samedi 30 avril 2022

Après recul sur cours en français au cégep anglo, la CAQ veut renforcer l'anglais à l'école franco

Après son recul sur l’imposition de cours EN français dans les cégeps anglophones, le gouvernement « nationaliste » (ne pas rire) de la CAQ agit en faveur de l’anglais au primaire.

Le gouvernement Legault jette les bases d’un programme d’anglais enrichi en langue seconde qu’il souhaite offrir de façon optionnelle en 6e année du primaire.

À l’heure actuelle, plus de quatre élèves sur cinq au primaire (83 %) suivent le programme de base d’anglais langue seconde, qui ne prévoit pas de nombre minimal d’heures obligatoires. Il revient à chaque conseil d’établissement d’école de prendre une décision à cet égard.

L’anglais langue seconde se retrouve donc en concurrence avec d’autres matières comme l’éducation physique, les arts plastiques ou la musique, de sorte que l’offre de cours d’anglais peut varier de 30 minutes à 120 minutes hebdomadaires selon les écoles. [Nous trouvons cette liberté des plus louables : il n’y a pas que l’anglais au Québec, mais bien d’autres matières intéressantes et enrichissantes.]

Ces dernières années, des conseils d’établissement ont décidé par endroits d’offrir des programmes d’anglais intensifs. Selon les données préliminaires du ministère de l’Éducation, en 2021-2022, 2115 élèves de 5e année (2,3 % de tous les élèves de ce niveau au Québec) et 15 576 élèves de 6e année (16,9 % du total) font donc en accéléré leurs autres matières pour consacrer l’autre moitié d’année au seul apprentissage de l’anglais comme langue seconde.

And to speak English… le plus tôt possible si vous êtes francophone au Québec. François Legault a ainsi parlé de renforcer les programmes d’anglais intensif quand il présentait la loi 101 renforcée…

Depuis quelques années, des écoles primaires, qui avaient de plus en plus de pression en ce sens des parents, ont commencé à offrir une troisième voie, soit celle de l’anglais enrichi.

Selon les sources de la Presse de Montréal, c’est notamment pour mettre de l’ordre et de l’uniformité dans cette nouvelle offre un peu anarchique et sans balises que le gouvernement Legault entend mettre en place un vrai programme enrichi d’anglais langue seconde pour ceux qui en bénéficieront.

Les travaux en cours visent aussi à s’assurer que les cours d’anglais langue seconde enrichis qui sont offerts soient réellement d’un niveau supérieur pour que ceux qui les suivent soient aptes, ensuite, à s’inscrire aux cours enrichis d’anglais au secondaire et qu’une continuité soit ainsi assurée.

L’idée est ici de proposer, mais non d’imposer. (En 2011, le Premier ministre Jean Charest avait annoncé que, dans un horizon de cinq ans, tous les élèves de 6e année des écoles francophones du Québec bénéficieraient d’un programme intensif d’anglais langue seconde, politique qui avait été ensuite abandonnée.)

Pénurie de professeurs d’anglais

L’un des obstacles à un nombre accru d’heures d’anglais à l’école — qu’il s’agisse des programmes de base, enrichis ou intensifs —, c’est le manque d’enseignants.

Connaissance du français lacunaire

Entretemps, les connaissances en français des élèves québécois sont lacunaires comme le révèlent plusieurs indicateurs. Voir, notamment, Plus du quart des étudiants au cégep échoue en orthographe. La CAQ ne propose pas d’améliorer la connaissance du français, Résultats en lecture du français très médiocres, on impose l’anglais intensif de manière « brutale » et Québec — « On diplôme des analphabètes fonctionnels au secondaire ».

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