vendredi 8 mars 2013

Violences conjugales : les hommes battus oubliés en France comme au Québec ?

Arthur Vivien 
Selon le juriste français Arthur Vivien, si la dramatique question des violences conjugales fait l'objet de l'attention de la classe politique et des médias depuis plusieurs années, personne ne semble s'occuper des hommes battus. C'est ainsi qu'en France plus de 50 associations accompagnent aujourd'hui les femmes victimes de violences conjugales, la police est formée à recevoir les femmes et la justice sanctionne. Tout cela est une bonne chose pour les femmes subissant des violences physiques (soit 3 % d'après l'Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, ONDRP). Ce qu'on ne sait moins cependant, c'est que de très nombreux hommes sont également battus par leur compagne. L'ONDRP, présidé par Monsieur Alain Bauer, vient de révéler que 280 000 hommes sont aujourd'hui victimes de coups, de violences physiques au sein de leur couple (1,3% des hommes de 18 à 75 ans).  Ajoutons que les hommes sont parfois battus par les frères de leur épouse, ces chiffres ne sont pas repris dans les chiffres de l'ONDRP.

Arthur Vivien se demande « Pourquoi devrions nous continuer à laisser dans le silence et l'oubli ces hommes qui subissent la même chose que les femmes battues ? »

Une « journée nationale de sensibilisation aux violences faites aux femmes » a été instituée le 25 novembre par le Parlement français (loi du 9 juillet 2010, sous le président dit de droite Sarkozy).

Pour quelles raisons devrions-nous accepter qu'une politique publique soit menée en laissant complètement à l'écart l'un des deux sexes ? Le juriste s'interroge : « On nous parle aujourd'hui beaucoup des enfants témoins de ces violences : est-ce qu'un enfant voyant son père se faire battre doit être moins considéré qu'un enfant voyant sa mère se faire battre ? » Pour beaucoup de raisons, cet état de fait, oublieux des pères et des hommes, doit cesser selon M. Vivien, au nom notamment des valeurs de justice et d'égalité qui sont les siennes. À une époque où les féministes font la promotion d'une théorie censée nous permettre de rompre avec les stéréotypes culturels attachés à chaque sexe — la théorie du genre —, l'heure n'est-elle pas venue de rompre avec le dogme culturel largement répandu et entretenu par certaines féministes selon lequel tous les hommes sont des dominateurs, des violents en puissance ? En tout cas, pour M. Vivien, la réalité révélée par ces chiffres nous invite à sortir collectivement des clichés simplistes qui sont stigmatisant, pour ne pas dire sexistes à l'égard des hommes.

Analyse féministe de la violence conjugale dans un cahier ECR


Dans le fameux cahier d'éthique et de culture religieuse où apparaissait un entretien complaisant avec Mme Françoise David, seule politicienne bénéficiant de ce privilège, on revenait à plusieurs reprises sur la violence faite aux femmes. On pouvait ainsi lire : « Des milliers de femmes sont victimes chaque année de violence physique, sexuelle ou psychologique de la part d'un conjoint ou ex-conjoint, d'un collègue de travail ou de toute autre personne. » (p. 197, Dialogue II, les éditions de la Pensée) Au bas de la page 198 du même cahier, Mme David déclare que les élèves « auront besoin d'une analyse féministe dans leur vie. Pour comprendre pourquoi ce sont les femmes qui risquent le plus d'être violentées par un homme, pourquoi ce sont les femmes qui ont de moins bons salaires ». Nous avons déjà répondu aux idées parfois fausses ou simplistes colportées par les féministes sur l'écart salarial ici. Pour ce qui est de la violence conjugale, le manuel présente à nouveau une vision tronquée de la réalité. Il ne dit rien des hommes qui pourraient être victimes de ces mêmes violences, pas plus qu'il ne parle de l'amplitude de ce phénomène. Ces omissions ne permettront pas aux élèves de bien appréhender les faits, le livre ne leur présente qu'une partie de la vérité, car il est vrai, bien sûr, que la violence contre les femmes existe bien. Or, comme nous l'apprennent de nombreuses études dont un rapport de l'Institut de la statistique du Québec en 2007, la violence conjugale est bien partagée et bidirectionnelle :
« Bidirectionnalité de la violence

Par ailleurs, la similarité des taux de prévalence de la violence rapportée par les hommes et les femmes reflète peut-être en grande partie le fait que la violence entre conjoints ou partenaires constitue un phénomène largement bidirectionnel ou mutuel, comme l’attestent plusieurs études (Capaldi, Kim et Shortt, 2007 : 107; Straus, 2006a : 8; Archer et Graham-Kevan, 2005 : 274; Fergusson, Horwood et Ridder, 2005a : 1110; Field et Caetano, 2005 : 504; Williams et Frieze, 2005 : 775; Linder et Collins, 2005 : 257; Arriaga et Foshee, 2004 : 179; Ehrensaft, Cohen, Brown, Smailes, Chen et Johnson, 2003 : 745, 749-750; Hines et Saudino, 2003 : 204-206; Kwong, Bartholomew, Henderson et Trinke, 2003 : 294-295; Anderson, 2002 : 851, 856; Harned, 2002 : 1189; Straus et Ramirez, 2002 : 6; Capaldi et Owen, 2001 : 431; Kessler, Molnar, Feurer et Appelbaum, 2001 : 492-493; Archer, 2000 : 660; Bradbury et Lawrence, 1999 : 188; Kwong, Bartholomew et Dutton, 1999 : 155; Magdol, Moffitt, Caspi, Newman, Fagan et Silva, 1997 : 73; Sorenson, Upchurch et Shen, 1996 : 37; Morse, 1995 : 263; O’Leary, Malone et Tyree, 1994 : 594; Straus, 1993 : 74; Brush, 1990 : 61).
 »
http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/conditions/violence_h-f04_pdf.htm 

Comment expliquer que la violence faite aux hommes ait été si longtemps sous-estimée et parfois même ignorée ? Cet aspect n'est pas élucidé. Mais on peut supposer qu'une des explications tient au fait que les hommes ne se précipitent pas vers les refuges (pour femmes), qu'ils se taisent pour éviter la honte, qu'il ne signale pas leur femme qui boit trop, qui les menace, qu'il préfère divorcer et mettre fin ainsi à la souffrance.

Analyse de la campagne gouvernementale québécoise

Quant à Mme David, elle cite (p. 199, op. cit.) parmi les choses les plus urgentes à régler « qu'une véritable campagne sur la violence faite aux femmes s'impose, avec autant de moyens que celle sur l'alcool au volant. »

Il semble que son vœu ait été entendu par le gouvernement du Québec (le tout avec nos sous, bien sûr).

Regardez les vidéos suivantes pour une analyse d'une de ces campagnes.





Supplément :



Prix à payer : des refuges inoccupés à près de 500 000 $ la pièce

Comme Barbara Kay du National Post le rappelait il y a quelques années au sujet des cent six (106) centres d'hébergement pour femmes violentées ou en difficulté :
«
Cette année, le rapport du vérificateur général du Québec a projeté une lumière accusatrice sur le gaspillage et le manque de contrôles financiers qui prévalent dans l'industrie de la violence contre les femmes. Les subventions accordées à des projets associés à la violence faite aux femmes est passé de 30 millions de $ en 2002-2003 à 60 millions en 2007-08. Les subsides pour un refuge de six lits pendant cette période ont bondi de 58 832 $ à 406 817 $, bien que ce centre d'hébergement n'ait abrité que neuf femmes tout au long de 2006-07, son taux d’occupation ayant été de 12 % alors qu'il était de 29 % en 2005-2006 (v. § 3.69 du rapport). Presque un demi-million de dollars pour loger neuf femmes ? Pourtant un public que l'on mène en bateau croit que des milliers et des milliers de femmes battues cherchent un refuge.

La réalité ne correspond tout simplement pas avec cette image d'Épinal. En 2004, la Yellow Brick House, un refuge à Aurora en Ontario a été fermé à la suite d'une grève. On s'aperçut alors que des huit femmes et trois enfants qui y résidaient, seule une femme fuyait la violence. Les autres étaient des sans-abri.

Des exceptions, rétorqueront les croyants. Tout le monde « sait » que la violence contre les femmes est une épidémie.

Vraiment ? Les services de police d'Edmonton de 1999 à 2000 indiquent que la police est intervenue à 3 000 reprises dans des incidents domestiques. Elle n'a conseillé un refuge qu'à exactement 24 femmes — soit moins de 1 %.
 »


Statistiques erronées sur la violence conjugale (1re partie)


Statistiques erronées sur la violence conjugale (2nde partie)


Voir aussi

« Le délit de violence psychologique est liberticide et contre-productif »

Real Women of Canada, Violence against women — a money grabber (en anglais).

Le 25 novembre et le 6 décembre, hier et aujourd'hui





Soutenons les familles dans leurs combats juridiques (reçu fiscal pour tout don supérieur à 50 $)

4 commentaires:

Josick a dit…

Pour moi, c'est ce rapport canadien qui a brisé le silence et m'a permis de comprendre ma situation.
Peine perdue, la soit disante justice française tiens absolument à faire dans la double peine :
Le garçon invisible

Josick a dit…

On peut supposer que l'enjeu n'est pas la justice mais l'écrasement de tout ce qui a à voir avec la véritable autonomie individuel et ce qui va avec, le patrimoine...
Pater, patrie... Tout ce qui relève de cet aspect doit être passé à la trappe.

Anonyme a dit…

Strip-teaseuse agresse son mari

http://www.ottawacitizen.com/entertainment/cappies/Ottawa+exotic+dancer+convicted+assaulting+driver+stripper+husband/5762988/story.html

Anonyme a dit…

Tout cela, cette indiférence face au sort des hommes découlent directement de la réalité biologique. La femme est le facteur limitant de la reproduction humaine ce qui lui donne une valeur supérieure à l'homme dans la perpétuation de l'espèce. C'est pour ça que instinctivement l'homme protège la femme, que c'est le prince qui sauve la princesse, que c'Est l'homme qui donne sa veste, que c'est les hommes que l'ont envois à la guerre. L'espèce peut se permtre de sacrifier beaucoup d'homme mais pas de femmes. Toute cette indiférences à la souffrance de l'homme découle de nos instincts profond, de cette réalité biologique.