mercredi 14 décembre 2011

Père faussement accusé, exclus, sans aide de l'État, dort avec sa fille dans sa voiture, alors que les hébergements pour femmes sont vides

Si les mères dites monoparentales disposent de nombreuses ressources subventionnées pour les aider, en revanche, les pères dans le besoin sont généralement laissés à eux-mêmes.

Sébastien (nom fictif) représente, selon plusieurs intervenants en milieu social consultés, un cas parmi tant d’autres de jeunes pères de famille en grande situation de pauvreté qui peine à trouver un centre d’aide pour l’accueillir avec son enfant.

La semaine dernière, il a même dû se résoudre à passer la nuit dans sa voiture avec sa fille.

À la suite d’un divorce — il faudra revenir dans un prochain billet sur les dégâts sociaux causés par les lois sur le divorce actuelles — s’étant soldé par des frais importants, le jeune travailleur s’est retrouvé à la rue, avec son sac à dos, il y a un mois, avec sa jeune fille dont il a la garde partagée.

Il s’est alors déniché un logement, qu’il n’était plus en mesure de payer quelques semaines plus tard, lorsque son employeur l’a congédié après plusieurs absences dont certaines occasionnées par le divorce.

Incapable d’acquitter les frais de garderie et n’ayant pas de famille dans la région de Québec, il devait s’occuper de sa fille et ne pouvait plus se présenter au travail.

Dans la rue

Se retrouvant dans la rue, il a ensuite cherché désespérément des centres d’aide de Québec prêts à l’accueillir pour quelques jours, avec sa fille, le temps qu’il se replace.

« J’ai fait le tour des ressources. Pour les mères, il y a environ huit organismes, mais pour les pères, il n’y a rien. Ils m’ont dit qu’ils s’occupaient juste des femmes. Je suis allé à des places comme à Lauberivière, mais ils m’ont dit qu’il n’accueillait pas d’enfants », raconte-t-il.

L’organisme l’Archipel d’entraide a pu le dépanner quelques jours plus tard, en lui offrant une chambre dans une maison hébergeant des individus avec des problèmes de santé mentale.

L’organisme lui a ensuite trouvé un logement qui sera payé pour le premier mois, le temps qu’il s’inscrive aux programmes sociaux et qu’il tente de retourner sur le marché du travail.

Directrice générale au centre de Service 211, Mme Claude Vanasse scande, depuis 2008, que l’hébergement temporaire aux pères de famille en difficulté est un véritable trou de service qui doit être signalé aux bâilleurs de fonds.

Chapeauté par Centraide, le 211 est un service permettant de rediriger toutes demandes de ressources vers les organismes adéquats dans la région.

« On a reçu plusieurs appels d’hommes qui avaient leurs enfants avec eux et avaient besoin d’un endroit temporaire de crise, ça n’existe pas ! », explique celle qui déplore qu’un homme en situation de détresse parvienne aussi difficilement à rester dans l’univers familial.

Mme Lise Bilodeau, présidente l'Action des nouvelles conjointes et nouveaux conjoint du Québec, révèle en outre que Sébastien a été victime de fausses accusations

Vers un réseau de maisons d’entraide ?

« Ce n’est pas parce que les hommes ne demandent pas d’aide que le besoin n’existe pas. »

C’est l’avis de Manuel Prats, coordonnateur de la Maison Oxygène de Montréal. Ce centre d’aide fondé en 1989 offre un logement et une garderie pour venir en renfort à une vingtaine d’hommes en situation de pauvreté qui souhaitent se sortir de la misère, chaque année.

Étant un des seuls centres d’aide spécialisés en hébergement temporaire pour les pères en difficulté, la Maison Oxygène souhaite implanter un réseau à travers la province.

Un centre a déjà été implanté à Drummondville et à Baie-Comeau. Un autre ouvrira durant l’année à Sherbrooke et celui de Montréal devrait doubler sa capacité d’accueil. Un centre pourrait même ouvrir à Québec.

Des refuges pour femmes inoccupés à près de 500 000 $ la pièce

Comme Barbara Kay du National Post le rappelait il y a quelques années au sujet des cent six (106) centres d'hébergement pour femmes violentées ou en difficulté :
«
Cette année, le rapport du vérificateur général du Québec a projeté une lumière accusatrice sur le gaspillage et le manque de contrôles financiers qui prévalent dans l'industrie de la violence contre les femmes. Les subventions accordées à des projets associés à la violence faite aux femmes est passé de 30 millions de $ en 2002-2003 à 60 millions en 2007-08. Les subsides pour un refuge de six lits pendant cette période ont bondi de 58 832 $ à 406 817 $, bien que ce centre d'hébergement n'ait abrité que neuf femmes tout au long de 2006-07, son taux d’occupation ayant été de 12 % alors qu'il était de 29 % en 2005-2006 (v. § 3.69 du rapport). Presque un demi-million de dollars pour loger neuf femmes ? Pourtant un public que l'on mène en bateau croit que des milliers et des milliers de femmes battues cherchent un refuge.

La réalité ne correspond tout simplement pas avec cette image d'Épinal. En 2004, la Yellow Brick House, un refuge à Aurora en Ontario a été fermé à la suite d'une grève. On s'aperçut alors que des huit femmes et trois enfants qui y résidaient, seule une femme fuyait la violence. Les autres étaient des sans-abri.

Des exceptions, rétorqueront les croyants. Tout le monde « sait » que la violence contre les femmes est une épidémie.

Vraiment ? Les services de police d'Edmonton de 1999 à 2000 indiquent que la police est intervenue à 3 000 reprises dans des incidents domestiques. Elle n'a conseillé un refuge qu'à exactement 24 femmes — soit moins de 1 %.
 »


Statistiques erronées sur la violence conjugale (1re partie)


Statistiques erronées sur la violence conjugale (2nde partie)

Pas de ressources consacrées aux pères

À Rimouski, Jean-Marc Bessette est directeur général de Pères pour toujours, venant en aide aux pères de famille lors de ruptures conjugales. Il a lui-même créé l’organisme après avoir vécu un « horrible » épisode, explique-t-il, à la suite d’une séparation l’ayant conduit à la misère, où il a dû se démener pour conserver la garde de son enfant.

M. Bessette martèle que les services sociaux concentrent leurs ressources pour les femmes. « Ce n’est pas compliqué, pour 1 $ dépensé pour les hommes sur le plan des services sociaux, on en dépense environ 11 $ pour les femmes, et le dollar qu’on dépense, c’est presque uniquement pour les hommes violents. Donc, pour un père qui cherche de l’aide et qui n’est pas violent, il ne reste plus grand-chose », a-t-il lancé.

La présidente fondatrice de l’Action des nouvelles conjointes et nouveaux conjoints du Québec, Lise Bilodeau, dit observer ce phénomène grandissant au Québec. « Cette année, ça a particulièrement retenu mon attention. Le téléphone ne dérougit pas [...] Le père divorce, il se retrouve avec le bébé dans les bras et on lui ordonne de ne plus entrer en contact avec la mère. Souvent, il doit aussi payer les frais d’avocat de la mère pour le divorce, et là ça dérape. Il cherche de l’aide, il n’a plus assez d’argent, il n’avait pas vu le train passer et il ne sait plus où aller », explique Mme Bilodeau, qui dit même que la situation afflige régulièrement des hommes de classes aisées qui n’avaient rien vu venir.

Elle déplore surtout que l’aide aux pères représente le dernier maillon du soutien aux familles. « Il n’y en pas d’aide ! J’ai déjà eu le cas d’un homme qui devait coucher dans sa voiture avec son chien et son laptop. J’ai tout fait, j’ai appelé tout le monde, même les presbytères, mais personne ne peut l’aider [...] Des cas dramatiques, il y en a plein. »

Quart des demandes

Des discussions ont été entreprises avec le centre AutonHommie, qui voudrait lancer le projet si des ressources sont disponibles, explique M. Prats, rappelant qu’il effectue une cinquantaine de sorties médiatiques par année pour sensibiliser les bâilleurs de fonds.

Constatant la hausse du nombre de pères en difficulté, M. Prats dit répondre au quart des demandes de pères qui tentent de trouver refuge avec leur enfant, à Montréal. Selon lui, 80 % des cas découlent d’une rupture conjugale (de plus en plus facilités par la Loi et les mœurs...)

Ignorés des politiques

Le réseau public n’a tout simplement pas encore pris le virage paternité.

C’est le constat de Raymond Villeneuve, directeur du Regroupement de la valorisation de la paternité.

Loin d’être surpris de la situation de Sébastien, M. Villeneuve estime que le phénomène des pères en difficulté est en hausse constante.

« Le phénomène a toujours été sous-estimé. Quand on parle d’une famille monoparentale, on pense toujours à une femme seule avec son enfant. Il y a peu d’études sur les pères au Québec et c’est normal, on n’adresse jamais les questions aux pères dans les statistiques. La monoparentalité féminine est considérée, mais pas la monoparentalité masculine », indique-t-il, précisant que les pères deviennent de véritables fantômes au plan statistique.

Le mot « mère » 56 fois, mot « père » 0 fois

Dans le programme national de santé publique, on retrouve le mot « mère » 56 fois, et le mot « père » n’apparaît pas une seule fois. Quand on examine la santé de l’enfant, les conditions de la mère sont des facteurs déterminants pour les politiciens et bureaucrates, mais pas celles du père.

Ainsi, le père n’existe tout simplement pas lorsque le gouver nement lance des programmes de soutien aux familles, peste-t-il.

« On est creux ! Il n’y a pas de politique véritable pour soutenir les pères en difficulté, ce sont des initiatives de petits groupes qui font des miracles en travaillant à remonte-courant. Il faut reconnaître que le gouvernement est de plus en plus sensible à la question, mais il reste beaucoup de travail à faire », conclut le directeur, qui souligne que 13 % des actions visant à aider les pères en difficulté proviennent du réseau public.

Shockingly, violence against men is almost as common as that against women. Men assaulted by their spouse are often the ones arrested...


Voir aussi

Deux yeux ouverts sur la violence conjugale

Violences conjugales : les hommes battus oubliés en France comme au Québec ?

« Le délit de violence psychologique est liberticide et contre-productif »

Violence against women — a money grabber (en anglais).

Le 25 novembre et le 6 décembre, hier et aujourd'hui

282 references examining assaults by women on their spouses or male partners, Martin S. Fiebert, California State University, Long Beach (en anglais).

1 commentaire:

Marre des cuistres a dit…

On voit bien la sagesse des Lois sur le divorce (et le mariage) qui auparavant tentaient de rendre plus stable l'institution familiale.

Aujourd'hui avec le divorce sans tort et des procédures accélérées (nouveau truc des libéraux gauchistes du PLQ) on accélère la pauvreté des deux conjoints et on va encore dépenser plus d'argent du contribuables pour répondre à une chimère gauchiste et féministe (la fin du mariage stable).