vendredi 6 août 2021

Artiste imposteur : il se prétend amérindien et « survivant des pensionnats »

Il se dit membre des Premières Nations et survivant de la rafle [sic !] des années 1960. Pourtant, Morris Blanchard (ci-dessous), célèbre artiste originaire de Kingston, en Ontario, ne serait rien de tout cela, si l’on en croit sa propre famille et certaines de ses connaissances. Plusieurs dénoncent une usurpation d’identité autochtone.

 
Il reste que Morris Blanchard a passé sa carrière artistique à peindre des tableaux en s’inspirant des traditions autochtones. À Kingston [en Ontario, Frontenac ou Cataracoui sous le régime français], ses œuvres sont présentes partout. Elles ont d’ailleurs fait l’objet d’un livre à colorier pour enfants, que l’on peut trouver sur les étagères des librairies du pays.

Celui qui prétend être anichinabé est allé jusqu’à se faire appeler « Onagottay », un patronyme ojibwé. Il affirme également depuis des décennies avoir survécu à la rafle des années 60. Au fil des années, M. Blanchard a cumulé de nombreux prix et obtenu des subventions d’institutions publiques, dont celles de la Municipalité de Kingston et de l’Université Queen’s.

En tant qu’« ancien », M. Blanchard continue d’enseigner la langue ojibwée dans le cadre d’un programme local de préservation des langues autochtones. Mais celles et ceux qui le connaissent, y compris son ex-femme et son frère, ont déclaré qu’il n’est pas un Autochtone.

« Notre famille est blanche », assure Allen Blanchard, l’un des frères de Morris Blanchard. Il décrit les racines de sa famille comme étant principalement norvégiennes, anglaises et, dans une moindre mesure, françaises.

D’après ce que j’ai compris, ma mère m’a dit que nous avions un tout petit peu d’Autochtone en nous, mais je n’ai jamais compris ce qu’elle voulait dire par là.

Allen Blanchard, frère de Morris Blanchard

Morris Blanchard n’a pas souhaité s’expliquer.

Selon son frère, il est toutefois le seul membre de sa famille à s’identifier comme un Autochtone.

Les interrogations concernant l’origine autochtone de Morris Blanchard font suite à l’examen des affirmations d’une poignée d’autres personnalités de la région de Kingston, liées à l’Université Queen’s.

CBC News a commencé à enquêter sur cet artiste après la publication en juin dernier d’une lettre ouverte, signée par une centaine d’universitaires, demandant à l’établissement d’examiner les dommages potentiels d’une fausse représentation identitaire parmi le corps enseignant, le personnel et les associés.

Durant la dernière année, M. Blanchard a fait référence plusieurs fois à son prétendu héritage autochtone et au fait qu’il aurait survécu à la rafle [re-sic] des années 60, au cours de laquelle des Autochtones ont été arrachés à leurs parents et placés dans des familles d’accueil non autochtones.

« J’ai grandi dans un mode de vie traditionnel, anichinabé, et j’ai été élevé dans la nature », a déclaré l’artiste dans un balado.

« Je suis un survivant et je ne lis ni n’écris l’anglais, et j’évolue dans un mode de vie traditionnel », a-t-il maintes fois répété, mais ces affirmations sont contredites par son frère Allen. Dans de nombreux articles et notes biographiques, M. Blanchard a été présenté comme étant un Ojibwé, Métis, Pied-Noir, Navajo, Français et Norvégien.

« Onagottay est originaire du Lac des Bois, en Ontario [près du Manitoba], et a grandi en apprenant la langue et la culture de son peuple », peut-on lire dans un texte en ligne du Département de psychologie de l’Université Queen’s.

Dans ce même article, Blanchard est décrit comme « un membre du clan de l’aigle… un homme-médecin » et « un membre de la loge Midewiwin, où les anciens lui enseignent les méthodes de guérison sacrées, y compris les médicaments traditionnels et leurs usages ».

Morris Blanchard est présent lors d’un événement au Kingston Indigenous Languages Nest, une organisation qui fait la promotion de l’enseignement et de l’apprentissage des langues et de la culture autochtones.

Une publication sur Facebook consacrée à Blanchard pour faire la promotion d’un événement à Kingston indique qu’il a été arraché de sa maison à l’âge de quatre ans « pour aller vivre dans une ferme dont les propriétaires étaient des catholiques ».

D’après un autre article d’un magazine consultable sur le web, l’artiste « a échappé au pensionnat. Il a ensuite été caché chez son grand-père qui s’est occupé de son éducation pendant 17 ans ».

Les vidéos mettant en scène M. Blanchard le montrent souvent vêtu d’un manteau en daim à franges, parlant ojibwé et partageant des connaissances autochtones.

Son frère Allen Blanchard a déclaré que la famille est en fait originaire d’Atikokan, une petite localité rurale au nord-ouest de l’Ontario. Les enfants ont passé un an auprès d’une famille d’accueil, mais, toujours selon son frère, l’artiste est retourné vivre avec ses parents au moins jusqu’à la fin de son adolescence.

Une grande partie de ce que Morris sait de la vie et de la culture autochtones provient de son temps passé avec les membres de la Première Nation [des Sauteaux] de Rivière La Seine [en Ontario près du Manitoba], ajoute son ex-femme Alice Cupp. Celle-ci précise avoir été mariée à l’artiste pendant près de 10 ans dans les années 1980.

« Les médicaments et les valeurs traditionnelles qu’il utilise, il les a appris des gens d’ici à Fort Frances, en particulier de mon grand-père et de mon oncle », soutient Mme Cupp, qui est membre de la Première Nation de Rivière La Seine.

CBC News a contacté les représentants des Premières Nations de la région du lac des Bois et des environs, d’où Blanchard prétend être originaire. Chacun d’entre eux a confirmé que l’homme n’était pas un membre inscrit de leur communauté.

L’Université Queen’s dans le viseur

Au début de l’année, le nom de Morris Blanchard a fait l’objet d’une dénonciation anonyme, qui affirmait que lui et six autres personnes blanches liées à l’Université Queen’s se présentaient comme membres des Premières Nations.

Deux universitaires amérindiens ont depuis écrit une lettre de suivi — distincte de la lettre ouverte — pour exprimer leurs inquiétudes à propos de M. Blanchard en raison de son travail sur l’enseignement des langues et de la culture amérindiennes.

La lettre demande à l’établissement de suspendre immédiatement sa relation avec l’artiste et d’enquêter sur toutes les personnes dont les noms sont inscrits dans la dénonciation.

Geraldine King, une universitaire anichinabée qui a coécrit la lettre, a décrit les comportements de M. Blanchard comme « une forme perverse de colonialisme de peuplement ».

« On nous a déjà tout pris, et puis il y a ce traumatisme qui est lié à la terre et au déplacement. Tout ce qui nous reste, c’est ce traumatisme et ces histoires d’horreur », a-t-elle déclaré.

L’Université Queen’s assure dans une déclaration qu’elle prend « très au sérieux » les inquiétudes exprimées au sujet de M. Blanchard et qu’elle a « entamé à l’interne un important processus de révision en ce qui concerne l’identité autochtone ».

Elle note qu’elle n’a présentement aucun lien avec l’artiste et qu’il « n’est pas et n’a jamais été un employé de l’université ».

Source : SRC 

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Silence des championnes quand on leur demande de commenter ce « jour historique » (était Un premier haltérophile qui se dit femme pourrait participer aux JO chez les femmes)

L’haltérophile néo-zélandais Laurel Hubbard (43 ans) qui se dit femme et qui a participé aux Olympiades de Tokyo n’a pas terminé l’épreuve des femmes de plus de 87 kg à laquelle il était inscrit. Voir le tableau des résultats ci-dessous.

 Lors d’une conférence de presse qui a suivi cette épreuve, les médaillées, mesdames Li Wenwen, Emily Campbell et Sarah Robles, ont toutes refusé de répondre à un journaliste qui leur demandait de réagir à « l’événement historique » qu’était pour lui la participation de l’haltérophile transgenre (né mâle) Laurel Hubbard à une épreuve féminine.

 

Le Néozélandais avait 43 ans. Qu’arrivera-t-il quand un homme de 23 ans en forme se dira femme et gagnera une médaille chez les femmes ?

 


Billet originel du 7 mai 2021

L’haltérophile néo-zélandais Laurel Hubbard, qui a participé dans sa jeunesse à des compétitions masculines, pourrait devenir le premier sportif transgenre à disputer les Jeux olympiques, l’été prochain, à Tokyo.

Le Comité national olympique de Nouvelle-Zélande (NZOC) « est en mesure de confirmer qu’avec les systèmes de qualification révisés par les fédérations internationales, plusieurs haltérophiles néo-zélandais, dont l’athlète transgenre Laurel Hubbard (ci-dessous), devraient obtenir une place pour les JO de Tokyo », a-t-il indiqué jeudi.


 

L’haltérophile de 43 ans, inscrit à ses débuts sous son prénom de naissance masculin, a été en 2018 le premier sportif transgenre à participer aux Jeux du Commonwealth chez les femmes, à Gold Coast, en Australie, où il s’était blessé au coude.

Laurel Hubbard, actuellement 16e mondiale dans la catégorie des plus de 87 kg, répond aux critères de qualification pour les Jeux de Tokyo, qui veulent notamment que son taux de testostérone soit maintenu en dessous de 10 nanomoles par litre pendant une période d’au moins 12 mois.

Cette règle établie par le Comité international olympique (CIO) est également suivie par la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF).

La sélection néo-zélandaise en haltérophilie n’a pas encore été annoncée, mais des officiels ont mentionné que Hubbard avait de bonnes chances de répondre aux critères de qualification simplifiés par l’IWF en raison de la pandémie de COVID-19. L’haltérophile a toujours reçu un soutien appuyé du NZOC, mais sa présence aux JO de Tokyo ne devrait pas manquer de relancer le débat sur la participation des sportifs transgenres.

 

Si, pour certains, elle répond tout simplement aux critères fixés par le CIO, pour d’autres, Hubbard bénéficie d’un avantage indu par rapport aux autres sportives nées femmes.

« Elle s’est conformée aux exigences du CIO et elle a prouvé qu’elle était une femme. Donc, il faut lui donner sa chance et lui permettre de continuer », expliquait sans rire en 2018 Paul Coffa, secrétaire général de la Fédération océanienne d’haltérophilie, pour défendre sa participation aux Jeux du Commonwealth.

La Fédération australienne d’haltérophilie avait de son côté tenté de lui interdire d’y participer, estimant que la musculature et la puissance que Hubbard avait développées quand il concourait encore chez les hommes lui conféraient un avantage physique, indépendamment de son taux de testostérone.

Étrangement aucune femme qui se dit homme ne semble concourir chez les hommes.

Source : AFP