dimanche 18 avril 2010

Chevaliers de Colomb votent massivement contre une résolution qui disait appuyer les évêques catholiques dans le dossier ECR

Les Chevaliers de Colomb du Québec, un groupe d'entraide catholique constitué de 569 conseils regroupant plus de 104 000 membres en règle, se réunissaient cette fin de semaine au Manoir Richelieu dans le Charlevoix (voir photo à gauche).

Vendredi soir, l'assemblée générale des Chevaliers devait passer en revue une série de résolutions proposées par ses conseils régionaux.

Une de ces résolutions, la numéro 16, portait sur la position des évêques catholiques du Québec et du cours d'éthique et de culture religieuse.

Elle se lisait ainsi :
ATTENDU QUE les Chevaliers de Colomb du Québec ont opté pour appuyer la position de l’Assemblée des Évêques catholiques du Québec (AECQ) en ce qui a trait au cours d’Éthique et Culture Religieuse (ECR) ;

ATTENDU QUE la position de la Coalition pour la Liberté en éducation en éducation (CLÉ) diverge de la position de nos Évêques ;

ATTENDU QUE dans une société laïque où l’école n’assume plus la responsabilité de l’enseignement de la catéchèse, la responsabilité de l’éducation chrétienne des enfants revient aux parents, supportés par des agents de pastorale au niveau paroissial ;

ATTENDU QUE des portes s’ouvrent et que de belles réalisations sont déjà en cours dans plusieurs communautés chrétiennes pour l’éducation de la foi des jeunes et même, des adultes ;

IL EST PROPOSÉ, APPUYÉ ET RÉSOLU :

QUE l’Ordre des Chevaliers de Colomb du Québec appuie la position de l’Assemblée des Évêques catholiques du Québec (AECQ) de même que les recommandations faites par eux à la Ministre de l’Éducation, Madame Michelle Courchesne, à la suite de leur dernière réunion en septembre 2009.

[Résolution proposée par plusieurs conseils de Mauricie et Trois-Rivières, siège du diocèse de Mgr Veillette un des évêques identifiés comme le plus en faveur du cours ECR.]
Cette résolution est en apparence inoffensive et aurait dû rallier les Chevaliers, malgré une certaine naïveté (la ministre Courchesne a déjà répondu aux évêques inquiets de la mise en œuvre du programme ECR pour dire en substance que rien ne changerait) et d'un attendu hors sujet (même en admettant que la catéchèse donne de beaux fruits, pourquoi ne pas être pour l'exemption au cours ECR, pourquoi faudrait-il y défaire ce que l'école fera dans le cours ECR ?)

Mais voilà, un des attendus attaquait la position de la CLÉ : le libre choix des parents et donc la possibilité d'obtenir une exemption au cours ECR.

Or, l'année passée, les Chevaliers de Colomb avaient approuvé la position de la CLÉ en matière de libre choix à l'unanimité, au déplaisir de quelques représentants épiscopaux présents.

Vendredi soir, donc, la résolution n° 16 qui visait principalement à se dissocier de la CLÉ a été présentée. Un court débat suit la présentation de la résolution. On y rappelle les différentes positions du Vatican sur le sujet y compris celles du préfet Grocholewski contre les cours de culture religieuse prétendument neutres et des textes de Vatican II qui identifient clairement les parents catholiques comme les premiers éducateurs de leurs enfants et ceux qui, dans les cas concrets, doivent prendre les décisions relatives à l'éducation de leurs enfants (Gaudium et Spes, § 43, n° 2).

Vint ensuite le vote : 5 délégués pour la résolution, près de 400 présents contre. Un rejet massif, quasi unanime. Les membres des Chevaliers de Colomb ont confirmé par ce vote leur appui aux parents et à la CLÉ, ils ont réitéré leur préférence pour le libre choix et le droit à l’exemption du cours ÉCR. La position beaucoup plus résignée et atone de certains évêques catholiques du Québec n'a pas su convaincre ni rallier les Chevaliers.

M. Sylvain Lamontagne, président de la CLÉ, s'est félicité de cet appui réitéré des Chevaliers de Colomb : « C'est une très bonne nouvelle. Les membres des Chevaliers de Colomb ont confirmé leur appui aux parents et à la CLÉ pour le libre choix et le droit à l’exemption du cours ÉCR. Ce que nous demandons c’est que le gros bon sens soit entendu. »








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3 commentaires:

Normal a dit…

Les chevaliers de Colomb avec cette position sont en accord avec la position de l'Eglise universelle et du Vatican. Ce sont les eveques du Qc qui font bande a part. Quand les eveques ne parlent plus en harmonie avec l'Eglise universelle dont le chef est le pape et Successeur de Pierre (nomme par le Christ), les croyants ne sont plus tenus de les suivre...

L'Eglise du Qc est en plein declin. Avec des positions comme cela, il ne faut pas se surprendre si les chretiens actuels croyants ne suivent plus ces eveques!

Il n'y a pas un eveque qui va me forcer a aller contre le droit de choisir quel enseignement religieux/ethique est bon pour mes enfants (surtout pas la bouille a baise du cours ecr)...

Anonyme a dit…

L'an passé, le congrès des Chevaliers de Colomb avait appuyé officiellement le droit des parents au libre choix, et l'épiscopat québécois l'avait pris come un désaveu de sa position dans le dossier du cours ECR, alors que cette position n'était pas évoquée dans la résolution adoptée; d'oû la lettre de désapprobation du président de l'assemblée des évêques, qui avait exigé en outre que celle-ci soit publiée dans la revue Le Colombien. Il se peut aussi que les évêques aient alors pensé que les Chevaliers de Colomb avaient été induits en erreur et ne s'étaient pas rendu compte qu'ils contredisaient leurs pasteurs en appuyant la ligne défendue par la CLÉ. Il suffisait donc, dans leur esprit, de mettre les choses au point, ce qui fut fait par la lettre de Mgr Veillette, et ensuite de corriger le tir cette année, grâce à une résolution qui se rallierait clairement derrière l'assemblée des évêques. Simple comme bonjour dans un mouvement catholique bon teint? Erreur!

Il appert que les Chevaliers de Colomb ne s'étaient pas prononcés l'an dernier sans s'apercevoir de ce qu'ils étaient en train de faire. Ils le savaient fort bien, car cette fois-ci, la résolution pilotée par des congressistes du diocèse de Mgr Veillette, identifiait clairement les protagonistes: les évêques d'une part, la CLÉ d'autre part, et soulignait leur divergence de vues. C'était on ne peut plus clair. Et le résultat l'est tout autant! Les évêques qui avaient mal pris la résolution de l'an passé auraient mieux fait d'avaler leur pilule, puisque les Chevaliers de Colomb les avaient, somme toute, ménagés. Mis en demeure de dire à qui ils font le plus confiance sur la question du cours ECR, la réponse est désormais sans équivoque: ils ne se fient pas à l'AECQ. Les promoteurs de la résolution de cette année n'ont qu'eux-mêmes à blâmer: cette fois-ci en effet ce n'est pas ambigu, il s'agit bel et bien d'une rebuffade expresse, aussi polie soit-elle dans sa forme. S'ils ne voulaient pas de cette réponse, ils n'avaient qu'à ne pas poser la question. Maintenant c'est public.

Anonyme a dit…

Ai-je bien entendu?...

Quelqu'un a dit "crise de confiance" ?