La situation des Québécois francophones au Canada et en Amérique du Nord fait irrésistiblement penser au village gaulois d’Astérix.
La double différence est que nous n’avons ni sa potion magique ni sa formidable solidarité.
Pour dire les choses crûment, une partie de notre élite travaille activement contre nous.
Les uns le font par inconscience, les autres le font parce qu’ils ont compris qu’on peut faire de belles carrières en couchant avec le plus fort.
Comédie
Je vous donne trois exemples.
Prenons d’abord notre patronat.
Il se plaint continuellement de la pénurie de main-d’œuvre.
Le sujet est complexe et on pourrait en discuter longtemps.
Mais nos patrons n’ont rien à cirer de la complexité. Ils n’ont qu’une solution à la bouche : immigration, immigration, immigration.
Toujours plus, toujours plus, toujours plus.
Pas un mot sur les salaires, les conditions de travail, l’automatisation, la formation, le type d’immigration, etc.
C’est exactement la même cassette à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), chez les Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) et au Conseil du patronat (CPQ).
Une cassette alimentée par des statistiques souvent tronquées sur les supposées aptitudes linguistiques des nouveaux arrivants.
Le Conseil du patronat est dirigé par un ex-député libéral, mais c’est sans doute sans rapport. Je dois m’imaginer des affaires.
Prenons maintenant, deuxième exemple, la CAQ.
Devant le miroir, elle [la CAQ] gonfle ses beaux muscles nationalistes.
Quand il s’agit de monter sur le ring, elle est nettement moins virile : voyez les dossiers Dawson, Royal Vic et la question de l’imposition de la loi 101 au cégep.
On a l’impression que les députés de la CAQ ne comprennent rien à rien de la réalité montréalaise.
Je me reprends tout de suite : ce n’est pas une impression, ils ne comprennent vraiment rien à la réalité montréalaise puisqu’ils sont élus à l’extérieur de celle-ci.
Autre possibilité : ils la comprennent tellement qu’ils se sentent vaincus d’avance et ont choisi de ne pas livrer les batailles qui comptent vraiment.
Dans leur cas, pour revenir à ma distinction initiale entre ceux qui nous nuisent inconsciemment et ceux qui nous nuisent consciemment, je pencherais pour l’inconscience.
Prenons enfin, troisième exemple, le PLQ.
Dominique Anglade a compris que, pour se redresser dans le Québec francophone, le PLQ doit redevenir plus nationaliste.
Mais un des principaux députés libéraux, André Fortin, conseille Justin Trudeau en cachette, et un autre, Gregory Kelley, qui nous fait le coup de l’anglophone gentil et ouvert, a été surpris en train d’associer la défense du français... à Joyce Echaquan et au racisme systémique.
De kessé ?
Quant aux positions officielles du PLQ en matière linguistique, elles rappellent la barbe à papa des parcs d’attractions : colorée, fondante et dépourvue de la moindre protéine.
Intérêts
Ne blâmons pas les immigrants ou les anglophones butés de Montréal.
Ils savent où est leur intérêt et le défendent. Tout simplement.
Quand une partie importante du Québec français agit comme elle le fait, nous n’avons même plus besoin d’ennemis.
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