mardi 24 novembre 2015

Le Pape François se dresse contre une éducation trop sélective

Biographie de Don Bosco en bédé
publiée aux Éditions du Triomphe
(112 pages)
« Votre travail est de faire la même chose que Don Bosco : au temps des francs-maçons, il a fait une éducation d’urgence ! », a rappelé François.

Le Pape François est intervenu dans le cadre de la rencontre organisée au Vatican sur le thème « Éduquer aujourd’hui et demain. Une passion qui se renouvelle », à l’occasion des cinquante ans de la déclaration du concile Vatican II Gravissimum Educationis.

Pendant quatre jours, depuis le 18 novembre, 2000 responsables scolaires et universitaires étaient réunis à Rome. Rassemblés en salle Paul VI, ils ont participé à un échange très dynamique avec le Pape François, lui-même ancien professeur de lettres et passionné par les questions d’éducation. Il a écouté les témoignages et les interpellations de jeunes et de professeurs venus d’environnements très variés, de Naples à Dakar en passant par Bethléem et Bombay. L’occasion pour François, dans un dialogue improvisé, de formuler un nouvel appel pour une éducation accessible à tous.

« L’identité catholique, c’est Dieu qui s’est fait homme ! » a insisté François dans son dialogue avec les congressistes. « On ne peut donc pas parler d’éducation catholique sans parler d’humanité. »

« Éduquer chrétiennement, ce n’est pas seulement faire une catéchèse, ou faire du prosélytisme… Éduquer chrétiennement, c’est faire avancer les jeunes dans toutes les valeurs humaines, ce qui doit inclure la dimension de la transcendance », une dimension malheureusement rejetée par des modèles positivistes en vigueur actuellement.

« Aujourd’hui, non seulement, les liens éducatifs se sont rompus, mais l’éducation est devenue trop sélective et élitiste. Seulement les personnes d’un certain niveau semblent avoir droit à une éducation. C’est une réalité mondiale honteuse, cette sélectivité humaine éloigne les hommes au lieu de les rapprocher : les pauvres et les riches, les cultures entre elles… »

« Votre travail est de faire la même chose que Don Bosco : au temps des francs-maçons, il a fait une éducation d’urgence ! », a rappelé François, évoquant sa rencontre avec les salésiens à Turin, le 21 juin dernier. « Il faut risquer l’éducation informelle, car l’éducation formelle s’est appauvrie, elle est techniciste, intellectualiste, ne parle que le langage de la tête. Il faut de nouveaux modèles, inclure les voies du langage du cœur, du langage des mains. Une éducation inclusive, pour que tous aient une place. »

« Le monde ne peut pas aller de l’avant avec une éducation trop sélective » s’est alarmé François. « Le plus grand échec d’un éducateur, c’est d’éduquer entre les murs d’une culture sélective, sécuritaire. »

Le Pape a donc appelé à renouveler le pacte éducatif entre l’école, les familles et l’État, via notamment un meilleur salaire pour les éducateurs.

Et il a salué les congrégations qui œuvrent dans les périphéries. « Allez aux périphéries, cherchez les pauvres : ils ont l’expérience de la survie, de la faim, de l’injustice. C’est une humanité blessée. Et je pense que notre salut vient d’un homme blessé sur la Croix », a-t-il insisté. »

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