[Mise à jour : Notons que le directeur du Conseil national de la santé du Danemark, Søren Brostrøm, a reconnu mercredi sur la chaîne danoise TV2 qu'« avec le recul, nous n'avons pas tiré grand-chose de la vaccination des enfants » et « nous comprenons mieux les choses et nous ne referions pas la même chose aujourd'hui ».]
«C’est une intervention complètement déplacée. Même si je pense qu’il [Patrick Provost] se trompe sur certains points, ce qu’il a dit, il a le droit de le dire. Il y a un virage autoritaire dans certaines universités», a dénoncé lundi (avant que le cas de M. Derome ne devienne public) le sociologue des sciences Yves Gingras, qui a siégé sur la Commission Cloutier au sujet de la liberté académique.
Billet originel du 27 juin 2022
« Le consensus sur la Covid-19 est politique : il n’a jamais été scientifique ! », tranche le professeur Patrick Provost, qui a appris le 13 juin dernier qu’il avait été suspendu de son institution pour huit semaines et sans salaire. Attendant un moment plus opportun, il en a fait l’annonce la fin de semaine dernière.
Les faits qui lui sont reprochés par l’Université Laval : avoir critiqué le processus de vaccination des enfants contre la Covid-19 dans une conférence qui remonte au 7 décembre 2021. Son point de vue sur le sujet en résumé : les risques associés à la vaccination des plus petits sont plus grands que les bénéfices.
Conférence critiquée
La conférence était organisée par Réinfo Covid Québec, une organisation indépendante dont la mission est d’éclairer le public sur les enjeux qui touchent la récente pandémie et sa gestion. La crédibilité de l’organisation a été remise en cause par des médias comme Radio-Canada.
Pour justifier sa décision, l’Université Laval reproche entre autres à son professeur d’avoir « démontré un biais de confirmation volontaire dans le choix des informations retenues » pour sa conférence, et d’avoir « présenté un grand nombre d’interprétations partiales ».
Une interprétation des faits que rejette en bloc Patrick Provost avec Libre Média. Il y voit le signe d’une régression de la société québécoise en matière de liberté académique et plus globalement de liberté de pensée.
« Je suis très inquiet par la direction que prend notre société », laisse-t-il tomber.
L’Université Laval refuse de commenter l’affaire.
Un chercheur de renommée internationale
Biochimiste de formation, Patrick Provost est professeur au Département de microbiologie, infectiologie et d’immunologie de l’Université Laval.
Il a développé son expertise en biologie au sein du laboratoire de Bengt Samuelsson, prix Nobel 1982 en physiologie et en médecine.
Depuis vingt ans, il dirige un laboratoire de recherche sur l’ARN et le nombre de ses publications scientifiques révisées par les pairs s’élève à près d’une centaine.
Ses travaux de recherche sur le rôle de l’ARN messager dans l’expression des gènes font partie des 10 découvertes de l’année 2003 par le magazine Québec Science et des cinq découvertes de l’année 2021 par le quotidien Le Soleil.
Autant dire qu’a priori, Patrick Provost semble connaître quelque peu son sujet.
Québecor après l’Université Laval
Puis le 24 juin dernier, son article intitulé « Le véritable portrait de la Covid-19 » a été retiré par Québecor du site de TVA Nouvelles. Quelques heures auparavant, il était supprimé des sites du Journal de Québec et du Journal de Montréal.
Publié par la suite par Libre Média conformément à sa mission de protéger la liberté de presse, le texte offre un portait inédit de la gestion de crise sanitaire au Québec.
L’analyse du professeur est basée sur les données disponibles en toute transparence sur le site d’organismes officiels comme l’Institut national de la santé publique du Québec et l’Institut de la statistique du Québec. De quoi a-t-on peur, alors ?
« Québecor a retiré mon texte sans explications crédibles. La rédaction parle “d’incertitude”, mais je me suis basé sur les données du gouvernement… Est-ce que cela veut dire que les données du gouvernement sont incertaines ? », ironise le chercheur.
Lire la suite : Libre Média
Voir aussi
Covid-19 — A-t-on donné le mauvais type de vaccins ? (m à j, autre étude)
Énoncé sur la protection et la valorisation de la liberté d’expression de l’Université Laval |
Le projet de loi 32, Loi sur la liberté académique dans le milieu universitaire, présenté le 6 avril 2022 par la CAQ et sanctionné le 7 juin 2022.
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