vendredi 11 janvier 2013

Pédophilie — Autre scandale dissimulé par la hiérarchie ?

Mise à jour 11 janvier 2013 — Un rapport d'enquête a dressé vendredi un catalogue accablant des abus sexuels commis en toute impunité pendant plus de 50 ans par l'ex-animateur vedette de la BBC Jimmy Savile aux dépens de victimes âgées de 8 à 47 ans, tandis que la justice a présenté ses excuses.

Jimmy Savile, décédé en 2011 à 84 ans, était un « prédateur sexuel » qui a profité de son statut de vedette pour commettre 214 « actes criminels », dont 34 viols, entre 1955 et 2009, indique le rapport de la police et des services de protection de l'enfance à l'issue d'une enquête de trois mois sur ce retentissant scandale.

L'ancien présentateur vedette des années 1970-80 au style excentrique, qui présentait une émission pour enfants et était impliqué dans de nombreuses œuvres caritatives, a sévi dans sa ville natale de Leeds et à Londres, dans des locaux de la BBC, dans des écoles, dans treize hôpitaux et dans un foyer pour jeunes, selon ce rapport accablant publié en ce jour.

La plus jeune victime connue est un garçon de huit ans à l'époque, mais plus de 80 % des victimes étaient des jeunes filles âgées de 13 à 16 ans.

Ces crimes étaient majoritairement « des agressions sexuelles commises quand l'occasion se présentait », mais certaines avaient été « préméditées », selon le document.

L'impunité dont Jimmy Savile a bénéficié de son vivant a donné lieu à des excuses de la part du Parquet, qui a publié vendredi un rapport sur les raisons ayant mené à la décision de renoncer à des poursuites en 2009 malgré des plaintes reçues par la police du Surrey (sud de l'Angleterre).

« Je voudrais saisir cette occasion pour présenter mes excuses pour les manquements du Parquet », a déclaré le Directeur des poursuites publiques (DPP), Keir Starmer, espérant que l'affaire « marquera un tournant décisif ».

Alison Levitt, conseiller juridique du DPP, a estimé que « si la police et les services avaient adopté une approche différente, des poursuites auraient pu avoir lieu concernant trois victimes », jugeant que leurs plaintes avaient été traitées «avec une circonspection qui n'était ni justifiée ni appropriée».

Pour Peter Watt, le directeur de l'agence britannique pour la protection de l'enfance, coauteur du rapport, l'étendue des abus « dépasse l'entendement ». Il a qualifié Jimmy Savile de «l'un des prédateurs sexuels les plus actifs que nous ayons jamais connu».

« Il est clair que Savile a sournoisement bâti toute sa vie professionnelle de manière à avoir accès à des enfants sans défense afin de commettre ses abus », a-t-il dit.

Comme on le verra ci-dessous, l'employeur de Jimmy Savile, la BBC, avait auparavant enterré un reportage qui jetait une lumière crue sur les agissements de son ancien présentateur. Il avait fallu attendre un reportage de son concurrent pour que le scandale éclate publiquement.

Mise à jour 24 octobre 2012 — Après avoir lancé deux enquêtes internes pour faire la lumière sur les faits, il estime n'avoir « pas encore assez d'informations pour dire à quel point c'était endémique ». George Entwistle, qui a semblé se réfugier derrière les investigations en cours, a été accusé par plusieurs élus d'avoir manqué de curiosité pour la vie interne du groupe qu'il dirige. Les têtes ont déjà commencé à tomber dans ce scandale.Lundi, Peter Rippon, rédacteur en chef du prestigieux magazine d'information Newsnight, a été suspendu pour avoir justifié de façon erronée sa décision de ne pas diffuser une enquête consacrée aux agissements de Savile, un mois après sa mort il y a un an. [...]

Un climat de «guerre civile» règne à la BBC depuis la révélation de cette affaire. Le groupe est sur la sellette pour avoir laissé sans sourciller son animateur abuser de quelque 200 victimes supposées pendant plus de cinquante ans.  [...]

Selon une avocate des victimes de Jimmy Savile, « il existe de sérieuses accusations qu'un réseau pédophile opérait à la BBC ». Le premier ministre David Cameron a jugé « préoccupant que la BBC ait changé sa version des faits ». John Wittingdale, député membre de la commission de la culture et des médias, estime que «la gestion par la BBC a été lamentable». (Le Figaro)

13 octobre 2012 — Il ne s'agit ni de la hiérarchie d'une célèbre équipe junior de football américain, ni de la hiérarchie scolaire d'une école laïque, ni de Scouts Canada pour des actes commis par des animateurs laïcs, ni des Scouts laïcs américains,  mais de la vénérée BBC.

En effet, le fantasque Jimmy Savile, monument du patrimoine télévisuel britannique adulé par des générations de jeunes dans les années 60-90, est frappé de disgrâce un an après sa mort, accusé d'abus sexuels sur mineures qui éclaboussent la BBC soupçonnée d'avoir fermé l'œil sur ses agissements.

Le scandale a éclaté après la diffusion début octobre sur la chaîne ITV d'un documentaire où cinq femmes affirment avoir été agressées sexuellement par Jimmy Savile alors qu'elles étaient mineures. Les faits auraient été commis dans les locaux de la BBC, dans la Rolls Royce de la star et dans une école notamment, selon les témoignages qui semblent avoir délié les langues.

Sir Jimmy Savile à l'époque de Top of the Pops
Scotland Yard, qui a qualifié Jimmy Savile de « délinquant prédateur sexuel », a annoncé mardi avoir enregistré huit plaintes, dont deux pour viol, courant sur quatre décennies à compter de 1959. La police évalue le nombre de victimes entre « 20 et 25 », précisant que les faits allégués visent « principalement des jeunes filles adolescentes, donc entre 13 et 16 ans ».

Les derniers témoignages recueillis par la presse indiquent que Jimmy Savile aurait aussi agressé sexuellement de jeunes patientes dans des hôpitaux pour lesquels il collectait des fonds.

Ces révélations, un an après sa mort à l'âge de 84 ans, ont provoqué une véritable onde de choc au Royaume-Uni où l'animateur, reconnaissable à ses cheveux platine dans le cou, ses tenues loufoques et son cigare, avait acquis le statut de vedette.

À l'origine de son extraordinaire popularité, deux émissions de télévision: « Jim'll Fix It », où il a permis à des centaines de gamins de réaliser leurs rêves d'enfants (manger des biscuits en forme d'éléphants, voir un renne en vrai, etc.); et « Top Of The Pops », où des chanteurs à la mode venaient se produire sur le plateau, provoquant l'hystérie des ados.

Jimmy Savile était aussi très respecté pour son engagement caritatif, qui avait permis de récolter quelque 50 millions d'euros et lui avait valu d'être anobli par la reine Elizabeth II et décoré par le pape Jean-Paul II.

Mais en quelques jours, le "trésor national" vient de tomber de son piédestal.

Abasourdies par les accusations, plusieurs villes ont fait dévisser des plaques érigées à son nom. Son imposante pierre tombale avec l'épitaphe jugée désormais provocante — « C'était bien le temps que ça a duré » — a été démontée à la demande de sa famille et réduite en morceaux.

Témoignant du profond émoi au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique David Cameron a qualifié les accusations visant Jimmy Savile de "totalement consternantes". Il a aussi exigé des explications de la part de la BBC, mise en cause par plusieurs employés dans cette affaire. Les agissements présumés de Jimmy Savile étaient « un secret de polichinelle », a affirmé la semaine dernière Liz Kershaw, ancienne animatrice de Radio 1, où la star avait aussi une émission. Il était "considéré comme une divinité", se rappelle Esther Rantzen, journaliste à la BBC.

Les faits reprochés à l'ancienne vedette remontent à une période, les années 60 et 70 notamment, où les « comportements scabreux étaient monnaie courante et acceptés dans le monde de la musique », souligne le Daily Telegraph.

« Cela ne peut en rien excuser » les agissements présumés de Jimmy Savile, a insisté la BBC, extrêmement embarrassée par ces "allégations horribles".

Pour la BBC,  il s'agit d'un désastre à grande échelle.

D'une part, le scandale n'a fait surface cette année qu'en raison d'un documentaire diffusé sur la chaîne de télévision ITV rivale de la BBC. Dans ce documentaire au moins 10 femmes disent avoir été agressées sexuellement par Savile, certaines de ces agressions ont lieu dans les bâtiments BBC.

Le reportage Exposure d'ITV

Il est apparu plus tard que le programme d'enquêtes de la BBC, Newsnight, avait enquêté sur des allégations de mauvais traitements infligés par Saville l'année précédente, mais que la diffusion de ce reportage avait été annulée, parce que celui-ci n'aurait pas respecté les normes éditoriales de la BBC. Beaucoup de gens pensent que l'association de Savile avec la BBC a mené la vénérée maison britannique à laisser tomber l'histoire, malgré les dénégations des producteurs de l'émission.

D'autres soutiennent l'idée d'une dissimulation. Un ancien producteur de la BBC a déclaré au journal britannique The Sun qu'il avait confronté Savile pour l'accuser d'abuser d'une jeune fille qui avait l'air « très, très jeune » dans les années 1970. Quand il a rapporté cet incident à ses supérieurs, ils auraient haussé les épaules. « Tout le monde savait ce qui se passait. Y compris les Cela comprenait les cadres de la BBC — ainsi que la direction aux plus hauts niveaux ».

Le scandale n'est d'ailleurs pas limité à Savile, et il est l'occasion de se pencher plus profondément sur la culture sexuelle de l'organisation dans les années 1960 et 70. John Peel, un DJ de radio de la BBC, récemment décédé était l'une des personnes les plus vénérées de l'histoire de la musique britannique. Il a également été accusé à titre posthume d'engrosser une jeune fille de 14 ans dans les années 1960. The Guardian rapporte que le cas de Peel fait actuellement l'objet d'une enquête. Si les accusations étaient avérées, la BBC a affirmé qu'elle reverrait son intention de nommer Peel un de ses bâtiments.

Pour tenter de calmer le jeu, le groupe audiovisuel d'État a, fait rarissime, présenté ses excuses aux victimes présumées, et promis une enquête interne, une fois que la police aura fini de se pencher sur l'affaire.

Source 

Voir aussi

Complicité de la hiérarchie de l'institution pour dissimuler de nombreux cas de pédophilie

États-Unis — Pédophilie dans une école primaire

Canada — La pédophilie : une orientation sexuelle comme l'hétérosexualité pour des experts

Scouts Canada s'excuse des cas de pédophilie qui auraient pu survenir

Pédophilie dans l'enseignement

États-Unis — pédophilie et sévices sexuels dans les écoles américaines

École laïque et républicaine — Enseignants pédophiles, on n'en parle que depuis récemment

Deux poids, deux mesures ? (artistes pédophiles excusés par des journaleux)

Mark Steyn: Penn State's institutional wickedness (avec des détails scandaleux)




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3 commentaires:

Le Saguenéen a dit…

Et tous ces hypocrites des médias qui n'en avaient que pour les affreux prêtres catholiques alors qu'ils haussaient les épaules à l'interne !

Ça me rend malade.

Anonyme a dit…

On se rappelle que la BBC diffusait des intox sur la complicité de Benoît XVI à propos des prêtres coupables...

Anonyme a dit…

Consternant!Attristant!Horrible!..Pas de mot pour décrire!

On en vient -selon certaines opinions progressistes,modernistes,....etc-à presque faire croire que la pédophilie ,puisqu'elle est une pulsion naturelle(comme l'homosexualité)est normale! et qu'il faudrait l'accepter !

Vu tout ce qui se passe,on y viendra!

Ensuite ce sera au tour de la zoophilie et de l'inceste !

C'est ça la mutation de la société!

ACCEPTER les orientations sexuelles !

Affligeant!