lundi 20 juillet 2020

Royaume-Uni : femme de 23 ans attaque la clinique où elle a subi une “transition de genre" à 16 ans

Comme le relaye Sky News, Keira Bell poursuit le National Health Service (NHS) pour ne pas avoir davantage remis en cause « sa décision de devenir un homme ».

Le Tavistock and Portman Trust est une clinique londonienne du National Health Service qui gère le seul service de développement de l’identité de genre du Royaume-Uni. Comme le rapporte Sky News, Keira Bell, âgée de 23 ans, attaque toutefois cet établissement. La jeune femme estime que le personnel médical aurait dû davantage remettre en cause sa décision de devenir un homme, alors qu’elle était adolescente. « On aurait dû me dire d’attendre », insiste-t-elle. Se décrivant comme « garçon manqué » alors qu’elle était enfant, elle a été orientée vers la clinique Tavistock à 16 ans. Et « après 3 rendez-vous d’une heure, [elle] s’est vu prescrire des bloqueurs de puberté », explique Sky News. D’anciens employés de la clinique avaient fait part de leurs inquiétudes quant au fait que « les adolescents qui souhaitent changer de sexe se voient administrer des bloqueurs de puberté sans évaluation adéquate ni travail psychologique ».



Un an après avoir reçu les bloqueurs de puberté, Keira s’est vu prescrire de la testostérone qui a entraîné la mue de sa voix et le développement de caractéristiques masculines. En 2019, Keira arrêtait son traitement hormonal et se déclarait « maintenant prête à accepter son sexe de femme ». Elle faisait également part de sa « colère contre ce qui lui était arrivé au cours des dix dernières années ». Au cours du procès à venir, les avocats de Keira feront valoir que les enfants ne peuvent pas mesurer l’impact qu’un tel traitement pourrait avoir sur leur vie future, y compris, par exemple, sur leur fertilité. Le NHS a déjà annoncé un examen indépendant de ses politiques quant à l’utilisation des bloqueurs de puberté. Un examen « planifié », d’après le NHS, « qui sera entrepris par un groupe d’experts indépendants ».


Source : Valeurs actuelles

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Bjorn Lomborg: les climato-alarmistes nous mettent en danger avec de fausses données

Bjørn Lomborg (né le 6 janvier 1965) est un statisticien danois, professeur à l’école de commerce de Copenhague et ancien directeur de l’Institut d’estimation environnementale à Copenhague. Ancien membre de Greenpeace, il a acquis une renommée internationale pour son livre L’Écologiste sceptique (publié en danois en 1998, puis en français en 2004).

Il vient de publier un nouveau livre : « False Alarm: How Climate Change Panic Us Cost Trillions, Hurts the Poor, and Fails to Fix the Planet » (Basic Books) [Fausse alarme : comment la panique autour du changement climatique nous coûte des milliers de milliards de dollars, nuit aux pauvres et ne remet pas la planète en état.].

Nous en publions des extraits résumés.


« VOUS MOURREZ de vieillesse, je mourrai du changement climatique », déclarait une affiche typique tenue par des adolescents lors de rassemblements climatiques à travers le monde. Les médias, les militants et même les politiciens se livrent sans vergogne à l’alarmisme climatique, attisant les craintes de millions de personnes.

Les livres sur l’implosion imminente de la civilisation due au changement climatique encombrent les étals des librairies du monde entier. Les médias ne parlent plus de changement climatique, ils parlent désormais d’« urgence climatique » ou même de « dégradation du climat ». La couverture du magazine Time nous commande : « Soyez inquiet. Soyez très inquiet. »

Sans surprise, cet alarmisme amène la plupart d’entre nous à considérer l’avenir comme catastrophique. Les enfants grandissent terrifiés, six adolescents américains sur dix ont maintenant peur du changement climatique. L’alarmisme a atteint un tel crescendo que maintenant la moitié de la population mondiale croit vraiment que le changement climatique mettra probablement fin à la race humaine.

Cet alarmisme est non seulement infondé, mais moralement injuste. Cela nous amène à prendre de mauvaises décisions basées sur la peur, alors que le monde s’est non seulement enrichi, mais qu’il continuera de s’enrichir et d’améliorer ses conditions de vie au cours du XXIe siècle.

N’oubliez pas que le monde d’aujourd’hui est bien meilleur dans presque tous les domaines mesurables. En 1900, l’espérance de vie moyenne était de 32 ans. Aujourd’hui, elle a plus que doublé pour s’établir à 72. La disparité en matière de santé entre riches et pauvres s’est réduite, le monde est beaucoup plus alphabétisé, le travail des enfants a chuté et nous vivons dans un des moments les plus paisibles de l’histoire. La pollution de l’air intérieur, auparavant le plus grand tueur environnemental, a diminué de moitié depuis 1990. Quatre personnes sur cinq étaient extrêmement pauvres en 1900 et aujourd’hui — malgré l’impact dévastateur du coronavirus - moins d’un sur cinq l’est.


L’estimation modérée du Groupe des Nations Unies sur le climat pour la fin du siècle est que nous serons encore mieux lotis qu’aujourd’hui. Il ne restera pratiquement plus personne vivant dans l’extrême pauvreté, tout le monde sera éduqué beaucoup plus longtemps et le revenu moyen par personne dans le monde sera 4,5 fois plus haut qu’il n’est aujourd’hui. Pourtant, pour Bjorn Lomborg le climat demeure un véritable défi, au niveau de la planète il aura un impact négatif. Mais voilà cet impact négatif paraîtra dérisoire par rapport à notre enrichissement planétaire prévu pour atteindre 450 %. Sur la base de trois décennies d’études, l’ONU et le seul économiste climatique au monde ayant reçu un prix Nobel estiment que le réchauffement climatique réduira l’augmentation du bien-être du 21e siècle de 450 % à « seulement » 434 % des revenus d’aujourd’hui.

De toute évidence, c’est un problème. Mais une réduction de 3,6 % de notre potentiel d’enrichissement d’ici la fin du XIXe siècle n’est pas une menace existentielle.

Il est peu probable que le recours à la panique et à l’hystérie soit utile. En effet, l’un des auteurs du Groupe d’experts des Nations Unies sur le climat a mis en garde contre cette dérive : « Nous risquons de perdre l’adhésion du public avec des propos extrémistes qui ne sont pas soigneusement étayés par la science. »

Comment est-il possible que la représentation médiatique des impacts du changement climatique soit si éloignée de la réalité ? Simplement parce que les facteurs simples et modérateurs sont omis. L’année dernière, par exemple, un article a généré de nombreux titres et clics affirmant que la future élévation du niveau de la mer inonderait 187 millions de personnes.

Mais c’était spectaculairement trompeur. Il fallait supposer que personne ne s’adapterait au cours des 80 prochaines années. En fait, la recherche a montré que, comme les gens s’adaptent évidemment, seul 0,3 million de personnes devront déménager. Le nombre effrayant est 600 fois trop grand.

Cette rhétorique trompeuse conduit les politiciens à faire des promesses irréalistes. Nous avons pour la plupart renié nos promesses climatiques au cours des trente dernières années et il est fort probable que nos gouvernements ne respecteront pas leurs promesses climatiques de Paris d’ici 2030. Cela conduit également les pays à faire des promesses exorbitantes de neutralité carbone d’ici 2050, ce qui coûtera plus cher que les arrêts de nos économies pendant le confinement en réaction à la pandémie de coronavirus. Seule la Nouvelle-Zélande a demandé une évaluation indépendante du coût de sa politique climatique. Elle devrait coûter 16 % de son PIB chaque année d’ici 2050, ce qui le rendra plus coûteux que l’ensemble des dépenses publiques de la Nouvelle-Zélande pour l’éducation, la santé, l’environnement, la police, la défense, la protection sociale, etc.

Dépenser 16 % du revenu d’un pays pour résoudre une petite partie d’un problème qui causerait une baisse de croissance de 3,6 % est une mauvaise politique. De plus, il est peu probable que cela se produise. Nous avons besoin de solutions plus intelligentes.

Les études économiques climatiques montrent de manière convaincante que l’un des meilleurs investissements « pour réparer » le climat à moyen terme est d’investir massivement dans la recherche verte. [Nous ne sommes pas du tout convaincus que le Canada, la Scandinavie ou la Russie pâtiront globalement d’un réchauffement climatique ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas s’adapter à des conditions climatiques moins froides dans nos contrées boréales, bien au contraire.]

La recherche étant relativement bon marché, nous pouvons explorer de nombreuses alternatives, de meilleures énergies renouvelables et stockage de batteries, à la capture et à la fusion du carbone, à la fission, aux algues productrices de pétrole neutres en carbone, et plus encore. Si, par l’innovation, nous pouvons produire de l’énergie verte moins chère que celle issue des combustibles fossiles, tout le monde changera — pas seulement les riches bien intentionnés, mais aussi la plupart des Chinois, des Indiens et des Africains. Les modèles montrent que chaque dollar investi dans la recherche et le développement sur l’énergie verte éviterait onze dollars de dégâts climatiques.

Il est impératif que nous nous concentrions nos efforts sur l’innovation — des efforts qui ont fait leurs preuves tout au long de l’histoire. Nous devons lutter intelligemment contre le climat et veiller également à ce que l’accent monomaniaque sur le changement climatique n’évince pas les investissements urgents dans les nombreux autres dossiers cruciaux comme la santé, l’éducation, l’emploi et la nutrition.

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La « Pravda » du progressisme américain

Chronique de Mathieu Bock-Côté dans le Figaro du 18 juillet.


Le New York Times (NYT) passe pour le titre le plus prestigieux de la presse outre-Atlantique, incarnant l’aristocratie du journalisme américain. On lui prête une intelligence exceptionnelle pour raconter et décrypter l’époque et le cours des événements. Pourtant, en 2016, le NYT s’est montré ébaubi devant la victoire de Donald Trump, qu’il n’avait même pas été capable d’imaginer, tant cette possibilité lui semblait absurde. Une inquiétude est apparue dans la direction : se pourrait-il que le quotidien soit déconnecté de la société avec laquelle il prétend entretenir un lien privilégié ?

Pour sortir de son insularité mentale, le NYT a donc décidé de s’ouvrir à des voix un peu plus « conservatrices » et a embauché Bari Weiss, pour diversifier ses pages opinions. Sa mission dans l’équipe éditoriale : permettre au journal de renouer avec cette part de l’Amérique et du monde qu’il ne parvenait plus vraiment à comprendre, ou plus exactement, qu’il vomissait. Elle s’y est vouée, convaincue que sa mission était de contribuer à la restauration de la conversation démocratique. Elle ne devinait pas que sa tâche serait quasiment impossible.

Parce qu’au même moment où le NYT entendait s’ouvrir à d’autres voix que la sienne, le journal s’enfonçait dans une posture militante décomplexée, se dévoilant notamment dans le ton des reportages, se distinguant à peine de celui des chroniques. Il fallait automatiquement présenter Trump comme un monstre raciste et sexiste représentant le visage hideux du suprémacisme blanc dans son pays. Le NYT ne se contentait pas de critiquer vigoureusement Trump, mais menait une campagne trahissant les règles élémentaires de l’honnêteté journalistique. L’idéologie diversitaire y était sacralisée.

À l’intérieur même du journal, un climat sectaire s’est imposé, au point que Weiss a décidé de le quitter le 14 juillet. Dans sa lettre de démission, elle parle franchement : il devenait de plus en plus difficile de publier dans les pages débats des tribunes allant contre l’orthodoxie du journal. Les journalistes « liberals » à l’ancienne avaient beau ne pas aimer les conservateurs, ils croyaient quand même à la liberté d’expression. Ce n’est pas le cas de la nouvelle génération de journalistes — militants croyant à une forme de vérité révélée, à laquelle il n’est pas permis de déroger. Le New York Times est devenu la Pravda du régime diversitaire.

La démission de Weiss arrive dans un contexte particulier. Le 7 juillet, 150 intellectuels, journalistes et écrivains pour la plupart associés à la gauche libérale anglo-saxonne faisaient paraître dans Harper’s une lettre ouverte pour dénoncer la « cancel culture » [culture de l’annulation] et la nouvelle censure portée par la gauche radicale. La manière était prudente : les signataires s’inclinaient d’abord devant la gauche radicale et ses objectifs, pour se donner le droit de douter de ses méthodes. Ils ajoutaient que Trump était un danger et que l’illibéralisme menaçait le monde, mais réclamaient néanmoins la restauration d’une éthique du débat.

Les conservateurs qui mènent la bataille contre le politiquement correct depuis plus de trente ans auraient pu accueillir avec bonheur ces renforts. Certains confessèrent néanmoins un certain scepticisme en remarquant que plusieurs signataires de cette lettre ne s’étaient pas empêchés, il n’y a pas si longtemps, de diaboliser les conservateurs en les extrême-droitisant et en justifiant leur mise au ban de la cité. Faut-il comprendre que la gauche libérale tolérait la censure lorsqu’elle frappait la droite, mais pousse des cris d’horreur lorsque c’est son tour de la subir ? La révolution dévore toujours ses enfants. En d’autres mots, la gauche libérale se rallie certes à la cause de la liberté d’expression en s’alliant à ceux qui la défendaient déjà, mais elle prétend surtout l’anoblir, en expliquant que ses anciens défenseurs étaient suspects, mais qu’elle, au moins, a le cœur pur. L’histoire se répète. Tant que l’anticommunisme était porté par la « droite », il était réactionnaire. Il devint légitime quand les progressistes autoproclamés s’en emparèrent. Il en fut de même pour la critique de l’islamisme. Il faut d’abord avoir été de gauche pour avoir le droit de ne plus l’être. Il faut avoir été de gauche pour avoir la permission de critiquer ses dérives.

La culture de l’annulation représente une radicalisation du politiquement correct et témoigne de son emprise de plus en plus grande sur les institutions culturelles. Elle a débordé des campus où elle avait pris forme, et contamine la vie publique dans son ensemble en créant un climat d’inquisition permanent, entretenu par des milices de journalistes-militants de la gauche diversitaire. Cette tendance se fait sentir des deux côtés de l’Atlantique. Elle oblige à nommer un tabou : c’est moins ce qu’on nomme la droite populiste que la gauche radicale qui représente aujourd’hui l’ennemi véritable de la démocratie.