vendredi 30 septembre 2022

Mathieu Bock-Côté : 50 000 immigrants/an au Québec, c'est suicidaire aussi !

Immigrante qui s’est présentée avec son enfant à la frontière à Lacolle (le risque d’être expulsé est très bas)

On a beaucoup parlé de la déclaration de Jean Boulet à propos de l’immigration au Québec.

Ses termes étaient mal choisis, et son propos était à bien des égards inexact.

Dire que 80 % des immigrants ne travaillent pas est tout simplement faux [même si le taux de chômage des immigrants légaux est nettement plus haut que celui des Québécois nés au Québec]. Le ministre de l’Immigration devrait être le premier à le savoir, et aurait dû s’éviter cette déclaration bête et fausse.


Il a ainsi miné son propre parti, alors que François Legault a cherché à rouvrir la question de l’immigration ces derniers mois.

Legault

Et s’il faut rouvrir ce débat, c’est parce que l’intégration des immigrants, quoi qu’on en dise, n’est pas une réussite au Québec.

On pense évidemment à la langue française — j’y reviendrai —, mais aussi à la question des valeurs, en effet.

Si nous avons dû voter, en 2019, la loi 21 sur la laïcité, c’est évidemment parce qu’elle était fragilisée par la présence de l’islam politique dans notre société.

La normalisation du voile est contraire aux valeurs occidentales. Le combat des femmes iraniennes le rappelle aux spécialistes du relativisme, qui aiment se mettre la tête dans le sable et se faire croire qu’il s’agit d’un vêtement comme un autre.

On pourrait aussi parler du sentiment d’identification.

Les nouveaux arrivants, globalement, ont plus tendance à s’identifier au Canada et à Montréal qu’au Québec. On ne le leur reprochera pas, ce n’est pas de leur faute, c’est un effet de notre appartenance au Canada, mais c’est un problème néanmoins pour une petite nation comme le Québec.

Cela ne veut pas dire que c’est le cas de tous, heureusement. Cela veut dire que c’est un phénomène important, hélas.

Mais revenons à la langue — c’est-à-dire, concrètement, à l’existence du peuple québécois, qui repose d’abord sur la vigueur de la majorité historique francophone.

François Legault, devant les gens d’affaires de Montréal, s’est voulu courageux, mais ne l’a été qu’à moitié, en disant que l’augmentation des seuils serait suicidaire pour la nation québécoise, qui se condamnerait, pour reprendre les mots de René Lévesque, à la « noyade » démographique.

François Legault oublie pourtant, alors qu’il le sait, que les seuils de 50 000 sont suicidaires aussi. C’est avec ces seuils, fixés sous les années Charest-Couillard, que le Québec a été entraîné dans la spirale de l’anglicisation accélérée.

Pourquoi François Legault s’entête-t-il à les maintenir ? Au Québec, 50 000 immigrés par année, c’est trop — c’est beaucoup trop. Le PQ de PSPP propose 35 000 : c’est aussi trop, mais c’est un pas dans la bonne direction.

[Tabou médiatique]

Qu’est-ce qui nous empêche alors de parler franchement d’immigration ?

La police médiatique qui assimile au racisme, au repli de soi et au refus de l’autre la baisse considérable des seuils a créé un interdit autour de ce débat. Elle dit en avoir soupé de ce débat. Elle souhaite le censurer.

Osons la défier.

Sans quoi le peuple québécois, effectivement, deviendra minoritaire chez lui, avant de disparaître, d’ici la fin du siècle.

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