lundi 8 novembre 2010

J'ai moi-même dû subir le cours ECR...

Le cégépien pris à partie par l'élève de secondaire IV de Granby au sujet du cours ECR lui répond ci-dessous (pour le contexte, lire Enseignante d'ECR déguisée en curé...enfin pas dans la Voix de l'Est).

Le six novembre dernier, Alexandre Gemme, un élève de secondaire quatre à Granby, a signé une réplique à mon texte paru récemment dans La Voix de l’Est. Puisque j’ai été personnellement critiqué et qu’il s’agit d’un débat d’envergure nationale, je tiens à répondre à mon détracteur.

M. Gemme m’accuse d’être « mal informé ». Outre le fait que je suis attentivement ce dossier depuis plusieurs années, j’ai moi-même eu à subir le cours d’Éthique et culture religieuse au secondaire, au Collège Français de Longueuil. Le pédagogue, M. Michaud, affirmait catégoriquement que tous les religieux ont le même Dieu (et c’est ce qu’il fallait répondre à l’examen). Cela n’est pas simplement « être tolérant », c’est une prise de position théologique, et imposer de telles positions dépasse le mandat du gouvernement. [Note du carnet : voir extrait de manuel ECR, « Un Dieu, trois religions »]

Après le secondaire, je me suis procuré plusieurs livres traitant des diverses religions, et j’ai commencé à lire la Bible et le Coran. Je me suis vite aperçu que ce que l’on m’avait enseigné était carrément faux, ou plus précisément que les grandes religions n’ont pas toutes le même message, qu’il existe des divergences énormes entre elles, et qu’elles ne sont pas, selon leur doctrines respectives, équivalentes.

M. Gemme me fait la leçon en disant que « ce cours est loin d'être une menace à notre identité ». C’est curieux, car Fernand Ouellet, un des pères de ce cours, voit les choses de la manière inverse. Dans un article académique portant sur ce sujet, il affirmait éhontément en 2002 qu’« il faut apprendre à ébranler la suffisance identitaire » des jeunes. Très rassurant pour l’avenir de notre pays isolé sur ce continent ! Souvenons-nous qu’à Montréal, dans un cours d’ECR, l’enseignant a fait redessiner le fleurdelisé sans croix à sa classe pour le rendre « plus inclusif » !

Cet élève scande également que le cours d’ECR « n'a pas été dénoncé par tous les segments de la société ». Il n’y a pourtant rien à redire au consensus social : conservateurs et progressistes, croyants et incroyants, quasiment tous les citoyens s’accordent sur le principe selon lequel l’État n’a pas à imposer des cours de religion.

M. Gemme demande : « Avons-nous oublié de demander à notre belle jeunesse ce qu'elle en pensait ? » Je réponds que la présence d’une dizaine de groupes étudiants contre l’ECR sur Facebook démontre suffisamment bien que ce cours tendancieux ne fait pas l’unanimité auprès des jeunes.

Cet élève loue pompeusement ce cours en argumentant qu’il est basé sur « l'ouverture envers les autres cultures et façons de penser ». Cela explique sans doute pourquoi un cahier d’ECR pour le secondaire deux des éditions Lidec présente une fille en niqab en classe, avec un contexte qui laisse comprendre que cela serait tout à fait acceptable. Face à telle propagande, tout le monde conviendra que l’ouverture n’est pas toujours une vertu, et que les parents font bien de rester sur leurs gardes.


Clément Barbeau Vermet
Étudiant en Histoire et Civilisation
Cégep de Sherbrooke




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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et pan dans la tronche de petits perroquets bien dressés...

Sébas a dit…

Bravo Clément !!!

Votre réponse est vraiment excellente !

Jonathan a dit…

J'ai eu l'occasion de lire d'autre textes de M. Vermet et j'admire beaucoup son courage et sa force de caractère. Ça doit être épuisant pour un jeune cégépien de toujours marcher la face contre le vent.

Bravo!

Loulou a dit…

Jonathan,

Les vrais rebelles sont désormais les gens comme Clément, les autres sont des suiveux, des mutins de Panurge, qui croient être malins parce qu'ils répètent ce que leur prof d'ECR (et Radio-canada) leur dit.