dimanche 19 septembre 2021

Rapport : Les décès de personnes âgées abandonnées en résidence, attribués à tort au covid

Le journal The Globe and Mail rapporte que le Coroner du Québec, dans le cadre de son enquête sur les décès survenus au printemps 2020 dans les résidences, a tenu audience mardi dernier, recevant un lourd et tragique témoignage d’une infirmière auxiliaire de la résidence Herron.

Le journal rapporte que le Covid a servi de prétexte pour couvrir le terrible abandon dont ont fait l’objet les résidents en mars 2020 :

Le Covid-19 a été cité à plusieurs reprises comme cause de décès au foyer de soins Herron pour masquer le fait que des dizaines de résidents âgés sont morts de soif, de malnutrition et de négligence, a-t-on appris mardi lors d’une enquête du Coroner du Québec.

Dans un témoignage émouvant, une infirmière auxiliaire a rappelé que l’établissement situé dans l’ouest de l’île de Montréal était déjà mal géré avant la crise, que la plupart de ses employés ont abandonné leur poste lors de l’éclosion de coronavirus, et que l’autorité sanitaire locale a ensuite pris le relais de manière autoritaire et inefficace.

Elle a décrit les discussions sur la question de savoir s’il fallait trier les résidents de telle sorte que ceux qui étaient en train de mourir ne soient pas nourris.

L’infirmière auxiliaire — dont le nom a été tu par ordonnance — raconte comment elle s’est retrouvée du jour au lendemain, le 29 mars, seule avec deux aides-soignants à s’occuper de soixante résidents, le reste du personnel — à part quelques membres de la cuisine — n’étant pas rentré au travail à la suite, la veille, de l’annonce qu’un des résidents « positif au Covid » était décédé… À ce moment-là, alors, soufflait un mouvement de panique alimenté par les médias et le gouvernement, à tel point que le personnel de plusieurs maisons de soins pour personnes âgées a quitté son poste, abandonnant les résidents à un sort abominable plutôt que de risquer de contracter le virus « mortel ». The Globe and Mail rapporte :

Athanasios Pappas, le premier résident à avoir été testé positif au virus, est décédé le 27 mars 2020. Le lendemain, raconte l’infirmière auxiliaire, l’un des employés du foyer est venu à son étage « en panique » et a dit que le virus était dans le bâtiment. « J’ai estimé que toutes les personnes travaillant avaient le droit de savoir que le virus était dans le bâtiment. J’ai donc appelé tout le monde au poste de soins infirmiers et je leur ai fait savoir, et ce groupe d’aides-soignants est parti en masse », a déclaré l’infirmière auxiliaire.

Elle a essayé, sans succès, de les dissuader de partir, dit-elle. Cet après-midi-là, elle a raccompagné chez elle une aide-soignante qui lui a dit : « Je ne pense pas que je reviendrai demain ».

Lorsqu’elle est arrivée au travail le 29 mars, la plus grande partie du personnel avait disparu. Les infirmières diplômées sont parties tôt. L’une d’elles dit qu’elle avait de la fièvre. Une autre s’était vu dire par les responsables d’aller se faire dépister parce qu’elle s’était occupée d’un patient qui s’est avéré être infecté.

L’infirmière auxiliaire a déclaré qu’elle et deux aides-soignants devaient s’occuper d’un étage de 60 résidents. Tout en distribuant les médicaments, elle a également dû aider les aides-soignants. « J’ai aidé à l’alimentation, j’ai aidé à servir les plateaux, j’ai aidé à laver les gens. Je courais partout comme une folle ».

À un moment donné, la situation était telle qu’une discussion survint entre le propriétaire de la résidence, Mme Chowieri, et l’infirmière auxiliaire sur la question de savoir s’il fallait uniquement nourrir que les résidents encore sains — tout en continuant à hydrater les autres — afin d’éviter que tous les résidents ne meurent.

Rappelons également que les membres des familles des résidents avaient été interdits de visite par le gouvernement du Québec dès le 13 mars, ce qui a donné que les personnes âgées se sont retrouvées encore plus abandonnées, et n’a pas permis aux familles de s’apercevoir de la situation alarmante de leur proche, ni d’aider à leurs besoins.

Quand les premiers décès survinrent, l’infirmière auxiliaire dut remplir elle-même les papiers indiquant les causes de décès de la personne décédée, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant, avec le Covid comme possible cause indiquée :

La cause du décès a été indiquée comme pouvant être la nouvelle maladie. Tout le monde était « suspecté de Covid-19 », quels que soient les symptômes qu’ils présentaient », a-t-elle témoigné.

Dans le reste de l’article du journal The Globe and Mail sont rapportés maints détails — soulignant l’horreur de la situation et l’absurdité d’attribuer au Covid la cause des décès survenus dans cette résidence — que je vous invite à lire.

Source : Global and Mail, traduction et sélection CQV

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Entretemps en France, 51 infectés sur 81 résidents de cet EHPAD [type de maison de retraite avec soins de longue durée] de Toulouse doublement vaccinés. Le nombre de morts n’est pas communiqué, semble-t-il, car chez ces personnes en fin de vie, « il est difficile d’attribuer les décès de manière catégorique au Covid-19 ». Tiens, c’est étrange, comme c’est commode, désormais, depuis les vaccins, il est difficile de savoir si les gens avec pathologies lourdes meurent de la Covid…

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