samedi 25 août 2018

25 août : La Nouvelle-Orléans fête ses 300 ans



Le 25 août 1718, Jean-Baptiste Le Moyne, sieur de Bienville (1680-1767), fonde un comptoir sur une courbe du Mississippi, entre le delta et le lac Pontchartrain qui le borde sur sa gauche. Ce comptoir, qui appartient à la Compagnie du Mississippi, est baptisé La Nouvelle-Orléans en l’honneur du duc Philippe d’Orléans (1674-1723), qui gouverne la France en qualité de régent.

Or, la Compagnie du Mississippi appartient, depuis août 1717, à l’homme d’affaire écossais John Law (1671-1729). Ce dernier bénéficie d’un monopole de 25 ans du gouvernement français sur le commerce avec les Antilles et l’Amérique du Nord, dont La Nouvelle-Orléans… Jean-Baptiste Le Moyne doit assurer et sécuriser la circulation des biens. Le sieur de Bienville charge l’ingénieur Adrien de Pauger de tracer le plan en damier de la future cité dans la courbe du fleuve. Sous le nom de « Vieux Carré », c’est aujourd’hui le centre historique de la cité. Mais au début, il ne s'agit qu’un assemblage de cahutes en bois, comme le décrit si bien l’abbé Antoine François Prévost (1697-1763) dans Manon Lescaut : « […] nous fûmes surpris de découvrir […] que ce qu’on nous avait vanté jusqu’alors comme une bonne ville n’était qu’un assemblage de pauvres cabanes. Elles étaient habitées par cinq ou six cents personnes […] Nous trouvâmes une misérable cabane composée de planches et de boue qui consistait en deux ou trois chambres de plain-pied, avec un grenier au-dessus. »

Cinq ans plus tard, La Nouvelle-Orléans devint la capitale de la Louisiane française en lieu et place de Biloxi, fondée par Pierre Le Moyne d’Iberville (1661-1706), frère aîné de Jean-Baptiste. Épuisée par la guerre de Sept Ans (1756-1763), la France cède la partie occidentale de la Louisiane à l’Espagne, par le traité de Fontainebleau (1762), puis la partie orientale à la Grande-Bretagne par le traité de Paris (1763). La Nouvelle-Orléans redevient française en 1800 grâce à la cession du territoire par l’Espagne et par le traité de San Idelfonso. Trois ans plus tard, Napoléon Bonaparte, Premier Consul, la vend aux États-Unis pour un montant de 80 millions de francs (traité de Washington).