lundi 1 mars 2010

Enseigner la vertu plutôt que de vouloir tout régler par des chartes

Extraits d'un billet du philosophe Jean Laberge.

Il y a chez bon nombre de Québécois aujourd’hui, un désir jamais inassouvi de tout régler par des lois, par des chartes, des règlements, etc. Le débat actuel sur la laïcité de l’État en témoigne. Les tenants d’une laïcité stricte appellent de leurs vœux une charte sur la laïcité. D’autres, au contraire, en appel à plus de tolérance et d’ouverture; ce sont les « pluralistes » qui ont publié récemment un Manifeste pour un Québec pluraliste. Mais qu’on soit « pluraliste » ou en faveur d’une laïcité stricte, on reste dans les deux cas prisonnier d’une éthique « légaliste » des droits où tout ce qui est « morale » doit désormais passer par l’empire des lois, des règlements et des politiques.

Le philosophe Martin Blais s’était jadis élevé contre ce qu’il appelait l’empire du « juridisme » en matière de moralité. « S’adonner à la culture de ces qualités que sont la justice, le courage et la modération, c’est administrer au poison du juridisme son seul antidote efficace. », écrivait le philosophe (Le chien de Socrate, 2000, p. 179). Sage parole.

[...]

Le monde dit « moderne » et son libéralisme politique a rejeté en bloc l’éthique de l’excellence d’Aristote. Il serait peut-être temps de la réhabiliter. À mon avis, le cours d’Éthique et de culture religieuse, contesté par ailleurs par une vaste majorité de Québécois, devrait céder le pas à l’enseignement de la vertu. On me répondra que la vertu – l’excellence - ne s’enseigne pas. N’allez pas faire croire cela à Joannie Rochette, elle qui fut formée à la dure école de Thérèse, sa mère. Alors qu’on naît, dit-on, avec des droits, on ne naît pas excellent, on le devient. Joannie en est la preuve éclatante.






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