jeudi 13 avril 2023

Ontario — Une députée de gauche dépose un projet de loi pour protéger les "événement travelos"

Une politicienne de l’Ontario propose de délimiter des zones entières de villes canadiennes dans lesquelles faire des « remarques offensantes » à l’encontre de la communauté homosexuelle serait un crime.

Le projet de loi « Keeping 2SLGBTQI+ Communities Safe Act », déposé à Queen’s Park (le parlement provincial) la semaine dernière par la députée néo-démocrate Kristyn Wong-Tam, permettrait au gouvernement de l’Ontario de délimiter des « zones de sécurité pour les communautés 2SLGBTQI+ » dans lesquelles la plupart des formes de dissidence publique seraient criminalisées.

Les « remarques offensantes » seraient interdites, même par écrit. Il en va de même pour la distribution de tracts, ainsi que pour tout rassemblement considéré comme « favorisant les objectifs de l’homophobie et de la transphobie ».

Toute infraction serait passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 dollars et d’une condamnation en vertu de l’article du Code pénal relatif au « tapage dans un lieu public ou à proximité ».

Bien que le projet de loi stipule que les zones existeront pendant une « période déterminée », aucune limite de temps n’est précisée. Les zones se composent d’une zone tampon de 100 mètres de part et d’autre d’une propriété précise. En fonction de la taille du lieu en question, cela pourrait représenter une surface équivalente à plusieurs hectares.
 
La députée Wong-Tam entourée des travelos Scarlett Bobo et Crystal Quartz lors de la conférence présentant ce projet de loi.


Lors d’une conférence de presse organisée cette semaine et à laquelle participaient les travelos Scarlett Bobo et Crystal Quartz, Marit Stiles, chef du NPD de l’Ontario, a déclaré que la loi était nécessaire pour freiner une « dangereuse tendance à la hausse » des « crimes haineux » contre les « drag-queens ».

Le projet de loi intervient dans un contexte de recrudescence l’activisme des travestis, en particulier ceux qui sont commercialisés spécifiquement à l’intention des enfants.

La semaine dernière, un « camp de travestis » pour enfants financé par le gouvernement du Canada à Vancouver a été critiqué dans un gazouillis viral par le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier. « Des camps endoctrinant des enfants de sept ans à l’idéologie du genre et à la confusion sexuelle sont maintenant encouragés et subventionnés par tous les niveaux de gouvernement », a-t-il écrit.

Au début du mois de mars, une « heure du conte drag queen » organisée à la bibliothèque publique de Nelson (Colombie-Britannique) a été annulée à la suite de ce que les bibliothécaires ont qualifié de « menaces et de tactiques d’intimidation » à l’encontre du personnel.

En décembre, 14 personnes se sont présentées pour protester contre une heure du conte drag queen à la bibliothèque publique de Brockville (Ontario), et la police locale a déclaré qu’une « vague menace » avait été signalée après l’événement, ce qui a entraîné une recherche d’explosifs sur les lieux, mais aucun n’a été trouvé.

Le 17 mars, 10 manifestants ont été dénombrés à l’extérieur d’un « d’une lecture de contes par un travelo » à Midland (Ontario). La veille, une manifestation organisée pour s’opposer à d’un événement semblable à Woodstock (Ontario) a été dépassée par le nombre de contre-manifestants.

La seule arrestation à ce jour semble provenir de Calgary où, en février, un habitant de la ville, Derek Reimer, s’est introduit dans une bibliothèque locale à l’occasion d’un événement de travestis intitulé « Reading with Royalty [Lecture avec Leurs Majestés… excusez du peu] » et a crié des slogans aux participants jusqu’à l’arrivée de la police.

Le projet de loi de Mme Wong-Tam a été déposé devant une assemblée législative dominée par le gouvernement majoritaire du Premier ministre progressiste-conservateur Doug Ford. Il est donc peu probable qu’elle aboutisse.

Cependant, le projet de loi ontarien est la deuxième fois au cours des dernières semaines qu’un politicien canadien propose d’interdire les manifestations autour des événements de drague.

Une proposition de règlement rédigée le mois dernier par le conseil municipal de Calgary interdirait toute « manifestation spécifique » dans un rayon de 100 mètres autour des bibliothèques et des centres de loisirs de la ville.

Pour ce qui est de ce qu’implique une « protestation spécifique », le projet de règlement la définit comme une « objection ou une désapprobation à l’égard d’une idée ou d’une action liée à la race, aux croyances religieuses, à la couleur, au sexe, à l’identité sexuelle, à l’expression sexuelle, au handicap physique, au handicap mental, à l’âge, à l’ascendance, au lieu d’origine, à l’état matrimonial, à la source de revenus, à la situation familiale ou à l’orientation sexuelle ».

Voir aussi
 
 
Nageuse étoile agressée par des activistes trans dont un homme vétu d'une robe (vidéo)
 
 

Aucun commentaire: