lundi 13 février 2012

Le paiement de la contraception et de l'avortement imposé aux établissements confessionnels

Malgré les déclarations renouvelées de préoccupation de la part de dirigeants et de législateurs catholiques, l'Administration Obama par la voix de son chef de cabinet a déclaré ce dimanche que la phase de négociation avait pris fin et que l'Administration finalisait désormais son plan qui imposera aux sociétés d'assurance qu'elles fournissent une contraception ou stérilisation gratuite,  aux femmes qui travaillent et étudient dans des établissements scolaires, universitaires et hospitaliers religieux.

Jacob Lew a en effet déclaré à l'émission Fox News Sunday que « le compromis » proposé la semaine dernière pour répondre aux objections de l'Église catholique est clair et coïncide avec la « croyance très profonde du président qu'une femme a le droit de toutes les formes de soins de santé préventifs, y compris la contraception. »

Quelques remarques s'imposent à notre avis :
  • On ne voit pas très bien le compromis, puisque si ce ne sont plus désormais les établissements confessionnels qui devront fournir de couvrir l'avortement et la contraception, mais leurs assurances, il existe des assureurs religieux ou des employeurs religieux qui assurent eux-mêmes leurs employés !
  • Où est le candidat Obama de 2008 qui se voulait au-dessus de la mêlée, des partis, qui se voulait rassembleur ?
  • En quoi la grossesse est-elle une maladie ? En quoi l'avortement, la stérilisation et la contraception seraient-ils une forme de soins de santé préventifs ?
  • On remarquera qu'Obama a une « croyance très profonde » qu'il veut imposer à des gens qui en ont d'autres. Comme le fait remarquer Mark Steyn, Obama, comme Henri VIII veut imposer sa religion à d'autres. Or c'est précisément ce que la séparation de l'Église et de l'État inscrite dans la Constitution américaine tentait d'éviter aux États-Unis.
  • Si l'on comprend le gouvernement Obama, la survie des établissements confessionnels dépend de leur soumission aux croyances très fortes du président et de son cabinet. Si c'est le cas, cela videra sans doute de tout sens la liberté de religion aux États-Unis qui ne restera dans ce domaine qu'un concept flatteur, mais d'une totale vacuité dès que cette « liberté » sera confrontée au bon vouloir du pouvoir. On pourra être catholique une bonne heure à l'Église le dimanche, à la maison si on ne dérange pas les voisins, mais plus vraiment ailleurs même dans son école, son hôpital et son entreprise... C'est évidemment contraire, comme l'avait indiqué le directeur du collège Loyola dans le cadre de l'affaire du programme ECR imposé à son école, à une conception sérieuse de la religion : on est catholique (dans son cas) tout le temps.

  • 40 millions de distribués gratuitement au frais du contribuable
     en 2009 rien qu'à New York.
    Il faut aussi rappeler qu'en réalité l'avortement et la contraception sont déjà massivement subventionnés aux États-Unis. Les contribuables subventionnent le Planning familial américain (Planned parenthood) à hauteur d'un demi-milliard de dollars par an, celui-ci distribue des dispositifs intra-utérins comme s'il s'agissait d'aspirines. Les universités distribuent des préservatifs gratuits. Le service de la santé de la ville de New York a un site dédié à, euh, la diffusion de « condoms NYC gratuits » au slogan accrocheur : « Prenez-en, prenez le vôtre, prenez-en une poignée et allez-y ! » Il a même un numéro de téléphone sans frais, pour en obtenir si vous êtes momentanément retenu éloigné de votre ordinateur. Et si vous êtes vraiment intéressé par le sujet, les contribuables de New York fournissent gratuitement « Une brève histoire du préservatif à New York » où vous apprendrez que 40 millions de condoms gratuits NYC ont été distribués en 2009. Le Planning familial informe ses clientes que la pilule contraceptive coûte aussi peu que 15 $ par mois. Les avortements sont subventionnés aux États-Unis (ici, ici et ), il en coûte seulement 400 $ pour un avortement lors du premier trimestre (souvent nettement moins pour les étudiantes ou dans certains États), un peu plus par la suite. Il n'y a tout simplement pas de réelle crise des « soins de santé préventifs » qui entoureraient la contraception et l'avortement aux États-Unis.
  • Notons l'étrangeté de cette priorité « sanitaire » et l'imposition de cette subvention à tous les contribuables, même ceux qui abhorrent ces « soins de santé préventifs ». Pourquoi les femmes ou les familles ne devraient-elles pas payer pour ces produits et services alors qu'il s'agit finalement de conséquences naturelles de leurs actes ? On comprend bien qu'il s'agit d'une priorité idéologique. D'ailleurs, la gauche institutionnelle dans le monde occidental semble beaucoup plus s'intéresser à ce genre de mesures et au mariage des homosexuels qu'à une véritable défense des travailleurs en assurant une prospérité réelle de leurs pays. (Et pour les partis nationalistes comme le PQ en défendant vraiment l'identité du Québec.)
  • Enfin, il y a d'excellentes raisons économiques de ne pas inclure la contraception, la stérilisation et l'avortement dans une assurance. Une assurance est censée être un contrat par lequel une société paie pour d'importantes dépenses imprévues en échange d'une prime : les dépenses liées à l'incendie de votre domicile, au vol de votre voiture ou à une grosse facture médicale. Mais s'assurer est une mauvaise idée pour de petites dépenses, régulières et prévisibles. Il n'y a pas de bonnes raisons pour que votre compagnie d'assurance automobile ajoute 100 $ par année à votre prime pour couvrir vos changements d'huile pas plus que votre assurance-maladie ne vous fasse payer 50 $ de plus par an pour vous fournir du dentifrice. On serait obligé de remplir des montagnes de paperasse, les marchés de la vidange d'huile et de la pâte dentifrice deviendraient également beaucoup moins concurrentiels et on finirait par dépenser plus. Il en va de même avec la contraception (bon marché et régulière), la stérilisation (pas un fait imprévu !) et même l'avortement (en rien une dépense catastrophique).

Mais voilà, cette imposition de la part d'Obama est idéologique, mais en rien économique ou même médicale. C'est un élément du Kulturkampf que mène l'État détourné par la gauche contre les conservateurs aux États-Unis.




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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ça c'est important à donner gratuitement aux jeunes filles, contre la volonté de leur parent, dès l'age de 13 ans... La pillule contraceptive à à peine 15$ par mois, qui mêlé à la cigarette, durcira leur artères et fera d'elles quelques décennies plus tard des victimes des maladies du coeurs...

Sans penser au papillome humain et toutes les autres maladies contractées dans la foulée de ces soins dit «de santé» qui laisseront aux jeunes filles non pas une protection mais la fausse croyance de se croire protégée.

On s'interroge a dit…

"Obama, comme Henri VIII veut imposer sa religion à d'autres."

Qu'est-ce que ce sera si les Républicains chassent Obama de la Maison-Blanche?

Étienne A a dit…

On s'interroge...

Les Républicains (surtout en cette saison) sont pour un petit État...

Comment docn craindre qu'il fasse plus qu'Obama qui croit vraiment avoir la vérité infuse (avec ses télésouffleurs).