mercredi 19 février 2014

Chine — faire plus d'un enfant peut coûter très cher

Combien d'enfants le réalisateur Zhang Yimou a-t-il réellement ? C'est la question qui a fait la une des journaux en Chine ces dernières semaines.

Et c'est finalement le cinéaste en personne qui a mis fin aux rumeurs. Il a avoué : il est bien le père de quatre enfants. Une paternité qui lui coûte la modique somme de 1 350 000 dollars. La politique de l'enfant unique semble avoir encore de beaux jours devant elle, non seulement à cause de ces amendes, mais surtout à cause du coût associé à l'éducation et à l'enracinement du modèle de l'enfant unique (le « petit empereur ») dans la psyché chinoise contemporaine.




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Police du correctivisme — étudiant de McGill doit s'excuser pour « microagression »

L’étudiant en sciences politiques Brian Farnan à l’Université McGill de Montréal ne soupçonnait jamais soulever un tel tollé quand il a envoyé un message à ses camarades en octobre dernier. Il pensait plutôt les dérider pendant cette période d’examens.

Il avait accompagné son message « Ouste d’ici, les examens de mi-session ! » d’un lien vers une vidéo trafiquée où l’on voit le président américain Barack Obama ouvrir une porte d’un coup de pied rageur alors qu’il quitte une conférence de presse.



M. Farnan, vice-président de l’Association des étudiants de l’Université McGill (SSMU) n’aurait pu songer que son message déclencherait une plainte officielle d’« insensibilité raciale » qui déboucherait sur une longue excuse à l’ensemble des étudiants et une promesse de se soumettre à une « formation de sensibilisation ».

« L’image en question s’inscrivait dans un contexte culturel, historique et actuel relatif aux gens de couleur — en particulier les jeunes hommes — qui les décrit dans la culture et les médias contemporains comme des personnes violentes » d’écrire M. Farnan dans son autocritique distribuée le mois dernier à 22 000 étudiants de premier cycle de l’université montréalaise.

« En utilisant cette image particulière du président Obama, je perpétuais sans le savoir cet héritage vivant et j’ai usé d’un moyen de communication de la SSMU pour commettre une microagression ; j’en suis profondément navré. »

« Microagression » est un terme de plus en plus fréquemment utilisé sur les campus nord-américains pour désigner des « actes d’insensibilité » envers des groupes minoritaires dont les « agresseurs » ne perçoivent souvent même pas la nature offensante.

L’année dernière, un professeur en éducation à l’Université de Californie à Los Angeles a déclaré que des étudiants appartenant à des minorités l’avaient accusé de microagression parce qu’il corrigeait leurs erreurs de grammaire et d’orthographe dans leurs mémoires.

Notons qu’au Québec, Richard Berger, professeur de français au collégial, avait suggéré dans un document remis au MELS qu’on cesse de comptabiliser les fautes d’orthographe, conception qualifiée de « judéo-chrétienne » et de « punitive » par M. Berger.

À McGill, on a mis en ligne un site Microagressions McGill qui encourage les étudiants et le personnel à signaler les cas de « sexisme, hétéropatriarcat, transphobie, classisme, racisme [et] capacitisme ».

Parmi les plaintes, l’on retrouve celle qui vise un professeur de psychologie qui avait interdit les téléphones cellulaires le premier jour de classe.

« Il a déclaré : « Nous appliquons la charia ici, vous serez lapidés à la troisième sonnerie », précise la plainte anonyme. Comment des gens dégoûtants comme lui peuvent encore enseigner ici me dépasse. »

Un autre élève s’est plaint à un professeur parce qu’on lui demandait de répondre homme ou femme sur un formulaire. « Quand j’ai dit au prof que cela renforçait la conception binaire du genre, il se mit à rire et a répliqué : “C’est trop difficile à changer” », a déclaré l’étudiant.

L’avocat montréalais Julius Grey, un ancien président de la SSMU qui a enseigné à la faculté de droit de l’Université McGill, juge le climat actuel dans les universités comme malsain et susceptible de museler la libre expression.

« La rectitude politique s’est imposée dans tous les domaines de sorte qu’il est devenu dangereux de faire la moindre remarque qui pourrait avoir un rapport ténu — même pas un lien réel, mais un lien apparent — avec la race, le sexe des personnes, leur orientation sexuelle ou leur origine nationale, quoi que ce soit, parce que si vous le faites, vous risquez d’être condamné pour “insensibilité” », d’observer le juriste.

« Il existe cette théorie selon laquelle il est interdit d’être insensible, vous ne devez jamais blesser quiconque. Peu importe que vous disiez la vérité ou que vous teniez des propos raisonnables ou drôles. Si cela peut blesser, alors c’est mal. »

C’est précisément le raisonnement qui a justifié la décision de sanctionner M. Farnan. Il a suffi qu’une seule personne parmi les 22 000 destinataires du message se plaigne pour déclencher une enquête en vertu de la politique sur l'équité de la SSMU.

La vice-présidente des Affaires universitaires, Joey Shea, a prétendu que « Le fait qu’on dépose une plainte prouve que quelqu’un a effectivement été blessé et a ressenti cette blessure, et je pense qu’on devrait en général s’excuser plus souvent dans notre société. »

« Je ne pense pas que cette excuse ait pu causer grand tort. »

Elle a reconnu qu’elle même n’avait pas trouvé la vidéo sur Obama offensante à titre personnel.

« Mais une personne l’a ressenti de la sorte », d’ajouter Mlle Shea. « Je ne suis pas une personne de couleur. Je suis blanche. Je ne saurai jamais ce que c’est que d’être victime de racisme, donc je ne pense pas qu’il était exagéré de demander des excuses. »

Apparemment toutes les personnes offensées ne sont pas traitées de la même manière comme le souligne Legal Insurrection un étudiant a déclaré : « Brian, ton GIF ne m’a pas offensé, tes excuses bien.» Comment arbitrer quand tout le monde peut se déclarer offensé ? Seules les bonnes personnes, membres des minorités privilégiées par le progressisme ambiant, verront-elles leurs plaintes suivies d’effets ?

Le McGill Tribune nous apprend que la politique sur l’égalité de l’Association des étudiants de l’Université McGill sera peut-être révisée à la suite du ressac provoqué par la décision d’imposer des excuses à M. Farnan.

Sources : National Post, McGill Tribune et Legal Insurrection.




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