mercredi 6 avril 2022

Le nombre de naissances et de décès en 2021 est globalement revenu à son niveau de 2019

Les derniers chiffres préliminaires des naissances et de décès pour 2021 au Québec ont été publiés. En 2021, ces chiffres ont en gros rejoint leur niveau prépandémique. Le nombre de décès croît « naturellement » de 2 à 3 % au Québec par simple effet du vieillissement de la population.


En pointillés, la tendance linéaire des naissances (en bleu) et des décès (en orange). Les naissances ont tendance à baisser et les décès à croître.

En 2021, le Québec a connu 84 950 naissances, un chiffre très légèrement supérieur à celui de 2019 (84 309). Toutefois, la population au Québec a entretemps légèrement crû pour atteindre 8,6 millions à la fin 2021, soit une croissance d’environ 100 000 habitants depuis 2019 (selon ce tableau, page 8). Le taux de natalité (naissances pour 1000 habitants) ne devrait donc pas être supérieur à celui de 2019 (puisque le nombre d’habitants a augmenté). Il devrait en être de même pour l’indice de fécondité (le nombre d’enfants par femme en âge de procréer).

L’indice de fécondité se situait à 1,52 enfant par femme en 2020, ce qui représentait une baisse par rapport à 2019 (1,57). L’indice de fécondité pour les femmes francophones de naissance est habituellement plus bas, d’environ 0,1 enfant par femme. Une tendance à la baisse est observée depuis 2009 quand l’indice de fécondité était de 1,73 enfant par femme. L’indice de fécondité devrait probablement rebondir et renouer avec le niveau de 2019 (1,57) très insuffisant pour assurer le simple renouvellement des générations. L’indice de fécondité au Canada était de 1,4 enfant par femme en 2020 selon Statistique Canada.

En Espagne, la natalité baisse, le nombre d’écoles aussi

À travers le cas d’une école publique de Mérida, en Estrémadure, le quotidien « El País » met en lumière un phénomène qui touche toute l’Espagne : faute d’élèves, de plus en plus d’établissements scolaires sont menacés de fermeture.

Cour de récréation du collège Jean XXIII

« L’école publique Jean XXIII occupe un immense bâtiment au milieu du quartier de San Juan, l’un des plus modestes de Mérida. Le jeudi, à la récréation, seule une poignée d’élèves occupe la cour de récréation, qui comprend un terrain de basket et un terrain de football. Construit en 1985 avec une capacité de plus de 400 élèves, aujourd’hui seulement 39 y sont inscrits, répartis entre tous les cours maternels et primaires. C’est la partie que personne ne conteste ».

La sentence semblait inévitable pour l’école Jean XXIII, concède le quotidien de centre gauche El País, puisqu’elle fermera ses portes à la fin de l’année scolaire 2021-2022, en dépit de la résistance de certains parents d’élèves, syndicats et défenseurs du secteur public en général. Les élèves pourront rejoindre l’un des deux colegios concertados — en Espagne, il s’agit d’établissements scolaires privés, mais financés par l’État — situés dans le même quartier, à Mérida.

Mais les chiffres ne sont pas bons — le centre « fonctionne à 8,7 % de sa capacité », précise une porte-parole du ministère — et la décision — « nécessaire et responsable », bien qu’aussi « douloureuse et de dernier recours », poursuit — est déjà prise. La directrice de l’école, Cecilia Chamorro, admet douloureusement que « peut-être est -il trop tard », même si probablement « beaucoup de choses auraient pu être tentées avant ». Jean XXIII saigne à mort depuis plus de 20 ans, petit à petit, avec cette image à l’intérieur et l’autre, bien pire et plus puissante, à l’extérieur, perdant des élèves en raison de la baisse de la natalité et de la concurrence de deux écoles concertées qui existent, à 350 et 800 mètres, aux deux extrémités du quartier.

Dans un article retraçant l’histoire de l’école Jean XXIII, El País explique que des cas similaires se retrouvent « presque partout en Espagne ». Le journal cite, pêle-mêle, la fermeture d’une école publique à Badajoz — une autre ville d’Estrémadure —, celle de trois établissements à Alcalá de Henares, près de Madrid, ou encore une école à Huelva, près de Séville, ajoutant qu’en Andalousie, « les manifestations contre la fermeture des classes durent depuis l’année dernière ». À chaque fois, la faible fréquentation est l’un des principaux arguments pour la fermeture.

Chute du nombre de classes d’ici à 2050

Pour y voir plus clair, le quotidien madrilène s’attarde sur « la courbe descendante de la natalité » en Espagne. Un pays vieillissant où, à l’opposé, les plus de 65 ans représentent aujourd’hui 20 % de la population. Cette baisse de la natalité risque d’entraîner « une baisse de 23,4 % du nombre d’élèves dans l’enseignement obligatoire (jusqu’à 16 ans) » dans les deux prochaines décennies, d’après les données du Centre d’études démographiques de l’université autonome de Barcelone, reprises par El País.

« Une réflexion qui peut être utilisée pour Mérida, pour toute l’Estrémadure et presque partout en Espagne. Au cours des deux prochaines décennies, la courbe de natalité descendante entraînera une diminution de 23,4 % du nombre d’étudiants de l’enseignement obligatoire (jusqu’à 16 ans), selon les calculs du Centre d’études démographiques de l’Université autonome de Barcelone. 

L’ambitieux rapport du gouvernement Espagne 2050, qui tente de définir une stratégie nationale à moyen et long terme, va plus loin : il prédit que d’ici le milieu du siècle, le pays “comptera environ 800 000 élèves de moins entre 3 et 15 ans”, ce qui “équivaut à avoir environ 33 000 salles de classe de 24 élèves de moins qu’en 2019”. Le texte propose de profiter de cette baisse pour améliorer la qualité de l’enseignement, Mais, entretemps, cela peut signifier la fermeture de nombreuses écoles. », conclut El País.