jeudi 10 mars 2016

France — Professeur interrogé par la gendarmerie pour ses opinions politiques sur la Russie

Pascal Geneste, professeur d’histoire en langue bretonne, a découvert à son retour de vacances que certains de ses élèves avaient été interrogés par la gendarmerie. Une plainte émanant des parents d’une élève a, en effet, attiré l’attention des autorités sur le contenu des cours de M. Geneste.

Lui-même est la cible d’une information judiciaire. En cause : sa présentation de la Russie comme chef de file de la lutte contre Daech, mais aussi ses opinions nationalistes et ce que les parents ont interprété comme des propos « islamophobes ».



La scène se passe en France patrie de la Liberté. Le 17 février dernier, six élèves du collège Sainte-Anne d’Auray, en Bretagne, ont été convoqués par la gendarmerie pour subir un interrogatoire sur les cours dispensés par leur professeur d’histoire.

Les enquêteurs voulaient savoir ce qu’avait déclaré l’enseignant « au sujet de la Russie et de Vladimir Poutine » durant les cours d’histoire dispensés en langue bretonne par ce dernier.

« Dans une introduction à la géopolitique, j’ai voulu, conformément au programme scolaire, montrer ce qu’était la Russie aujourd’hui. J’ai parlé de la chute du communisme jusqu’à l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine. J’ai replacé le combat de Vladimir Poutine dans le contexte de sa lutte contre l’islamisme et notamment contre Daech, en montrant que Vladimir Poutine était un des précurseurs de cette lutte, un des initiateurs d’une grande coalition contre l’État islamique », explique Pascal Geneste, dans un entretien accordé à l’agence de presse russe Spoutnik.

« Je ne fais aucun commentaire, je me base sur les faits », souligne-t-il.

Le professeur fait remarquer que ses cours se sont déroulés après les attentats du 13 novembre, qui ont traumatisé toute la France et notamment ses élèves.

Il dit les avoir prévenus à chaque fois contre les dangers de la radicalisation islamique. Le professeur souligne que c’est ainsi qu’il remplit son rôle de pédagogue, qui est de protéger les enfants, de protéger les libertés européennes.


« J’ai voulu démontrer aussi que notre proposition d’alliance avec la Russie ne date pas d’hier, qu’elle est même antérieure à la période communiste. J’ai voulu montrer que c’est une alliance d’avenir, qu’elle est raisonnable et claire », précise-t-il.

À la suite à ce cours, le professeur Pascal Geneste a été dénoncé par les parents d’une élève, qui ont déposé plainte à la gendarmerie, l’accusant de propos scandaleux et islamophobes.

« Ces parents sont un peu influencés par la propagande qu’on nous sert à la télévision française. Cela fait longtemps que la télé française n’est plus libre », déplore le professeur.

« Nous sommes en état d’urgence et au lieu de combattre les islamistes, on préfère combattre les ennemis des islamistes », poursuit-il.

Pascal Geneste rappelle qu’il fait partie des nombreuses personnes ayant été sanctionnées pour avoir essayé de faire comprendre aux élèves que « ce qui nous menaçait, c’est l’islamisation en France ».


Alors que la France est un État garantissant la liberté d’expression, M. Geneste a été interrogé sur ses positions politiques. Le procureur de la République de Lorient a décidé d’ouvrir une information judiciaire. Pascal Geneste a été entendu par un officier de gendarmerie, dont le comportement était « très courtois ».

« On m’a posé des questions pour savoir si j’étais de droite ou de gauche. Il m’a été reproché d’avoir mis sur mon site une chanson que reprennent parfois les Jeunesses du Front national. Le FN n’est pas interdit en France, c’est même le premier parti de France », s’indigne M. Geneste.

« On m’a posé une question aussi pour savoir si j’étais un nationaliste français. Si aimer son pays, aimer la France, aimer la Bretagne, si aimer l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, c’est être nationaliste, oui, j’accepte le mot “nationaliste”. Pour moi, ce mot veut dire “aimer les siens avant les autres”, et non “détester les autres”. Donc, moi, je veux protéger les miens », conclut Pascal Geneste.

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