lundi 20 juillet 2020

Bjorn Lomborg: les climato-alarmistes nous mettent en danger avec de fausses données

Bjørn Lomborg (né le 6 janvier 1965) est un statisticien danois, professeur à l’école de commerce de Copenhague et ancien directeur de l’Institut d’estimation environnementale à Copenhague. Ancien membre de Greenpeace, il a acquis une renommée internationale pour son livre L’Écologiste sceptique (publié en danois en 1998, puis en français en 2004).

Il vient de publier un nouveau livre : « False Alarm: How Climate Change Panic Us Cost Trillions, Hurts the Poor, and Fails to Fix the Planet » (Basic Books) [Fausse alarme : comment la panique autour du changement climatique nous coûte des milliers de milliards de dollars, nuit aux pauvres et ne remet pas la planète en état.].

Nous en publions des extraits résumés.


« VOUS MOURREZ de vieillesse, je mourrai du changement climatique », déclarait une affiche typique tenue par des adolescents lors de rassemblements climatiques à travers le monde. Les médias, les militants et même les politiciens se livrent sans vergogne à l’alarmisme climatique, attisant les craintes de millions de personnes.

Les livres sur l’implosion imminente de la civilisation due au changement climatique encombrent les étals des librairies du monde entier. Les médias ne parlent plus de changement climatique, ils parlent désormais d’« urgence climatique » ou même de « dégradation du climat ». La couverture du magazine Time nous commande : « Soyez inquiet. Soyez très inquiet. »

Sans surprise, cet alarmisme amène la plupart d’entre nous à considérer l’avenir comme catastrophique. Les enfants grandissent terrifiés, six adolescents américains sur dix ont maintenant peur du changement climatique. L’alarmisme a atteint un tel crescendo que maintenant la moitié de la population mondiale croit vraiment que le changement climatique mettra probablement fin à la race humaine.

Cet alarmisme est non seulement infondé, mais moralement injuste. Cela nous amène à prendre de mauvaises décisions basées sur la peur, alors que le monde s’est non seulement enrichi, mais qu’il continuera de s’enrichir et d’améliorer ses conditions de vie au cours du XXIe siècle.

N’oubliez pas que le monde d’aujourd’hui est bien meilleur dans presque tous les domaines mesurables. En 1900, l’espérance de vie moyenne était de 32 ans. Aujourd’hui, elle a plus que doublé pour s’établir à 72. La disparité en matière de santé entre riches et pauvres s’est réduite, le monde est beaucoup plus alphabétisé, le travail des enfants a chuté et nous vivons dans un des moments les plus paisibles de l’histoire. La pollution de l’air intérieur, auparavant le plus grand tueur environnemental, a diminué de moitié depuis 1990. Quatre personnes sur cinq étaient extrêmement pauvres en 1900 et aujourd’hui — malgré l’impact dévastateur du coronavirus - moins d’un sur cinq l’est.


L’estimation modérée du Groupe des Nations Unies sur le climat pour la fin du siècle est que nous serons encore mieux lotis qu’aujourd’hui. Il ne restera pratiquement plus personne vivant dans l’extrême pauvreté, tout le monde sera éduqué beaucoup plus longtemps et le revenu moyen par personne dans le monde sera 4,5 fois plus haut qu’il n’est aujourd’hui. Pourtant, pour Bjorn Lomborg le climat demeure un véritable défi, au niveau de la planète il aura un impact négatif. Mais voilà cet impact négatif paraîtra dérisoire par rapport à notre enrichissement planétaire prévu pour atteindre 450 %. Sur la base de trois décennies d’études, l’ONU et le seul économiste climatique au monde ayant reçu un prix Nobel estiment que le réchauffement climatique réduira l’augmentation du bien-être du 21e siècle de 450 % à « seulement » 434 % des revenus d’aujourd’hui.

De toute évidence, c’est un problème. Mais une réduction de 3,6 % de notre potentiel d’enrichissement d’ici la fin du XIXe siècle n’est pas une menace existentielle.

Il est peu probable que le recours à la panique et à l’hystérie soit utile. En effet, l’un des auteurs du Groupe d’experts des Nations Unies sur le climat a mis en garde contre cette dérive : « Nous risquons de perdre l’adhésion du public avec des propos extrémistes qui ne sont pas soigneusement étayés par la science. »

Comment est-il possible que la représentation médiatique des impacts du changement climatique soit si éloignée de la réalité ? Simplement parce que les facteurs simples et modérateurs sont omis. L’année dernière, par exemple, un article a généré de nombreux titres et clics affirmant que la future élévation du niveau de la mer inonderait 187 millions de personnes.

Mais c’était spectaculairement trompeur. Il fallait supposer que personne ne s’adapterait au cours des 80 prochaines années. En fait, la recherche a montré que, comme les gens s’adaptent évidemment, seul 0,3 million de personnes devront déménager. Le nombre effrayant est 600 fois trop grand.

Cette rhétorique trompeuse conduit les politiciens à faire des promesses irréalistes. Nous avons pour la plupart renié nos promesses climatiques au cours des trente dernières années et il est fort probable que nos gouvernements ne respecteront pas leurs promesses climatiques de Paris d’ici 2030. Cela conduit également les pays à faire des promesses exorbitantes de neutralité carbone d’ici 2050, ce qui coûtera plus cher que les arrêts de nos économies pendant le confinement en réaction à la pandémie de coronavirus. Seule la Nouvelle-Zélande a demandé une évaluation indépendante du coût de sa politique climatique. Elle devrait coûter 16 % de son PIB chaque année d’ici 2050, ce qui le rendra plus coûteux que l’ensemble des dépenses publiques de la Nouvelle-Zélande pour l’éducation, la santé, l’environnement, la police, la défense, la protection sociale, etc.

Dépenser 16 % du revenu d’un pays pour résoudre une petite partie d’un problème qui causerait une baisse de croissance de 3,6 % est une mauvaise politique. De plus, il est peu probable que cela se produise. Nous avons besoin de solutions plus intelligentes.

Les études économiques climatiques montrent de manière convaincante que l’un des meilleurs investissements « pour réparer » le climat à moyen terme est d’investir massivement dans la recherche verte. [Nous ne sommes pas du tout convaincus que le Canada, la Scandinavie ou la Russie pâtiront globalement d’un réchauffement climatique ; ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille pas s’adapter à des conditions climatiques moins froides dans nos contrées boréales, bien au contraire.]

La recherche étant relativement bon marché, nous pouvons explorer de nombreuses alternatives, de meilleures énergies renouvelables et stockage de batteries, à la capture et à la fusion du carbone, à la fission, aux algues productrices de pétrole neutres en carbone, et plus encore. Si, par l’innovation, nous pouvons produire de l’énergie verte moins chère que celle issue des combustibles fossiles, tout le monde changera — pas seulement les riches bien intentionnés, mais aussi la plupart des Chinois, des Indiens et des Africains. Les modèles montrent que chaque dollar investi dans la recherche et le développement sur l’énergie verte éviterait onze dollars de dégâts climatiques.

Il est impératif que nous nous concentrions nos efforts sur l’innovation — des efforts qui ont fait leurs preuves tout au long de l’histoire. Nous devons lutter intelligemment contre le climat et veiller également à ce que l’accent monomaniaque sur le changement climatique n’évince pas les investissements urgents dans les nombreux autres dossiers cruciaux comme la santé, l’éducation, l’emploi et la nutrition.

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