mercredi 17 mai 2023

Québec : immigration record et pourtant le nombre de postes à pourvoir double ensuite

De 2015 à 2019, le solde migratoire total du Québec a quadruplé, passant de 24 800 à 93 500 personnes. Mais plutôt que de diminuer, le taux de postes vacants a doublé au Québec pendant ce temps, passant de 1,8% de postes disponibles en 2015 à 3,5% en 2019.

 
De combien d’immigrants permanents le Québec a-t-il besoin ?

Le Conseil du patronat en réclame de 80 000 à 100 000 par année. Le gouvernement vise une cible de 50 000. Dans une analyse détaillée, dont nous vous présentons ici la synthèse, l'économiste Pierre Fortin (ci-dessous) tranche le débat en faveur du seuil le moins élevé.

Dans un Livre blanc sur l’immigration publié en mai 2022, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a réclamé une hausse du nombre d’immigrants permanents au Québec à 80 000 par année pour les quatre années 2023 à 2026, puis « idéalement » à 100 000 par année par la suite. L’objectif principal recherché est de soulager les entreprises de la pénurie actuelle de main-d’œuvre, dont l’intensité s’est accrue au moins jusqu’au printemps dernier avec la baisse du taux de chômage à un niveau jamais atteint depuis 50 ans. Le premier ministre Legault et ses ministres de l’Immigration, Jean Boulet, et de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ont rejeté la demande du CPQ et veulent s’en tenir au seuil annuel relativement stable de 50 000 immigrants permanents observé depuis 15 ans.

Deux défauts majeurs

Comment le CPQ a-t-il fait cette évaluation ? Il a estimé le nombre d’admissions de nouveaux immigrants permanents dont le Québec aurait besoin de 2023 à 2026 afin de finir de combler l’écart qu’une étude de 2018 d’Emploi-Québec avait prévu entre le total d’emplois à pourvoir et l’offre de travailleurs disponibles localement pour l’ensemble de la période décennale 2017-2026. Le CPQ a déduit de cette étude de 2018 d’Emploi-Québec que l’écart offre-demande à combler pour toute la décennie 2017-2026 exigeait l’admission cumulée de 593 000 immigrants permanents. Mais comme 278 000 allaient être admis de 2017 à 2022, le CPQ en a conclu que les 315 000 restants devaient arriver de 2023 à 2026, soit environ 80 000 par année, afin que la commande décennale soit complétée.

Malheureusement, cette estimation d’un besoin annuel de 80 000 immigrants permanents présentée par le CPQ souffre de deux défauts majeurs. Ces deux défauts font gonfler démesurément le besoin annuel d’immigrants permanents estimé par l’organisme patronal.

La première des deux failles de l’estimation du CPQ est qu’elle est basée sur les prévisions d’une étude d’Emploi-Québec datant de 2018, donc d’avant la pandémie et forcément périmée, plutôt que sur la mise à jour postpandémique 2021 qu’Emploi-Québec a publiée au début de 2022. Cette dernière repose sur des perspectives économiques renouvelées et prolongées à la période décennale 2021-2030.

En appliquant à cette mise à jour 2021 d’Emploi-Québec la méthode d’estimation que le CPQ a utilisée avec l’édition périmée de 2018, on trouve que le nombre estimatif d’immigrants permanents dont le Québec aurait besoin en moyenne de 2023 à 2030 est de 63 000 plutôt que de 80 000. En employant l’édition périmée de 2018 plutôt que l’édition mise à jour de 2021, le CPQ s’est donc trouvé à gonfler démesurément (de 26 %) le résultat estimé pour les années 2023 à 2026.

Le second défaut de cette évaluation est d’être tenue implicitement pour certaine et de n’accorder aucune attention à la marge d’erreur dans le chiffre de 80 000 avancé, contrairement à la pratique professionnelle de tous les travaux qui reposent sur des hypothèses statistiques faillibles. En supposant, pour fixer concrètement les idées, qu’Emploi-Québec ait surestimé en 2021 la hausse de l’emploi à pourvoir d’un plausible et tout petit 0,1 % par année pour la période 2021-2030, on trouve après correction que le nombre estimatif d’immigrants permanents dont le Québec aurait besoin en moyenne de 2023 à 2030 serait de 53 000 plutôt que de 63 000. Cela ramènerait la réclamation du CPQ à un niveau voisin du taux annuel de 50 000 immigrants permanents par année planifié par le premier ministre Legault et ses ministres Boulet et Fitzgibbon.

Un copier-coller de la politique fédérale

Le CPQ ne fait pas que réclamer du Québec qu’il accroisse son taux d’admission à 80 000 immigrants permanents par année de 2023 à 2026, il l’invite également à « tendre idéalement » vers un taux annuel de 100 000 par la suite. Cette cible de 100 000 immigrants permanents par année n’est pas choisie au hasard. Elle équivaut à 22 % des 451 000 immigrants permanents que le gouvernement fédéral vient d’annoncer qu’il admettrait à partir de 2024. Or, 22 % est exactement la part de la population canadienne que représentent actuellement les 8,6 millions de Québécois. La proposition du CPQ pour le Québec est donc un copier-coller de la nouvelle politique fédérale, qu’il appuie sans discussion.

Les lobbys politiques canadiens qui, comme le CPQ, appuient l’accélération de l’immigration canadienne que planifie le gouvernement fédéral sont d’avis qu’elle apporterait trois avantages économiques majeurs au pays : elle résoudrait le problème des pénuries de main-d’œuvre, elle combattrait efficacement le vieillissement de la population, et elle favoriserait la croissance du niveau de vie moyen et du bonheur des gens. Malheureusement, il n’existe aucune preuve scientifique sérieuse de la présence de l’un ou l’autre de ces trois effets bénéfiques présumés.

De faux avantages économiques

Le premier avantage économique présumé est que plus on accueillera d’immigrants, plus la pénurie de main-d’œuvre va s’atténuer. Il est incontestable que le recours à l’immigration fait partie des moyens essentiels de soulager les pénuries de main-d’œuvre particulières des entreprises individuelles. Il doit être encouragé et facilité en réduisant la complexité administrative et les longs temps d’attente.

Mais malheureusement, le CPQ a tort d’affirmer que l’immigration peut faire diminuer la pénurie de main-d’œuvre pour l’ensemble de l’économie. Cette idée n’est en fait rien d’autre qu’un gros sophisme de composition. Ceux qui la défendent « oublient » de tenir compte du fait que les revenus supplémentaires encaissés et dépensés par les nouveaux arrivants finissent par faire augmenter la demande de main-d’œuvre autant que l’offre de main-d’œuvre, de sorte que l’effet net sur la rareté de la main-d’œuvre dans l’économie globale est à peu près nul. On doit travailler consensuellement à améliorer la composition et le bon fonctionnement de l’immigration et non s’employer à en augmenter la cible générale à l’aveuglette.

Les données récentes montrent que l'immigration ne diminuent pas la pénurie, au contraire

Cette affirmation voulant que l’immigration soit sans effet net sur la pénurie globale de main-d’œuvre est tout à fait conforme aux données de l’expérience. De 2015 à 2019 par exemple, le solde migratoire total du Québec, qui prend en compte l’addition annuelle nette de tous les immigrants permanents et temporaires, a quadruplé, passant de 24 800 à 93 500 personnes. Mais plutôt que de diminuer, le taux de postes vacants a doublé au Québec pendant ce temps, passant de 1,8 % de postes disponibles en 2015 à 3,5 % en 2019. Autre exemple : de 2015 à 2022, bien que le solde migratoire total de la Colombie-Britannique ait dépassé celui du Québec de 65 % à 75 % en proportion selon les années, le taux de postes vacants de cette province était récemment supérieur, et non inférieur, à celui du Québec, s’établissant à 6,5 % là-bas contre 5,8 % au Québec.

L'immigration n'entame pas le vieillissement de la population

Le deuxième avantage économique présumé d’une expansion migratoire comme celle que prévoit le gouvernement fédéral, soit 451 000 immigrants permanents à partir de 2024, est qu’elle aiderait à combattre le vieillissement de la population. Malheureusement, cet espoir est lui aussi contredit par la littérature de recherche, qui a clairement démontré que l’effet de l’immigration sur le rapport de dépendance des personnes âgées est minime, notamment parce que les immigrants arrivent souvent avec leurs vieux parents, puis vieillissent eux-mêmes.

Aucune preuve à la croissance du niveau de vie (et des exemples contraires...)

Le troisième avantage économique présumé d’une accélération majeure de l’immigration comme celle que planifie Ottawa est qu’elle favoriserait la croissance du niveau de vie et du bonheur des gens. Mais encore ici, il n’existe aucune preuve scientifique que la croissance du niveau de vie des Canadiens réagirait positivement (ou négativement) à une expansion accélérée de l’immigration et de la population.

Les synthèses de la littérature produites par les meilleurs chercheurs canadiens en économie de l’immigration ont au contraire fermement conclu que les effets de l’immigration sur le niveau de vie estimés par les nombreuses recherches sur la question sont généralement négligeables. Par exemple, malgré un taux d’immigration 19 fois plus faible que celui du Canada, la Corée du Sud a vu son PIB par habitant (inflation déduite) augmenter 4,5 fois plus que celui du Canada de 2000 à 2019. Et tout près de nous, bien qu’on dénombre sept fois moins d’immigrants à Québec qu’à Toronto, la croissance du PIB par habitant a été deux fois plus importante dans la Vieille Capitale que dans la Ville reine de 2001 à 2018.

[...]

Choisir le bon rythme

À quel rythme optimal est-il souhaitable d’admettre des immigrants permanents au Québec ? Cela est difficile à déterminer, car le concept de « capacité d’accueil » d’une communauté n’est pas facile à mesurer. Néanmoins, il est clair que la réclamation maximale du CPQ, de 80 000 à 100 000 par année, doit être rejetée pour au moins quatre raisons.

Premièrement, doubler l’immigration permanente au Québec de 50 000 à 100 000 d’ici la seconde moitié de la présente décennie entraînerait une surcharge administrative impossible au ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) et aux autres ministères responsables des services publics.

Deuxièmement, bien qu’il soit essentiel d’atteindre un volume d’admissions de base suffisant pour répondre de façon rapide et efficace aux demandes des entreprises individuelles souffrant de pénuries particulières, ce qui importe surtout pour le Québec, c’est d’améliorer sans cesse la composition de son immigration et d’honorer ses obligations morales et humanitaires.

Troisièmement, une explosion migratoire qui ferait passer soudainement le nombre d’immigrants permanents de 50 000 à 100 000 par année serait passablement téméraire sur le plan social. Elle risquerait d’attiser la xénophobie et d’encourager le rejet de l’immigration. On observe déjà cette malheureuse évolution des choses en Europe et aux États-Unis. Les recherches sur le terrain ont décisivement montré que l’introduction trop rapide de l’immigration et de la diversité ethnoculturelle dans une communauté tend naturellement à réduire les relations de confiance, le degré d’altruisme, l’intérêt à coopérer et la cohésion sociale.

[...]

Quatrièmement, le recrutement et l’intégration des immigrants posent des défis plus difficiles et complexes à relever au Québec qu’ailleurs en Amérique du Nord, parce que la promotion du français, fragile mais essentielle à la protection et au développement de la culture distincte du Québec, doit forcément s’éloigner du principe de personnalité, selon lequel chaque personne choisit librement la langue qu’elle utilise dans l’espace public, en faveur du principe de territorialité en vigueur dans toutes les sociétés d’immigration sauf à Montréal, et voulant que chaque personne utilise dans l’espace public la langue officielle ou majoritaire de la population d’accueil.

Tous ces défis à relever ajoutent à la justification d’une politique générale d’immigration différente au Québec, contrôlée strictement par la province, et planifiant des volumes d’admissions plus modérés qu’au Canada, en conformité avec l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains de 1991. La question du taux d’immigration optimal reste ouverte, mais l’idée de poursuivre la « règle » suivie par le MIFI au cours de la période de 15 ans de 2008 à 2022, soit d’admettre un niveau relativement stable de 50 000 immigrants permanents par année, n’est pas mauvaise, car il appert fréquemment qu’« une vieille règle est une bonne règle ».

Qu’adviendra-t-il du poids du Québec dans le Canada ?

Choisir d’accueillir de 50 000 à 55 000 immigrants permanents par année plutôt que de 80 000 à 100 000 comme le voudrait le CPQ par imitation de la politique fédérale aurait deux conséquences démographiques pour le Québec. En niveau absolu, la population du Québec croîtrait moins vite. Selon le plus récent scénario démographique de référence de l’Institut de la statistique du Québec, avec 50 000 immigrants (augmentés plus tard à 55 000), elle s’élèverait à 10 millions d’habitants en 2061, alors qu’elle pourrait atteindre 11,7 millions d’habitants avec les 100 000 immigrants annuels réclamés par le CPQ.

L’effet sur le niveau de vie moyen et le bonheur des Québécois serait à peu près nul, comme c’est le cas pour nombre de petites nations qui sont devenues riches et heureuses sans avoir dû à cette fin poursuivre un rêve de grandeur démographique, politique ou militaire (par exemple la Suisse, la Norvège, le Danemark, l’Autriche, la Suède ou la Finlande).

[...]

Source : L'Actualité

Un ministère de l'Éducation qui encourage l'illettrisme et les échecs en français ?

Une fois de plus, et sans grande surprise, on apprend que 52 % des élèves échouent en orthographe et en grammaire lors de l’épreuve de français de cinquième secondaire (habi­tuel­lement 16 ans). Et pour comble, ce résultat lamentable a été obtenu alors que l’élève peut consulter un dictionnaire, une grammaire, et un recueil de conjugaison.

Les accusations pleuvent. Pour Nathalie Elgraby, le coupable est le ministère accord que pour Luc Papineau, enseignant de français, la faute en revient au système qui encouragerait l’illettrisme.

Même les professeurs de cégep en sont venus à des constats simples : leurs étudiants ne maitrisent pas les accords dans les groupes du nom et sont confus quant à [distinguent mal] certains homophones. Des notions souvent de niveau primaire. 

On suggère aussi que les enseignants fassent écrire leurs élèves tous les jours. C’est un vœux [sic] pieu [sic] que je souhaiterais bien pouvoir accomplir. Sauf qu’il faudrait réaliser [comprendre, saisir] qu’avec mes 120 élèves […], je risque d’y laisser ma santé, surtout quand il est reconnu que la charge de travail des enseignants s’est alourdie au fil des années. 

On leur propose également de consacrer plus de temps à enseigner les régularités de la langue française. Comme si on ne le faisait déjà pas dans nos classes. Dans les faits, on « épure » tellement l’enseignement de la grammaire pour se consacrer à l’essentiel que des étudiants universitaires voulant passer le TECFÉE pour devenir eux-mêmes enseignants un jour sont confrontés à des règles peu ou jamais vues au secondaire. 

Enfin, on nous indique qu’il faudrait qu’on soit plus efficace et prenne plus de temps dans l’enseignement des stratégies de révision…  

Grille de correction laxiste 

Or, le secret que personne n’ose dire à voix haute est que les élèves peuvent se moquer de maitriser la grammaire et l’orthographe avant la cinquième secondaire parce que la place occupée par celles-ci dans les grilles de correction d’un texte est insuffisante. Ils savent pertinemment qu’ils peuvent réussir en écrivant un texte comprenant une faute de grammaire ou d’orthographe par mot. Sauf en cinquième secondaire où tout à coup, on a resserré ce critère.   

Une des solutions que les experts ne suggèreront jamais est de revoir les exigences des grilles de correction en écriture. Il est anormal que la maitrise de la ponctuation et de la syntaxe compte davantage que celle de la grammaire et l’orthographe. Il est anormal qu’un élève puisse réussir, sauf en cinquième secondaire, un texte en écrivant une faute par mot. On a habitué nos jeunes à un laxisme consternant et on se surprend ensuite quand ils échouent. 

Tant et aussi longtemps qu’on sera si peu exigeant avec nos jeunes, ils nous donneront exactement ce qu’on attend d’eux… comme on peut le constater avec les résultats récents dévoilés par le Journal de Montréal.  

Luc Papineau, Enseignant de français


Parions que cette nouvelle a dépité les bonzes du ministère de l’Éducation qui s’affairent sans doute à trouver un bouc émissaire pour expliquer pareil fiasco. Pourtant, les coupables, ce sont eux et leurs prédécesseurs.

Résultat

Depuis plusieurs décennies, le ministère a fait du taux de diplomation sa priorité.

Or, comme l’indique la loi de Goodhart, « lorsqu’une mesure devient un objectif, elle cesse d’être une bonne mesure », car elle devient l’objet de manipulations afin d’en améliorer le résultat. C’est d’ailleurs l’incitation qu’a créée le ministère en stipulant que hausser le taux de diplomation exige « que tous les acteurs […] se sentent unis par une obligation de résultats ».

Ainsi, pour atteindre ledit résultat, les « acteurs » ont nivelé par le bas et bradé les diplômes, mais ils ont oublié que l’on récolte toujours ce que l’on sème.

Or, les enseignants d’aujourd’hui sont le produit des diplômes délivrés hier. Et comme on ne peut enseigner ce que l’on ignore, l’échec des élèves trahit les lacunes du corps enseignant. On comprend mieux pourquoi ils sont nombreux à réclamer une simplification de la grammaire !

Excellence

L’excellence ne procède jamais de la nullité. Le ministère ne pourra donc espérer relever le niveau du français sans exiger une mise à niveau rigoureuse de son corps enseignant et l’évaluation de ce dernier.

De plus, pour interrompre la dégénérescence de l’instruction publique causée par les réformes adoptées au nom d’un soi-disant « progrès », Québec devrait changer de paradigme et privilégier la qualité des diplômes plutôt que la quantité.

Interrompre la marche descendante est possible. Mais qui en aura le courage ?

Nathalie Elgraby, Journal de Québec


France — « Ils ont accusé les enfants d'être transphobes » à l'École alsacienne, où le ministre de l'Éducation a placé ses enfants...

 

Une intervention de l’association militante OUTrans devant des classes de 4ème de la prestigieuse école alsacienne, un établissement privé, a ému de nombreux parents. Ils dénoncent une prise à partie militante, et même agressive, de leurs enfants.

Cette association qui prône la lutte contre la transphobie et l’aide aux personnes trans est intervenue lundi devant trois classes de 4e de l’École alsacienne. Mais la teneur de l’intervention, supposément centrée sur la prévention des LGBTphobies (et finalement consacrée uniquement à la question trans) a scandalisé de nombreux parents d’élèves, obligeant la direction du collège d’empêcher la tenue ultérieure de nouvelles interventions d’OUTrans.

Choqués et en colère face à ce qu’ils qualifient de «propagande» en faveur du «militantisme trans», des parents se sont par la suite ouverts à «l’Observatoire du décolonialisme», un collectif d’universitaires regroupés autour de la défense de l’universalisme dans l’enseignement.

Les élèves ont par exemple été invités à s’exprimer sur leurs représentations du masculin et du féminin. Quand un intervenant explique qu’aujourd’hui, des hommes peuvent être « enceints», des élèves ont protesté – avant d’être sèchement recadrés par les intervenants : « ils ont accusé les enfants d’être transphobes», se plaint un parent d’élève.

Quand des collégiens expriment leur difficulté à imaginer partager les toilettes des filles avec des hommes trans, les intervenants leur ont de nouveau reproché d'être pétris de préjugés discriminatoires.

D'autres parents soulignent que la séance s'apparentait même à du « prosélytisme en faveur du transgenrisme». Leurs enfants se sont vus expliquer que « si un adolescent n'est pas bien dans sa peau, c'est qu'il est peut-être trans », et que cette question n'a pas forcément à être abordée avec un psychologue. « Être trans c'est un feeling », ont ajouté les intervenants, qui ont également déclaré devant leur jeune public : « dire qu'il y a seulement deux sexes, c'est une représentation datée et c'est faux ».

« Ce qui me frappe, c’est l’intolérance de ces gens qui étaient là pour prôner au contraire la tolérance» reconnaît le président de l’Association des parents d’élèves de l’École alsacienne.

Hasard ou coïncidence ? L'un des enfants du ministre de l'Éducation nationale est précisément scolarisé en classe en 4ème à l'École alsacienne - et certains parents en font état, soupçonnant Pap Ndiaye d'avoir lui-même recommandé directement de faire intervenir HandsAway à l'école. Ce que réfute catégoriquement la direction de l'établissement.

Source : Le Figaro


Billet du 26 juin 2022

France Le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, a placé ses enfants dans une école privée élitiste pour avoir une « scolarité sereine » 

Le controversé ministre de l'Éducation en France, nommé récemment par Emmanuel Macron, assure d'ailleurs que ce choix du privé élitiste était celui de parents soucieux du bon développement de leurs enfants.

Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale de France

L’école publique, c’est comme les éoliennes : tout le monde dit aimer cela, mais pas chez soi. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, semble être de ceux qui pourraient correspondre à cette expression. Très critiqué depuis sa nomination, notamment pour ses prises de position sur l’antiracisme, il avait notamment dû faire face à certaines remontrances quant à la scolarité de ses enfants. Peu après sa nomination, Paris Match révélait que ces derniers avaient été scolarisés dans la très prestigieuse École alsacienne, dans le 6e arrondissement de Paris. Un établissement privé sous contrat réputé pour son élitisme revendiqué.

Une incongruité pour un homme désormais censé incarner l’école républicaine, publique et laïque. Dans un entretien accordé au Parisien, samedi 25 juin, Pap Ndiaye est cependant revenu sur le sujet, en assumant sans difficulté la scolarité de ses enfants. Le quotidien francilien, qui ne confirme pas que les enfants du ministre sont toujours inscrits à l’École alsacienne, évoque un « établissement privé et élitiste ». Un qualificatif que ne renie pas le ministre de l’Éducation nationale, qui admet que ses deux enfants sont « scolarisés dans un établissement privé sous contrat ». Une école qui, précise-t-il, « remplit donc une mission de service public ».

Un passage en « REP+ »

« Il y a des moments qui, dans le développement de l’enfant, peuvent être compliqués », se justifie-t-il, évoquant « le choix de parents » dont les enfants ne bénéficiaient plus « des conditions [nécessaires] à une scolarité sereine et heureuse ». Pap Ndiaye précise que ses enfants étaient, auparavant, scolarisés « en REP+ » – l’acronyme désignant les « réseaux d’éducation prioritaire renforcée » [souvent en banlieue immigrée]. Pas sûr, cependant, qu’une telle réponse suffise à convaincre les parents d’élèves qui n’ont pas d’autre solution que l’école publique…

Source : Valeurs actuelles

Voir aussi

Le Macron nouveau : Ndiaye militant communauriste noir à l'Éducation nationale française

Bock-Côté sur Pap Ndiaye, le controversé nouveau ministre de l'Éducation en France