samedi 13 avril 2019

Les vieux Disney : les déconstructeurs progressistes sont des fanatiques

Billet de Mathieu Bock-Côté :

Quiconque s’intéresse au mouvement des idées à notre époque est obligé de constater que nous sommes les témoins, en même temps que les victimes, d’une grande purge culturelle, comme s’il fallait purifier notre existence et la délivrer du mal. Le monde intellectuel, ou plus exactement, ses élites intellectuelles et médiatiques sont engagées dans un grand mouvement de déconstruction culturelle et sociale qu’elles assimilent à la lutte contre les préjugés qui pollueraient notre culture et pousseraient à la reproduction de structures sociales inégalitaires en plus de contribuer à l’exclusion des minorités. Pour que le paradis diversitaire advienne, pour qu’un nouveau monde arraché à l’ancien puisse enfin naître, il faudrait aller jusqu’au bout de la déconstruction.

Cette logique folle se manifeste dans tous les domaines de l’existence, même les plus improbables. On a pu le constater encore une fois il y a une dizaine de jours dans la presse européenne qui rapportait la publication d’une étude universitaire britannique dénonçant... les dessins animés de Walt Disney ! Blanche neige, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion sont notamment ciblés. Sans surprise, on les accuse... de racisme !


Car y a-t-il une seule œuvre aujourd’hui qu’on ne trouve pas moyen d’accuser de racisme ? Ce terme dont la définition ne cesse de s’étendre ne veut à peu près plus rien dire. On accuse aussi ces films de sexisme, La Belle et la Bête, apparemment, poussant même... à la violence conjugale ! Les œuvres plus récentes de Disney, toutefois, feraient la promotion de bonnes valeurs et on pourrait les recommander aux enfants. Fiou ! En d’autres mots, il faudrait considérer ces œuvres comme autant d’instruments de propagande devant faire la promotion de la vision recommandée de la société, sans quoi on aura la tentation de les proscrire. Comment ne pas constater que les savants à l’origine de ces études sont en fait des idéologues militants ?


Ne nous contentons pas d’en rire. Ces idées progressent. Il s’agit chaque fois de purger tel ou tel pan de notre culture en l’accusant d’être contaminé par un passé honteux. Rien ne sera épargné. Nos déconstructeurs sont des fanatiques. Mais on aurait envie de demander aux idéologues qui veulent tout bruler du passé de nous laisser vivre et de cesser d’aborder le monde avec la perspective d’un enquêteur maniaque, toujours convaincu de dévoiler une chanson démoniaque derrière une berceuse, un agresseur derrière un homme qui complimente une femme et un raciste derrière celui qui aime son pays.



Note du carnet

Blanche-Neige, par exemple, renverrait à l’idée « qu’une femme seule ne peut jamais être heureuse, » explique au Sun Victoria Cann, professeur à l’université d’Est-Anglie et une des deux autrices de l’étude. Elle affirme que son seul rôle utile est de « cuisiner et nettoyer » pour des nains qui n’attireront jamais son attention. Siffler en travaillant, quelle idée saugrenue alors qu’on peut sauver la planète en faisant « grève » la mine grognonne.  « Les nains ont pourtant une personnalité et un travail. Mais comme ils ne sont pas grands et attractifs, Blanche-Neige ne les considère pas comme des amoureux potentiels. »




La nouvelle icône acceptable pour la jeunesse, plus sévère, moins riante et moins optimiste...


« La Belle et la Bête » s’attire également les foudres des chercheuses militantes. Pour elles, le film représente un cas classique du syndrome de Stockholm, lorsqu’un otage développe de la sympathie pour son geôlier. « L’histoire donne l’impression qu’une femme peut changer son partenaire violent si elle persévère suffisamment longtemps », poursuit Mme Cann. À la fin, la Bête se transforme en bel homme blanc aux cheveux blonds. Quelle horreur, un homme blanc nordique ! Pouah ! Cela donne l’impression que sa beauté l’empêche d’être en colère ou menaçant. »





Avertissement

La vidéo suivante pourrait grandement vexer, blesser, horripiler et, dans les cas les plus intenses, causer l’apoplexie chez les militantes féministes. Il s’agit d’une vision archaïque et patriarcale de l’amour d’une jeune fille qui s’abaisse à considérer l’homme aimé comme un prince. Vision rétrograde que nous ne saurions cautionner.


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