mardi 22 août 2023

Canada — Le gouvernement fédéral envisage de plafonner le nombre d'étudiants étrangers

Le gouvernement fédéral envisage de plafonner le nombre d’étudiants étrangers afin d’alléger la pression sur le marché du logement, a déclaré l’homme chargé de s’attaquer à la crise du logement au Canada.

« Je pense que c’est l’une des options que nous devrions envisager », a déclaré le ministre fédéral du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, Sean Fraser, aux journalistes lors de la réunion du cabinet libéral à Charlottetown lundi.

Le ministre Sean Fraser interrogé par la presse

« Je pense que nous devons réfléchir sérieusement à la question. »

Le Canada a accueilli plus de 800 000 étudiants étrangers l’année dernière, selon les chiffres du gouvernement. 

M. Fraser, qui était ministre de l’Immigration jusqu’au remaniement ministériel du mois dernier, a déclaré qu’il envisageait de s’asseoir avec les établissements d’enseignement supérieur pour déterminer ce qui pouvait être fait pour faciliter la recherche d’un logement pour ces étudiants dans un marché locatif tendu.

« S’ils continuent à accueillir un nombre record d’étudiants, ils doivent également faire partie de la solution en s’assurant qu’ils ont un endroit où vivre », a-t-il déclaré.

Il s’en prend également aux institutions qu’il accuse d’exploiter les étudiants et d’exacerber la crise du logement.

« Quand on voit certains de ces établissements qui ont cinq ou six fois plus d’étudiants inscrits qu’ils n’ont de places pour eux dans le bâtiment… il faut commencer à se poser des questions assez difficiles », a-t-il déclaré.

« Il existe de bons établissements privés et séparer le bon grain de l’ivraie sera au cœur du travail que j’ai essayé de faire avec [le nouveau ministre de l’Immigration Marc] Miller. »

La lutte contre la crise du logement est l’un des principaux objectifs du nouveau cabinet du Premier ministre Justin Trudeau, qui se réunit pour la traditionnelle retraite avant la reprise des travaux parlementaires le mois prochain.

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le Canada doit construire 5,8 millions de nouveaux logements — dont deux millions de logements locatifs — d’ici à 2030 pour résoudre le problème de l’accessibilité au logement.

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Juste avant les Journées mondiales de la jeunesse, le pape a confirmé sa volonté d’inscrire l’Église dans une vision qui ne soit plus conservatrice, mais progressiste et au diapason des évolutions de la société moderne. Cette tentative de réforme est doublement dangereuse pour l’Église selon Michel Maffesoli et Bertrand Vergely interrogés par Atlantico.

– Juste avant les Journées mondiales de la jeunesse, le pape a confirmé sa volonté de réformer l’Église, notamment, dans sa vision qui ne doit plus être conservatrice, mais progressiste et au diapason des évolutions de la société moderne ainsi que de transformations voulues comme « irréversibles ». Cet engagement progressiste est-il un progrès ou une dérive pour l’Église ?

Michel Maffesoli — Le pape François est un Jésuite, il a été formé dans cet ordre dont on sait que, de tradition, il considère que l’Église doit s’accorder au monde et non pas le monde à l’Église, ce qui était la conception traditionnelle de l’Église depuis les premiers siècles et qui l’a été tout au long des deux millénaires passés.  [Romains 12:2 « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. »]

Il n’est donc pas étonnant que ce pape cherche à réformer l’Église pour l’adapter à la société, pour qu’elle épouse les valeurs qu’il pense fondamentales de cette société.

Ceci dit, cette conception n’est pas nouvelle dans l’Église. La querelle « du modernisme » a couru tout au long des XIXe et XXe siècles. Cependant les réformes envisagées par le pape François et pour lesquelles il met en place une véritable stratégie de pouvoir, comme un politicien qui cherche à se faire réélire (ou faire élire un successeur du même bord que lui) vont plus loin qu’une acceptation du monde profane, comme cela a été le cas pour l’acceptation de la République, par Léon XIII, dans l’encyclique Rerum Novarum (1891) ; il cherche à faire évoluer l’Église pour que celle-ci se conforme aux valeurs modernes : démocratisation, banalisation du statut du clergé, indifférenciation des rôles masculin et féminin, etc.

Cette tentative de réforme est doublement dangereuse pour l’Église : d’une part elle parachève le mouvement de sécularisation, de désacralisation qui conduit à la fin de la religion catholique et d’autre part, paradoxalement, cette tentative d’adapter l’Église au monde est tout simplement anachronique : de fait le monde actuel ne correspond pas du tout à ce qu’imagine qu’il serait un vieil homme perdu encore dans le climat révolutionnaire et marxiste de sa jeunesse. Les catholiques, dans leur grande majorité cherchent dans l’Église une institution qui justement soit une alternative à un modernisme laïciste, politiste et rationaliste.

Bertrand Vergely — Quand le pape François parle de réformer l’Église en permettant l’ordination des hommes mariés et le diaconat des femmes, il plaît à bon nombre de catholiques en Europe. Quand, dans son encyclique Fratelli Tutti ! Tous Frères ! il parle d’amour universel, de fraternité, d’ouverture à l’autre, de partage, d’action sociale et politique, il dit exactement ce que les médias occidentaux, globalement à gauche, ont envie d’entendre. Quand, enfin, il appelle à ouvrir les frontières aux migrants, il dit exactement ce que la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ainsi que toute une partie de la jeunesse adepte du No Borders, Plus de frontières, a envie d’entendre. Ainsi, dès qu’il parle modernisation, d’ouverture des frontières et d’amour universel, le pape réussit sa communication en étant reconnu comme bon pape parce que de gauche.