mardi 24 novembre 2015

Enseignement — l'engouement pour les écoles moins scolaires

À l’école ou chez soi, les pédagogies dites alternatives prennent de l’ampleur. Après avoir enseigné les arts dans des écoles, Adeline Charneau a décidé de changer de vie et de créer des outils pédagogiques autant pour les enfants que pour les parents.


Aujourd’hui, la fondatrice de l’Institut des Petits pinsons cherche un local, dans la métropole bordelaise, pour développer son projet. Elle vient de publier, en juillet chez Nathan, deux pochettes inspirées de la pédagogie de Maria Montessori, comprenant des images, des cartes à découper ou à coller, des roues pour comprendre la notion de cycles. Sur le thème de la nature, l’enfant (entre 3 et 6/8 ans) pourra découvrir dans un premier temps les différentes sortes d’animaux et de végétaux, comment ils vivent et évoluent.



Ces autres pédagogies

Dans le département, plusieurs écoles enseignent selon différentes pédagogies, sensibilités ou principes directeurs. Difficile de les dénombrer de manière exhaustive, car certaines écoles ne comptent qu’une classe à pédagogie alternative, d’autres s’en inspirent seulement alors que certains établissements adoptent totalement la méthode. On dénombre huit écoles Freinet (Gradignan, Lasserre, Cenon, Galgon, Bordeaux rue Deyries, La Teste et Fronsac). Celles d’inspiration Montessori sont à Bordeaux rue Jules-Ferry ou rue du Mirail, Latresne, Mios, Pessac ou Martillac. L’école Antigone, rue de la Pomme d’or à Bordeaux, se spécialise dans l’aide aux enfants en rupture avec le système scolaire traditionnel. Le collège et le lycée rue du Jardin-Public à Bordeaux sont gérés par l’Association pour le développement d’une éducation alternative (renseignements sur lahc.kiubi-web.com/apres-l-ief.html).

Ces écoles ont un coût. Les établissements Montessori coûtent, selon le quotient familial, entre 2850 euros et 4 640 euros pour une année scolaire pour les 3-6 ans et entre 3 880 euros et 5 050 euros pour les 6-12 ans. Les frais d’inscription s’élèvent à 300 euros lors de la première inscription, puis de 150 euros les années suivantes et la participation aux frais de fournitures est de 60 euros par an.
Une roue du temps

Adeline Charneau a également élaboré un kit d’apprentissage du temps avec le même genre d’outil : une roue de la journée avec des repères dessinés issus du quotidien de l’enfant, une autre roue des saisons permet au petit d’appréhender la notion de calendrier, associé au temps qu’il fait. Voilà enfin un outil rond pour aider l’enfant à percevoir le temps qui passe et se répète !

La jeune Bordelaise de 34 ans, mère de deux enfants, a commencé sa vie professionnelle comme graphiste. « En intervenant dans les écoles, je me suis rendu compte que, souvent, l’enseignement traditionnel ne laisse que peu de place à l’imagination de l’enfant et à sa liberté créative. Il faut “‘faire à la manière de… », mais trop rarement on lâche la bride. » Elle se plonge alors dans les différents courants d’apprentissage alternatifs (Montessori, instruction lente, apprentissages autonomes) et se passionne pour cet univers.

Aujourd’hui, en plus de mettre sur pied un nouveau projet pour élargir l’activité de l’Institut des Petits pinsons, elle se forme à l’apprentissage vu par les neurosciences.

Figurines des émotions

« Les éditions Nathan ont eu vent de ce que je faisais et m’ont demandé de créer deux pochettes sur la nature et sur le temps. D’autres seront publiées en janvier prochain ».

Adeline Charneau conceptualise et réalise d’autres outils pour la boutique de son association Alternative Montessori. Elle propose ainsi une pochette sur les émotions pour aider l’enfant à mettre des mots sur ce qu’il ressent. À l’intérieur, des figurines dessinées par Adeline Charneau que l’on découpe et colle pour servir d’intermédiaire et de prolongement de soi. « À 2, 3 ou 4 ans, le tout-petit fera plus facilement parler la figurine, précise la jeune femme, lui attribuant les émotions que lui-même ressent.

Les parents peuvent aussi les utiliser, car les enfants adorent que les adultes se mettent en scène. » Parmi les cartes, l’enfant peut choisir celle qui correspond à ce qu’il vit sur le moment. « J’ai choisi de fabriquer deux jeux de cartes : un pour les filles, un pour les garçons. Justement, pour bien faire comprendre (aux adultes aussi) que l’on ressent les mêmes choses, quel que soit notre sexe. »

Elle a en outre réalisé des « poutres du temps » à afficher sur un mur en écriture cursive, majuscule ou dans une police adaptée aux enfants dyslexiques. Les écoliers apprennent ainsi plus facilement à se repérer dans l’année, dans le mois, dans les saisons. Des instituteurs, des assistantes maternelles, des psychologues et de nombreux parents utilisent ces outils. « La base de ma démarche reste l’observation des petits lors des ateliers à l’Institut des Petits pinsons. J’écoute les doléances des parents que j’invite d’ailleurs à participer à la création de nouveaux outils en testant ceux que je fabrique et en me faisant part de leur avis ou de leurs attentes. »

À la maison ou dans le futur projet de l’Institut des Petits pinsons, les bouts de chou ont de quoi partir à la découverte du monde.

La boutique : http://www.labo.education.com
L’association : http://www.alternative-montessori.com
Personnel : http://www.adelinecharneau.com

Source : Sud-Ouest

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