Zemmour : « Quand les Biden auront dégagé, il restera l’Amérique de Trump contre l’Amérique de Kamala Harris »
Chronique d’Éric Zemmour dans le Figaro Magazine (13/X) sur Kamala Harris
Quand on demandait au général de Gaulle pourquoi il n’avait pas prévu dans les institutions de la Ve République un poste de vice-président sur le modèle américain, il répondait : « Je n’ai pas envie de voir ma veuve tous les matins. » On songeait à cette phrase en observant le couple composé de Joe Biden et de Kamala Harris. Un vieil homme avec des pertes de mémoire troublantes et une jeune femme énergique et ambitieuse. Un politicien roué à l’ancienne et une activiste moderne. Un démocrate centriste à la Clinton et une militante de la gauche du parti. Et surtout un homme blanc et une femme noire (en fait, métisse, mais comme Obama). Cette mise en scène sexuelle et raciale a été particulièrement soignée par les élites démocrates. Les médias n’ont pas exposé les idées de Kamala Harris, mais nous ont répété qu’elle était d’abord une femme (on ne l’avait pas remarqué), que son père était jamaïcain et sa mère indienne (en passant rapidement sur l’appartenance de ses parents aux classes aisées). Kamala Harris a été présentée comme un hologramme de l’Amérique nouvelle obsédée par le genre et la race, et de l’idéologie dominante qui règne sur les campus et dans les salles de rédaction. Kamala Harris a joué complaisamment le rôle qu’on attendait d’elle, multipliant les déclarations sur « le plafond de verre » que rencontreraient toutes les femmes dans leur carrière, donnant son parcours en exemple à toutes les petites filles d’Amérique et du monde.
La mayonnaise a bien pris. Même si Trump, à la surprise générale, a amélioré ses scores au sein des électorats noir et latino, les grandes lignes de l’affrontement sont restées les mêmes qu’en 2016 : si les hommes blancs avaient été les seuls à voter, Donald Trump aurait été réélu haut la main.
Certains, pour s’en effrayer ou pour s’en réjouir, échafaudent déjà des plans sur la comète : un Biden vieillissant, révélant faiblesses, voire maladies mentales, qui ne finirait pas son mandat et laisserait la place à sa fringante vice-présidente qui se présenterait en 2024 pour un mandat tout à elle. Pendant la campagne, Donald Trump avait déjà agité cet épouvantail. Non sans raison. C’est que Kamala Harris incarne cette aile gauche du Parti démocrate qui veut faire de l’Amérique multiraciale une arme de guerre contre l’homme blanc hétérosexuel des classes populaires, les fameux « déplorables » dont parlait Hillary Clinton. L’alliance des minorités sexuelles et des « Black lives matter » est bien décidée à faire la peau de l’ancien monde qu’incarnait jusqu’à la caricature Donald Trump. Déjà, la nouvelle équipe démocrate a annoncé qu’elle lèverait toutes les restrictions à l’immigration, en particulier des pays musulmans, qu’avait érigées le président sortant. L’arme majeure entre les mains de cette mouvance s’appelle la démographie. S’il y a un principe américain qu’ils ont bien retenu, c’est celui-là : « La démographie, c’est le destin. »
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