jeudi 1 février 2024

Le taux de fécondité du Canada a atteint son plus bas niveau historique en 2022

Le taux de fécondité du Canada a atteint un nadir depuis que Statistique Canada a commencé à recueillir des données il y a plus d'un siècle.

L'agence a publié ses chiffres les plus récents mercredi, qui indiquent que le taux de natalité est tombé à 1,33 enfant par femme en 2022, bien en deçà du niveau de remplacement d'environ 2,1. Les chiffres de 2023 ne sont pas connus pour l'instant.

Le taux de natalité du Canada était encore de 1,43 en 2021 et poursuit une "tendance à la baisse [qui] a commencé en 2009".

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Il s'agit d'une tendance nationale avec des taux records dans presque toutes les provinces et tous les territoires. Le Québec et la Nouvelle-Écosse sont les exceptions, indique Statistique Canada. L’Indice synthétique de fécondité (enfants/femme) au Québec en 2022 (1,49) est le plus bas enregistré dans la province depuis 2002 (1,47). Le record plancher a été enregistré en 1987 (1,36), tout juste avant une bonification substantielle et une implantation universelle des allocations familiales avec le budget provincial 1988-1989.

Le Canada semble rejoindre le club des nations dont le taux de natalité peut être qualifié d'"ultra-bas"", a déclaré Don Kerr, professeur de démographie au King's College de l'université Western à London (Ontario), lors d'un entretien accordé au début du mois à GlobalNews.

Alors que les taux de natalité diminuent régulièrement depuis plus d'une décennie, le rythme s'est accéléré "au début de la pandémie de COVID-19", selon Statistique Canada.

Le rapport intitulé "La fécondité au Canada de 1921 à 2022" indique que le Canada, comme d'autres pays, traverse les "montagnes russes de la pandémie de fécondité", un nombre croissant de familles remettant à plus tard la naissance d'un enfant.

"Étant donné que la pandémie de COVID-19 a déclenché une période de crise de santé publique, ainsi que des chocs économiques et sociétaux, il est possible qu'une partie de la population ait réagi à cette période d'incertitude généralisée par ses choix en matière de procréation", peut-on lire dans le rapport.

Le rôle de l'incertitude économique et du prix des logements

Selon M. Kerr, l'incertitude économique prolongée pourrait faire baisser encore davantage le faible taux de natalité au Canada.

"La situation a été difficile pour beaucoup de gens. L'inflation n'a certainement pas aidé.Certains couples, au vu de leur salaire et de leurs dépenses, se disent que ce n'est peut-être pas le moment idéal pour avoir des enfants".

L'âge moyen des mères au moment de l'accouchement était de 31,6 ans au Canada et de 34,4 ans pour les pères.

Le professeur de démographie précise qu'il existe des différences régionales notables, les plus grandes villes du pays affichant des taux encore plus bas que la moyenne nationale. Elles concentrent à la fois l'immigration la plus importante et des logements de plus en plus chers.

M Kerr cite l'exemple de Vancouver, où le taux de natalité est de 1,1 enfant par femme. "Je suppose que le coût du logement joue un rôle", ajoute-t-il.

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