mardi 19 juillet 2022

Activistes font pression pour empêcher les anthropologues d'identifier les restes humains comme "masculins" ou "féminins"

Des scientifiques soutiennent qu’ils ne peuvent pas connaître l’identité sexuelle à laquelle les dépouilles s’identifiaient.

Dès que des restes humains anciens sont découverts, les archéologues commencent le travail de détermination d’un certain nombre de traits sur l’individu, y compris l’âge, la race et le sexe.

Mais une nouvelle école de pensée au sein de l’archéologie pousse les scientifiques à réfléchir à deux fois avant d’attribuer un sexe aux restes humains anciens.

Il est possible de déterminer si un squelette provient d’un mâle ou d’une femelle biologique en utilisant des observations objectives basées sur la taille et la forme des os. Les médecins légistes font de même dans le cadre de leurs enquêtes.

Mais les militants LGBTQSAI+ soutiennent que les scientifiques ne peuvent pas savoir comment un ancien individu s’était identifié de son vivant.

« Vous connaissez peut-être l’argument selon lequel les archéologues qui trouveront vos os un jour vous attribueront le même sexe que celui que vous aviez à la naissance, donc peu importe si vous faites une transition sexuelle, vous ne pouvez pas échapper à votre sexe assigné », a tweeté la semaine dernière Emma Palladino, candidate à la maîtrise à l’Université de Montréal en anthropologie. En 2019, elle publiait un article intitulé Une nouvelle voie à suivre : décolonisation et voix autochtones dans les musées occidentaux.

Pour Mlle Palladino l’attribution d’un sexe à un squelette est une « connerie ».

« L’étiquetage des restes humains comme “masculin” ou “féminin” est de toute façon rarement l’objectif final d’une fouille », a écrit Palladino. « La “bioarchéologie de l’individu” est notre but, elle intègre absolument tout ce que nous découvrons sur une personne dans une biographie nuancée et ouverte de sa vie. »

Elle n’est pas la seule. Les militants du genre ont formé un groupe de travail appelé Trans Doe afin d’« explorer les façons dont les normes actuelles en matière d’identification humaine médico-légale ne rendent pas service aux personnes qui ne correspondent pas clairement à la division binaire des sexes ».

« Nous proposons une approche de l’identification humaine tenant compte du genre en regroupant des bases de données manquantes et non identifiées à la recherche d’indices contextuels tels que des personnes décédées portant des vêtements culturellement codés selon un sexe autre que le sexe qui leur a été attribué », indique l’énoncé de mission du groupe. [Il faut donc d’abord « attribuer un sexe » biologique à ces dépouilles pour permettre cette recherche !]

[…]

En février dernier, la professeure agrégée de l’Université du Kansas, Jennifer Raff, a publié « Origin: A Genetic History of the Americas », dans lequel elle affirmait qu’il n’y avait « pas de distinction nette entre les individus physiquement ou génétiquement “masculins” ou “féminins” ».


Raff (ci-contre) a suggéré que les scientifiques ne peuvent pas connaître le sexe d’une chasseuse péruvienne biologiquement féminine âgée de 9 000 ans, car ils ne savent pas si la chasseuse s’est identifiée comme un homme ou une femme — un concept de « dualité » qui, selon elle, a été « imposé par les colonisateurs chrétiens ».

Raff n’a pas répondu à une demande de commentaire de The College Fix.

Certains archéologues dénoncent les efforts visant à dégenrer les dépouilles humaines.

La professeure d’archéologie de l’État de San Jose, Elizabeth Weiss, a déclaré à The Fix que l’élimination des classifications de genre équivaut à une « falsification à motivation idéologique ». Weiss a déclaré qu’il y avait un mouvement parmi les universitaires « pour imposer dans tous les domaines les concepts chers aux universitaires [wokes] ».

Weiss a déclaré que la récente explosion du nombre de personnes s’identifiant comme transgenres suggère qu’il s’agit d’une mode sociale et non d’une modification biologique et que « la désexualisation a posteriori permet d’occulter ce fait évident ».

Elle a noté que l’application du sexe biologique à des dépouilles permet souvent à dissiper les mythes préjudiciables aux femmes.

« Certains anthropologues de la première heure confondaient parfois certains squelettes féminins robustes avec des squelettes masculins, en particulier dans les collections aléoutes et esquimaudes ; cela a renforcé les faux stéréotypes selon lesquels les femmes ne travaillaient pas aussi dur que les hommes », a-t-elle déclaré. « Au fil du temps, les anthropologues biologiques et les archéologues ont travaillé dur pour déterminer quels traits sont déterminés par le sexe, indépendamment de l’époque et de la culture. Cette volonté idéologique d’effacement de ces progrès est rétrograde pour la science et les femmes. »

Squelettes vieux de 1500 ans d’un couple d’amoureux hétérosexuels (homme, femme) enlacés découverts en Chine

 

« La détermination du sexe des squelettes est une compétence essentielle en médecine légale et toute diminution de cette compétence aura un impact négatif sur les enquêtes criminelles, privant les victimes et leurs familles de justice », a-t-elle déclaré.

Weiss poursuit actuellement son université parce que celle-ci l’empêche d’accéder à la collection de restes humains de cette institution, ce qui, selon elle, est une mesure de représailles pour sa position opposée au rapatriement des restes humains [dans les pays où ils ont été découverts].

Weiss est soutenue par la chercheuse de l’Université de Cambridge, Jennifer Chisolm, qui a déclaré que les analyses selon lesquelles les personnes transgenres jouaient un rôle important dans les populations autochtones sont souvent anhistoriques et peuvent même détourner l’attention « de la discrimination contemporaine à laquelle [ces individus] sont confrontés au sein de leurs propres communautés ».

Après le sexe, les races (pardon, les « populations génétiquement différenciées »)

 L’idéologie du genre n’est pas la seule à se frayer un chemin en anthropologie et en archéologie. Certains militants ont également appelé les scientifiques à cesser de classer les squelettes selon leur race.

« Les anthropologues médico-légaux n’ont pas pleinement pris en compte le contexte raciste du système de justice pénale aux États-Unis lié au traitement des Noirs, des Autochtones et des personnes de couleur ; nous n’avons pas plus considéré que l’estimation de l’ascendance [attribuer une race] pourrait réellement entraver les efforts d’identification en raison de préjugés raciaux enracinés » d’écrire Elizabeth DiGangi de l’Université de Binghamton et Jonathan Bethard de l’Université de Floride du Sud dans une étude publiée en janvier.

Selon DiGangi et Bethard, « l’estimation de l’ascendance contribue à la suprématie blanche », ces deux auteurs qualifient cette pratique de « dangereuse ».

Et les noms d’oiseaux et de primates

D’autres ont appelé à changer les noms de primates dérivés d’hommes blancs de l’hémisphère nord. Les militants soutiennent que continuer à utiliser les noms actuels « perpétue le colonialisme et la suprématie blanche ».

Voici un extrait de la description de cet article (protégé par un mur payant) : « La primatologie a des racines coloniales et reste caractérisée par une dynamique coloniale. Les primates sont majoritairement présents dans les pays du Sud, tandis que les primatologues sont historiquement originaires principalement du Nord, et non des pays de l’aire de répartition. L’impérialisme a directement facilité les travaux de terrain pionniers en primatologie, notamment ceux de CR Carpenter au Panama et en Malaisie (Ahuja, 2013 ; Carpenter, 1934, 1940 ; Haraway, 1989) et ceux de Jane Goodall au Tanganyika (Goodall, 1962 ; Haraway, 1989 ; Rodrigues, 2020). »

 

Le carré rouge associé au Tarsier de Dian[e] signifie que la savante éponyme est une occidentale post-coloniale, le carré vert associé au hurleur de Spix (première ligne) signifie qu’il tire son nom d’un Occidental de l’époque coloniale. Ce singe vit en Amazonie qui ne fut jamais une colonie allemande…

La même tendance sévit en ornithologie, voir Radio-Canada : décolonialiser les noms d’oiseaux.

« Ce n’est qu’une autre tentative d’imposer l’idéologie woke actuelle là où elle n’a rien à faire » de déclarer Weiss.

Sources : The College Fix et Springer

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