mardi 26 octobre 2010

Ah, si la France avait rendu obligatoire le cours d'éthique de culture religieuse !

Rediffusion (première parution 28/XI/2007)

Selon le philosophe Georges Leroux, auteur du controversé nouveau programme obligatoire d'éthique et de culture religieuse, le cours sera axé sur le pluralisme, une façon de prévenir la violence survenue dans d'autres pays. De quels pays ? M. Leroux en cite un : la France. Selon lui, son cours, obligatoire l'année prochaine dès la première année du primaire, serait la seule solution pour éviter les heurts ethniques au Québec ! Vraiment ? Les écoles publiques françaises ont-elles enseigné l'intolérance, le refus du dialogue et le repli religieux des jeunes musulmans ? Et si le pluralisme et le relativisme moral faisaient en fait plus sûrement le lit du repli identitaire ethnique que les religions monothéistes universelles ?


Que dira Georges Leroux si l'intolérance venait à croître maintenant que son désir d'imposer le cours d'éthique et de culture religieuse a été exaucé ? Qu'il faut encore plus de rééducation, encore plus tôt ?

Europe — Tant les politiques d'assimilation « républicaines» que celles multiculturelles ont échoué

Émission de France Culture Du Grain à moudre du 25 octobre 2010.

C’est tombé comme un couperet, et c’est venu de la bouche de la chancelière allemande : « L’approche multikulti a échoué, complètement échoué ». 

C’est avec ces mots qu’Angela Merkel a enterré le week-end dernier ce qui a façonné pendant des années l’idée que nos voisins se faisaient d’un pays moderne ouvert à l’immigration ; le « multikulti », traduction gentille et ironique du concept de « multiculturalisme », avait été théorisé par les Verts à la fin des années 1980 comme le droit de chacun à conserver ses traditions religieuses et culturelles. Les débats du milieu des années 2000 sur la Leitkultur, cette culture de référence à laquelle les conservateurs allemands demandaient aux immigrés de se conformer, avait déjà brisé ce consensus.

Mais depuis l’été, c’est une polémique enflammée et désinhibée, – inédite dans sa forme comme dans son fond - qui traverse l’espace public allemand  ; depuis deux mois, il ne se passe pas un jour sans un émission d'affaires publiques où viennent s’affronter conservateurs, progressistes, intellectuels d’origine turque ou travailleurs sociaux sur la question de l’intégration ou de l’immigration. Au cœur de cette agitation, se trouve un livre, devenu en quelques semaines un énorme best-seller, un livre signé par un ténor du Parti social-démocrate, Thilo Sarrazin, qui prétend que l’immigration fait courir l’Allemagne à sa perte.

Écoutez :

(39 minutes)

Invités :
  • Anne-Marie Le Gloannec , spécialiste de l’Allemagne Directrice de recherches au CERI ;
  • Julien Landfried, cofondateur et directeur de l’Observatoire du communautarisme ;
  • Béatrice Durand, enseignante au Lycée français et à la Freie Universität de Berlin.

Extraits :
« Les Verts Allemands ont pour consigne de ne plus utiliser le terme “multiculturel”, il est très dévalorisé. »
« Il y a des causes économiques [à cet échec de l'intégration], mais il y a aussi des causes culturelles. » Référence à l'ouvrage d'Hugues Lagrange.
« Le multiculturalisme est critiqué pas uniquement parce qu'on considère que les immigrés ne s’intégreraient pas ou ne s'assimileraient pas, ce qui est tout à fait différent. C'est aussi parce que les sociétés d'accueil n'y gagnent pas ce qu'on leur avait promis. La société apaisée, métissée, couverte de toutes les vertus n'existe pas. C'est un mensonge. C'est une idéologie. Les classes populaires qui en paient le prix se révoltent contre cela. »
« Les principes républicains tournent à vide, si on ne comprend pas que la France n'est pas née en 1789. Elle s'enracine autrement. »





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Supplément éthique : l'interruption volontaire de vieillesse (IVV)

Nestor Turcotte, le philosophe de Matane, a publié cette lettre ouverte.

Des voix, de plus en plus nombreuses, demandent que l'État légifère pour que l'on puisse mettre fin à la vie terrestre de grands malades, voire d'enfants anormaux. Elles demandent une législation du « meurtre par pitié » ou « meurtre par compassion ». La question est de savoir si cette permission légale servirait le bien commun, si cette loi serait un gain pour la société ?

Photo Gregory Younger/Flickr
Le docteur Crick

Sauf une ou deux exceptions, aucun pays n'a osé légaliser explicitement l'euthanasie. « La moindre tolérance à l'égard du meurtre euthanasique, affirme un médecin bien connu en France, aboutirait infailliblement à une interprétation large, ouvrant la porte aux pires excès. » Devant le vieillissement de la population, l'État ne serait-il pas tenté par une certaine euthanasie « sociale » ou « eugénique » ? Ne serait-il pas attiré par un monde « meilleur » où toutes traces de déficience, de tares plus ou moins graves, devraient être éliminées chez les humains ?

Selon certains, devant un bébé à naître mal formé, un pied-bot, un bec de lièvre, un strabisme, un angiome lie-de-vin qui défigure le visage humain, l'État devrait encourager les parents à procéder à l'illimitation de cet être portant des infirmités qui affligent l'enfant naissant et qui perturbent la vie des adultes en leur occasionnant bien des souffrances. Puisqu'il est possible maintenant de déceler les malformations du foetus avant la naissance, ne faudrait-il pas rendre l'avortement obligatoire dans tous ces cas et, dans l'hypothèse où les parents refuseraient de prendre cette direction, l'État ne devrait-il pas supprimer les prestations sociales accordées à la mère, comme l'a suggéré un médecin européen ?

La thèse du Docteur Crick fait de plus en plus d'adeptes. Celui-ci suggère une interruption de vieillesse légalisée et une sortie, dans la dignité, de cette vallée de larmes. Que faire avec les malades qui vivent dans nos hôpitaux psychiatriques ? Que faire avec ceux qui croupissent dans nos prisons et qui coûtent fort cher aux contribuables ? Devrait-on les éliminer pour sauver des sous ? Et en ce sens, pourquoi pas, afin d'assurer l'idéologie de la mort programmée, trouver ainsi de subtils moyens pour faire disparaître des ennemis politiques? Voilà, en quelques mots, la thèse de l'interruption de la vieillesse structurellement programmée.

On le voit bien: lorsque l'on commence à toucher à l'être humain, à manipuler la vie, le risque est grand de ne plus trouver les limites où s'arrêter. Selon une sommité en médecine européenne, «il faut bien se garder de mettre le doigt dans l'engrenage, car le meurtre est contagieux. À partir du moment où il est possible, tout est possible, y compris le génocide; pis, la glorification du génocide ». Le XXe siècle nous fournit plusieurs exemples. J'ai vu, en Pologne, les horreurs des camps d'Auschwitz !

Jean Rostand affirmait un jour : « Peut-être peut-on aimer assez pour commettre un crime, mais il faut que, légalement, cela reste un crime. » Est-il permis de tuer par amour ? La réponse ne doit pas venir d'une loi qui l'autoriserait, car ce serait affirmer que certaines catégories de meurtres peuvent être légalisés. L'euthanasie active ? Non ! « Dès que le respect de la vie n'est pas un absolu, les conséquences peuvent être terribles. En ce sens, nous sommes tous condamnés à la vertu », affirme toujours Jean Rostand. « Les forces de la vie doivent résister aux forces de la mort, celles qui poussent à des solutions de désespoir, comme supprimer la vie humaine, qu'elle soit encore en germe, ou qu'elle arrive à son terme. » C'est toujours l'agnostique Jean Rostand qui parle.

De la mosquée au Vatican

Quelle est la doctrine des trois grandes religions monothéistes (musulmane, juive et chrétienne orthodoxe et catholique) sur l'euthanasie?

L'Islam, par la voix du Coran, est explicite. La sourate 2 déclare qu'« il est interdit de donner la mort, si ce n'est à bon droit » ; à bon droit, c'est-à-dire la peine de mort pour un criminel si la sauvegarde de la société l'exige. Hors de ce cas, le meurtre est formellement condamné par l'Islam. La sourate 3 précise encore: « Ne vous tuez pas, car Dieu est plein de compassion pour vous. Quiconque tue sera passible de la géhenne éternelle. » La doctrine générale du respect de la vie s'applique également à l'avortement. Toute vie humaine doit être respectée du début à la fin. La vie et la mort dépend de Dieu.

Le judaïsme est tout aussi formel au sujet du respect de toute forme de vie humaine. Pour le monothéisme juif, c'est Dieu qui donne la vie. Aucune autorité humaine ne peut se permettre, pour quelque motif que ce soit, d'en disposer d'une façon délibérée, qu'il s'agisse de sa propre vie, dans le suicide, ou de celle d'un autre, dans l'homicide. « Toutes les vies m'appartiennent. L'âme du père comme celle du fils, c'est à Moi qu'elles appartiennent », lit-on au livre d'Ézéchiel.

Les chrétiens orthodoxes, par la voix du théologien russe de l'émigration Olivier Clément va dans le même sens: « L'euthanasie n'a pas de sens dans la mesure où nous croyons que la vie terrestre est seulement un moment du destin de l'homme, que ce destin traverse la mort, et que, en Christ, la mort est vaincue. L'euthanasie est essentiellement le problème que peut poser une société nihiliste pour laquelle la seule réalité est la vie terrestre et qu'il faut avant tout éviter la souffrance. »

La doctrine catholique romaine sur le respect de la vie est la même que celle des chrétiens orthodoxes. Le pape Pie XII l'a rappelé d'une façon non équivoque le 29 octobre 1951 : « Tout être humain - même l'enfant dans le sein de la mère - tient le droit à la vie essentiellement de Dieu, non de ses parents ni de quelque société ou autorité humaine que ce soit. Il n'y a donc aucun homme, aucune autorité humaine, aucune indication médicale, eugénique, sociale, économique, morale, qui puisse disposer directement et délibérément d'une vie humaine innocente en vue de sa destruction. »

Pie XII, le 24 février 1957, devant une assemblée internationale de cinq cents médecins et chirurgiens précise sa pensée. La douleur n'a pas de valeur comme telle; elle ne prend sa dignité morale que dans la mesure où elle sert d'expression à l'amour de Dieu. Par conséquent, l'usage des anesthésiants pour calmer la douleur est légal. Toute forme d'euthanasie directe - administrer un narcotique dans le but de provoquer la mort - est illicite. Si, entre la narcose et l'abrègement de la vie, n'existe aucun lien causal direct causé par la volonté des intéressés, ou la nature des choses, et si, au contraire, l'administration du narcotique n'entraîne pas elle-même deux effets distincts (soulagement des douleurs et abrègement de la vie), elle est licite.

C'est la morale de la règle du double effet. Le médecin vise (effet direct) le soulagement la douleur mais entraîne (effet indirect) un raccourcissement de la vie terrestre. Il est donc possible, selon la pensée catholique romaine, de donner des calmants (effets directs) à un malade souffrant, sachant très bien que cela peut diminuer ses nombres de jours à vivre (effets indirects). Cette position est logique et totalement humane. Je l'adopte totalement. Sans passer par la commission sur le droit de mourir dignement !





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Suisse — Un guide de montagne sciait les croix des sommets, les « libres penseurs » pensent qu'elles devraient disparaître

En mars de cette année, un guide de montagne de 48 ans, Patrick Bussard, domicilié dans la région de Gruyère, avait été interpellé.

Il disait avoir agi pour des raisons spirituelles et souhaité ouvrir un débat public sur l'utilité des croix érigées sur les sommets des montagnes. Il avait précisé avoir demandé à sortir de l'Église. L'homme a admis avoir vandalisé en octobre dernier la croix érigée au sommet du Vanil-Noir, à Grandvillard. Le guide avait par ailleurs scié net, en février dernier, la croix des Merlas, située sur la commune de Bas-Intyamon, au-dessus de Grandvillard.

Reta Caspar
Cette fin de semaine,dans la presse dominicale alémanique, l'Association des libres penseurs suisses explique qu’elle veut limiter au maximum le nombre de croix ornant les sommets helvétiques. Contactée par le Blick, Reta Caspar, directrice de l’association, donne le ton. « Nous ne voulons pas de croix supplémentaires. La plupart ont été posées avant 1969. Aujourd’hui, il faut des autorisations pour en poser de nouvelles et nous voulons que les autorités soient le plus strictes possible. »

Les chrétiens bientôt minoritaires

Pour les libres penseurs, les montagnes sont un espace public qui n’a pas à être marqué par des symboles religieux. « D’autant plus dans un pays où les chrétiens ne seront bientôt plus majoritaires. Je suis sûre que le prochain recensement de la population montrera que la Suisse compte au moins 20 % de personnes sans confession », poursuit Reta Caspar. 20 % cela ne fait pas une majorité... Faut-il comprendre que cette association s'associe aux musulmans pour constituer cette nouvelle majorité ?

Polémique mesquine

Urs Wellauer fait justement partie de ces Suisses qui ne revendiquent pas d’appartenance religieuse. Mais ce guide de montagne n’en trouve pas moins l’idée des libres penseurs absurde : « En quoi ces croix gênent-elles ? Combien sont-ils, dans leur association, à monter régulièrement sur les sommets ? Ces croix font partie de notre culture. Elles sont là depuis des siècles pour certaines, et doivent rester pour des siècles encore. »

Le drapeau suisse, bientôt ?

« Ces gens qui luttent contre les croix cherchent à se donner une importance qu'ils ne méritent pas, conclut le valaisan Theodor Wyder, de la fondation Croix aux sommets. Responsable de l'érection d'une dizaine de croix depuis 1993. Il y a une minorité qui cherche à imposer sa volonté à la majorité des chrétiens qui compose ce pays. On est quand même encore dans un pays chrétien ! » Ironique, il conseille aux « libres-penseurs » de s'attaquer à la croix du drapeau suisse, quand ils en auront fini avec celles des sommets ou des salles d'école.

On se rappellera qu'au Québec, un professeur d'éthique et de culture religieuse a déjà demandé de supprimer la croix du drapeau québécois à ses jeunes élèves captifs qui lui étaient confiés.



Sources : Basler Zeitung, Blick (avec vidéo micro-trottoir unanime : gardons les croix, sondage du journal, moins de 10 % veulent l'élimination des croix).




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