Après les traditionnelles cérémonies de remise de diplôme, l’université new-yorkaise organisera ce week-end des événements séparés selon l’identité ethnique, sexuelle, ou même selon le niveau de revenu des étudiants. La participation à ces cérémonies séparées ne sera, toutefois, pas obligatoire : des étudiants « racisés » ou LGBTQ2SAI+ pourront toujours participer à la cérémonie de remise de diplôme commune à tous.
L’Université de Columbia est une université privée située dans le nord-ouest de Manhattan, à New York. C’est un communiqué publié sur le site de l’université new-yorkaise qui a mis le feu aux poudres, déclenchant de vives critiques dans la presse conservatrice américaine. Cette année, Columbia University s’apprête en effet à organiser des célébrations de remise de diplôme séparées, en fonction notamment de l’origine ethnique des étudiants ou d’autres critères identitaires. « En l’honneur des diverses communautés étudiantes de Columbia et en complément des cérémonies de remise de diplôme de l’Université, nous sommes heureux de proposer également des célébrations multiculturelles, afin d’offrir un cadre plus intime à nos étudiants qui s’auto-identifient de différentes manières. Ces événements permettent aux membres de chaque communauté de prendre davantage conscience des expériences identitaires et communautaires qui ont influé sur leur vie étudiante, depuis leur entrée sur le campus jusqu’à la remise de leur diplôme. » Les étudiants sont invités à participer à l’une ou plusieurs de ces « célébrations » virtuelles organisées en vidéoconférence, et qui auront lieu ce dimanche soir 21 mars. L’Université précise en outre qu’elles seront enregistrées et diffusées ensuite sur Internet.
Dans le détail, le site d’information américain USA Today croit savoir que parmi les différents événements proposés aux étudiants, quatre au moins seront différenciés selon l’appartenance ethnique (« Native, Asian, Latino, Black graduations »), l’attirance sexuelle (avec une célébration réservée aux LGBTQ) ou une encore en fonction du niveau de richesse, puisque l’université prévoirait un événement dédié aux étudiants ayant un faible niveau de revenus.
Cette nouvelle a fait vivement réagir certains commentateurs, à l’instar de l’éditorialiste conservatrice Candace Owens, selon qui cette initiative « réhabilite la ségrégation raciale en la maquillant sous une politique inclusive et diversitaire. »
Et même de ce côté-ci de l’Atlantique, cette initiative n’a pas manqué de faire bondir des universitaires, comme l’historien Éric Anceau, maître de conférences à la Sorbonne, qui a écrit sur son compte Twitter ce matin : « Le Ku Klux Klan en rêvait et Columbia l’a fait ! »
La pratique n’est à vrai dire pas tout à fait inédite : à Georgetown University, mais aussi dans des universités du Texas ou de Portland, ce genre d’événements séparés selon une logique identitaire ou communautaire font déjà partie de la vie étudiante. La direction de Columbia a quant à elle réagi sur son compte Twitter devant le tour polémique que prenait son initiative, rappelant que ces célébrations multiculturelles « sont ouvertes à tous les étudiants ».
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