jeudi 30 septembre 2021

Restrictions des visas pour les Maghrébins : «Zemmour est en train d’obliger toute la classe politique à annoncer des choses extraordinaires»

L’ancien ministre de l’Éducation et philosophe Luc Ferry était l’invité de Laurence Ferrari dans la Matinale de CNEWS ce mercredi 29 septembre. « Éric Zemmour est en train d’obliger toute la classe politique à annoncer des choses extraordinaires », a-t-il déclaré.

M. Ferry faisait allusion à l’annonce gouvernementale soudaine — en fin de mandat de Macron alors qu’Éric Zemmour monte dans les sondages (il est à 13 %) — de réduire de moitié le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc, et de 30 % à la Tunisie.

Lors de son entretien, Luc Ferry a déclaré qu’Éric Zemmour était le « symptôme de la lâcheté des démocraties et de la France dans les quartiers depuis trente ans ». Luc Ferry n'est pas partisan d'Éric Zemmour, il prétend même qu'il n'a aucune chance de l'emporter et semble préférer des candidats centristes comme Xavier Bertrand (centristes qui sont de futurs candidats au poste de premier ministre de Macron selon Zemmour).


Misère de la vérif des faits

Dans cette tribune, Éric Zemmour revient sur les chiffres avancés lors du débat avec Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV et analyse le rôle très politique du décodage. Voir aussi Zemmour c. Mélenchon : débat, florilège, fausses vérifications de BFMTV.

Mon débat télévisé du 23 septembre avec le líder maximo de la France Insoumise a été pour BFM TV l’occasion d’étrenner un nouveau jouet, tout droit venu d’une pratique éprouvée par leurs confrères américains du Washington Post ou du NY Times, le désormais célèbre « fact-checking » en direct. Passons sur l’inutile anglicisme. On « checke » désormais les faits comme on examinerait au « check-in » votre carte d’embarquement : un rapide coup d’œil du garde à la mine patibulaire et voilà vos chiffres approuvés, tamponnés, validés, ou au contraire interdits d’accès et reconduits à la frontière du débat public.

Éclairer le débat public par des faits étayés et mesurables est salutaire. Les enjeux de cette élection pour notre pays sont tels qu’ils ne méritent rien d’autre qu’un discours de vérité, une réalité sans fard et sans déguisements. Offrir au feu du combat démocratique le combustible factuel dont il se nourrit, voilà le noble métier du véritable journalisme d’investigation au long cours, mais aussi, à l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, celui de tout citoyen.

Seulement voilà, c’est là que le bât blesse. Quelle arrogance faut-il pour croire que l’on peut se faire l’arbitre de disputes profondément politiques, en passant quelques minutes sur un moteur de recherche en quête effrénée d’une contradiction pour décocher le « Aha » tant espéré ? Et, au nom d’un ridicule positivisme de la donnée oscillant entre naïveté et partialité, voir dans le premier résultat Google trouvé par hasard une réalité statufiée, inébranlable et indiscutable, en dit long sur le remplacement progressif de la politique des idées par le commerce des petites phrases.

Quelques exemples de ce fétichisme des « faits » mal compris, qui n’est qu’une paresse intellectuelle, et s’est pris, pendant notre débat, les pieds dans le tapis de chiffres trop complexes pour une presse à laquelle la culture quantitative fait trop souvent défaut.

IMMIGRATION

Les fact-checkers aiment à prétendre que mes chiffres sur l’immigration sont imprécis. Ils sont pourtant exactement ceux du Ministère de l’Intérieur auquel ils peuvent adresser leurs inquiétudes et qui, dans sa dernière publication sur le sujet, confirme la délivrance de 277 000 premiers titres de séjour en 2019, une augmentation de plus de 42 % en dix ans. Il faut y ajouter le nombre d’individus dont la demande d’asile a été rejetée, mais qui n’ont pas effectivement été reconduits à la frontière, que le Président Emmanuel Macron lui-même évalue à environ 80 000 par an. Rien qu’avec cela, nous sommes déjà à plus de 350 000 entrées par an (à peu près l’équivalent de la ville de Nice), mais il faudrait encore y ajouter les mineurs (qui n’ont pas besoin de titre de séjour) qui restent sur le territoire (en retirant ceux qui obtiennent un titre de séjour à leur majorité pour éviter un double comptage), sans parler des gens qui entrent illégalement sur le territoire. Même s’il est impossible d’estimer précisément ces chiffres-là, on parle sans doute de plusieurs dizaines de milliers de personnes par an, ce qui devrait nous amener sinon à 400 000 entrées par an du moins pas très loin et fait effectivement 2 millions sur un quinquennat au rythme actuel, c’est-à-dire l’équivalent de la ville de Paris. Même si on veut faire preuve de prudence et ne retenir que le chiffre de 350 000 entrées par an, qui encore une fois est indiscutablement une sous-estimation du nombre réel d’entrées, ça fait tout de même 1,75 million sur 5 ans, ce qui n’est pas très éloigné du chiffre que j’ai donné.

L’INSEE dément aussi très clairement le mythe perpétué par BFM TV selon lequel une large part de ces immigrés repartirait du territoire. S’il y a bien plus de 200 000 sorties du territoire chaque année, 70 % d’entre elles sont le fait des natifs, ce qui donne lieu à un solde migratoire massivement positif pour les immigrés, mais largement négatif pour les individus nés en France. En conséquence, les immigrés représentent désormais plus de 10 % de la population française, leur nombre ayant augmenté de plus de 50 % en 20 ans.

Essayant alors piteusement de se rattraper, les « fact-checkers » prétendirent que plus de la moitié des immigrés viennent d’Europe. Seulement, c’est encore raté : en 2019, selon l’enquête annuelle de recensement de l’INSEE, les immigrés venus d’Afrique représentaient bien 41 % des entrées, et ceux venus d’Europe 30 % seulement. Les chiffres sont encore plus disproportionnés parmi les demandeurs d’asile demeurant illégalement en France et les mineurs isolés. Les immigrés venus d’Europe représentent 30 % des entrées, mais seulement 20 % de notre solde migratoire, car, souvent étudiants, ils repartent bien plus fréquemment que ceux venus d’Afrique. Une fois encore, c’est l’INSEE qui l’écrit noir sur blanc : « De 2006 à 2019, une immigration de plus en plus extra-européenne ». Seulement 22 % des immigrés arrivés en 2019 d’Afrique et d’Asie sont en emploi, contre près de la moitié de ceux venus d’Europe.

DELINQUANCE

Les journalistes de BFM ont aussi repris avec gourmandise mes chiffres sur la délinquance, en prétendant que les Français ne feraient face (et c’est déjà énorme) qu’à 700 agressions par jour en moyenne, soit 260 000 par an. Au lieu de faire l’effort minimal de se plonger dans la source primaire, les « fact-checkeurs » de BFM se contentent de lire en diagonale les premiers résultats Google. Selon le bilan statistique de la délinquance produit par le Service Statistique ministériel de la sécurité intérieure, en 2020 — une année pourtant marquée par deux confinements — les coups et blessures volontaires declarés dans un commissariat de police ou une enquête de gendarmerie représentent bien environ 260 000 faits par an. Plus de la moitié sont extérieurs au cadre familial, auxquels il faut ajouter les violences sexuelles (55 000) et les vols violents (entre 70 000 et 80 000 par an), pour arriver à un total (hors violences intrafamiliales) d’environ 260 000.

Seulement, le même rapport du Ministère précise (deux lignes plus loin, ce qu’un fact-checking plus sérieux n’aurait pas manqué de noter), que « ce chiffre sous-estime le phénomène des violences puisque selon les enquêtes de victimation, moins d’un quart des victimes de violences physiques ont formellement déposé plainte. » En prenant le chiffre conservateur issu des enquêtes Cadre de Vie et Sécurité de 25 % d’atteintes à l’intégrité des personnes physiques déclarées aux forces de police, on aboutit donc à plus d’un million de violences par an, soit plus de 2 700 par jour.

FRAUDE SOCIALE

Sur la fraude sociale, là encore, les fact-checkeurs de BFM ont fait la preuve éclatante de leur partialité outrancière, mais aussi de leur incapacité à lire en détail les sources dont ils se prévalent. S’ils avaient parcouru jusqu’au bout le rapport de la Cour des Comptes dont ils ont extrait le chiffre ridiculement bas d’un milliard d’euros par an, ils auraient découvert qu’il s’agissait uniquement de la fraude détectée, par construction une part très faible de la fraude réelle. La Cour rappelle dans le même rapport qu’une estimation bien supérieure, de 7 à 8 milliards d’euros, réalisée par l’Acoss via des contrôles aléatoires de l’URSSAF en 2018, est elle-même largement sous-estimée. La Commission d’enquête de l’Assemblée nationale relative a la lutte contre les fraudes aux prestations sociales confirme par la voix de son rapporteur que le chiffre véritable de la fraude non détectée se situe entre 14 (estimation basse) et 45 milliards d’euros (estimation haute). L’estimation ridicule d’un milliard d’euros donnés par les fact-checkeurs de BFM le soir du débat est d’autant intrigante que, dans une émission de la semaine précédente, la rédaction de BFM, via la voix d’une autre journaliste, reprenait précisément cette fourchette de 14 à 45 milliards.

La partialité du fact-checking, des Décodeurs du Monde à la Désintox de Libération, n’est plus à démontrer. Elle pourrait presque tendre au comique dans ses exagérations, si ses implications pour le pluralisme du discours médiatique auquel sont exposés les Français n’était aussi sinistre. Ces décodeurs autoproclamés, dont l’agenda ne fait guère de doute, utilisent les statistiques comme un homme ivre se sert d’un lampadaire : plutôt pour s’appuyer que pour s’éclairer. Je n’en suis d’ailleurs pas l’unique victime, car mon adversaire du jour, Jean-Luc Mélenchon, en a aussi fait les frais après le débat, les fact-checkeurs de BFM lui ayant expliqué qu’on ne coupait pas l’électricité pour cause d’impayés, car la loi l’interdisait. On attend avec impatience le fact-checking de BFM nous expliquant que les meurtres n’existent que dans les films puisqu’ils sont interdits par la loi !

Venus de tous les recoins du spectre politique, des penseurs de premier ordre, Popper, Hayek ou Polanyi, nous ont mis en garde contre les dangers du « scientisme » qui prétend remplacer le débat démocratique par l’illusion d’une vérité scientifique, définitive, univoque, et donc toute-puissante. Gardons-nous à notre tour d’un « wikipedisme » de bas étage qui donnerait à des décodeurs humains, trop humains, et pétris de biais idéologiques, un trop grand pouvoir sur notre place publique.

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Fondée en 2014, la chaîne RT en allemand n'a toujours pas de licence de diffusion en Allemagne, la Russie demande à ce que l'Allemagne lui en octroie une comme signe de bonne foi démocratique.

 

mercredi 29 septembre 2021

Composition de la population belge 2000 à 2021

Photo illustrative choisie par le site de l’Office belge de la statistique

Au 01/01/2021, la population belge se composait comme suit : 67,3 % de Belges d’origine belge, 20,1 % de Belges d’origine étrangère et 12,6 % de non-Belges. C’est ce que montrent les chiffres de Statbel, l’Office belge de statistique.

Les catégories utilisées :

  • Belge né de Belges (uniquement pour les personnes du groupe d’origine Belge d’origine belge) ;
  • Pays voisin : l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Grand-Duché de Luxembourg et le Royaume-Uni sont considérés comme des pays voisins ;
  • UE27 (à l’exclusion de la Belgique et des pays voisins) ;
  • Hors UE27 (à l’exclusion des pays voisins).

 

On remarque que la part des Belges nés de Belges baisse sans cesse passant de 8,4 millions en 2000 à 7,7 millions en 2021

POPULATION SELON LE GROUPE D’ORIGINE

Au 01/01/2021, la population belge se composait comme suit : 67,3 % de Belges d’origine belge, 20,1 % de Belges d’origine étrangère et 12,6 % de non-Belges. En chiffres absolus, cela représente respectivement 7 753 000, 2 320 385 et 1 447 853 habitants. Le groupe des Belges d’origine étrangère est toutefois très divers :

  1. 49,7 % n’ont pas la nationalité belge comme première nationalité enregistrée, mais ont acquis la nationalité belge entre-temps.
  2. 50,3 % ont la nationalité belge comme première nationalité enregistrée, parmi lesquels :
  • 20,3 % ont deux parents ayant une première nationalité étrangère enregistrée ;
  • 30,0 % ont un parent ayant une première nationalité étrangère enregistrée ;


 Il y a des différences importantes si l’on compare les trois régions belges entre elles.

  • Au niveau belge, environ deux tiers de la population étaient belges d’origine belge au 01/01/2021. Cela varie d’une personne sur quatre dans la Région de Bruxelles-Capitale à deux personnes sur trois en Région wallonne, et trois personnes sur quatre en Région flamande.
  • Globalement, une personne sur cinq est belge d’origine étrangère. Ce pourcentage est le plus faible en Flandre avec 14,7 %. Il grimpe à 23,7 % en Wallonie et atteint 39,5 % en Région de Bruxelles-Capitale.
  • La part de non-Belges se situe autour de 10 % en Région flamande et en Région wallonne. Cette part est de 35,5 % en Région de Bruxelles-Capitale.

Il est important de remarquer que la nationalité ne dit pas si une personne a migré ou non. La nationalité donne plutôt des informations sur l’origine d’une personne. Le pays de naissance est un meilleur indicateur pour savoir si une personne a effectué ou non un mouvement migratoire vers la Belgique. Pratiquement tous les Belges d’origine belge sont nés en Belgique (98,3 %). 70,0 % des Belges d’origine étrangère et 16,0 % des non-Belges sont également nés en Belgique.

Dans les différents groupes d’origine, la proportion d’hommes et de femmes semble être répartie équitablement. La répartition est moins égale en ce qui concerne l’âge.

  • La part de Belges d’origine belge augmente clairement avec l’âge : elle atteint 53,8 % chez les 0-17 ans, 65,5 % chez les 18-64 ans et 86,9 % chez les plus de 65 ans.
  • Il est frappant de constater que les mineurs qui appartiennent au groupe d’origine Belge d’origine étrangère sont particulièrement fortement représentés dans les sous-catégories dont la première nationalité enregistrée est belge. Nous observons la situation inverse chez les 18-64 ans : ils ont plus souvent une première nationalité étrangère enregistrée.
  • La part des non-Belges est la plus élevée chez les 18-64 ans, à savoir 14,8 %. Ils sont suivis par les 0-17 ans avec 11,7 % et les plus de 65 ans avec 6,4 %.

La diversité selon l’origine a augmenté en Belgique au cours de la décennie écoulée :

  • La proportion de Belges d’origine belge a diminué de 81,8 % en 2001 à 74,3 % en 2011 et 67,3 % en 2021.
  • La proportion de Belges d’origine étrangère a augmenté de 5,7 % entre 2001 et 2011. Cette proportion a encore augmenté de 4,6 % au cours de la décennie écoulée.
  • La proportion de non-Belges a augmenté de 8,4 % en 2011 à 10,2 % en 2011 et 12,6 % en 2021.


 

POPULATION SELON LA NATIONALITÉ D’ORIGINE

Les Belges d’origine belge ont tous une nationalité d’origine belge. C’est la raison pour laquelle nous nous concentrons dans cette partie uniquement sur les Belges d’origine étrangère et les non-Belges.

Le 01/01/2021, les Belges d’origine étrangère et les non-Belges se répartissaient comme suit entre les groupes de nationalité d’origine. 20,3 % appartenaient au groupe de nationalité d’un pays voisin, 28,1 % au groupe de nationalité de l’UE27 (à l’exclusion des pays voisins) et 51,7 % au groupe de nationalité hors UE27.

De nouveau, il y a des différences importantes si l’on compare les trois régions.

  • La Région flamande semble avoir une plus faible proportion de personnes ayant comme groupe de nationalité d’origine l’UE27 (à l’exclusion des pays voisins) : 20,9 % contre 28,1 % au niveau national. Dans le même temps, la Flandre a une part plus importante de personnes dont la nationalité d’origine se situe en dehors de la zone UE27 : 57,2 % par rapport à 51,7 % au niveau belge. 
  • On observe le schéma inverse en Région wallonne : une part plus importante issue d’un pays de l’UE27 (à l’exclusion des pays voisins) : 39,2 % et une part plus faible issue d’un pays situé en dehors de la zone UE27, à savoir 37,9 %.
  • La Région de Bruxelles-Capitale a la plus faible proportion de personnes issues d’un pays voisin : 13,8 % contre 20,3 % au niveau national. Cette région affiche également la plus forte proportion de personnes dont la nationalité d’origine se situe en dehors de la zone UE27 : 60,7 % contre 57,2 % en Flandre et 37,9 % en Wallonie.

Il y a eu quelques glissements au cours de la dernière décennie :

  • Ces 20 dernières années, la part de personnes appartenant au groupe de nationalité des pays voisins a diminué : de 28,0 % en 2001 à 23,8 % en 2011 et à 20,3 % en 2021.
  • À l’inverse, on observe une augmentation du groupe de nationalité d’origine en dehors de la zone UE27, qui passe de 38,4 % en 2001 à 47,6 % en 2011 pour atteindre 51,7 % en 2021.


Les causes de décès annuels pour les enfants aux États-Unis



Guerre médiatique: YouTube supprime purement et simplement la chaîne allemande de RT (m à j)

Dans un communiqué de presse publié le 29 septembre, le régulateur russe des médias, Roskomnadzor, a exigé que la chaîne YouTube de RT en allemand, fermée par la plateforme la veille, soit de nouveau accessible sous peine de devoir prendre des mesures contre la firme américaine, et maison mère de YouTube, Google.

Dans le document, Roskomnadzor « exige la levée de toutes les restrictions des chaînes YouTube RT DE et Der Fehlende Part [La Pièce manquante, émission qui possède sa propre chaîne], gérées par le média RT, dès que possible ».

Selon l’autorité de régulation, un refus de Google serait une violation de la législation russe et constituerait une « atteinte aux droits et libertés fondamentaux de l’homme » pouvant déboucher sur un avertissement formel.

Autorité russe évoque un blocage total ou partiel de YouTube en Russie

« Dans le cas où le propriétaire de la plate-forme ne se conforme pas à l’avertissement, la législation nous permet de prendre des mesures, notamment en bloquant totalement ou partiellement l’accès à celle-ci », précise Roskomnadzor.

La veille, le ministère russe des Affaires étrangères avait dénoncé la suspension comme un « acte d’agression médiatique sans précédent » et de « manifestation de censure et d’oppression de la liberté d’expression ». Moscou a par ailleurs estimé que YouTube avait agi « avec l’assentiment évident, sinon sur l’insistance » des autorités allemandes.

Berlin a réagi, mettant en garde contre des représailles à l’égard de médias allemands. Le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a assuré que l’exécutif allemand n’avait « rien à voir » avec ce blocage. « Quiconque appelle ou parle de telles représailles ne démontre pas un bon respect de la liberté de la presse », a-t-il ajouté.

Cité par Ria Novosti, Google a expliqué les raisons motivant la décision de la plateforme :

Sur YouTube, il y a des règles de la communauté claires qui énoncent ce qui est autorisé sur la plateforme […]. RT [en allemand] a reçu un avertissement pour le chargement d’un contenu qui violait notre politique sur les fausses informations médicales concernant l’infection au Covid-19. Cela a entraîné la suspension de leurs droits de publier des vidéos. Pendant la suspension des droits, les propriétaires des chaînes ont tenté de contourner les restrictions en utilisant une autre chaîne. En conséquence, les deux chaînes [RT en allemand et l’émission La Pièce manquante] ont été fermées pour violation des conditions d’utilisation de YouTube

Qualifiant d’« imaginaires » les règles d’utilisation dictées par YouTube, Margarita Simonian, rédactrice en chef monde de RT, a dénoncé une politique du deux poids, deux mesures : « En parallèle, les anti-vaccins, les terroristes et les fascistes de toutes sortes parlent tranquillement sur YouTube. »

 


Billet du 28 septembre

YouTube a bloqué l’accès au contenu de la branche allemande de RT, l’accusant de désinformation sur le Covid-19. La plateforme américaine semble avoir une dent contre les médias russes depuis plusieurs années.

YouTube continue à prêter le flanc aux accusations de censure. La plateforme de vidéos a en effet cessé d’héberger la branche allemande de Russia Today, ainsi que son programme Der Fehlende Part (« La pièce manquante », dans la langue de Goethe). Une suppression pure et simple, sans possibilité de restauration, a déclaré sur Telegram Dinara Toktosounova, responsable de la chaîne allemande. Laquelle tenait pourtant le haut du pavé sur YouTube pour les contenus en allemand. Elle était classée parmi les cinq plus populaires de la catégorie Actualité et politique, selon Tubular Labs, référence en matière de mesure d’audiences numériques.

La une du site de RT allemand traduite en français

 

YouTube a justifié sa décision en avançant que RT avait violé sa politique d’information sur les sujets liés au Covid. À la suite d’un premier bannissement, la chaîne a alors tenté d’émettre via un canal secondaire, a affirmé un porte-parole de YouTube au Deutsche Welle.

La rédactrice en chef de Sputnik et de Russia Today, Margarita Simonian, a réagi en condamnant la « guerre médiatique déclarée par l’État allemand à l’État russe ». Sur Twitter, elle a ironisé sur le tollé que provoquerait une telle décision si elle était prise côté russe.

« J’attends avec impatience que mon pays natal m’interdise de regarder Deutsche Welle ou d’autres médias allemands en Russie et ferme les bureaux d’ARD et de ZDF », a-t-elle déclaré.

Kyrielle d’« erreurs » techniques de la part de Google/YouTube

Ce n’est pas la première fois que YouTube s’en prend ainsi à RT. Fin mars, la plateforme avait déjà soulevé un tollé en interdisant temporairement l’accès à RT Arabic, suivi par 5,5 millions d’abonnés. Le géant américain avait par la suite rétropédalé en déclarant que ce blocage n’était « pas intentionnel » mais était survenu après les signalements d’un utilisateur.

En 2020, YouTube avait restreint neuf fois l’accès à des médias russes. Notamment en rendant impossible à consulter une allocution de Vladimir Poutine sur le Covid-19, retransmise par le diffuseur NTV. Google, propriétaire de la plateforme, avait là encore argué d’une « erreur ».

En avril dernier, le Service antimonopole russe (FAS) avait finalement décidé d’ouvrir une enquête. L’organisme estimait que la réglementation en la matière était « opaque » et pouvait donc contrevenir aux lois russes sur la concurrence.

 

Les manchettes de RT allemand traduites en français

 

Représailles de la Russie ?

La rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, a qualifié la censure de YouTube de guerre médiatique contre la Russie, a souhaité que Moscou sanctionne les médias allemands ainsi que la plate-forme YouTube appartenant à Google.

Le ministère des Affaires étrangères russe a fait écho à ce sentiment, affirmant que des mesures de rétorsion semblent « non seulement appropriées, mais également nécessaires » à la lumière de tout ce qui s’est passé, et « le seul moyen possible pour amener les partenaires à  un dialogue constructif et significatif au sujet de cette situation inacceptable. »

Alors que l’appel de RT DE auprès de YouTube est à l’étude, a déclaré le ministère, le gouvernement russe élabore des mesures de rétorsion contre l’entreprise, ainsi que contre les médias allemands.

RT DE figurait parmi les cinq premières chaînes en langue allemande dans la catégorie Actualités et politique de YouTube, selon la base des données de Tubular Labs pour le mois d’août, avec plus de 600 000 abonnés et près de 547 millions de vues au total et 21,3 vues en juin 2021. Plusieurs banques allemandes ont refusé de faire affaire avec le diffuseur, et le Luxembourg a rejeté sa demande de licence de diffusion télévisée le mois dernier, dans un geste que la chancelière Angela Merkel a nié avoir été influencé par les pressions de Berlin.

Université — Une majorité de professeurs pratiquent l’autocensure

Une majorité de professeurs d’université affirment s’être censurés au cours des cinq dernières années en évitant d’utiliser certains mots. Dans ce contexte, plus d’un professeur sur deux estime que la liberté universitaire devrait être protégée à la fois par des normes nationales et par les établissements d’enseignement.

Ces constats obtenus par La Presse émanent des résultats d’un questionnaire qui a été soumis du 9 juin au 9 juillet derniers aux 33 516 membres du corps professoral québécois (professeurs et chargés de cours) par la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, présidée par Alexandre Cloutier. Les réponses des 1079 répondants permettent de « faire ressortir des tendances significatives sur la liberté universitaire au Québec », estime-t-on.

Ainsi, 60 % des répondants affirment s’être censurés depuis cinq ans en évitant certains mots, alors que l’utilisation du « mot commençant par N » dans un contexte scolaire a fait débat au cours des derniers mois. Dans une moindre mesure, 35 % des professeurs qui ont répondu au questionnaire disent avoir pratiqué l’autocensure en évitant d’enseigner carrément certains sujets. Près d’un professeur sur cinq (19 %) dit même avoir évité de faire de la recherche sur un sujet en particulier.

Une majorité écrasante de professeurs (82 %) estiment que les membres du corps professoral doivent « pouvoir utiliser tous les mots qu’ils jugent utiles à des fins universitaires ». Ils sont également plus de 90 % à estimer qu’ils doivent « pouvoir traiter de tous les contenus relevant de leur domaine d’expertise, et ce, peu importe leur genre, identité de genre, orientation sexuelle, ethnicité ou religion ».

Québec veut agir

L’hiver dernier, en entrevue avec La Presse, le premier ministre François Legault a affirmé qu’il voulait envoyer un « signal fort » pour protéger la liberté universitaire. Le gouvernement privilégie la rédaction d’un énoncé gouvernemental plutôt qu’une loi, mais il attend avant de trancher la publication du rapport de la commission Cloutier, qui doit lui soumettre des suggestions à ce sujet d’ici la fin de l’automne.

Alors que le Québec débattait encore récemment de l’utilisation du « mot commençant par N » dans les salles de cours, la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, a affirmé qu’elle craignait que des « professeurs s’autocensurent » sur les campus, une réalité que semble confirmer l’enquête menée par la commission Cloutier auprès du corps professoral québécois.

Selon les résultats du questionnaire qui a été soumis aux professeurs, une majorité d’entre eux (57 %) estiment que les « dispositions de protection de la liberté universitaire devraient relever à la fois de normes nationales et de leur établissement ». Une faible proportion (14 %) estiment que cette protection devrait relever uniquement de leur université.

[...]

Que pensent les étudiants ?

La commission Cloutier a également sollicité un sondage auprès de la firme Léger, au moyen de sa plateforme web Léger Opinion (LEO), pour obtenir un son de cloche de la communauté étudiante. Le sondage, réalisé du 23 juin au 14 juillet auprès de 992 étudiants, dévoile que près du tiers d’entre eux (28 %) affirment s’être déjà censurés dans le cadre de leurs études universitaires. Une même proportion ont également répondu avoir été témoins d’autocensure de la part d’un professeur.

Une majorité d’étudiants (63 %) estiment que les professeurs doivent pouvoir utiliser « tous les mots » qu’ils jugent nécessaires dans leurs cours, alors que le quart des étudiants (25 %) pensent l’inverse.

Le sondage mené par Léger Opinion souligne également que 85 % des étudiants souhaitent que les universités fassent « plus d’efforts pour faire connaître les dispositions de protection de la liberté universitaire » et que 78 % d’entre eux pensent que les professeurs doivent traiter de tous les sujets relevant de leur expertise, sans égard à leur genre, identité de genre, orientation sexuelle ou religion.

Source


mardi 28 septembre 2021

Éric Zemmour : « Les lobbies LGBT n’ont rien à faire à l’école », pas plus que « les lobbies anti-racistes »

Éric Zemmour était interrogé hier par Ruth Elkrief sur LCI.

Il a notamment défendu Viktor Orban dans sa volonté de lutter contre le lobby LGBT à l’école : « Les lobbies LGBT n’ont rien à faire à l’école. Vous seriez contente si on faisait de la propagande LGBT à vos enfants, quand ils ont 6 ou 7 ans ? Je suis sûr que les Français sont en désaccord total avec ça. Les lobbies quels qu’ils soient, pas uniquement LGBT, les lobbies antiracistes aussi. Il faut extirper la propagande de l’école. »

Voir l’intégralité de l’émission : 

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Zemmour qui n’est toujours pas candidat à la présidentielle est désormais crédité de 13 à 14 % d’appui dans la population française. 

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Nicholas Wade : L'hypothèse la plus plausible est que la Covid-19 soit sortie du labo de Wuhan (m à j)

Près de deux ans après le début de l’épidémie de Covid-19, la théorie d’une naissance du virus au sein du laboratoire de Wuhan (épicentre de l’épidémie en Chine) ne cesse de se renforcer. C’est en tout cas la piste que semble accréditer un document, jusque-là secret défense, révélé par le collectif d’enquêteurs indépendants Drastic — qui s’est fait une spécialité des révélations sur les origines du virus. Daté d’avril 2018, le document de 11 pages consiste en une demande de subventions adressée à la défense américaine… par un groupe de chercheurs internationaux liés au laboratoire de Wuhan. L’objectif des recherches en question ? Selon Le Point, qui partage les trouvailles de Drastic mardi 28 septembre, produire un virus chimérique proche du Sars-CoV-2, et travailler particulièrement sur une meilleure transmissibilité entre la chauve-souris et l’homme.

« Projet Defuse »

« Nous introduirons des sites de clivage adéquats spécifiques à l’homme », peut-on notamment lire en page 7. En langage scientifique, le « site de clivage » correspond à la séquence d’acides aminés nécessaire à la meilleure diffusion d’une protéine ou d’un virus. Pour ce faire, détaille le document exhumé par Drastic, les chercheurs envisageaient alors d’introduire de la furine — une forme d’enzyme, c’est-à-dire une substance organique produite par des cellules vivantes, qui agit comme catalyseur dans les changements chimiques. Bien sûr, note Le Point, si une telle demande de subvention a été adressée à la Darpa (Agence [américaine] pour les projets de recherche avancée de défense), c’est que le projet déposé par les chercheurs, la société privée américaine EcoHealth Alliance et le laboratoire de Wuhan, n’était pas mal intentionné, et visait à contrer les virus de chauve-souris. Le rapport que s’est procuré Drastic est même intitulé « Projet Defuse : désamorcer la menace des coronavirus de chauve-souris ». Jugé trop dangereux, il avait cependant été refusé par la Darpa. Avant de trouver un autre investisseur ? 

[Il n'est pas clair pour nous comment l'ajout d'un site de clivage spécifique à l'homme permet de lutter contre les coronavirus de chauve-souris plutôt que de faciliter la diffusion de virus animaux, dont ceux de la chauve-souris, à l'homme...]


Billet originel du 30 mai 2021

L'hypothèse selon laquelle la Covid-19 proviendrait d'un laboratoire a gagné de plus en plus de terrain ces derniers mois. Autrefois rejetée comme une théorie marginale de vieux grincheux (de surcroît trumpistes), elle est lentement devenue audible dans les cercles scientifiques respectables.

Pressée par les Républicains au Sénat américain, la directrice du CDC américain a déclaré le 19 mai 2021 qu’il était «possible» que Covid ait pu fuir d’un laboratoire alors que des «preuves circonstancielles importantes» émergent.

Nicholas Wade, un ancien journaliste scientifique du New York Times, a apporté une contribution significative au débat. Il a récemment publié un article détaillant comment la théorie de la fuite de la Covid 19 d'un laboratoire n'est plus seulement une possibilité, elle l'est désormais (selon lui) l'explication la plus probable.

Il est interrogé ci-dessous par Andrew Bolt à la télévision australienne. La vidéo est sous-titrée en français.

Nicholas Wade s'est également entretenu, mais plus longuement, avec Freddie Sayers sur LockdownTV. La vidéo en anglais (non sous-titrée) est incrustée ci-dessous.

En voici quelques extraits traduits.

Émergence naturelle, une conjecture sans preuve:

Toute l'idée [de la théorie de l'émergence naturelle] repose sur une seule conjecture: qu'elle a suivi la piste du SRAS-1 et du MERS, et les nombreux autres virus qui ont apparu chez animaux. Mais il n'y a aucune preuve directe d'émergence naturelle… Il n'y a aucune trace de SRAS-2 émergeant dans l'environnement naturel selon le même schéma que le SRAS-1.

- Nicholas Wade

Sur le manque de preuves:

Lorsque la commission de l’OMS est allée à Pékin, cela a semblé à première vue une victoire propagandiste pour les Chinois parce qu’ils n'arrêtaient pas de dire: «La fuite de laboratoire est tellement ridicule que nous allons à peine nous pencher sur celle-ci». Ce qui était également clair, c’était que les Chinois n’avaient pas été en mesure de fournir la moindre preuve en faveur de l’hypothèse de l’émergence naturelle. Donc, chaque mois qui passe pendant lequel on ne fournit pas de preuves de la théorie de l'émergence naturelle vous oblige à considérer plus fortement l'hypothèse que le virus d'est échappé d'un laboratoire.

- Nicholas Wade

Sur la dissimulation chinoise:

Les autorités chinoises contrôlent très attentivement toutes les informations qui en sortent. Donc, fondamentalement, ils ont mis sous scellés toutes les informations… toutes les bases de données chinoises concernant les virus des chauves-souris ont été rendues inaccessibles… Je pense qu'il y a une sorte de modèle dans ce que font les autorités chinoises. Et cela signifie qu’ils verrouillent toutes les informations en général, je pense qu’il n’est pas illogique de supposer que toutes les informations qu’ils diffusent sont diffusées dans un but bien précis.

- Nicholas Wade

Pourquoi les virologues ne s’expriment-ils pas?

Cela aurait été très dangereux pour eux. Parce que malheureusement, on ne jouit plus de la liberté d’expression sur les campus universitaires. Et pour les virologues, leur carrière dépend de l'octroi de subventions par d'autres virologues. La façon dont les subventions sont distribuées aux États-Unis et au Royaume-Uni se fait par le biais d'un comité d'examen par les pairs composé d'experts virologues qui examinent les demandes de subvention d'autres virologues. Donc, si vous faite un pas de côté, et si vous dites que le SRAS-2 s'est peut-être échappé du laboratoire, alors bonne chance pour que votre subvention soit renouvelée.

- Nicholas Wade

Sur le rôle de Facebook:

Le comportement de Facebook a été assez incroyable. C’est presque comme s’ils étaient sous le contrôle du gouvernement chinois, car mon article [censuré à l'époque par Facebook] était accompagné par un message [ajouté par Facebook] orientant les lecteurs vers un site de propagande chinois. J'étais assez étonné que Facebook se comporte de cette manière. Et cela montre les graves limites de son système actuel pour traiter le contenu qu'il diffuse.

- Nicholas Wade

Comment la fuite du laboratoire s'est-elle produite?

Les chercheurs essayaient de prendre une longueur d'avance sur la nature en essayant de prédire les ajustements qui pourraient être nécessaires pour faire d'un virus animal un agent pathogène humain. Ils ont donc essayé de reproduire ces étapes en laboratoire, ce qui est très dangereux. Si vous réussissez, vous avez un pathogène dangereux.

- Nicholas Wade

Sur la Dr Shi Zhengli, surnommée « Madame Chauve-Souris »

Elle est bien connue en Chine pour la collecte des virus de chauve-souris, ce qu’elle fait depuis une vingtaine d’années. Dans le cadre de son travail sur ces virus de chauve-souris, elle est allée travailler avec Ralph Baric en Caroline du Nord, qui est le principal expert américain des coronavirus. Il avait mis au point une technique de transfert de protéines spiculaires [dites spike, spicule ou S] d'un virus à un autre pour les rendre plus infectieux dans le but d'essayer de prédire de futures épidémies. Elle et Baric ont donc publié un article en 2015, dans lequel ils décrivent comment ils ont engendré un nouveau virus. Les scientifiques appellent cela une chimère, car il s’agit d’un mélange de deux génomes. Ils ont engendré un virus chimère qui avait la propriété d'infecter les humains.

- Nicholas Wade

Autre étude du Pr Angus Dalgleish et du Dr Birger Sørensen va dans le même sens

Résumé de cette étude

  • La COVID-19 « n’a AUCUN ancêtre naturel crédible » et a été créée par des scientifiques chinois qui ont ensuite essayé de couvrir leurs traces à l’aide d’une « rétro-ingénierie » pour donner l’impression qu’il provenait naturellement de chauves-souris, selon l’étude.
  • Les chercheurs ont trouvé des « empreintes digitales uniques » dans des échantillons de COVID-19 qui, selon eux, ne pourraient provenir que d’une manipulation dans un laboratoire.
  • Le nouvel article de 22 pages est rédigé par le professeur britannique Angus Dalgleish et le scientifique norvégien Dr Birger Sørensen qui sera publié dans le Quarterly Review of Biophysics Discovery.
  • L’étude a montré qu’il existe des preuves suggérant que des scientifiques chinois ont engendré le virus alors qu’ils travaillaient sur un projet de gain de fonction dans un laboratoire de Wuhan.
  • La recherche sur le gain de fonction, qui a été temporairement interdite aux États-Unis, consiste à modifier les virus naturels pour les rendre plus infectieux afin d’étudier leurs effets potentiels sur les humains.
  • Selon l’article, des scientifiques chinois ont pris l’« épine dorsale » naturelle des coronavirus trouvés dans des chauves-souris cavernicoles chinoises et y ont introduit, ont épissé, un nouveau spicule, transformant de la sorte le virus en COVID-19 mortel et hautement transmissible.
  • Les chercheurs concluent que le COVID-19 « n’a pas d’ancêtre naturel crédible » ; ils pensent également que les scientifiques ont procédé à une ingénierie inverse des versions du virus pour dissimuler leurs traces.
  • « Nous pensons qu’on a créé des virus par ingénierie inversée », a déclaré Dalgleish au Daily Mail. « Ils ont changé le virus, puis ont essayé de faire croire que c’était déjà dans une séquence il y a des années. »

Un diagramme du coronavirus de l’étude montre six « empreintes digitales » identifiées par les deux scientifiques, qui, selon eux, montrent que le virus doit avoir été créé dans un laboratoire
 

  • L’étude souligne également « la destruction, la dissimulation ou la contamination délibérées des données » dans les laboratoires chinois et note que « les scientifiques qui souhaitaient partager leurs découvertes n’ont pas pu le faire ou ont disparu ».
  • Jusqu’à récemment, la plupart des experts avaient catégoriquement nié que les origines du virus n’étaient rien d’autre qu’une infection naturelle passant des animaux aux humains.
  • Plus tôt cette semaine, le Dr Anthony Fauci a défendu le financement américain de l’Institut de virologie de Wuhan, affirmant que la subvention de 600 000 dollars n’avait pas été approuvée pour la recherche sur le gain de fonction. Il n’a cependant pu garantir que de telles recherches n’aient pas été menées à Wuhan.

Autres études qui appellent à creuser l’origine de la Covid

En février 2020, un chercheur en biomécanique moléculaire de l’Université de technologie de Chine du Sud, Botao Xiao, a publié un article affirmant que « le coronavirus tueur provenait probablement d’un laboratoire de Wuhan », soulignant les problèmes de sécurité à l’institut.

En novembre de l’année dernière, un article du bio-ingénieur Rossana Segreto et du généticien Youri Deiguine a admis que « la structure génétique du SRAS-CoV-2 n’exclut pas une origine de laboratoire » et a noté des caractéristiques du virus « qui pourraient être le résultat de techniques de manipulation en laboratoire telles que la mutagenèse dirigée »

 Le même mois, David Relman, un microbiologiste de l’Université de Stanford qui a travaillé sur des initiatives de biosécurité pour le gouvernement, a écrit un article de journal pour la National Academy of Scientists selon lequel « il manque de nombreux détails clés dans l’histoire d’origine » du Covid-19, notamment une histoire plausible du virus et une explication quant à la façon dont le premier humain a été infecté

Plus tôt ce mois-ci, 18 scientifiques éminents ont publié une lettre dans la principale revue Science, appelant à une nouvelle enquête sur les origines du virus, ajoutant que « les théories de la libération accidentelle d’un laboratoire et des retombées zoonotiques restent toutes deux viables ».
 

Lire aussi

The Lab-Leak Theory: Inside the Fight to Uncover COVID-19’s Origins (Vanity Fair)

Échec du Parti conservateur du Canada pour la SRC : il n'est toujours pas assez centriste (m à j)

Léger a publié un sondage indiquant les partis considérés par les électeurs des principaux partis.

Il en ressort que 20 % des électeurs du Bloc québécois ont considéré voter pour le Parti libéral alors que 27 % ont pensé voter pour le Parti conservateur. Que 16 % des électeurs du Parti conservateur d’O’Toole ont considéré voter pour le Parti populaire de Maxime Bernier alors que 33 % des électeurs conservateurs au Québec ont pensé voter pour le Bloc québécois. Enfin, 53 % des électeurs du Parti populaire ont été tentés par le Parti conservateur du Canada et au Québec environ 30% pour le Bloc québécois. 

À noter que les répondants ont pu considérer plusieurs partis à la fois, on ne peut donc dire que 47 % des électeurs du Bloc québécois ont considéré voter pour des partis de gauche (parti libéral, néo-démocrate ou vert) puisqu’il se peut que ce soit les mêmes personnes qui ont considéré le Parti libéral et le Parti néo-démocrate comme une option.


Nous reproduisons également ci-dessous d'autres tableaux qui nous semblent intéressants (l'enjeu climatique est, par exemple, tout à fait secondaire contrairement à ce que pensait Hélène Buzzetti le soir des élections à la SRC) tout en regrettant que les sondeurs ne posent pas systématiquement des questions sur l'enjeu migratoire ou identitaire.
 








 


Billet du 23 septembre

Après la défaite d’Andrew Scheer aux élections fédérales de 2019, les médias et au premier chef Radio-Canada avaient attribué l’échec (relatif) du Parti conservateur du Canada (PCC) à ses convictions trop conservatrices. Il fallait que le PCC devînt plus « centriste » s’il voulait l’emporter à l’avenir.

Après la défaite du nouveau chef du PCC, Erin O’Toole, aux élections fédérales de 2021, les analystes de Radio-Canada attribuent l’échec (un peu plus important) du Parti conservateur du Canada à ses convictions toujours trop conservatrices malgré son recentrage. Il faudrait que le PCC devienne encore plus « centriste » s’il veut l’emporter à l’avenir.

Voir les extraits ci-dessous de la Soirée électorale organisée par le diffuseur gouvernemental le soir du 20 septembre.

 

Les analystes de Radio-Canada tous d’accord (quelle surprise !) : le PCC n’est toujours pas assez « centriste », comprendre progressiste, comme eux quoi.

Hélène Buzzetti a repris ces propos le lendemain dans les colonnes du groupe CN2i :

Le Parti conservateur devra reconnaître une bonne fois pour toutes que ce plafond de verre résulte de son refus de se recentrer pour la peine (et pas de manière cosmétique comme l’a tenté M. O’Toole). Son adhésion dogmatique aux valeurs pro-armes et pro-pétrole le rend peut-être populaire en Alberta et en Saskatchewan, mais l’empêche de croître ailleurs au pays où il y a pourtant un appétit pour une offre politique qui ne serait pas de gauche.

C’est devenu une rengaine. Une scie. Une idée reçue dans la classe médiatique subventionnée. L’ennui c’est que rien ne prouve la justesse de cette idée reçue, Ne s’agit-il pas simplement d’une projection : les journalistes comme Hélène Buzzetti voudraient que le PCC se recentre parce qu’ils n’aiment pas les valeurs conservatrices.

Hélène Buzzetti pense ainsi qu’Erin O’Toole n’en fait pas assez sur le « climat » (malgré la taxe carbone déguisée et le Pacte de Paris qu’O’Toole a imposés à sa base rétive) alors que ce serait, selon cette journaliste, « la question numéro 1 ». L’ennui c’est que ce n’est pas du tout la priorité numéro 1 pour les Canadiens sondés, ce sujet n’arrivait qu’en 7e place dans un sondage récent. Projection de la part de la journaliste, donc. 

O’Toole ne se prononce pas sur l’immigration alors que 40 % des Canadiens pensent que les cibles migratoires du gouvernement libéral sont trop hautes. Ce silence du chef du PCC n’intrigue pas Mme Buzzetti.

 

Erin O’Toole en fin de campagne : son parti « conservateur » serait inclusif, diversifié, progressiste, etc. Libéral, pour résumer ?

Qu’est-ce qui prouve que les réserves d’électeurs pour le PCC se retrouvent « au centre » (terme qu’il faudrait d’ailleurs définir) ?

Si c’était le cas, comment expliquer qu’Erin O’Toole a fait moins bien qu’Andrew Scheer comme les résultats le montrent.

                          Résultats des élections fédérales canadiennes de 2019         
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti conservateur 6 239 22 7 34,34 + 2,57 121 + 22
Parti libéral 6 018 728 33,12 - 6,35 157  - 27
Nouveau Parti démocratique 2 903 722 15,98- 3,75 24 - 20
Bloc québécois 1 387 030 7,63 + 2,96 32 + 22
Parti vert 1 189 607 6,55 + 3,12 3 + 2
Parti populaire 294 092 1,62  Nv 0 =
Suffrages exprimés 18 170 88 0 99,02
Votes blancs et invalides 179 479 0,98
Total 18 350 359 100 - 338 =
Abstentions 8 842 69 9 32,97

Résultats préliminaires élections fédérales de 2021 (99,96 % des résultats)
Partis Voix % +/- Sièges +/-
Parti conservateur 5 722 001 33,7 - 0,64 119 - 2
Parti libéral 5 529 272 32,6 - 0,52 159 + 2
Nouveau Parti démocratique3 017 909 17,8+ 1,82 25 + 1
Bloc québécois 1 300 285 7,7 + 0,37 33 + 1
Parti vert 394 174 2,3 - 4,25 2 - 1
Parti populaire 841 957 5,00 +3,38 0 =
Suffrages 16 961 685 100 - 338 =
Abstentions 10 404 612 38,02

On notera que :

  • le PCC rassemble plus de voix que le parti de Trudeau (aucun analyste de Radio-Canada ne trouve que c’est injuste, alors qu’on nous a rappelé à l’envi que Trump n’avait pas remporté le vote populaire face à Hilary Clinton);
  • M. Scheer (prétendument trop conservateur) avait réussi à augmenter le nombre de voix et de sièges pour son parti ;
  • M. O’Toole, son successeur, avec son recentrage a fait en sorte que son parti perde des voix et des sièges ;
  • l’abstentionnisme est en forte progression (de 32, 97 % à 38,02 %) ;
  • deux formations pancanadiennes parviennent à progresser en termes de voix : le NPD (+1,82 %) et le Parti populaire de Maxime Bernier (+3,38 %), deux formations aux antipodes du spectre politique et en rien « centristes ».

Les réserves de voix d’un Parti conservateur se retrouvent sans doute moins au « centre » (déjà servi par le PLQ) que parmi les électeurs du Parti populaire et les abstentionnistes qui sont très nombreux rappelons-le.  Combien de conservateurs sociaux ou identitaires se sont-ils abstenus ne se reconnaissant ni dans le Parti populaire (libertaire) ni dans le nouveau PCC perçu comme trop progressiste ?

Dans le même ordre d’idée, le PCC a également des réserves de voix parmi les électeurs du Bloc québécois. Les électorats du PCC et du BQ sont en grande partie des vases communicants. Le Bloc est un peu un parti de gauche (son programme, ses députés), mais avec un électorat de droite (plus masculin, plus âgé, plus rural et avec moins de diplômés universitaires). Sur bien des enjeux, on voit que les électorats Bloc et PCC se rejoignent (ne pas aimer Trudeau par exemple ou si l’on regarde pour qui leurs électeurs sont prêts à voter comme 2e choix). Son électorat est le plus à droite (et davantage susceptible de voter PCC) que les électorats du PLC ou NPD. Ceci n’empêchera pas le chef du BQ considérer que les intérêts du Québec sont ceux de la gauche urbaine francophone du Québec.  Comme le signale Mathieu Bock-Côté : « Le Bloc était aussi très discret sur les questions identitaires. Il a fallu que le débat anglais les ramène au cœur de notre vie politique pour que le Bloc s’en empare. Les souverainistes comprendront-ils un jour que le moteur de leur cause est l’identité et non le progressisme ? » 

L’ancien ministre des Finances Joe Oliver a écrit vendredi dans le Financial Post que la stratégie de campagne de la chef du Parti conservateur Erin O’Toole pour séduire les électeurs libéraux et progressistes avait échoué tout en aliénant sa base conservatrice.

Le chef conservateur Erin O’Toole, entouré de sa conjointe Rebecca et de leurs enfants Mollie et Jack.

Stratégie

S’il fallait trouver un point positif à la campagne d’O’Toole, ce fut de dire clairement qu’il voulait donner davantage de pouvoir et d’autonomie au Québec. Mais un O’Toole élu aurait-il fait autant que François Legault aurait voulu après la campagne ?

Par contre, O’Toole a repoussé les libertaires du parti en soutenant les politiques autoritaires comme les confinements et les passeports vaccinaux (dont l’efficacité est douteuse), il a écarté les conservateurs sociaux — préférant ignorer les problèmes moraux pour faire évoluer le parti vers des valeurs progressistes. La dernière semaine de la campagne, il semblait s’excuser à répétition d’avoir encore des conservateurs dans son parti.

Cette stratégie a échoué.

Les « conservateurs » n’ont réussi à faire aucune percée parmi les électeurs libéraux et progressistes, la cible d’O’Toole. Ils ont été exclus des banlieues de Toronto (le 905), décimés dans les Basses-terres continentales de Colombie-Britannique, n’ont pas réussi à ajouter un seul siège au Québec et ont perdu des points dans les circonscriptions à forte immigration chinoise.

Nombreux comtés perdus par la division du vote 

Trevor Tombe, professeur d’économie de l’Université de Calgary, a dressé une liste de 25 circonscriptions où les votes du Parti conservateur et du Parti populaire réunis auraient été suffisants pour assurer une victoire. Edmonton-Centre faisait partie de cette liste, tout comme Aurora-Oak Ridges-Richmond Hill.

Dans cette circonscription de la grande région de Toronto, la candidate libérale Leah Taylor Roy a vaincu son adversaire conservatrice Leona Alleslev par environ 1000 votes. Le représentant du Parti populaire, Anthony Siskos, y a obtenu plus de 1600 votes.

M. Tombe a estimé qu’un petit déplacement du vote du Parti populaire vers le Parti conservateur aurait pu mener à de meilleurs résultats pour le parti d’Erin O’Toole. Il a toutefois nuancé que même en l’absence du Parti populaire, toutes les luttes serrées ne se seraient pas nécessairement soldées par une victoire conservatrice. Voir ci-dessous la liste de 14 circonscriptions qui auraient été remportées par le PCC si 70 % des électeurs de Maxime Bernier avaient voté pour le PCC.

Erin O’Toole a probablement perdu le Yukon aux libéraux quand il a mis à la porte son candidat en début de campagne (car celui-ci, Jonas Jacot Smith, est contre le passeport vaccinal). Comme indépendant, Smith a récolté 13,5 %, celle qui l’a remplacé pour le PCC a fait 26,2 %. Les libéraux ont gagné avec 33,2 %. En 2019, les libéraux avaient fait 33,5 %.

La moitié des votes du Parti populaire dans ma circonscription était mes anciens électeurs, évalue une organisatrice conservatrice du sud-ouest de l’Ontario. J’ai vu plusieurs de mes anciens partisans mettre une affiche du PPC sur leur pelouse.

Résultat : dans cette circonscription, les conservateurs sont arrivés deuxièmes, derrière les libéraux.

Certains candidats conservateurs, qui sentaient un besoin de renfort parce qu’ils se faisaient siphonner des votes à droite, n’ont pas été pris au sérieux par le quartier général de la campagne, confie un autre stratège dont le candidat est arrivé deuxième.

Selon Christian Noël, dans 14 circonscriptions perdues de justesse par les conservateurs, l’équipe d’Erin O’Toole aurait pu l’emporter en ajoutant le vote du Parti populaire à son total. C’est le cas dans huit circonscriptions en Ontario, quatre en Colombie-Britannique et une en Alberta.

C’est évidemment un calcul purement mathématique et non politique. Ce qui motive le choix d’un électeur varie d’un scrutin à l’autre. Des conservateurs estiment que la moitié du vote du Parti populaire venait de leurs rangs, le quart, des rangs du Parti vert et le reste, d’indécis sans véritable maison politique.

Thèmes conservateurs délaissés

Erin O’Toole et ses conservateurs ont évité de parler de thèmes importants (en revenant parfois sur ce que M. O’Toole avait affirmé lors de la course à la chefferie) :

  • Que pensent les conservateurs de la censure et des lois anti-haine ?
  • Que pensent-ils des églises qui sont incendiées, vandalisées ?
  • Comment feront-ils la promotion de la natalité locale, de la famille traditionnelle ?
  • Que pensent les conservateurs de l’orientation idéologique de Radio-Canada ? (Rappelons sur ce sujet que M. O’Toole a d’abord voulu revoir le financement du diffuseur étatique, de privatiser CBC/TV, pour finir par simplement parler de revoir son mandat)
  • Ont-ils quelque chose à dire sur l’immigration massive, son impact culturel, économique, sur le prix des logements, des salaires ?
  • Quid des délires du wokisme ? 
  • Croient-ils que le Canada est un territoire non cédé ? 
  • Que pensent-ils du pouvoir des juges ?

Ce manque de clarté et de franchise sur des questions importantes, l'absence de programme clivant et tranchant avec le discours habituel du progressisme ambiant pourrait-il expliquer une certaine démobilisation des électeurs et expliquerait-il la hausse de l'abstention passée de 32, 97 % à 38,02 % lors de ces élections ? Le PCC n'a-t-il pas tout intérêt à viser ces abstentionnistes et à mobiliser sa base conservatrice en plus grand nombre plutôt que d’espérer séduire les centristes et les progressistes déçus par le parti libéral  ?

Faiblesses personnelles d’Erin O’Toole

Tout n’est pas cependant question de positionnement politique et de plateforme électorale. La personnalité d’Erin O’Toole est également en question. Elle n’a pas aidé le chef du PCC : O’Toole manque visiblement de charisme, de spontanéité et de courage. Il semble incapable de répondre directement et franchement à la moindre question un peu délicate. Il ne peut que ressortir machinalement une réponse qui semble apprise par cœur. 

Et quand, il est pressé par les médias sur un sujet qu’il considère comme sensible, il cède ou tergiverse. Ce fut notamment le cas sur les armes à feu, adoptant souvent le point de vue libéral que les armes à feu légales seraient en quelque sorte la cause de la criminalité violente. Il céda encore en matière de valeurs morales en acceptant qu’il fallait — revenant sur ses promesses antérieures pour adopter le prêt-à-penser progressiste — imposer au personnel soignant objecteur de conscience de recommander aux femmes qui voulaient se faire avorter des médecins qui seraient prêts à accomplir cet acte qui révulse ces objecteurs de conscience. En outre, il a été incapable de condamner la censure des ouvrages en Ontario dans l’affaire des autodafés, il ne put se résoudre qu’à condamner le fait qu’on les avaient brûlés, comme un bon libéral mou et centriste.

Avenir d’O’Toole

Erin O’Toole s’en est sans doute assez bien sorti pour qu’il survive en tant que chef. Les médias prétendent déjà que Harper a d’abord échoué aux élections fédérales avant de l’emporter, que le parti ne peut se permettre de changer de chef alors qu’un nouveau scrutin pourrait être déclenché d’ici un an ou dix-huit mois, qu’aucun autre chef pour le remplacer ne se dessine. 
 
Maintenant que les élections sont terminées, les médias traditionnels exhortent donc les conservateurs à garder Erin O’Toole à leur tête. On peut se demander pourquoi. Serait-ce parce que O’Toole a précisément perdu, qu’il a tiré le parti vers la gauche et qu’il a promis de continuer ce mouvement sénestrogyre ?

Comme ailleurs en Occident, le PCC continuera d’incarner un conservatisme craintif à la traîne de la gauche, cédant pas à pas sur tous les sujets : l’identité, l’immigration, les valeurs morales, les « territoires autochtones non cédés », les lois pour lutter contre le « discours haineux », le dénigrement de la civilisation occidentale, les politiques écologistes, etc.

De retour en Trudeaupie

Trudeau parle d’avancer « ensemble » alors qu’il a cherché depuis des semaines à cliver la population, à opposer les vaccinés aux non-vaccinés, à menacer ceux qui ne veulent pas se faire vacciner, à brandir des lois contre ceux qui ne partagent pas ses opinions les accusant de discours « haineux ».

Entretemps, le wokistan canadien avance. (♪ Woke Canada ! Pays post-national ! ♪)
 
C’est ainsi que l’ONF nous apprend la nomination d’une militante noire au poste de directrice de la Diversité (non blanche), de l’équité (de la discrimination) et de l’inclusion (sélective et obligatoire)… Mme Rachel Décoste a brigué en 2007 l’investiture du Parti libéral du Canada dans la circonscription d’Ottawa-Orléans. Elle a de nouveau essayé en 2019. À nouveau, elle a échoué.

Parmi les écrits passés de Mme Décoste :


Liens connexes

Liste de 14 circonscriptions qui auraient été remportées par le PCC si 70 % des électeurs de Maxime Bernier avaient voté pour le PCC


Brève analyse lexicale du programme électoral du PLC 

« Prix moyen d’une maison a bondi de 300 k$ depuis 2015 »  : « la brusque hausse de la population due à l’immigration » 

Priorités des électeurs (selon sondage) par rapport aux thèmes du dernier débat des chefs 

Trudeau défendra toujours les enfants LGDP... LGT... LBT, ....LGBTQ2+ 

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