois économistes du travail. Pour ceux-ci, il faudrait envisager des mesures qui augmenteraient la prospérité économique par habitant plutôt que de viser une simple augmentation du produit national brut en termes absolus.

 
Mais Lisa Lalande (ci-contre), PDG de la Century Initiative, soutient que les économistes qui critiquent les objectifs plus élevés en matière d’immigration adoptent une « perspective très étroite » et devraient s’intéresser à d’autres mesures de la prospérité économique que le revenu par habitant.

Les trois économistes qui ont parlé au Hill Times ont déclaré qu’ils soutenaient l’immigration au Canada, mais pas la forte augmentation prévue de l’immigration économique. L'article a été publié le 16 mars, sa traduction suit.

La décision du gouvernement libéral d’admettre un nombre record d’immigrants pour combler une prétendue « pénurie de main-d’œuvre » a suscité des mises en garde de la part d’économistes ayant des années d’expérience dans l’étude de l’immigration au Canada.

Le gouvernement présente ce changement de politique comme un moyen de stimuler la croissance économique et « d’aider les entreprises à trouver des travailleurs ».

Or, selon les économistes interrogés par le Hill Times, rien ne prouve que le projet d’accueillir un demi-million de nouveaux résidents par an profitera au résident canadien moyen, même s’il pourrait aider les entreprises à la recherche d’une main-d’œuvre bon marché.

Les objectifs plus élevés en matière d’immigration — ainsi que l’augmentation du recours aux travailleurs étrangers temporaires et aux étudiants étrangers sous le gouvernement libéral — pourraient faire baisser les salaires des travailleurs les moins bien payés du pays, dont beaucoup sont des immigrants ou des réfugiés récents, selon eux.    

« En bref, les arguments avancés ne sont tout simplement pas étayés par les faits. Ce n’est même pas dans l’ordre des choses, ce n’est même pas proche », a déclaré Mikal Skuterud, économiste du travail à l’université de Waterloo et directeur du Forum canadien de l’économie du travail (Canadian Labour Economics Forum).

Le Hill Times s’est entretenu avec trois économistes ayant des dizaines d’années d’expérience dans la recherche sur l’immigration et l’économie du travail au Canada. Tous trois ont déclaré qu’ils ne pensaient pas que les mesures prises par le gouvernement pour augmenter ses objectifs en matière d’immigration et pour remédier à la « pénurie de main-d’œuvre » augmenteraient le PIB par habitant, une approximation du bien-être financier moyen de la population.

« Je pense que le gouvernement envisage d’en faire trop, trop vite », a déclaré Christopher Worswick, économiste du travail à l’université Carleton d’Ottawa, qui a publié de nombreux articles sur l’immigration et les revenus des immigrés.

Le pic d’immigration pourrait accroître l’inégalité des revenus


Le système d’immigration économique du Canada est censé donner la priorité aux candidats les plus qualifiés. En théorie, cela devrait permettre d’accueillir des immigrants ayant de meilleures compétences professionnelles et un meilleur potentiel de revenus que le résident canadien moyen, ce qui est censé augmenter la productivité de la main-d’œuvre et le PIB par habitant.

Cependant, la réalité est que les immigrants au Canada gagnent moins, en moyenne, que les travailleurs nés au Canada.

En 2016, les immigrants présents au Canada depuis dix ans gagnaient en moyenne 40 700 dollars, alors que la moyenne pour l’ensemble de la population était de 58 100 dollars, selon une étude réalisée en 2022 par Worswick, Skuterud et Matthew Doyle, économistes à l’université de Waterloo, qui ont utilisé des données de Statistique Canada.

Les immigrants économiques de cet échantillon gagnaient en fait un revenu supérieur à la moyenne de 62 500 dollars, mais leurs conjoints et les personnes à leur charge gagnaient beaucoup moins, ce qui faisait baisser la moyenne.

Aujourd’hui, certains signes indiquent que le gouvernement libéral pourrait aggraver le problème en s’apprêtant à abandonner le système de sélection des travailleurs hautement qualifiés pour répondre à la demande des employeurs qui recherchent des travailleurs moins qualifiés.

« Je m’inquiète beaucoup du langage utilisé par le gouvernement fédéral en ce qui concerne le niveau de compétence des immigrants », a déclaré M. Worswick.

Selon les économistes, ces signes comprennent les changements que le gouvernement va apporter à son programme d’entrée express, l’accent mis sur la résolution des soi-disant « pénuries de main-d’œuvre », l’augmentation des objectifs en matière d’immigration économique et une approche laxiste à l’égard du nombre croissant de travailleurs étrangers temporaires et d’étudiants étrangers.

Selon M. Worswick, l’augmentation du nombre d’immigrants admis impliquera de ratisser plus large parmi les candidats et de choisir des candidats dont les compétences professionnelles sont, en moyenne, moins rentables que celles des personnes qui seraient admises avec un objectif plus restreint.

« Vous faites venir des personnes qui contribueront moins en termes de PIB par habitant à la marge. S’ils se situent bien en dessous de la moyenne, vous aggravez probablement les inégalités salariales en les admettant plutôt qu’en ne les admettant pas », a déclaré M. Worswick.

David Green, professeur à l’école d’économie de l’université de Vancouver, critique également la décision du gouvernement d’augmenter l’immigration. Il a exposé ses arguments dans une tribune publiée dans le Globe and Mail en décembre, puis dans une interview accordée au Hill Times.

Le redressement commence par l'éducation et il ne s'agit pas de dépenser plus en éducation

Tiré d'un entretien entre le politologue Jérôme Fourquet et l'historien Pierre Vermeren paru dans Le Figaro du 10 mars 2023.

Pierre VERMEREN. - En tant que professeur, je pense qu’il faut commencer par le commencement, à savoir la formation et l’école. Il faut clairement repartir de zéro, parce que ce n’est pas avec des universités scientifiques vides et des classes prépa ingénieurs qui ferment à tour de bras, que l’on va réindustrialiser la France. De même, on ne sortira pas de la crise agricole sans ingénieurs agronomes en quantité. Le système scolaire est à bout de souffle, et non seulement on refuse d’y remédier, mais beaucoup le fuient. Bien des bourgeois envoient leurs enfants pour quelques trimestres dans des universités étrangères, exactement comme le font les Libanais, parce qu’ils imaginent que leur avenir ne sera probablement pas en France, mais loin de nos problèmes. Il faut faire en sorte que chaque élève acquière au moins un savoir minimum, ce que la IIIe République a très bien su faire avec infiniment moins de moyens. Cela suppose des exigences fermes dans le domaine de l’éducation: on en est très loin. À ce stade, le pays ne peut pas se relever en cinq ans, il faut voir sur le long terme. Ce sera l’affaire d’une ou deux générations, à condition de le vouloir. L’autre solution: le bateau ivre.

Jérôme FOURQUET . - Je suis tout à fait d’accord avec Pierre Vermeren, il faut partir des fondamentaux, c’est-à-dire l’éducation. Et il est nécessaire de poser un diagnostic général sur l’ensemble des secteurs en perdition. C’est un préalable nécessaire pour que des courants d’opinions et des responsables politiques s’emparent de ces sujets. Aujourd’hui tout le monde parle de la désindustrialisation, mais il faudrait que l’on comprenne vraiment quelle est la source du problème, et que des personnes décident d’y remédier. Si on veut être objectif vis-à-vis de nos dirigeants actuels, il est vrai que des mesures sur la politique de l’offre ont été prises, que ce soit par la baisse des impôts de production, ou le travail sur l’image de la compétitivité économique française, et ont porté quelques résultats encourageants. En effet, juste avant la crise du Covid, la balance entre les fermetures et les ouvertures des sites industriels était repassée dans le vert. Cela montre bien qu’on peut encore agir, mais il faut établir un constat lucide sur notre situation, avoir le courage d’affronter tous ces problèmes, et essayer de mobiliser le plus grand nombre des composantes de la société française dans un projet commun. Il y a quelques semaines, on a parlé dans l’actualité du cas d’un projet d’usine de pain brioché en Bretagne, qui se trouve confronté à une opposition des habitants. On voit donc que l’impératif de la réindustrialisation n’est pas encore partagé par tout le monde et que toute une partie des passagers du paquebot France n’a pas pleinement conscience que les cales se remplissent dangereusement d’eau.

vendredi 17 mars 2023

Québec — Roxham : ce n’est pas une crise de « réfugiés »

Un texte de Mathieu Bock-Côté dans le Journal de Montréal.

Disons les choses clairement : ce n’est pas une vague de réfugiés qui traverse la frontière au chemin Roxham. C’est une vague massive d’immigrants illégaux, qui détournent le droit d’asile pour s’installer de force dans une société et bénéficier des avantages socio-économiques qu’elle offre. Un réfugié ne choisit pas sa destination en fonction des meilleurs avantages qu’elle propose pour s’y refaire une vie.

Roxham

Il se réfugie, le mot le dit, dans le pays sécuritaire le plus proche de chez lui, dans l’attente de repartir.

Si cet individu n’entend pas seulement trouver un refuge, mais changer de pays, ce qui se comprend et se respecte, évidemment, il doit respecter les procédures légales. Sans quoi, il y pénètre sans en avoir le droit et doit être refoulé à la frontière, puis retourné chez lui.

Évidemment, ce n’est pas du tout ce qui se produit en ce moment au Québec. Et Le Journal nous révélait cette semaine à quel point les autorités sont obligées de dépenser toujours plus pour ces migrants illégaux indifférents à nos lois.

Ils sont hébergés à l’hôtel. Ils seront pris en charge par les services sociaux. Ils créeront une pression de moins en moins soutenable sur les écoles et les hôpitaux. En fait, c’est déjà le cas.

On peut déjà se demander à quoi ressemblera Montréal cet été.

Verrons-nous les campements improvisés de migrants se multiplier, avec tous les problèmes sociaux qui accompagnent ces aménagements forcés de l’espace urbain?

Montréal

Le Québec, demain, pourrait connaître des problèmes semblables à ceux des pays européens.

Devant cela, évidemment, Ottawa ne fait rien: pire encore, il a institutionnalisé cette filière migratoire. Québec, de son côté, se contente de gérer un phénomène qui lui échappe et qui fragilise la cohésion sociale.

Les Québécois sont bafoués, mais qu’ils n’osent surtout pas le dire : on les traitera alors de racistes. Comme d’habitude.
 
[Joseph Facal s'interroge sur les coûts réels de cette immigration qui sont cachés:
 

Que sait-on exactement du rôle joué par la mégafirme de consultation McKinsey dans l’appareil fédéral?

Que sait-on des liens entre le gouvernement fédéral et Century Initiative, l’organisme de «charité» qui lui souffla dans l’oreille l’idée de doter le Canada d’une population de 100 millions d’habitants en 2100, d’où la hausse délirante des volumes d’immigration?

Que sait-on du coût réel des migrants arrivés par le chemin Roxham?

Il a fallu interroger l’Association des hôteliers pour apprendre qu’ils occupent 10 % de TOUTES les chambres d’hôtel dans la région métropolitaine! 10 %!

Voir aussi

Prof Michael Barutciski et le chemin Roxham : Trudeau ne comprend pas comment le droit international et national s'applique aux demandeurs d'asile [Ces gens qui veulent rentrer par Roxham peuvent être refoulés à la frontière]

Immigration irrégulière par Roxham — uniquement en aide de dernier recours, il en coûte 20 millions par mois à Québec 

Fonds publics américains utilisés pour amener des immigrants au chemin Roxham

Plus de 3000 migrants logés à l’hôtel à nos frais,  soit environ 10 % des 20 000 chambres de la région, selon l’Association hôtelière du Grand Montréal. Une vingtaine de ces hébergements de Montréal, Laval et la Rive-Sud sont pour les demandeurs du chemin Roxham.  Des sportifs se butent à des hôtels entièrement réservés par le fédéral pour les demandeurs d’asile, ce qui les oblige à changer leurs plans malgré la saison basse. «L’hôtelier est peut-être content de louer toutes ses chambres, mais moi, je ne peux pas accueillir personne quand il y a des tournois», regrette Andrée Bouchard, mairesse de Saint-Jean-sur-Richelieu. Les participants doivent donc se tourner vers un hôtel en bordure de l’autoroute, ou encore se loger à Brossard, à 20 minutes de là, explique-t-elle. La facture pour héberger temporairement tous ces gens s’élève à plus de 90 M$ depuis l’élection de septembre 2021, selon des données obtenues par le quotidien Globe and Mail.

 

Québec — et si l'on faisait le bilan du renouveau pédagogique ?

Chronique de Christian Rioux parue dans le Devoir.

À trois jours de la Journée internationale de la Francophonie, on voudrait parler d’autre chose. Mais il faut bien que quelqu’un s’y colle.

Pendant que les élites françaises se vautrent dans le globish, il serait rassurant de se dire que de notre côté de l’Atlantique, les choses vont mieux. Et pourtant, que nenni ! N’est-ce pas ce que nous confirmait ce rapport sur la maîtrise du français au collégial commandé par l’ex-ministre Danielle McCann en 2021 et rendu public seulement la semaine dernière ? Les autrices y rappellent les médiocres résultats des élèves en français à l’entrée du cégep. Elles soulignent surtout combien cette maîtrise est déterminante pour la réussite scolaire à tous les niveaux.

Mais que proposent-elles sinon d’enseigner la grammaire et l’orthographe au cégep. Et pourquoi pas en maîtrise et au doctorat ? « C’est comme si on demandait à un professeur de mathématiques au cégep d’enseigner les tables de multiplication ! » a fort justement répliqué la présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, Caroline Quesnel.

Car, à moins de dénaturer la mission du cégep, la grammaire et l’orthographe n’ont rien à faire dans ce qui demeure le seul lieu où la littérature a encore une petite place après avoir été expulsée de l’enseignement général. Mais, la chose la plus étonnante dans ce rapport, c’est que devant ce cuisant échec, jamais les autrices ne se penchent sérieusement sur les graves lacunes de l’enseignement du français au primaire et au secondaire. Comme si tout regard vers le passé leur était interdit. Pas un instant elles ne tentent de jeter un œil critique sur les réformes qui ont été faites il y a vingt ans et dont les résultats s’étalent pourtant aujourd’hui au grand jour.

Qui se souvient encore du « Renouveau pédagogique », cette vaste réforme mise en branle au début des années 2000 qui consistait à faire de l’enfant son propre maître ? À réduire les cours magistraux au profit d’une pédagogie par projets. À refuser de définir un socle de connaissances minimum au profit d’un butinage permanent. À mépriser les dictées, les notes et le redoublement jugés tyranniques. Et surtout à ne jamais brimer nos chérubins et leur « estime de soi ». [Voir à ce sujet les résultats de cette pédagogie par projets transversaux en Finlande : Finlande, depuis 20 ans le niveau scolaire n'y cesse de baisser : immigration et réforme pédagogique]

Un jour, remplie de fierté, la fille d’un ami m’avait montré les petits « romans » illustrés qu’elle écrivait à l’école. Souvent imaginatifs, ils étaient néanmoins pratiquement illisibles tant la graphie, l’orthographe et la grammaire laissaient à désirer. À l’école, on ne voulait pas freiner sa « créativité » en la corrigeant.

 

N’importe quel enseignant sait pourtant que la grammaire et l’orthographe sont des savoirs qui exigent un apprentissage rigoureux, systématique et répétitif. La correction, elle, doit être permanente, et cela dès le plus jeune âge. Certainement pas au gré des désirs de l’enfant. On ne développe pas de tels automatismes en dilettante, mais par une discipline soutenue comme savait le faire, malgré ses lacunes, l’école de nos parents et de nos grands-parents.

Au contraire, les textes du ministère se font une gloire de proclamer haut et fort qu’on n’enseigne plus la « grammaire traditionnelle », mais… la « grammaire nouvelle » ! Un peu comme, à une autre époque, le biologiste patenté Lyssenko parlait de « science bourgeoise » et de… « science prolétarienne ». Au lieu d’apprendre et d’appliquer des règles, les élèves sont invités à « observer » la place des mots, à « discuter » des diverses graphies, à faire des « dictées négociées » [sic] afin d’établir un « consensus », comme s’ils devaient redécouvrir eux-mêmes, à tâtons, des codes vieux de plusieurs siècles.

Il aura donc fallu « 20 ans de réforme pour arriver à une maîtrise du français inférieure à ce qu’elle a toujours été », affirmait récemment Lise Bissonnette en entrevue à Radio-Canada. Et l’ancienne directrice du Devoir de conclure que « cette réforme nous a menés à une impasse ».

Ceux qui regardent ailleurs sont complices, car les causes de cet échec ont été analysées depuis longtemps. Qu’on me permette de citer à nouveau notre ancienne directrice. « Pour que l’école soit un milieu de vie et d’apprentissage plus attrayant, on a privilégié les approches qui imposaient le moins de contraintes possible, qui valorisaient l’enfant en le faisant le “constructeur” de savoirs qu’il pouvait puiser dans son environnement immédiat. Pourquoi s’encombrer l’esprit du nom et de la description des continents quand on peut faire le tour de son propre quartier ? » (Lise Bissonnette, entretiens, Boréal).

En témoignent le jargon et le fouillis intellectuel des programmes. Vingt ans plus tard, les résultats sautent aux yeux. Mais nos experts persistent à ne rien voir. Il faudrait pour cela déloger l’idéologie qui règne en maître dans les « sciences de l’éducation ». Une idéologie et un jargon délétères qui, en voulant transformer en science « l’art de la pédagogie », disait il y a longtemps le professeur Gaëtan Daoust de l’Université de Montréal, en ont fait une triste technique bureaucratique émaillée de psycho pop. C’est ce qu’avaient magistralement dénoncé en leur temps l’écrivain Jean Larose et notre collègue Patrick Moreau (Pourquoi nos enfants sortent-ils de l’école ignorants ?, Boréal).

Vingt ans, c’est une génération. Peut-être serait-il temps de faire le bilan ? Nul doute que quelque part un nouveau ministre se prépare à lancer un énième « plan d’action » pour l’amélioration du français. Pourquoi pas ? Mais tout cela demeurera un vœu pieux tant qu’on ne remettra pas la transmission des connaissances au cœur de l’école.

[Christian Rioux a raison de se pencher sur le bilan du renouveau pédagogique. Il faut y ajouter la réduction des heures de français rognées par l'imposition de l'anglais intensif et précoce et des cours comme éthique et culture religieuse. Il n'aborde pas non plus l'impact de l'immigration allophone grandissante sur la qualité du français.]

Bonne Journée internationale de la Francophonie quand même…

Voir aussi 

Renouveau pédagogique au Québec — les enfants de la réforme ont des difficultés au cégep (2018) 

Vu de France — Le fiasco de la réforme scolaire québécoise (2016)

Le pédagogiste, symbole de l'égarement intellectuel 

Québec : « La réforme scolaire ? À la poubelle ! »

Les ratés (et les succès) de la réforme scolaire au Québec

Le constructivisme radical ou comment bâtir une réforme de l'éducation sur du sable (2009) 

Un grand brouillard au Conseil supérieur de l’Éducation

L'anglais intensif au primaire, une mauvaise idée, imposée par Jean Charest 

Québec — Triplement du nombre d'heures d'anglais en une trentaine d'années

La naïveté québécoise face à l'immigration et à la dénatalité : l'anglais langue commune même à l'école en français...

Montréal — écoles privées ajoutent 12e année pour éviter aux élèves d'apprendre le français et aller ensuite à l'université anglophone