Le théologien et sociologue québécois Jacques Grand’Maison a trépassé. Le chanoine de 84 ans, qui luttait contre un cancer des os, est décédé le 5 novembre dans une maison de soins palliatifs, à Saint-Jérôme.
Officier de l’Ordre du Québec, professeur émérite de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, où il a enseigné de 1967 à 1997, Jacques Grand’Maison comptait à son actif 51 ouvrages. Le dernier, Ces valeurs dont on parle si peu, publié chez Carte blanche en 2015, offrait à ses lecteurs son testament spirituel.
« Ce qui est le plus précieux pour les générations qui nous suivent, ce sont nos valeurs et nos convictions les plus profondes », confiait-il à Présence l’automne dernier.
Après des études au Grand séminaire de Montréal puis à l’Université grégorienne à Rome, il obtint un doctorat de l’Université de Montréal en 1964.
Né à de Saint-Jérôme le 18 décembre 1931, il est resté attaché toute sa vie à cette région. Dans les années 1970, devant ses engagements sociaux et sa popularité, certains souhaitaient qu’il se lance en politique, ce qu’il a toujours refusé. Des années plus tard, ses recherches sur les profils socioreligieux dans la région des Basses-Laurentides marquèrent durablement les esprits.
Au cours de sa carrière, ses travaux et réflexions ont abordé divers enjeux, dont le sacré, le jugement, l’éducation, l’évangélisation, les relations intergénérationnelles et le vivre-ensemble. En plus de ses recherches souvent menées sur le terrain et de son travail en paroisse, il a collaboré avec divers médias, dont La Presse et Le Devoir.
Ces dernières années, des ouvrages comme Quand le jugement fout le camp (Fides, 1999), Pour un nouvel humanisme (Fides, 2007) et Société laïque et christianisme (Novalis, 2010) ont confirmé son statut d’essayiste soucieux de la place du christianisme dans un Québec en pleine évolution.
L’historien Éric Bédard le qualifie d’intellectuel engagé, de conscience, de prêtre pas comme les autres, d’homme libre. Il recommande de lire Quand le jugement fout le camp (Fidès, 1999). Une invitation à nous méfier des modes du jour et des nouveaux impératifs moraux... Cette nouvelle morale nous somme de tout accepter au nom d’une conception molle de la tolérance qui ne serait que le nouveau visage de l’indifférence et du désengagement... « Il est beaucoup plus difficile d’être libre que soumis » écrivait Grand'Maison : « La liberté est un poids tellement lourd à porter qu’on se dépêche de se livrer à de nouvelles servitudes »...
Mathieu Bock-Côté qui a bien connu Jacques Grand'Maison dans le cadre des travaux du Pont entre les générations, alors que le jeune sociologue était dans la jeune vingtaine, déclare : « Grand'Maison, c'était un homme à la fois éclairé et généreux, et comme on dirait aujourd'hui, d'une grande qualité humaine. Il nous manquera. »
N’hésitant pas à critiquer la société actuelle, il était parfois accusé de présenter une vision trop pessimiste de ce qu’est devenue la société québécoise.
Voir aussiOfficier de l’Ordre du Québec, professeur émérite de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal, où il a enseigné de 1967 à 1997, Jacques Grand’Maison comptait à son actif 51 ouvrages. Le dernier, Ces valeurs dont on parle si peu, publié chez Carte blanche en 2015, offrait à ses lecteurs son testament spirituel.
« Ce qui est le plus précieux pour les générations qui nous suivent, ce sont nos valeurs et nos convictions les plus profondes », confiait-il à Présence l’automne dernier.
Après des études au Grand séminaire de Montréal puis à l’Université grégorienne à Rome, il obtint un doctorat de l’Université de Montréal en 1964.
Né à de Saint-Jérôme le 18 décembre 1931, il est resté attaché toute sa vie à cette région. Dans les années 1970, devant ses engagements sociaux et sa popularité, certains souhaitaient qu’il se lance en politique, ce qu’il a toujours refusé. Des années plus tard, ses recherches sur les profils socioreligieux dans la région des Basses-Laurentides marquèrent durablement les esprits.
Au cours de sa carrière, ses travaux et réflexions ont abordé divers enjeux, dont le sacré, le jugement, l’éducation, l’évangélisation, les relations intergénérationnelles et le vivre-ensemble. En plus de ses recherches souvent menées sur le terrain et de son travail en paroisse, il a collaboré avec divers médias, dont La Presse et Le Devoir.
Ces dernières années, des ouvrages comme Quand le jugement fout le camp (Fides, 1999), Pour un nouvel humanisme (Fides, 2007) et Société laïque et christianisme (Novalis, 2010) ont confirmé son statut d’essayiste soucieux de la place du christianisme dans un Québec en pleine évolution.
L’historien Éric Bédard le qualifie d’intellectuel engagé, de conscience, de prêtre pas comme les autres, d’homme libre. Il recommande de lire Quand le jugement fout le camp (Fidès, 1999). Une invitation à nous méfier des modes du jour et des nouveaux impératifs moraux... Cette nouvelle morale nous somme de tout accepter au nom d’une conception molle de la tolérance qui ne serait que le nouveau visage de l’indifférence et du désengagement... « Il est beaucoup plus difficile d’être libre que soumis » écrivait Grand'Maison : « La liberté est un poids tellement lourd à porter qu’on se dépêche de se livrer à de nouvelles servitudes »...
Mathieu Bock-Côté qui a bien connu Jacques Grand'Maison dans le cadre des travaux du Pont entre les générations, alors que le jeune sociologue était dans la jeune vingtaine, déclare : « Grand'Maison, c'était un homme à la fois éclairé et généreux, et comme on dirait aujourd'hui, d'une grande qualité humaine. Il nous manquera. »
N’hésitant pas à critiquer la société actuelle, il était parfois accusé de présenter une vision trop pessimiste de ce qu’est devenue la société québécoise.
Version électronique (légale!) de Quand le jugement fout le camp (Essai sur la déculturation)
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