En France, il est aujourd'hui possible d'apprendre le chinois dans 30 écoles primaires et 535 collèges et lycées français. À la rentrée 2011, 29.505 élèves apprenaient le chinois dans le secondaire, contre 9.328 en 2004. Le mandarin occupe aujourd'hui la 5e place parmi les langues enseignées dans le second degré. Dans le même temps, quelque 6.000 étudiants français sont partis cette année dans des établissements scolaires chinois, soit une grosse part des 22.000 étudiants européens dans cette situation. Cet attrait du chinois tient notamment à la montée en puissance de la Chine sur la scène internationale, désormais deuxième puissance économique mondiale.
« Quand vous allez sortir d'une école de commerce ou d'ingénieurs avec le chinois dans votre bagage, vous aurez un atout extraordinaire », affirme Alain Coine, conseiller du commerce extérieur responsable de la zone Asie-Pacifique. « La plupart des entreprises françaises cherchent des collaborateurs pour les accompagner dans leurs investissements. :»
Si beaucoup de jeunes entrepreneurs qui connaissaient la langue « ont échoué » dans la création de leur propre entreprise en Chine, il est par contre possible de devenir « cadre très jeune » au sein de grands groupes, ajoute Alain Coine. Le témoignage de Thomas Oudart, qui a commencé le chinois en 4e (secondaire III au Québec) à l'École alscienne, abonde dans son sens. Cet ancien élève du programme CESEM de la Reims « Management School » [sic] a été nommé directeur commercial du groupe Novotel à Pékin quand il n'avait encore que 22 ans !
Autre façon de penser
Les atouts du chinois ne se limitent bien sûr pas au plan professionnel. Vincent Ruaz, développeur du logiciel d'apprentissage Kinep, note que « contrairement aux langues latines, le chinois entraîne un vrai chamboulement de la pensée ». Pour Laure Von, business manager chez Areva, « le chinois permet un important développement personnel », et son apprentissage entraîne la mémoire.
Martine Raibaud, maître de conférences à l'université de la Rochelle, rappelle que la hausse des effectifs en cours de chinois est due à la situation économique, mais aussi à « un intérêt pour une culture et une philosophie différentes. » « On entend souvent un discours utilitariste : "ça va nous servir plus tard". Mais ceux qui y arrivent le mieux sont ceux qui font preuve d'une passion désintéressée », estime Alice Ekman, chercheur à l'IFRI et enseignante à Sciences Po.
Pour les différents intervenants du colloque, le mandarin, langue réputée difficile, n'est pas à réserver à une élite. « L'apprentissage du chinois n'a rien à voir avec l'apprentissage des mathématiques », observe Charlène Flores. « C'est une question de motivation, de passion. Une langue s'apprend par curiosité ou par amour », estime-t-elle.
Apprendre le chinois : « seul l'écrit est difficile »
On peut très bien débuter son apprentissage dans le supérieur. Gang Bai, professeur de chinois à l'École polytechnique, a observé des débutants rattraper facilement leur retard à l'oral face à des élèves qui avaient pratiqué le chinois dans le secondaire, mais se reposaient sur leurs acquis. Pour elle, « seul l'écrit est difficile ». Malheureusement l'écrit est peu enseigné dans le secondaire, car l'épreuve de chinois au baccalauréat est un oral, ce qui ralentit la progression.
Pour parfaire son apprentissage de la langue, il est vivement encouragé de partir en voyage en Chine, notamment pour surmonter les moments de découragement. « Quand on réussit à dialoguer avec quelqu'un là-bas, on passe un cap psychologique. Moi-même, je ne parle pas couramment, mais je me débrouille pour dialoguer avec mes partenaires de travail », précise Charlène Flores.
Une mode ?
Pour présenter tous les points de vue, notons que pour le magazine britannique The Economist en 2007 apprendre le chinois n'était qu'une mode sans importance, l'anglais suffirait même en Chine... The Economist est bien sûr écrit en anglais.
L’hebdomadaire londonien a peut-être raison pour ce qui est des grandes entreprises multinationales en Chine (fortement concurrencée par les conglomérats chinois), les grands hôtels et les chercheurs universitaires, mais d'expérience pas ailleurs. La question est de savoir pourquoi il faudrait que tous les enfants de la planète apprennent une seule et même langue étrangère dans un monde qui deviendra sans doute de plus en plus multipolaire et pourquoi 1,3 milliard de Chinois devraient tous continuer d'apprendre l'anglais et quel est le coût de cet apprentissage généralisé alors que, dans la grande majorité des métiers, il est inutile et que des traductions en mandarin seraient nettement moins cher pour la collectivité.
Rappel des faits
Voir aussi
Corée du Sud — les garderies en anglais sont du gaspillage et néfastes au développement de votre enfant
« Quand vous allez sortir d'une école de commerce ou d'ingénieurs avec le chinois dans votre bagage, vous aurez un atout extraordinaire », affirme Alain Coine, conseiller du commerce extérieur responsable de la zone Asie-Pacifique. « La plupart des entreprises françaises cherchent des collaborateurs pour les accompagner dans leurs investissements. :»
Si beaucoup de jeunes entrepreneurs qui connaissaient la langue « ont échoué » dans la création de leur propre entreprise en Chine, il est par contre possible de devenir « cadre très jeune » au sein de grands groupes, ajoute Alain Coine. Le témoignage de Thomas Oudart, qui a commencé le chinois en 4e (secondaire III au Québec) à l'École alscienne, abonde dans son sens. Cet ancien élève du programme CESEM de la Reims « Management School » [sic] a été nommé directeur commercial du groupe Novotel à Pékin quand il n'avait encore que 22 ans !
Autre façon de penser
Les atouts du chinois ne se limitent bien sûr pas au plan professionnel. Vincent Ruaz, développeur du logiciel d'apprentissage Kinep, note que « contrairement aux langues latines, le chinois entraîne un vrai chamboulement de la pensée ». Pour Laure Von, business manager chez Areva, « le chinois permet un important développement personnel », et son apprentissage entraîne la mémoire.
Martine Raibaud, maître de conférences à l'université de la Rochelle, rappelle que la hausse des effectifs en cours de chinois est due à la situation économique, mais aussi à « un intérêt pour une culture et une philosophie différentes. » « On entend souvent un discours utilitariste : "ça va nous servir plus tard". Mais ceux qui y arrivent le mieux sont ceux qui font preuve d'une passion désintéressée », estime Alice Ekman, chercheur à l'IFRI et enseignante à Sciences Po.
Pour les différents intervenants du colloque, le mandarin, langue réputée difficile, n'est pas à réserver à une élite. « L'apprentissage du chinois n'a rien à voir avec l'apprentissage des mathématiques », observe Charlène Flores. « C'est une question de motivation, de passion. Une langue s'apprend par curiosité ou par amour », estime-t-elle.
Apprendre le chinois : « seul l'écrit est difficile »
On peut très bien débuter son apprentissage dans le supérieur. Gang Bai, professeur de chinois à l'École polytechnique, a observé des débutants rattraper facilement leur retard à l'oral face à des élèves qui avaient pratiqué le chinois dans le secondaire, mais se reposaient sur leurs acquis. Pour elle, « seul l'écrit est difficile ». Malheureusement l'écrit est peu enseigné dans le secondaire, car l'épreuve de chinois au baccalauréat est un oral, ce qui ralentit la progression.
Pour parfaire son apprentissage de la langue, il est vivement encouragé de partir en voyage en Chine, notamment pour surmonter les moments de découragement. « Quand on réussit à dialoguer avec quelqu'un là-bas, on passe un cap psychologique. Moi-même, je ne parle pas couramment, mais je me débrouille pour dialoguer avec mes partenaires de travail », précise Charlène Flores.
Une mode ?
Pour présenter tous les points de vue, notons que pour le magazine britannique The Economist en 2007 apprendre le chinois n'était qu'une mode sans importance, l'anglais suffirait même en Chine... The Economist est bien sûr écrit en anglais.
L’hebdomadaire londonien a peut-être raison pour ce qui est des grandes entreprises multinationales en Chine (fortement concurrencée par les conglomérats chinois), les grands hôtels et les chercheurs universitaires, mais d'expérience pas ailleurs. La question est de savoir pourquoi il faudrait que tous les enfants de la planète apprennent une seule et même langue étrangère dans un monde qui deviendra sans doute de plus en plus multipolaire et pourquoi 1,3 milliard de Chinois devraient tous continuer d'apprendre l'anglais et quel est le coût de cet apprentissage généralisé alors que, dans la grande majorité des métiers, il est inutile et que des traductions en mandarin seraient nettement moins cher pour la collectivité.
Rappel des faits
- Vingt pour cent des humains parlent chinois. Le mandarin est la langue maternelle de plus de 873 millions de personnes, ce qui placent le mandarin en première position dans le monde, loin devant l'anglais (400 millions).
- Le chinois est également parlé officiellement à Formose (Taïwan). De fortes communautés chinoises l'utilisent en Malaisie, à Singapour, à Brunei, en Mongolie et en Indonésie.
- La Chine est la seconde économie de la planète. Sa croissance économique dépasse largement celle des États-Unis.
Voir aussi
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