vendredi 14 août 2020

Ministère de la Justice accuse Yale de discrimination raciale contre blancs et asiatiques

Ancien vitrail du collège Calhoun de Yale
Brisé par un employé de cuisine
Alors que le sujet des discriminations raciales bat son plein aux États-Unis, le ministère américain de la Justice a accusé la prestigieuse université Yale, jeudi 13 août, de violer les droits civiques en pratiquant une discrimination contre les candidats blancs et asiatiques.

Les conclusions du ministère, qualifiées de « sans fondement » par Yale, suivent une enquête de deux ans sur le processus d’admission en licence [baccalauréat au Québec] de cet établissement du Connecticut membre de l’Ivy League, club ultra-select regroupant huit excellentes universités du nord-est du pays. La Cour suprême américaine a déjà autorisé les universités à prendre en considération l’origine ethnique des candidats, mais le ministère de la Justice souhaite que cela soit fait « dans des circonstances limitées ».

«Il n’existe pas une bonne forme de discrimination raciale», a déclaré le procureur général adjoint Eric Dreiband de la Division des droits civils.

« L’usage de la race [dans le processus d’admission] à Yale est tout sauf limité », accuse le ministère, pour lequel « la race est le facteur déterminant dans des centaines d’admissions chaque année ». « Les Asiatiques et les Blancs ont de quatre à dix fois moins de chances d’être admis, à dossier comparable, que des candidats afro-américains ». « Les bonnes formes de discrimination raciale, ça n’existe pas », a déclaré l’adjoint du ministre de la Justice Eric Dreiband. « Diviser de manière illégale les Américains en catégories raciales et ethniques encourage les stéréotypes, l’amertume et la division », a-t-il ajouté. Lire aussi « Il y a une obsession américaine pour la couleur de peau »

Nouveau vitrail pour le Collège Calhoun
désormais Collège Hopper

L’enquête sur Yale a été ouverte par le gouvernement Trump il y a deux ans, à la suite d’une plaine par des groupes d’étudiants asiatiques. Cela pourrait avoir un impact sur les politiques de discrimination positive mises en place pour favoriser les minorités, comme les Noirs américains.

Dans un communiqué, Yale a rejeté « catégoriquement » ces accusations. « Nous nous intéressons à l’ensemble de la personne quand nous choisissons qui nous admettons », a déclaré la faculté, se disant « fière » de ses critères de sélection. Comme Yale, d’autres universités des États-Unis, un pays où les statistiques ethniques sont autorisées, sont accusées de discrimination anti-asiatique. L’une d’entre elles, Harvard, revendique des critères plus larges que l’excellence académique, y compris des critères de personnalité, au nom du maintien de la « diversité » de son campus.

Financement public sujet à la non-discrimination raciale

Comme condition d'obtention de millions de dollars de financement public, Yale a expressément accepter de se conformer au titre VI du Loi sur les droits civils de 1964 qui interdit la discrimination fondée sur la race, la couleur ou l'origine nationale dans les programmes et les activités qui reçoivent une aide financière fédérale. Le ministère de la Justice a notifié aujourd'hui à l'Université de Yale ses conclusions selon lesquelles Yale discrimine illégalement les candidats d'origine asiatique et blanche dans le cadre de son processus d'admission au premier cycle en violation du titre VI de la Loi de 1964 sur les droits civils. Les conclusions sont le résultat d’une enquête de deux ans en réponse à une plainte déposée par des groupes américano-asiatiques concernant la conduite de Yale.

Yale s'expose donc à perdre le financement public qu'il reçoit des contribuables américains.

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