samedi 30 avril 2022

AFP — Ours polaire « symbole du réchauffement climatique » aperçu en Gaspésie

L’Agence France Presque Presse a réussi à associer la découverte d’un ours blanc en Gaspésie, loin au Sud de son aire habituelle, lors d’un printemps froid, au réchauffement climatique. Ne jamais laisser de répit aux lecteurs de ces dépêches recopiées de par le monde sur cet « enjeu existentiel ». Toujours garder à l’esprit du citoyen moyen que le « réchauffement climatique » nous menace.

Voici la dépêche au complet telle que publiée sur le site de RTL :

AFP, publié le 30 avril 2022 à 20 h 47

Très rare apparition d’un ours polaire dans le sud du Canada

L’ours polaire aperçu près de Madeleine-Centre, au Québec, le 30 avril 2022, sur cette photo amateur prise par Sophie Bonneville

Un ours polaire a été aperçu samedi dans une région du Québec située au sud du fleuve Saint-Laurent, ce qui a mené les agents de la faune et les policiers à alerter les résidents d’un petit village de cette visite très inhabituelle.

L’animal à la fourrure blanche, symbole du réchauffement climatique, a été aperçu en matinée à Madeleine-Centre en Gaspésie, selon des témoins. Il se trouvait toujours en liberté dans l’après-midi et des agents chargés de la gestion et de la protection des espèces sauvages cherchaient à le localiser.

« Le chien jappait et j’ai entendu mon conjoint crier “Il y a un ours ! Il y a un ours !” », a raconté à l’AFP Sophie Bonneville, qui réside quelques mois par année dans ce village d’environ 2.000 habitants, situé à plus de 800 km au nord-est de Montréal et actuellement sous la neige.

La Sûreté du Québec (SQ, police provinciale) a par la suite mis en garde les habitants sur Twitter : « Un ours polaire a été vu dans le secteur de Madeleine-Centre. Les policiers sécurisent les lieux. (…) Nous demandons aux résidents de rester à l’abri et de ne pas s’aventurer à l’extérieur »

. Étonnée par la présence du prédateur de l’Arctique dans sa cour, la témoin a indiqué que « personne n’a jamais vu ça, même les agents de la faune ni la police. Les gens pensaient que c’était une blague ».

« C’est très inhabituel de voir une espèce aussi nordique se retrouver aussi loin de sa limite sud de distribution », a réagi à l’AFP la biologiste et chercheuse en écologie marine Lyne Morissette, précisant que « les dérèglements climatiques actuels y sont pour quelque chose ».

La police assurait samedi la sécurité de la région, où de nombreux piétons ont l’habitude de faire des promenades.

« On a fait du porte-à-porte pour aviser les résidents du secteur de demeurer à l’intérieur », a expliqué à l’AFP Stéphane Tremblay, porte-parole de la SQ, disant lui aussi « n’avoir jamais vu » une pareille situation.

« Avec les changements climatiques, tout se peut », a renchéri la témoin gaspésienne [grande spécialiste], qui a eu le temps de prendre quelques photos de l’animal avant qu’il ne se dirige dans la forêt.

Au Canada, l’ours blanc — le plus gros carnivore terrestre de la planète — est une espèce dont le statut est « préoccupant ».

Une étude de 2020 publiée dans Nature Climate Change révélait que le réchauffement climatique pourrait signer la quasi-extinction de cet animal emblématique puisque la banquise, son habitat, disparaît progressivement.

[Des études concluent l’inverse, mais cela n’est bien sûr pas mentionné par l’AFP… Voir Les ours polaires se portent bien]

Sophie Bonneville et Jean Bergeron ont aperçu l’ours polaire sur leur terrain de Madeleine Centre samedi matin

Une visite rare, mais possible Pour le biologiste et professeur à l’Université du Québec à Rimouski Dominique Berteaux, il n’y a aucun doute qu’il s’agit bien d’un ours polaire. C’est spectaculaire et très inhabituel dans cette région, admet-il. Toutefois, le biologiste rappelle que l’ours polaire peut nager sur de grandes distances. Les Esquimaux le considèrent comme un mammifère marin. Selon la littérature scientifique, il n’y a rien d’exceptionnel à ce qu’un ours traverse 100 ou 200 kilomètres en nageant, souligne M. Berteaux. 
 
Les ours polaires qui se trouvent sur la côte est du Labrador au printemps remontent vers le nord lorsque la banquise se fragmente, explique Dominique Berteaux. Cependant, il arrive que de rares individus se trompent de chemin, comme cela semble être le cas pour l’animal en Gaspésie. Au début du mois d’avril, la présence d’un ours polaire avait été signalée sur la Côte-Nord, à La Romaine.

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