Seuls 4 % des Canadiens considèrent le changement climatique comme notre principal problème. Mais beaucoup d'entre eux sont des militants purs et durs prêts à bloquer des projets.
Joe Oliver, ancien ministre des Ressources naturelles et des Finances du gouvernement Harper, a été incité par l'actualité à écrire l'article ci-dessous dans le National Post.
Joe Oliver, ancien ministre des Ressources naturelles et des Finances du gouvernement Harper, a été incité par l'actualité à écrire l'article ci-dessous dans le National Post.
Au cours des derniers mois, l'inquiétude du public concernant le changement climatique a considérablement diminué, remplacée par un nouvel enthousiasme pour l'exploitation des vastes réserves de pétrole et de gaz du Canada [et potentiellement du Québec, mais il refuse d'explorer...]. Le gouvernement fédéral subit désormais une pression politique croissante pour accélérer la construction de pipelines vers les côtes, qui apporteront croissance économique, emplois, sécurité énergétique et financement pour les programmes sociaux ou allégements fiscaux.
Qu'est-ce qui a provoqué ce revirement radical de l'opinion publique ? Et le gouvernement tiendra-t-il ses promesses ?
Le Premier ministre Mark Carney a longtemps défendu le catastrophisme climatique et l'engagement envers la neutralité carbone, tant dans ses différentes fonctions sur la scène internationale que dans son livre Value(s), publié en 2021. Cependant, après son entrée en politique, il s'est rallié aux énergies fossiles, et les médias traditionnels l'ont suivi dans un abandon vertigineux de leur obsession pour la menace existentielle que le réchauffement climatique ferait peser sur l'humanité. La question de savoir si la transformation de Carney relève de l'opportunisme politique conjoncturel ou d'une reconnaissance tardive de la réalité économique et scientifique est désormais déterminante pour les perspectives économiques du Canada.
Au cours des quatre dernières décennies, le plaidoyer incessant des milieux scientifiques subventionnés, des médias et des faiseurs d'opinion a fait du réchauffement climatique, puis du changement climatique [et enfin du dérèglement] une opinion consensuelle. Tout écart par rapport à la doxa mettait en péril la réputation et la carrière des scientifiques et des universitaires, qui risquaient de perdre leur financement, voire leur emploi. Il n'est donc pas surprenant qu'en 2022, 73 % des Canadiens estimaient que nous étions confrontés à une urgence climatique. Mais aujourd'hui, selon un récent sondage Léger, seuls 4 % des Canadiens considèrent le changement climatique comme le problème numéro un auquel leur pays est confronté. [Andrew Enns, vice-président exécutif chez Léger, explique que les enjeux économiques dominent désormais les priorités citoyennes. Les relations commerciales et les tensions avec les États-Unis arrivent en tête (20 %), suivies de près par l’inflation (18 %), le logement (11 %), l’état général de l’économie (10 %), les soins de santé (9 %) et l’immigration (6 %).]
Les droits de douane choquants imposés par le président Donald Trump et ses propos sur la création d'un 51e État ont détourné l'attention des Canadiens du changement climatique. Il en va de même pour les coûts exorbitants des politiques écologiques, la prise de conscience croissante que rien de ce que fait le Canada ne peut avoir un impact mesurable sur les températures mondiales, et le fait que les politiques écologiques n'ont pas été adoptées dans de nombreux pays ou sont devenues politiquement toxiques dans ceux où elles l'ont été. Malgré les billions (les milliers de milliards en français) de dollars dépensés à l'échelle mondiale pour réduire les émissions, les hydrocarbures représentent toujours plus de 80 % de l'énergie primaire mondiale. Selon McKinsey, atteindre la neutralité carbone à l'échelle mondiale d'ici 2050 coûterait aux pays occidentaux entre 275 et 550 billions (275 000 et 550 000 milliards) de dollars, un coût prohibitif. Cela rend cet objectif politiquement intenable.
Andy Kessler, chroniqueur au Wall Street Journal, a récemment fait valoir que les politiques écologiques sont en grande partie responsables de la chute du PIB européen, qui est passé d'un niveau équivalent à celui des États-Unis en 2008 à seulement deux tiers de celui-ci aujourd'hui. La flambée des prix de l'énergie a entraîné une désindustrialisation, aggravant les effets des impôts élevés et des dépenses sociales, des réglementations intrusives et d'une main-d'œuvre protégée. Le Canada a également connu une décennie perdue pour des raisons similaires : une croissance de seulement 0,5 % du PIB réel par habitant, contre 20,7 % aux États-Unis. [Un autre élément fut l'immigration massive de gens moins bien payés ou moins productifs que la moyenne, ce qui mécaniquement fait baisser le PIB par habitant.]
Enfin, peut-être le public est-il enfin devenu sceptique face aux prophéties sans fin annonçant des catastrophes imminentes : les ours polaires « en voie de disparition » ont presque triplé au cours des 50 dernières années ; des centaines d'îles du Pacifique ont vu leur superficie augmenter ; les décès dus à des conditions météorologiques extrêmes ont diminué de 99 % au cours des 100 dernières années ; neuf fois plus de personnes meurent du froid que de la chaleur ; etc. Le petit âge glaciaire a pris fin à la fin du XIXe siècle avec une hausse progressive des températures — sinon, nous serions toujours dans une période glaciaire. Pourtant, il y a seulement 14 mois, Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, déclarait encore que nous n'avions que deux ans pour sauver la planète.
Les futurs psychologues, économistes et historiens examineront le phénomène de l'hystérie climatique collective du début du XXIe siècle, ce qui l'a provoqué, ce qui y a mis fin (si tant est qu'il ait pris fin) et les dégâts qu'il a causés. Une chose est presque certaine : personne n'admettra sa culpabilité pour les énormes dommages infligés au Canada et à d'autres économies. Bien que le public soit passé à autre chose, un groupe de militants climatiques purs et durs est prêt à exploiter tous les obstacles juridiques et réglementaires au développement des ressources au Canada. Le gouvernement fédéral devra utiliser tous ses pouvoirs législatifs et exécutifs pour mener à bien les nouveaux projets énergétiques qu'il dit favoriser. Ce n'est qu'alors que les Canadiens sauront si Mark Carney a vraiment changé ses convictions profondes.
Le Premier ministre Mark Carney a longtemps défendu le catastrophisme climatique et l'engagement envers la neutralité carbone, tant dans ses différentes fonctions sur la scène internationale que dans son livre Value(s), publié en 2021. Cependant, après son entrée en politique, il s'est rallié aux énergies fossiles, et les médias traditionnels l'ont suivi dans un abandon vertigineux de leur obsession pour la menace existentielle que le réchauffement climatique ferait peser sur l'humanité. La question de savoir si la transformation de Carney relève de l'opportunisme politique conjoncturel ou d'une reconnaissance tardive de la réalité économique et scientifique est désormais déterminante pour les perspectives économiques du Canada.
Au cours des quatre dernières décennies, le plaidoyer incessant des milieux scientifiques subventionnés, des médias et des faiseurs d'opinion a fait du réchauffement climatique, puis du changement climatique [et enfin du dérèglement] une opinion consensuelle. Tout écart par rapport à la doxa mettait en péril la réputation et la carrière des scientifiques et des universitaires, qui risquaient de perdre leur financement, voire leur emploi. Il n'est donc pas surprenant qu'en 2022, 73 % des Canadiens estimaient que nous étions confrontés à une urgence climatique. Mais aujourd'hui, selon un récent sondage Léger, seuls 4 % des Canadiens considèrent le changement climatique comme le problème numéro un auquel leur pays est confronté. [Andrew Enns, vice-président exécutif chez Léger, explique que les enjeux économiques dominent désormais les priorités citoyennes. Les relations commerciales et les tensions avec les États-Unis arrivent en tête (20 %), suivies de près par l’inflation (18 %), le logement (11 %), l’état général de l’économie (10 %), les soins de santé (9 %) et l’immigration (6 %).]
Les droits de douane choquants imposés par le président Donald Trump et ses propos sur la création d'un 51e État ont détourné l'attention des Canadiens du changement climatique. Il en va de même pour les coûts exorbitants des politiques écologiques, la prise de conscience croissante que rien de ce que fait le Canada ne peut avoir un impact mesurable sur les températures mondiales, et le fait que les politiques écologiques n'ont pas été adoptées dans de nombreux pays ou sont devenues politiquement toxiques dans ceux où elles l'ont été. Malgré les billions (les milliers de milliards en français) de dollars dépensés à l'échelle mondiale pour réduire les émissions, les hydrocarbures représentent toujours plus de 80 % de l'énergie primaire mondiale. Selon McKinsey, atteindre la neutralité carbone à l'échelle mondiale d'ici 2050 coûterait aux pays occidentaux entre 275 et 550 billions (275 000 et 550 000 milliards) de dollars, un coût prohibitif. Cela rend cet objectif politiquement intenable.
Andy Kessler, chroniqueur au Wall Street Journal, a récemment fait valoir que les politiques écologiques sont en grande partie responsables de la chute du PIB européen, qui est passé d'un niveau équivalent à celui des États-Unis en 2008 à seulement deux tiers de celui-ci aujourd'hui. La flambée des prix de l'énergie a entraîné une désindustrialisation, aggravant les effets des impôts élevés et des dépenses sociales, des réglementations intrusives et d'une main-d'œuvre protégée. Le Canada a également connu une décennie perdue pour des raisons similaires : une croissance de seulement 0,5 % du PIB réel par habitant, contre 20,7 % aux États-Unis. [Un autre élément fut l'immigration massive de gens moins bien payés ou moins productifs que la moyenne, ce qui mécaniquement fait baisser le PIB par habitant.]
Enfin, peut-être le public est-il enfin devenu sceptique face aux prophéties sans fin annonçant des catastrophes imminentes : les ours polaires « en voie de disparition » ont presque triplé au cours des 50 dernières années ; des centaines d'îles du Pacifique ont vu leur superficie augmenter ; les décès dus à des conditions météorologiques extrêmes ont diminué de 99 % au cours des 100 dernières années ; neuf fois plus de personnes meurent du froid que de la chaleur ; etc. Le petit âge glaciaire a pris fin à la fin du XIXe siècle avec une hausse progressive des températures — sinon, nous serions toujours dans une période glaciaire. Pourtant, il y a seulement 14 mois, Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, déclarait encore que nous n'avions que deux ans pour sauver la planète.
Les futurs psychologues, économistes et historiens examineront le phénomène de l'hystérie climatique collective du début du XXIe siècle, ce qui l'a provoqué, ce qui y a mis fin (si tant est qu'il ait pris fin) et les dégâts qu'il a causés. Une chose est presque certaine : personne n'admettra sa culpabilité pour les énormes dommages infligés au Canada et à d'autres économies. Bien que le public soit passé à autre chose, un groupe de militants climatiques purs et durs est prêt à exploiter tous les obstacles juridiques et réglementaires au développement des ressources au Canada. Le gouvernement fédéral devra utiliser tous ses pouvoirs législatifs et exécutifs pour mener à bien les nouveaux projets énergétiques qu'il dit favoriser. Ce n'est qu'alors que les Canadiens sauront si Mark Carney a vraiment changé ses convictions profondes.
Voir aussi
Les journalistes du Washinton Post ont récemment cité une nouvelle étude sur les températures à la surface de la Terre au cours des 485 millions d’années écoulées. En 2023, la température moyenne de la Terre atteindra 14,98 °C, bien en deçà de la moyenne de 36 °C relevée par l’étude il y a environ 100 millions d’années. La tendance montre que les températures de la Terre baissent depuis 50 millions d’années...