En juillet dernier, Mark Regnerus a publié dans la revue américaine Social Science Research son article sur les enfants de parents ayant eu une expérience homosexuelle (voir notre article à l'époque). Une campagne de dénigrement s'en est suivi, lancée par des associations homosexuelles militantes (voir notamment ici) qui réclamaient des sanctions pour « inconduite scientifique » à l'encontre du chercheur, professeur de sociologie à l'Université du Texas.
Il y avait urgence pour le lobby LGBTTIQQ2S (lesbien, "gay", bisexuel, transsexuel, transgenre, queer [allosexuel], "en questionnement" et bispirituel).
En effet, Regnerus révélait dans son étude les difficultés vécues par nombre d'enfants élevés dans des foyers où l'un des parents avait eu une expérience homosexuelle – suffisamment importante et durable pour que l'enfant parvenu à l'âge adulte s'en souvienne distinctement. L'étude reposait en effet sur l'examen de 3.000 de ces enfants devenus grands, après examen de 15.000 dossiers de jeunes adultes âgés de 18 à 39 ans.
Les critiques de Markus Regnerus l'accusaient d'avoir fait financer son étude par plusieurs institutions conservatrices, avec au premier rang le Witherspoon Institute – chose qui n'était un secret pour personne puisque le jeune chercheur avait rendu compte de tous les financements de son étude dans le cadre de son article initial. Et cela ne poserait un problème que si les conclusions de son étude avaient été taillées pour satisfaire leurs « commanditaires ».
Enquête de l'Université du Texas blanchit Regnerus
Or ce n'est pas le cas. L'Université du Texas, saisie du dossier, a mené une enquête minutieuse comme c'est son habitude dès lors que la probité ou la compétence scientifique d'un de ses membres est mise en cause. Et, le 29 août 2012, l'Université du Texas a publié ce communiqué :
Une seconde étude, également publiée dans le même numéro de Social Science Research, jetait un regard critique sur les hypothèses d'un rapport de l'American Psychological Association souvent cité en matière d'homoparentalité. Le rapport de l'APA dit qu'« aucune étude n'a constaté que les enfants élevés par des couples homosexuels sont désavantagés d'une quelconque manière significative par rapport aux enfants de parents hétérosexuels. »
Cependant, après avoir examiné de près les 59 études qui étayent cette affirmation, Loren Marks, professeur agrégé à l'École d'écologie humaine de l'Université d'État de Louisiane, a déclaré que « le débat est toujours ouvert », « Le manque de données fiables laisse les questions les plus importantes [au sujet de l'homoparentalité] en suspens. » Les faiblesses identifiées dans les études utilisées par l'APA concernent la petite taille des échantillons, une sur-représentation des mères lesbiennes bien éduquées blanches et riches, l'absence de résultats portant sur les effets habituels sur les enfants, comme leur éducation, leur taux de chômage, les risques de déclassement social ou de pauvreté, leur taux de criminalité, de grossesses précoces, de consommation de drogues et leur taux de suicide. Au lieu de cela, les études utilisées par l'APA se concentrent sur les comportements des enfants pour y déceler ou non des comportements traditionnels envers les sexes jugés « sexistes », le fonctionnement émotionnel et l'identité sexuelle.
Étude de Douglas Allen
Quelques mois plus tard, une étude menée par le Dr Douglas Allen, de l'Université Simon Fraser, jetait à nouveau une lumière crue et critique sur une étude brandie par les militants LGBTTIQQ2S : l'étude pro-homosexuels éliminait la majorité des observations, celles qui grevaient les résultats ! La nouvelle étude d'Allen affirme que : « les enfants de couples de même sexe sont nettement moins susceptibles d’avoir un parcours scolaire normal : 35 % moins de chances que les enfants de parents hétérosexuels mariés, 23 % moins de chances que les enfants de mères célibataires et 15 % moins de chances que les enfants de parents en union libre ».
Nouveauté de Regnerus
Regnerus apportait pour sa part quelque chose de totalement nouveau. Son étude est la première à s'être penchée sur un échantillon important, pris au hasard dans la population des jeunes adultes, ceux-ci étant interrogés sans intermédiaire (entendre sans présence des parents homosexuels) sur leur vie d'enfant et sur leur vie présente, à travers de multiples critères comme le succès économique et scolaire, l'expérience amoureuse et sexuelle, le crime, la violence, etc. Soit 15.000 dossiers étudiés et près de 3.000 personnes interviewées.
Sur 25 des 40 critères, les enfants de mères ayant eu une relation lesbienne ont eu de plus mauvais résultats comparés à ceux des enfants élevés au sein de familles biologiques intactes. Les enfants avec un père ayant eu une relation avec un autre homme avaient 11 mauvais résultats sur 40. Regnerus n'a pas signalé la sexualité des parents comme responsable de cet état de fait, affirmant que d'autres forces pouvaient être à l'œuvre spécifiquement dans les familles homosexuelles, mais il disait clairement : « l'affirmation empirique selon laquelle il n'y a pas de différences notables doit être rejetée. »
Éreinté par la presse conformiste
Éreinté par la presse conformiste, Mark Regnerus était alors accusé de deux méfaits principaux : avoir trompé sur la réalité de son étude en utilisant des abréviations pour « mère lesbienne » et « père homosexuel » alors que ces personnes ne s'identifiaient peut-être pas comme tels, s'étant peut-être contentées d'une passade d'une nuit, et, deuxièmement, avoir comparé leurs enfants avec des couples (« hétérosexuels ») mariés ayant élevé leur propre progéniture biologique et étant restés ensemble durant toute l'enfance de celle-ci, voire davantage : « C'est comparer des pommes et des poires. » Il aurait dû, selon ses détracteurs, comparer ces enfants de couples « hétérosexuels » stables avec les enfants de paires homosexuelles durables, intactes et stables et s'identifiant ainsi. Il ne fallait donc pas accuser les relations homosexuelles, mais l'instabilité.
Réponse de Regnerus
Regnerus a répondu à ces critiques et sa réponse a été publiée dans le numéro de novembre 2012 de Social Science Research. Le rédacteur de cette revue scientifique ayant – au terme d'une enquête sur la publication du premier article, confiée à une autorité indépendante – renouvelé sa confiance au chercheur.
Regnerus accepte de ne plus parler de « mère lesbienne » ou « père gay », même si dans son étude initiale il avait nettement précisé de quoi il s'agissait. Il parle désormais de « relations » lesbiennes ou gays, et ajoute qu'il est très, très peu probable qu'il puisse s'agir de passades puisque ce sont les jeunes adultes interrogés qui se remémoraient une relation amoureuse de ce style observée chez leurs parents.
Quant à la stabilité, Regnerus rejette vigoureusement la critique. Pour lui, il ne faut pas « contrôler » la variable de l'instabilité en vue de l'écarter de la comparaison, puisqu'il s'agit plutôt du parcours caractéristique des familles comportant un père ou une mère ayant une relation homosexuelle.
Et ce pour deux raisons : si la stabilité importe pour les enfants, il est « sensé » de conserver cette variable pour évaluer leur réussite dans la vie. Par ailleurs, Regnerus doute qu'il eût été en mesure de trouver un échantillon plus important (et donc statistiquement significatif) de « couples stables » homosexuels ou lesbiens. Sur les 15 000 personnes initialement interrogées, 163 parlaient d'une relation homosexuelle chez leur mère, 73 chez leur père. Dans une douzaine de cas supplémentaires, il s'agissait à la fois du père et de la mère, Regnerus les a intégrés dans la catégorie des mères ayant eu des relations homosexuelles, soit 175 au total. Seuls 85 des enfants concernés ont vécu à un moment ou à un autre avec leur mère et sa partenaire de même sexe pendant l'enfance. Dont 31 enfants pendant 1 an au plus, 20 entre 1 et 2 ans, 5 jusqu'à 3 ans, et huit pendant quatre ans. Seuls 19 enfants ont passé au moins 5 ans consécutifs avec leur mère et sa partenaire, un total qui tombe à 6 pour 10 ans et plus. Seuls deux enfants ont été élevés depuis leur première année jusqu'à leur 18e anniversaire par deux femmes restées ensemble pendant toute cette période.
Chez les hommes, cette dernière catégorie tombe à zéro, sur un échantillon initial de 15.000.
Ainsi, le fait qui saute aux yeux dans l'étude de Regnerus est que « l'instabilité familiale est une expérience caractéristique de ceux dont les parents ont des relations homosexuelles ». Partir à la recherche sans fin d'un échantillon suffisamment important et pris au hasard de couples stables de même sexe élevant des enfants, c'est rater la réalité sociale qui nous confronte : ils sont notablement absents de la vie des enfants dont les parents se trouvent au sein de relations homosexuelles.
Regnerus a appliqué de nouvelles méthodes d'évaluation aux données qu'il avait à sa disposition, prenant en compte la vie ou non avec le partenaire homosexuel, le divorce éventuel, le remariage, la monoparentalité, l'adoption…
Malheureusement pour ceux qui le critiquent, cela ne fait que très peu de différence. Pour ces multiples critères, les enfants de mères s'étant trouvées dans une relation lesbienne réussissent mal, que leurs mères aient eu un partenaire au foyer ou non, et ces deux catégories se ressemblaient davantage qu'elles ne ressemblaient à celle de la famille biologique intacte.
Ce que Regnerus exprime ainsi :
Il semble donc qu'on puisse bien dire les enfants vont mieux et réussissent mieux dans couples stables formés de leurs parents biologiques ; aucune étude à ce jour ne permet de confirmer qu'il en va de même pour les enfants élevés au sein d'un couple homosexuel stable, non pas faute de couples homosexuels avec enfants à étudier (bien qu'ils ne représentent que 0,15 % des couples au Canada par exemple), mais faute de couples homosexuels stables avec enfant…
Voir aussi
Les filles aux parents lesbiennes sont 45% moins susceptibles d'obtenir un diplôme d'enseignement secondaire (novembre 2013, étude Douglas Allen)
Il y avait urgence pour le lobby LGBTTIQQ2S (lesbien, "gay", bisexuel, transsexuel, transgenre, queer [allosexuel], "en questionnement" et bispirituel).
En effet, Regnerus révélait dans son étude les difficultés vécues par nombre d'enfants élevés dans des foyers où l'un des parents avait eu une expérience homosexuelle – suffisamment importante et durable pour que l'enfant parvenu à l'âge adulte s'en souvienne distinctement. L'étude reposait en effet sur l'examen de 3.000 de ces enfants devenus grands, après examen de 15.000 dossiers de jeunes adultes âgés de 18 à 39 ans.
Les critiques de Markus Regnerus l'accusaient d'avoir fait financer son étude par plusieurs institutions conservatrices, avec au premier rang le Witherspoon Institute – chose qui n'était un secret pour personne puisque le jeune chercheur avait rendu compte de tous les financements de son étude dans le cadre de son article initial. Et cela ne poserait un problème que si les conclusions de son étude avaient été taillées pour satisfaire leurs « commanditaires ».
Enquête de l'Université du Texas blanchit Regnerus
Or ce n'est pas le cas. L'Université du Texas, saisie du dossier, a mené une enquête minutieuse comme c'est son habitude dès lors que la probité ou la compétence scientifique d'un de ses membres est mise en cause. Et, le 29 août 2012, l'Université du Texas a publié ce communiqué :
« L'Université du Texas à Austin a conclu qu'aucune enquête officielle ne se justifie quant aux allégations d'inconduite scientifique exprimées à l'encontre du professeur associé Mark Regnerus en ce qui concerne son article de juillet dans le journal Social Science Research.
Ainsi que l'exige son Manuel révisé des procédures opérationnelles, l'université a mené une enquête afin de déterminer si les accusations portées par l'auteur Scott Rose étaient justifiées et méritaient une enquête officielle. Après avoir consulté un comité consultatif composé de quatre membres éminents de la faculté, le bureau du vice-président pour la Recherche a conclu, dans un rapport daté du 24 août qu'il n'y a pas d'éléments suffisants pour justifier une investigation.
[…] L'affaire est close en ce qui concerne notre établissement. »Ayant confirmé la bonne foi de Mark Regnerus, le communiqué s'achève sur ces mots :
« Comme c'est souvent le cas pour la recherche universitaire, l'étude de Regnerus sur les Nouvelles structures familiales touche à une question controversée et très personnelle débattue actuellement dans la société. L'université s'attend à ce que la communauté universitaire continue d'évaluer et de réagir aux conclusions de l'article de Regnerus. Elle soutient de tels débats. »Étude de Loren Marks
Une seconde étude, également publiée dans le même numéro de Social Science Research, jetait un regard critique sur les hypothèses d'un rapport de l'American Psychological Association souvent cité en matière d'homoparentalité. Le rapport de l'APA dit qu'« aucune étude n'a constaté que les enfants élevés par des couples homosexuels sont désavantagés d'une quelconque manière significative par rapport aux enfants de parents hétérosexuels. »
Cependant, après avoir examiné de près les 59 études qui étayent cette affirmation, Loren Marks, professeur agrégé à l'École d'écologie humaine de l'Université d'État de Louisiane, a déclaré que « le débat est toujours ouvert », « Le manque de données fiables laisse les questions les plus importantes [au sujet de l'homoparentalité] en suspens. » Les faiblesses identifiées dans les études utilisées par l'APA concernent la petite taille des échantillons, une sur-représentation des mères lesbiennes bien éduquées blanches et riches, l'absence de résultats portant sur les effets habituels sur les enfants, comme leur éducation, leur taux de chômage, les risques de déclassement social ou de pauvreté, leur taux de criminalité, de grossesses précoces, de consommation de drogues et leur taux de suicide. Au lieu de cela, les études utilisées par l'APA se concentrent sur les comportements des enfants pour y déceler ou non des comportements traditionnels envers les sexes jugés « sexistes », le fonctionnement émotionnel et l'identité sexuelle.
Étude de Douglas Allen
Quelques mois plus tard, une étude menée par le Dr Douglas Allen, de l'Université Simon Fraser, jetait à nouveau une lumière crue et critique sur une étude brandie par les militants LGBTTIQQ2S : l'étude pro-homosexuels éliminait la majorité des observations, celles qui grevaient les résultats ! La nouvelle étude d'Allen affirme que : « les enfants de couples de même sexe sont nettement moins susceptibles d’avoir un parcours scolaire normal : 35 % moins de chances que les enfants de parents hétérosexuels mariés, 23 % moins de chances que les enfants de mères célibataires et 15 % moins de chances que les enfants de parents en union libre ».
Nouveauté de Regnerus
Regnerus apportait pour sa part quelque chose de totalement nouveau. Son étude est la première à s'être penchée sur un échantillon important, pris au hasard dans la population des jeunes adultes, ceux-ci étant interrogés sans intermédiaire (entendre sans présence des parents homosexuels) sur leur vie d'enfant et sur leur vie présente, à travers de multiples critères comme le succès économique et scolaire, l'expérience amoureuse et sexuelle, le crime, la violence, etc. Soit 15.000 dossiers étudiés et près de 3.000 personnes interviewées.
Sur 25 des 40 critères, les enfants de mères ayant eu une relation lesbienne ont eu de plus mauvais résultats comparés à ceux des enfants élevés au sein de familles biologiques intactes. Les enfants avec un père ayant eu une relation avec un autre homme avaient 11 mauvais résultats sur 40. Regnerus n'a pas signalé la sexualité des parents comme responsable de cet état de fait, affirmant que d'autres forces pouvaient être à l'œuvre spécifiquement dans les familles homosexuelles, mais il disait clairement : « l'affirmation empirique selon laquelle il n'y a pas de différences notables doit être rejetée. »
Éreinté par la presse conformiste
Éreinté par la presse conformiste, Mark Regnerus était alors accusé de deux méfaits principaux : avoir trompé sur la réalité de son étude en utilisant des abréviations pour « mère lesbienne » et « père homosexuel » alors que ces personnes ne s'identifiaient peut-être pas comme tels, s'étant peut-être contentées d'une passade d'une nuit, et, deuxièmement, avoir comparé leurs enfants avec des couples (« hétérosexuels ») mariés ayant élevé leur propre progéniture biologique et étant restés ensemble durant toute l'enfance de celle-ci, voire davantage : « C'est comparer des pommes et des poires. » Il aurait dû, selon ses détracteurs, comparer ces enfants de couples « hétérosexuels » stables avec les enfants de paires homosexuelles durables, intactes et stables et s'identifiant ainsi. Il ne fallait donc pas accuser les relations homosexuelles, mais l'instabilité.
Réponse de Regnerus
Regnerus a répondu à ces critiques et sa réponse a été publiée dans le numéro de novembre 2012 de Social Science Research. Le rédacteur de cette revue scientifique ayant – au terme d'une enquête sur la publication du premier article, confiée à une autorité indépendante – renouvelé sa confiance au chercheur.
Regnerus accepte de ne plus parler de « mère lesbienne » ou « père gay », même si dans son étude initiale il avait nettement précisé de quoi il s'agissait. Il parle désormais de « relations » lesbiennes ou gays, et ajoute qu'il est très, très peu probable qu'il puisse s'agir de passades puisque ce sont les jeunes adultes interrogés qui se remémoraient une relation amoureuse de ce style observée chez leurs parents.
Quant à la stabilité, Regnerus rejette vigoureusement la critique. Pour lui, il ne faut pas « contrôler » la variable de l'instabilité en vue de l'écarter de la comparaison, puisqu'il s'agit plutôt du parcours caractéristique des familles comportant un père ou une mère ayant une relation homosexuelle.
Et ce pour deux raisons : si la stabilité importe pour les enfants, il est « sensé » de conserver cette variable pour évaluer leur réussite dans la vie. Par ailleurs, Regnerus doute qu'il eût été en mesure de trouver un échantillon plus important (et donc statistiquement significatif) de « couples stables » homosexuels ou lesbiens. Sur les 15 000 personnes initialement interrogées, 163 parlaient d'une relation homosexuelle chez leur mère, 73 chez leur père. Dans une douzaine de cas supplémentaires, il s'agissait à la fois du père et de la mère, Regnerus les a intégrés dans la catégorie des mères ayant eu des relations homosexuelles, soit 175 au total. Seuls 85 des enfants concernés ont vécu à un moment ou à un autre avec leur mère et sa partenaire de même sexe pendant l'enfance. Dont 31 enfants pendant 1 an au plus, 20 entre 1 et 2 ans, 5 jusqu'à 3 ans, et huit pendant quatre ans. Seuls 19 enfants ont passé au moins 5 ans consécutifs avec leur mère et sa partenaire, un total qui tombe à 6 pour 10 ans et plus. Seuls deux enfants ont été élevés depuis leur première année jusqu'à leur 18e anniversaire par deux femmes restées ensemble pendant toute cette période.
Chez les hommes, cette dernière catégorie tombe à zéro, sur un échantillon initial de 15.000.
Ainsi, le fait qui saute aux yeux dans l'étude de Regnerus est que « l'instabilité familiale est une expérience caractéristique de ceux dont les parents ont des relations homosexuelles ». Partir à la recherche sans fin d'un échantillon suffisamment important et pris au hasard de couples stables de même sexe élevant des enfants, c'est rater la réalité sociale qui nous confronte : ils sont notablement absents de la vie des enfants dont les parents se trouvent au sein de relations homosexuelles.
Regnerus a appliqué de nouvelles méthodes d'évaluation aux données qu'il avait à sa disposition, prenant en compte la vie ou non avec le partenaire homosexuel, le divorce éventuel, le remariage, la monoparentalité, l'adoption…
Malheureusement pour ceux qui le critiquent, cela ne fait que très peu de différence. Pour ces multiples critères, les enfants de mères s'étant trouvées dans une relation lesbienne réussissent mal, que leurs mères aient eu un partenaire au foyer ou non, et ces deux catégories se ressemblaient davantage qu'elles ne ressemblaient à celle de la famille biologique intacte.
Ce que Regnerus exprime ainsi :
« Les enfants adultes qui rendent compte d'une relation homosexuelle maternelle – indépendamment du fait que leur mère ait jamais résidé ou non avec sa partenaire de même sexe – ressemblent bien davantage aux enfants d'autres types de foyers qu'à ceux de familles biologiques stables et intactes. »La question se pose de savoir si aujourd'hui, à un moment où l'acceptation sociale des couples de même sexe est devenue bien plus fréquente, les mauvais résultats des enfants seraient aussi flagrants : les personnes interrogées étaient enfants il y a quelque vingt ans, puisque Regnerus ne pouvait interroger que des adultes. Peut-être, dit Regnerus. Mais cela n'est « guère certain ». De multiples études montrent en effet que les couples de même sexe, particulièrement les couples de lesbiennes, ont un taux de divorce plus élevé quand elles peuvent se « marier », et qu'elles restent ensemble moins longtemps. Ce qui a forcément des effets sur les enfants. [Voir aussi Après les drogues et le SIDA, le tabou des violences dans les couples homosexuels.]
Il semble donc qu'on puisse bien dire les enfants vont mieux et réussissent mieux dans couples stables formés de leurs parents biologiques ; aucune étude à ce jour ne permet de confirmer qu'il en va de même pour les enfants élevés au sein d'un couple homosexuel stable, non pas faute de couples homosexuels avec enfants à étudier (bien qu'ils ne représentent que 0,15 % des couples au Canada par exemple), mais faute de couples homosexuels stables avec enfant…
Voir aussi
Les filles aux parents lesbiennes sont 45% moins susceptibles d'obtenir un diplôme d'enseignement secondaire (novembre 2013, étude Douglas Allen)
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