mercredi 27 mai 2015

Échec scolaire: et si on essayait la science?

Une étude d’une équipe de l’Université Laval, sous la direction de Simon Larose, levait le voile le 2 février dernier sur les ratés de la réforme scolaire au primaire et au secondaire. Échecs, décrochage et abandon sont trop souvent l’aboutissement des études ; c’est le destin qui attend 30 % des élèves. Il existe pourtant une solution simple pour relancer l’intérêt des jeunes pour l’école, particulièrement chez les garçons : l’enseignement des sciences. Avec des matériaux simples et de la créativité, on peut initier les enfants dès leur plus jeune âge à la chimie, à la physique, à la géologie…

Bien expliquée, la science est la plus vivante des matières et peut être une solution au décrochage des garçons, surtout dans les quartiers défavorisés. C’est ce que soutient depuis longtemps Marcel Thouin, professeur en didactique des sciences de l’Université de Montréal, ainsi qu’il l’expliquait dans un entretien paru dans L’Actualité en 2009. « Les jeunes se montrent vite passionnés par ce qu’ils découvrent. Construire la plus haute tour possible avec des cure-dents et de la pâte à modeler permet de faire avec enthousiasme son initiation à la physique et au génie civil. »

La nature, poursuit ce physicien de formation, est le plus formidable des laboratoires. Surtout pour les gars qu’on mettra au défi de fabriquer planeurs et catapultes avec quelques bouts de bois et des élastiques. Il a vu des garçons considérés comme de futurs décrocheurs se passionner pour les sciences après avoir participé à ce type d’expérience.

Le « renouveau pédagogique », lancé en 2005 pour diminuer le décrochage scolaire, n’a donc pas atteint son premier objectif. On sait moins qu’il a provoqué des dommages collatéraux pour la culture scientifique des jeunes. C’est un fait documenté par le Programme pancanadien d’évaluation des compétences des élèves de la 2e secondaire. Selon ce classement, le Québec est passé du 2e rang des dix provinces canadiennes en 2007 au 9e en 2010 en sciences. Une nouvelle édition du concours, en 2013, montre une légère amélioration dans la performance des Québécois. Mais ceux-ci demeurent derrière les jeunes de sept des autres provinces ; seuls le Nouveau-Brunswick et le Manitoba affichent un pire bilan.

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Québec — La dégringolade en sciences