jeudi 30 janvier 2025

Donald Trump bannit le changement de « genre » des mineurs

Le président des États-Unis, Donald Trump, a signé mardi un décret visant à restreindre les procédures de changement de sexe « chimiques et chirurgicales » pour les mineurs.

« Dans tout le pays aujourd'hui, des professionnels de la médecine mutilent et stérilisent un nombre croissant d'enfants impressionnables sous l'affirmation radicale et fausse que les adultes peuvent changer le sexe d'un enfant par une série d'interventions médicales irréversibles », indique le décret, intitulé “Protéger les enfants de la mutilation chimique et chirurgicale”. « Cette tendance dangereuse sera une tache dans l'histoire de notre pays et doit cesser.

« D'innombrables enfants regrettent rapidement d'avoir été mutilés et commencent à comprendre l'horrible tragédie qu'ils ne seront jamais en mesure de concevoir leurs propres enfants ou de les nourrir par l'allaitement », poursuit l'ordonnance. « En outre, les factures médicales de ces jeunes vulnérables risquent d'augmenter tout au long de leur vie, car ils sont souvent pris au piège de complications médicales à vie, d'une guerre perdue d'avance contre leur propre corps et, tragiquement, de la stérilisation. »

En conséquence, les États-Unis ont pour politique de ne pas financer, parrainer, promouvoir, aider ou soutenir la soi-disant « transition » d'un enfant d'un sexe à l'autre, et d'appliquer rigoureusement toutes les lois qui interdisent ou limitent ces procédures destructrices et qui altèrent la vie », peut-on lire dans le décret.

Sur Truth Social, M. Trump a déclaré : « Aujourd'hui, j'ai eu le grand honneur de signer un décret interdisant la castration chimique et la mutilation médicale d'enfants innocents aux États-Unis d'Amérique. Notre pays ne financera plus, ne parrainera plus, ne promouvra plus, n'assistera plus et ne soutiendra plus les soi-disant « soins d'affirmation du genre », qui ont déjà ruiné beaucoup trop de vies précieuses. Mon décret ordonne aux agences d'utiliser tous les moyens disponibles pour mettre fin à la participation financière du gouvernement fédéral aux institutions qui cherchent à fournir ces procédures médicales barbares, qui n'auraient jamais dû être autorisées à avoir lieu !»

Mark Trammell, directeur exécutif et avocat général du Center for American Liberty, qui représente certains détransitionneurs dans des procès, a salué l'action de Trump.

« Le président Trump doit être félicité pour son incroyable initiative visant à protéger les enfants vulnérables du complexe industriel du genre », a déclaré M. Trammell. « Ce décret démarque à juste titre les agences fédérales de l'Association professionnelle mondiale pour la santé transgenre (WPATH), qui est discréditée, tout en refusant le financement fédéral d'institutions qui mutilent chimiquement et chirurgicalement les enfants. »

« Il est navrant que Joe Biden n'ait pas eu la lucidité morale et intellectuelle de prendre un tel décret, préférant la politique à la santé des enfants vulnérables », a-t-il ajouté.

Un dénonciateur texan inculpé par le ministère de la justice

Le Dr Eithan Haim avait été inculpé par le ministère de la justice (DOJ) sous la présidence de M. Biden après avoir dénoncé des procédures transgenres pratiquées sur des mineurs à l'hôpital pour enfants du Texas.  

Vendredi, le ministère de la Justice de Trump a abandonné les poursuites contre le Dr Eithan Haim, qui avait dénoncé la médecine transgenre pratiquée sur des mineurs au Texas.

Le mois dernier, la Cour suprême des États-Unis a entendu les arguments oraux concernant une loi du Tennessee interdisant les traitements médicaux transgenres pour les enfants en décembre. Une décision dans cette affaire très médiatisée est attendue pour juillet 2025.

Plus de deux douzaines d'États ont adopté des interdictions similaires restreignant l'accès des mineurs aux traitements médicaux pour les personnes transgenres.


Le livre « Génération anxieuse » du chercheur Jonathan Haidt

Dans un livre majeur, « Génération anxieuse », le chercheur américain Jonathan Haidt montre les dégâts des téléphones portables sur la jeunesse née après 1995 : dépression, privation sociale, fragmentation de l’attention, dépendance. Les preuves sont là, il est temps d’agir.

C’est un livre absolument majeur, qui devrait être mis entre les mains de tous nos responsables politiques, mais aussi des patrons des réseaux sociaux (même s’ils savent déjà très bien ce qu’ils font) et des parents. Génération anxieuse, succès de librairie aux États-Unis et enfin traduit en français, vient de paraître aux Éditions des Arènes. Son auteur, Jonathan Haidt, a été un des premiers à documenter les ravages du wokisme à l’université : dans The Coddling of the American Mind (« Le maternage intellectuel des jeunes américains »), il décrivait comment une nouvelle génération était arrivée à l’université au mitan des années 2010, qui réclamait une « protection » contre des discours selon eux offensants. Ces jeunes « flocons de neige » (aussi fragiles que ceux-ci), surprotégés par leurs parents, ne supportaient plus la contradiction, et avaient troqué l’esprit de découverte qui sied à la jeunesse contre un esprit de défense et de repli.

Dans Génération anxieuse, le chercheur remonte à la source du problème. Il s’est aperçu qu’entre 2010 et 2015, à la faveur de la diffusion du téléphone intelligent (l’iPhone est inventé en 2007), a eu lieu ce qu’il appelle un « grand recâblage » de l’enfance. La génération née après 1995 (qu’on appelle génération Z) est la première à avoir grandi intégralement connectée aux réseaux sociaux (près de 40 h par semaine pour un ado entre 13 et 18 ans). Et ce alors qu’aucune étude d’impact n’a jamais été menée par les grandes entreprises technologiques sur les conséquences d’une enfance connectée. « Les jeunes de la génération Z sont les premiers de l’histoire à traverser la puberté avec un portail en poche qui les éloigne de leur entourage et les attire dans un univers alternatif excitant, addictif et instable. » Ce sont les cobayes d’une éducation totalement inédite aux conséquences dévastatrices.

Les résultats sont là, incontestables. « Un déferlement de souffrance. » À partir de 2010, quelque chose a changé dans la santé mentale des jeunes. Les troubles anxieux et dépressifs ont explosé : + 145 % de cas de dépression majeure chez les adolescentes américaines depuis 2010 ; +161 % pour les jeunes hommes (qui partaient de plus bas) ; + 140 % chez les jeunes adultes de 18-35 ans depuis 2010. Le taux de suicide des adolescents a commencé à augmenter en 2008 : + 167 % pour les filles. Vous en voulez encore ? +188 % de visite aux urgences pour cas d’automutilation pour les jeunes filles depuis 2010.

Pourquoi l’impact des réseaux sociaux est-il plus grave sur les adolescents que sur les adultes ? Parce que le cortex frontal, essentiel pour la maîtrise de soi, la gratification différée et la résistance à la tentation arrive à maturité à la vingtaine : les jeunes peuvent moins réfréner leur dépendance. De plus, à la puberté, le cerveau est particulièrement plastique, et la sensibilité des jeunes à la comparaison sociale s’accroît. D’ailleurs les Facebook Leaks ont documenté que l’entreprise de Mark Zuckerberg a intentionnellement cherché à rendre les adolescents accros par le biais de techniques comportementales.

Les quatre dégâts fondamentaux causés par les téléphones dits intelligents sont : la privation sociale (les jeunes voient moins physiquement leurs amis), le manque de sommeil (en moyenne les adolescents dorment 7 h, ce qui n’est pas assez pour la construction de leur cerveau), la fragmentation de l’attention et l’addiction.

Les réseaux sociaux ont été « la cause majeure d’une épidémie internationale de maladie mentale chez les adolescents ». Celle-ci a des conséquences différentes chez les garçons et chez les filles (preuve au passage que, contrairement à ce que pensent les idéologues du genre, il existe bien des différences entre les sexes). Les réseaux sociaux nuisent davantage aux filles : elles y sont davantage accros, notamment à Instagram, où elles se comparent en permanence à leurs congénères, ce qui entraîne des troubles dépressifs, alimentaires, et parfois du mimétisme dans la dysphorie de genre. Les garçons, eux, auront tendance à devenir toxicomanes aux jeux vidéo et à la pornographie, ce qui peut entraîner décrochage scolaire et retrait du réel. Le monde virtuel blesse les filles et consume les garçons.

Jonathan Haidt souligne le paradoxe de notre temps : nous surprotégeons les enfants dans le monde réel alors que nous les sous-protégeons dans le monde virtuel. Nous refusons de les laisser sortir seuls de peur qu’ils croisent un pédophile avec un sac de bonbons, alors qu’internet et les réseaux sont aujourd’hui le lieu numéro un de la prédation sexuelle. Nous les laissons vaquer des heures dans l’océan illimité du web, mais craignons de les laisser jouer à l’air libre. C’est encore pire aux États-Unis, société hyperjudiciarisée, qu’en Europe : les tourniquets ont été supprimés de la plupart des aires de jeu, car jugés trop dangereux.

Conclusion du chercheur : les parents doivent laisser de l’air à leurs enfants et les pousser le plus possible à pratiquer le jeu libre, essentiel dans la construction de soi. Haidt insiste aussi sur la nécessité de recréer des rituels. Dans toutes les sociétés, on a créé des rites initiatiques de passage de l’adolescence vers le monde adulte, nous sommes les premières sociétés à les avoir abolis. Nous laissons à la place nos enfants se perdre dans l’enfer numérique. La vie numérique entraîne une dégradation spirituelle, aussi bien chez les adultes que chez les adolescents. Il nous faut réapprendre l’incarnation, l’immobilité, et cette belle faculté que Simone Weil disait être la plus belle : l’attention. Réapprendre à être lent à la colère et prompt à pardonner, tout l’inverse que ce nous enseigne l’immédiateté des réseaux.

La réponse est aussi politique. On débat beaucoup ces jours-ci sur la nécessité de limiter et de contrôler la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Plutôt que de faire la police des tweets des adultes, les responsables politiques devraient limiter drastiquement l’accès aux réseaux sociaux des plus jeunes pour corriger un scandale sanitaire qui a déjà trop duré. Jonathan Haidt est très clair sur les solutions à mettre en œuvre. Elles doivent être collectives, car les parents ne peuvent se battre seuls pour assumer des privations à leurs enfants face à la pression sociale du monde extérieur. Il faut fixer la majorité numérique à 16 ans et obliger les plateformes à mettre de vraies mesures de vérification d’âge. Il faut soutenir des écoles vraiment sans téléphones cellulaires, c’est-à-dire avec dépôt dans un casier à l’entrée jusqu’à la fin des cours. Les résultats sont là, il ne faut plus tergiverser ni faire des « expérimentations ».

Une génération a été sacrifiée, agissons vite pour sauver les suivantes.

Source : Le Figaro

Génération anxieuse
par Jonathan Haidt,
publié aux Arènes,
le 16 janvier 2025,
à Paris,
424 pp,
ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1037513090 


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